La bibliothèque hantée [Partie II]

Une fois posée sur une surface lisse, tout devint flou. Elle se rappela juste de cette brûlure qui grilla ses poils du dos, qui dévora sa peau et qui s’infiltra au plus profond d’elle-même, jusqu’à ses os. Ses yeux s’humidifièrent, ses membres se contractèrent. Une odeur acide et agressive couvrit celle de son pelage calciné. Elle poussa des cris stridents qui emplirent l’antre blanc. Elle hurlait comme si sa voix pouvait libérer toute souffrance, toute son âme. Si seulement la mort venait à elle… Qu’elle vienne ! Tout ceci durait une éternité…

– Que… ? fit Tournerine en titubant.

– Qu’est-ce qu’il y a ? s’inquiéta Seeky en se tournant vers elle.

Elle ouvrit la bouche pour parler de cette vision étrangère, mais se ravisa.

– Euh… non, j’ai… j’ai cru voir…

Son cœur se débattait comme l’actrice de ce flash. Tournerine recula et son camarade prit les devants. Il avança lentement, le ventre frôlant le sol. Puis, il se dressa d’un coup et s’exclama de surprise. Il signala que la voie était libre. Les deux amis entrèrent dans une caverne qui regorgeait de hauts meubles. Chacun contenait ces pavés qui s’ouvraient et se remplissaient de feuilles. Intriguée, Tournerine s’y approcha avec prudence et huma cette découverte.

– Ce sont des bibliothèques, expliqua le chat ailé. Elles sont composées d’étagères où sont posés des livres.

– Des livres ? répéta la hase en faisant tomber l’un d’eux.

Ledit livre s’écarta lorsqu’il rencontra le sol. Les feuilles jaunies se pliaient et se souillaient de symboles.

– Les Anciens de la ville disaient que les humains s’en servaient pour écrire, poursuivit Seeky. Écrire, c’est graver des paroles sur ces pages. Je crois qu’ils faisaient ça pour ne rien oublier ou pour raconter des histoires.

– Ah bon ? s’étonna Tournerine, amusée. C’est stupide ! Ils écriraient et pensaient qu’ils n’allaient plus jamais oublier ce qu’il y avait dedans ?

– Ils les lisaient, ensuite.

La jackalope secoua la tête. Quelle étrange activité ! En quoi avait-elle été vitale pour les humains ?

Alors qu’elle se saisissait d’un livre voisin, un nuage serpenta d’une bibliothèque à une autre. La hase sursauta, plus surprise qu’apeurée. Seeky la fixa avec curiosité et lui demanda ce qui se passait. Tournerine demeura muette et contourna le meuble où la forme translucide venait de disparaître. Cette dernière virevoltait dans les airs. La jackalope poussa un hoquet de stupeur et recula de plusieurs bonds. Le nuage qui s’avérait être un chien ignorait l'intruse. Il flottait avec lassitude dans le vide, conscient de l’endroit où il se trouvait. Un fantôme !

La hase se figea et observa le phénomène. Son instinct de survie oscillait entre la curiosité et la fuite. Est-ce qu’il allait lui faire du mal ? Il était mort après tout, il n’avait plus besoin de se nourrir.

Tournerine le suivit sans se soucier d’être repérée, malgré les protestations de son ami. Elle se déplaçait à petits bonds, le nez frôlant le sol. Le spectre flotta dans une énième rangée et la hase s’écria en découvrant le spectacle qui s’offrait à elle.

Une brise aussi glaciale qu’une nuit d’hiver s’infiltra dans ses poils. La jackalope frissonna d’horreur, mais son poitrail se gonflait d’émerveillement. Le chien regagna une danse de fantômes, tous de races différentes. Seeky la rejoignit et se tint avec vigilance derrière elle. Les ectoplasmes tournoyaient dans l'espace, les yeux vides et les extrémités ondulant comme des voiles dans le vent.

Le cœur de Tournerine se serra tandis que son ami l’incitait à rebrousser chemin. Les pauvres… Ils vagabondaient entre la vie et la mort, égarés et torturés. Qu’est-ce qui avait bien pu les bloquer dans cet état ? Cette tornade macabre se mouvait avec lenteur et souffrance.

Perdue dans sa contemplation, la hase écarquilla les yeux comme si des crocs venaient de lui transpercer la nuque. Deux lièvres s’engouffraient dans la ronde.

– Oh ! fit Tournerine, la gorge serrée. C’est… c’est… ! Oh ! Papa ? Maman ? Non...

– Quoi ? s’exclama Seeky, encore habité par la peur. Tu ne crois pas que…

– Non, pardon… je…

Les deux lièvres couraient parmi les alliaires et les anémones des bois qui bruissaient en chœur avec les craquements des feuilles. Ses pattes savouraient chaque saut et lui donnaient la sensation d’une liberté perpétuelle. Ses petits la suivaient en criant de ralentir, mais elle poursuivait, emportée par son âme éprise par la nature.

– Tournerine ? Tournerine !

– Euh…

– Écoute, je suis désolé pour tes parents, mais je ne pense que ce soit des fantômes.

– Non, bien sûr que non.

Mais ce souvenir lui était encore inconnu. Qu’est-ce que cela signifiait ?

– Pourquoi autant de fantômes ? questionna-t-elle. Est-ce que tu crois que c’est l’œuvre de Carlone ? Regarde comme ils ont peur.

– Je ne veux pas les observer plus longtemps, déclara Seeky en s’apprêtant à faire demi-tour. On devrait partir !

– Je voudrais faire quelque chose pour eux…

Tournerine s’avança vers la danse spectrale.

– Ça ne servira à rien et ce ne sont pas nos affaires, dit le chat ailé.

– Les fantômes peuvent trouver le repos, lui rappela la hase, prise de pitié. Ils doivent être guidés ou… je ne sais pas.

Tournerine sautilla jusqu’à la tornade, son nez frôlant les ectoplasmes.

– Est-ce que quelqu’un peut m’entendre ? cria-t-elle. Vous avez besoin d’aide ?

Elle patienta quelques secondes, mais aucune réponse ne lui parvint.

– Laisse tomber, on y arrivera jamais, lâcha Seeky en lui tournant le dos.

– On est vivants ! insista la jackalope. On peut faire quelque chose pour vous ! On ne vous fera pas de mal !

Mais les fantômes continuaient à tourbillonner dans le néant.

Déçue, Tournerine retourna auprès de son ami. Elle refusait d’admettre qu’il avait raison et évita de croiser son regard.

– Je suis sûr que quelqu’un en ville peut trouver une solution, la consola Seeky.

– Peut-être, oui, acquiesça sombrement la hase. Mais… oh !

Tous deux s’arrêtèrent nets. Devant eux, un singe se tenait sur une table. Ses yeux étaient expressifs, au contraire des autres spectres. Sa queue balançait dans le vide et sa main grattait le haut de son crâne.

– Eh bien ! s’exclama-t-il dans une surprise qui résonnait en écho dans le repaire. Je ne pensais pas croiser de vivants d’aussitôt !

– Oh…, fit Tournerine, abasourdie. On est arrivés ici par hasard. Mais… qu’est-ce qui se passe ? Vous êtes un fantôme ?

Son pelage était aussi translucide que celui de ses camarades. L’animal opina de la tête et expliqua :

– Nous sommes tous morts. Mes amis ont perdu toute conscience de leur environnement et errent éternellement ainsi. Au fait, je m’appelle Émile. Et vous êtes… ?

– Tournerine et lui, c’est Seeky.

– Mais pourquoi est-ce que vous arrivez à nous comprendre et les autres non ? s’enquit ce dernier, méfiant.

– Tout dépend de notre intelligence, répondit le singe. Quand j’étais vivant, les humains aimaient jouer avec moi et m’apprenaient ce qu’ils savaient. Je peux ainsi lire et écrire !

– Sérieusement ? Ils vous traitaient comme un des leurs ? railla le chat.

– Pas totalement, ils voulaient que je sois comme eux.

– Quel intérêt ?

– Est-ce qu’on peut faire quelque chose pour eux ? s’enquit la hase cornue.

– Non, répondit Émile en détournant le regard. Les fantômes sont prisonniers.

– Prisonniers de quoi ?

– Je ne le sais pas moi-même. Ça serait une perte de temps de chercher une solution, croyez-moi.

– En fouillant, on doit bien trouver un indice, suggéra Tournerine.

– S’il est là depuis une éternité, il n’a rien trouvé, lui rappela Seeky.

– Il a raison, c’est inutile, appuya le singe.

– Oh non, ça ne sera pas inutile ! s’entêta la jackalope. Je suis sûre qu’un avis extérieur peut vous aider.

Le primate resta derrière eux, comme s’il avait déjà répété ces recherches maintes et maintes fois. La hase et son ami approchèrent la danse spectrale. Les animaux tournaient dans un même sens, celui de la trajectoire du soleil. Les deux vivants scrutèrent leur vol avec attention, mais les morts se mouvaient sans condition. Les cercles qu’ils formaient rétrécissaient ou s’élargissaient sans raison. Tournerine et Seeky comptaient les fois où les fantômes changeaient de direction. Rien ne semblait régulier.

La jackalope sautilla un peu plus vers la tornade translucide. Debout sur ses pattes arrière, elle tendit son museau pour renifler. Hormis une forte odeur d’humidité et de vieille poussière, rien ne lui vint à l’esprit. Elle éternua et s’ébroua. Tournerine s’avança vers quelques livres, le chat ailé sur ses talons. Les feuilles avaient jauni et leur carapace, que des insectes grignotaient, se couvrait d’un voile gris. Des crottes de souris parsemaient les étagères et toutes les araignées avaient élu chaque coin comme domicile.

Quelques spectres sortaient de la ronde. Deux d’entre eux, un rat et un chien traversèrent des bibliothèques opposées.

– Suis ce fantôme, ordonna la hase en désignant le rongeur de son museau. Moi, je m’occupe de l’autre.

Seeky grogna, déjà agacé par cette histoire. Pourtant, les deux amis se séparèrent. Les morts planaient avec langueur, ce qui permit aux deux enquêteurs de les talonner sans mal. Ils ne remarquaient même pas la présence des vivants. Le singe avait raison : leur conscience était très restreinte.

Tournerine examina le chien. Son âme était vierge de toute trace, comme si la vie l’avait épargnée. Malgré le vide sur son visage, ses yeux exprimaient la jeunesse et l’inexpérience. La hase frissonna en imaginant ce pauvre être né dans cet endroit lugubre. Même si la bibliothèque ressemblait à autre chose de ce qu’elle était aujourd’hui, elle devait être oppressante.

Le chien zigzagua, traversa encore ces meubles hauts. Parfois, il s’arrêtait sans raison. Tournerine pensait y déceler un indice, mais elle se trompait. Elle oublia où elle se situait dans la pièce, trop absorbée par ses recherches. Son attitude ne signifiait rien. Le canidé gardait son impassibilité. Bientôt, il plana dans un long couloir et se posa sur une des étagères. Son esprit entra dans un des livres, comme si cet objet l’aspirait. Le volume flotta dans les airs et les feuilles tournèrent à toute vitesse dans un sens, puis dans l’autre. Tournerine plissa les yeux. Des passages avaient été arrachés. À l’instant où elle s’apprêta à questionner le chien, ce dernier réapparut et reprit sa route. Il croisa le chemin du rat. Et Tournerine, celui de Seeky. Tous deux réalisèrent avec déception que les morts retournaient dans la danse.

– Tu n’as rien trouvé de bizarre ? demanda la jackalope.

– Non, répondit le chat ailé. Il a juste serpenté entre les bibliothèques. Et toi ?

– La même pour moi.

La hase plissa ses yeux jaunes et rejoignit le singe.

– Émile, l’interpela-t-elle, vous êtes sûr de n’avoir rien vu qui puisse nous mettre sur la voie ?

– Oh, non ! s’exclama le fantôme. Vous n’obtiendrez rien d’eux. Ils ne font que planer, mais ça, vous l’avez remarqué.

Seeky acquiesça, excédé.

– Et même juste leur parler ? proposa le chat ailé.

– Leur parler ? répéta Émile. Malheureusement, je l’ai déjà fait. Mes amis murmurent des paroles incompréhensibles et repartent aussitôt.

– Qu’est-ce qui coince un spectre dans le monde des vivants ? s’informa Tournerine.

– Ces spectres n’arrivent pas à trouver le repos, répondit le singe. Il y a peut-être un sceau qui les entrave.

– Un sceau ?

– C’est ce que j’ai lu dans certaines histoires. Vous savez ? Les magiciens traçaient comme une espèce de signe pour empêcher leurs ennemis de faire quoique ce soit ou pour se protéger.

Tournerine et Seeky se fixèrent, le visage crispé d’incompréhension.

– Un signe tracé des mains d’un humain, expliqua le primate. Vous voyez ce que je veux dire ?

– En fait, je ne vois pas le rapport avec…, commença Seeky.

– Attendez ! s’écria la hase, frappée par un éclair d’illumination. Viens avec moi, Seeky !

Sans laisse le temps à son ami de réagir, la jackalope détala entre les bibliothèques.

– Mais… où tu vas ? s’étonna le chat ailé.

Tournerine s’arrêta et lui expliqua :

– Un sceau ? Tu comprends de quoi il s’agit ? Viens !

Elle s’élança vers la sortie du bâtiment. Malgré le doute, le félin la suivit. Ils rebroussèrent chemin pour rejoindre la rivière qui puait. Tournerine cessa sa course devant la marque rouge sang. Seeky s’exclama d’admiration, mais retrouva vite sa mine dubitative.

– Comment ça fonctionne ? demanda-t-il.

– Je ne sais pas, avoua la hase.

Elle appuya ses pattes contre le mur et flaira le symbole. Ses traits opaques témoignaient de ses années d’ancienneté. Tournerine s’en éloigna, intriguée.

– Tu t’attends à quoi, exactement ? s’impatienta son ami.

La jackalope sauta dans les eaux troubles et recula pour contempler la marque dans son ensemble. Que signifiait cette étrange épine et que sécrétait-elle ? De quelle plante venait-elle ? Les feuilles ressemblaient à n’importe quel type. Impossible de mettre la patte dessus.

– Est-ce que le symbole veut nous dire quelque chose ? creusa davantage la hase. Tu sais ce qu’il représente ?

– Je n’en ai aucune idée, admit Seeky. Je crois que ce tube et cette pointe qui en sort sont comme un… un poison.

– Un poison ? Ils auraient été empoisonnés, tu penses ?

– Les Anciens disaient que les humains plantaient cette chose dans leur cou. Ils pouvaient aussi se l’injecter, mais on ne sait pas pour quelle raison. Je crois que…

Tournerine décrocha avant d’entendre la fin de sa phrase. Ses poils se dressaient et sa nuque la picotait de plus en plus violemment, comme si elle vivait ce que les êtres de la Suprématie avaient vécu.

Une main sans pelage fondit sur elle telle une araignée sur une mouche. Non… non ! Pas moi ! Ses pattes arrachaient le papier grisâtre et souillé de ses excréments. Tremblante, elle se tassa au fond de son terrier de fer mais les doigts l’atteignirent, pressèrent son cou et la tirèrent vers l’extérieur. Elle se débattit, les membres arrière frappant dans le vide jusqu’à être désarticulés. La main serra si fort que son sang cessa de circuler.

– Tournerine ! s’affola Seeky qui trépignait sur place, incapable de mettre les pattes dans l’eau.

La hase se secoua, comme pour se débarrasser de cette affreuse vision. Son corps frissonnait comme si elle s’était égarée en pleine neige et elle suffoquait. Sa respiration reprit son cours normal. Avant d’être entièrement calmée, Tournerine s’exclama devant son ami qui était angoissé :

– On leur fait subir des choses horribles ! Oh, Seeky ! Je veux les libérer !

Il la considérait comme si elle était folle. Tournerine était exaspérée par ces flashs et par l’inquiétude qu’ils exerçaient sur le félin.

– Tu es sûre que ça va ? demanda celui-ci en la scrutant.

– Il y a un spectre qui me parle, lâcha la jackalope.

– Il te parle ? Je pensais qu’un fantôme ne pouvait pas parler aux vivants.

– Il me montre des souvenirs.

– Et pourquoi seulement à toi ?

La hase regarda ses pattes avant, mais le mouvement de l’eau la chassa de sa réflexion. Seeky recula, les oreilles collées sur son crâne et le ventre à terre. Il cracha en direction de la rivière qui puait.

Carlone se tenait sur leur chemin, les écailles noires luisant d’humidité. Tournerine se sentait déjà entre ses anneaux tandis que son ami fondit vers la sortie des souterrains. Mais la vipère se mouva dans le liquide nauséabond, submergeant la hase cornue des vagues qu’elle formait. La jackalope percuta la rive et poussa un cri de douleur. L’eau douteuse se faufila dans sa bouche et ses narines. La gorge en feu, elle la recracha et éternua à plusieurs reprises. Elle monta avec lourdeur sur la roche et s’ébroua.

Des hurlements stridents la firent sursauter. La hase se tourna vers Seeky qui feulait nerveusement, les yeux exorbités par la frayeur. Frayeur qui se saisit de Tournerine. Carlone serrait le chat entre ses liens écailleux et résistants aux morsures. Les membres de Seeky étaient ligotées et souffraient de cette cruelle étreinte. Le félin cracha avec rage à la figure de Carlone qui dévoila ses crocs souillés de rouge.

Non ! hurla Tournerine.

Son cri résonna dans toutes les galeries. Sans doute le singe et les fantômes avaient-ils entendu toute sa détresse ? D’un coup de patte arrière, la hase jaillit dans les airs et asséna de frénétiques coups de griffes à son ennemie. Carlone tenta de les esquiver, mais son museau se zébra de sang. Elle lâcha Seeky quand Tournerine manqua de lui crever un œil. Le chat profita de cette mince liberté pour filer vers la marque.

La jackalope tomba dans l’eau et s’immergea pour éviter de justesse les crochets de la vipère. Sa tête surgit plus loin et elle nagea jusqu’à la rive où son camarade l’attrapa à l’aide de ses dents. Carlone se rua sur ses victimes qui esquivèrent l’attaque et se cogna contre le mur.

Seeky et Tournerine filèrent vers la brèche. La hase jaillit dans la bibliothèque et hurla à l’aide. Seul le néant lui répondit. Les deux amis se faufilèrent entre les meubles jusqu’à atteindre le tourbillon spectral. Carlone les pistait de près et ouvrit grand la gueule dans un long et sinistre sifflement avant de fondre sur eux.

Émile bondit sur une des tables et perça les oreilles des vivants de ses cris. La tornade d’ectoplasmes se mua en une tempête qui assaillit Carlone. La vipère se pétrifia de colère et cracha en direction des morts qui la harcelèrent comme des mouches.

– Vermines ! Laisssssez-moi tranquille ! vociféra-t-elle en se contorsionnant dans tous les sens.

Son long cou percuta une bibliothèque qui étala tout son contenu. Des livres s’ouvrirent et dévoilèrent des feuilles arrachées. Elles intriguèrent Tournerine qui se tourna vers Émile. Le singe esquissa un malin sourire. Carlone rebroussa chemin en bousculant tout sur son passage. Le boucan tonnait dans le cœur des deux amis et faisaient vibrer les murs. Le serpent disparut dans les grottes voisines et se faufila dans la brèche.

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