Lola m’avait dit que l’endroit où on se rendrait serait proche mais j’ignorais ce qu’elle entendait réellement par là ; dans une ville comme New L.A., les distances se brouillaient facilement. Elle avait dû rentrer chez elle pour une partie de la journée et m’avait donné rendez-vous devant mon immeuble en début de soirée, sans rien me préciser d’autre.
Je n’ai jamais eu beaucoup d’imagination, mais je mentirais si je disais que je n’étais pas intriguée par notre mystérieuse destination. J’ignorais comment me fringuer - je m’en serais foutue, d’habitude, mais comme c’était avec Lola, ça comptait - et j’ai fini par opter pour l’habituel : des pantalons solides et à poches, une veste en cuir. J’aimais avoir l’air aussi méchante que je l’étais.
Dehors, il faisait chaud et venteux. Appuyée contre la façade mais un peu en retrait - j’étais toujours aux aguets, dans les rues - j’attendais la venue de Lola tout en appréciant le fait que j’étais debout et non calée entre des draps. Dans mes poches, des médocs côtoyaient mes armes, je savais très bien qu’Al me passerait un putain de savon s’il savait.
(Parce qu’il allait finir par le savoir. Je ne me faisais aucune illusion).
La Meute avait fait de moi une créature d’action, qui tournait en rond sans mission à accomplir. Je savais que d’autres membres étaient pareils, Dog le premier. C’était une des raisons pour lesquelles j’avais accepté l’invitation de Lola : j’étais sûre que ça ne serait pas aussi bien qu’un bon réglage de comptes, mais au moins je sortais de ce foutu appart.
Au moment où je me faisais cette constatation, Lola est apparue, enveloppée dans sa veste jaune. Avec enthousiasme, elle a glissé son bras autour du mien et a commencé à marcher avec énergie. Je l’ai suivie avec curiosité mais sans conviction ; je n’aimais pas trop l’idée de ne pas savoir où on allait, si c’était une zone à risques ou non. Mais à priori, Lola m’avait assuré du contraire : je n’avais plus qu’à lui faire confiance.
C’était étonnement dur.
- Ça va ? Tu as l’air nerveuse.
- J’aime pas l’idée de pas être au sommet de ma forme dehors.
Son sourire s’est chargé d’une expression un peu triste et, doucement, elle a resserré son emprise.
- T’inquiète pas, on quittera pas le quartier. Et on se lâche pas.
J’ai ricané.
- Tu vas faire quoi, me protéger ?
Elle n’a rien répondu.
Le vent qui s’était levé sur la métropole s’est chargé d’humidité. Quand une bruine insidieuse a commencé à balayer les rues, Lola ne m’a rien demandé avant d’ouvrir son imperméable et m’attirer dedans. L’attention était adorable et la proximité soudaine avec elle me donnait des sales idées, même si plusieurs raisons m’empêchaient de leur donner corps.
- T’avais pas besoin de faire ça.
- Je t’ai dit que j’allais te protéger.
C’était trop bête, ça me faisait encore plus chaud au cœur que quand un membre de la Meute prenait une balle à ma place. Je lui ai adressé un sourire que j’espérais beau et on a continué de se déplacer, flottant entre les pavés aux contours flous. Sous mes bandages, mes côtes me lançaient mais j’ignorais les signaux que m’envoyaient mon corps : être à l’abri de cette pluie débile avec Lola comme s’il n’y avait personne d’autre dans le monde me provoquait des rushs de bonheur comparables à ceux de certaines drogues. J’allais chérir ce genre de souvenirs pendant longtemps, vous savez.
(Plus tard seulement, je comprendrais que, plus que de beaux moments éparpillés au fil des années, ils seraient une raison de ne pas m’effondrer.)
Au bout de quelques rues, on a bifurqué dans une petite ruelle animée. Alors qu’on passait devant une petite boutique ouverte et aux allures de garage, un homme a salué Lola en l’appelant par son nom. À ma question silencieuse, elle a répondu par une déviation :
- On y est presque.
Qu’est-ce que j’aurais pu dire ? J’ai fermé ma gueule.
On s’est arrêtées au niveau d’une porte blanche fermée, accessible grâce à quelques marches s’enfonçant dans le sol. A côté, une plaque aux allures d’autocollant indiquait, en lettres colorées, un nom : LA CAVE DU FLICKER.
- Une cave ? C’est là où tu voulais m’emmener ?
Lola a dû déceler le côté mauvais de ma voix, car elle l’a immédiatement balayé.
- C’est pas une cave pour ça, Raïra. Concentre-toi.
J’ai ricané pour calmer l’étrange appréhension qui me tenait alors qu’on descendait les marches. Sans plus de cérémonie, Lola a ouvert la porte et on s’est engagées dans un couloir de briques noires ornées de néons de toutes les couleurs. Au loin, j’entendais le son de voix et de verres qui s’entrechoquaient. J’ai inconsciemment refermé la prise de mes mains sur le bras de Lola et elle a eu la gentillesse de ne pas le relever.
Alors qu’on passait devant des toilettes où avaient été peintes les lettres ”COME AS YOU ARE”, des rires se sont échappés. J’ai jeté un regard à Lola.
- On est où, bordel ?
- En lieu sûr. Promis.
Avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit, le couloir nous a menées à une grande cave emplie de néons et pas aussi pleine de gens que je ne le pensais. Il y avait un bar et de la musique, mais cette dernière - disco dansante et avant-gardiste - restait en fond. Plusieurs personnes ont salué Lola avec l’enthousiasme de ceux qui se connaissent depuis un bout de temps. Une grande créature posée près de l’entrée s’est adressée à nous d’une voix profonde qui contrastait avec le maquillage extravagant qui ornait son visage :
- Je vous débarrasse de votre manteaux, mesdames ?
- Volontiers ! Merci beaucoup.
La dame - j’imaginais que c’en était une - a soulevé l’imperméable avant de me dévisager.
- C’est donc elle, la fameuse ?
- Oui !
Lola avait l’air ravie comme une gosse la veille de Noël. L’apparition lui a adressé un grand sourire avant de se pencher sur elle et déposer un baiser sur son front. Ce faisant, elle m’a adressé un regard malicieux.
- Il faudra que tu l’éduques mieux ; c’est mal, de fixer.
J’ai lutté contre l’envie de détourner le regard et ai répondu, à la place :
- Je suis là, hein.
- Et tu fais bien, ma belle.
Elle s’est penchée à son tour sur moi et a semblé hésiter avant de me tendre une main avec d’immenses ongles oranges :
- Je suis Aura. Bienvenue au Flicker, Raïra.
J’ai serré sa grande pogne avant qu’elle ne s’éloigne. J’ai voulu me tourner vers Lola mais elle était déjà au bar, visiblement en grande conversation avec le type qui se tenait derrière. J’ai pesté, mal à l’aise avant de la rejoindre.
- Merci de m’avoir attendue.
Elle m’a adressé un sourire assuré :
- J’étais juste allée nous chercher à boire !
Lola s’est retournée vers le comptoir avant de se figer et se tourner à nouveau vers moi, parlant à voix basse.
- Attends... tu peux boire de l’alcool, avec tes médicaments ?
J’ai haussé les épaules.
- J’ai jamais fait attention à ça, je vais pas commencer maintenant.
Une expression étrange - mi-inquiète, mi-amusée - s’est peinte sur ses traits. Elle s’est détournée et a commencé à commander des trucs aux noms inconnus, me laissant l’occasion de scanner la pièce.
L’endroit - petit mais chaleureux - était agrémenté d’une foule de lumières colorées : petites boules à facettes, signes divers aux néons reflétés par un grand miroir mural. Et, accroché à un mur, un grand drapeaux aux couleurs que je n’ai réussi à identifier comme celles d’un arc-en-ciel que lorsqu’une lumière blanche est passée dessus.
Il y avait un peu de monde - une dizaine de personnes. Des gens plutôt jeunes, qui traînaient sur des canapés. buvaient autour de tables à hauteur de torse et dansaient dans l’espace au centre. Je les ai fixés un à un, tentant de reconnaître quelqu’un. J’ignorais si c’était une bonne chose ou non que je n’aie identifié personne.
Un regard vers Lola, toujours au bar. D’un geste de la main, elle m’a invité à m’asseoir. Consciente des regards qui, de temps à autre, glissaient sur moi, j’ai fait quelques pas et me suis laissé tomber sur un canapé moins défoncé que celui du QG, à côté d’une meuf aux cheveux bleus en train de s’allumer une clope. Cette dernière a jeté un œil dans ma direction avant de commenter :
- Cool, ton blouson.
- Merci.
Il y a eu un blanc. J’avais beaucoup de questions à poser à Lola, mais elle n’avait pas l’air particulièrement pressée. À côté de moi, la fille fumait avec tranquillité. L’air de m’en foutre, j’ai demandé :
- Lola vient souvent, ici ?
- Ouais.
J’ai croisé les bras.
- Elle m’en a jamais parlé.
La meuf a souri, ça m’a crispée. En voyant ma gueule, son rictus s’est changé en un rire amical.
- C’est ok, ça ne fait pas longtemps qu’elle est habituée. Vous êtes ensembles depuis quand ?
Je suis restée immobile, pas du tout prête à ce qu’on me pose une question pareille. Peu de gens connaissaient la véritable nature de ma relation à Lola, et je mentirais si je disais que c’était uniquement pour la protéger.
En voyant mon hésitation, l’expression de mon interlocutrice s’est radoucie.
- C’est ok, tu peux me dire. Le Flicker, c’est le dernier endroit où on vous jugera pour être qui vous êtes.
Je n’ai pas tout de suite répondu. En fond, la chanson a changé et s’est faite plus sensuelle. Une ombre est passé devant mon visage et a déposé un baiser sur ma joue avant de glisser un verre dans ma main. J’ai levé les yeux vers Lola et son sourire de soleil.
- Hey.
Elle s’est laissée tomber entre la fille et moi.
- Je vois que tu as fait la connaissance d’Alex.
- ... ouais.
J’ignorais quoi rajouter. Pendant que Lola échangeait avec la dénommée Alex une poignée de main complexe, j’ai contemplé le cocktail fluorescent et frais qu’elle avait placé contre ma paume. La petite ombrelle qui l’ornait était arc-en-ciel également, j’ai un peu joué avec avant de prendre une grosse gorgé. C’était fruité et pas assez alcoolisé à mon goût.
- Tu m’as toujours pas dit ce qu’on foutait là.
Lola s’est tournée vers moi, m’accordant toute son attention. Alors que l’autre meuf se levait, elle a désigné la pièce d’un geste de main.
- Tu voulais voir où je passais mes soirées, c’est ici. Le ”vrai” Flicker, au rez, est un bar normal, mais j’y suis jamais allée. Je viens qu’ici, c’est là où j’ai mes potes.
- Comment tu en as entendu parler ?
Son sourire s’est agrandi.
- Une meuf de l’école m’en a parlé. Apparemment, les chemises avec des motifs de fruits c’est un truc de meuf qui aime les meufs.
J’ai ri, sans trop savoir pourquoi. Ça devait sonner faux, car elle m’a direct regardé avec du soupçon dans les yeux.
- T’es pas à l’aise.
J’ai haussé les épaules.
- Je comprends juste pas... pourquoi faudrait qu’on se réunisse. J’ai rien en commun avec les gens ici, à part le fait que je t’aime.
J’étais pas douce, mais j’ai essayé de faire en sorte que mon ton le soit. Ça a dû marcher, car Lola n’a pas eu l’air contrariée. Elle est restée silencieuse quelques secondes, puis a posé sa boisson sur la table basse près du canapé. Quand elle a fait mine de se lever, je n’ai pas réfléchi et ma main a grippé son poignet.
- Lola...
- Hein ?
- Tu peux pas laisser ton verre comme ça.
Il faisait chaud, dans cette putain de cave, pourtant le fait d’y avoir pensé, d’avoir eu ce réflexe a fait naître comme un frisson. Elle m’a regardé avec de grands yeux et j’ai vu qu’elle n’était pas sûre de vouloir comprendre de quoi je parlais. J’avais aucune envie de laisser le froid s’installer alors j’ai fini mon propre verre cul sec, comme si c’était une invitation. Devant mon sourire de défi - qui devait faire pitié mais qui a fait illusion aussi - Lola m’a imitée et m’a tirée hors du canapé. Il a fallu que je me retrouve au centre de la pièce, avec ses mains sur ma taille pour que je me rappelle d’où notre conversation en était.
- Alors comme ça, tu vois pas l’intérêt d’ici.
Son visage, éclairé par les spots colorés, s’était paré d’un sourire de chat. Je n’ai pas réagi, vaguement mal à l’aise : j’aimais qu’elle soit entreprenante, mais j’avais peur qu’elle le soit en public.
On pouvait pas se le permettre, jamais.
Lola s’est rapprochée.
- Ça te dérange, que je sois comme ça ?
Elle murmurait dans mon cou, provoquait des frissons qui n’avaient rien à voir avec ceux d’avant. J’ai voulu me détourner, jeter un regard aux gens présents : aucun d’entre eux ne nous accordait d’attention, trop occupés à rire entre eux, se tenir la main comme des amoureux.
Le contact de la paume de Lola sur ma joue m’a ramenée à elle doucement.
- Ici, on a pas besoin de se cacher. Si je veux t’embrasser, là et maintenant, personne ne va me le reprocher.
J’ai souri, cachant par la même occasion mon cœur qui battait d’une drôle de façon.
- Essaie, pour voir.
Quand elle s’est exécutée, j’ai eu un peu peur et mes yeux sont partis de côté, aux aguets. C’était une question d’habitude, une petite vérification avant de m’abandonner sous les néons, toute à elle l’espace d’un instant. Quand on s’est décollées, on était essoufflées comme des débutantes et la meuf de tout à l’heure nous a acclamées comme si on avait gagné une coupe. C’était con, ça aurait pu être lourd mais ça m’a fait sourire.
- Je crois que je comprends mieux.
En réponse, elle m’a adressé un regard de sale gosse, insupportable et séduisant.
On est restées plusieurs heures dans cette cave, à regarder les gens aller et venir, se saluer comme s’ils faisaient partie d’une même famille. Même si Lola faisait de son mieux pour ne pas me laisser trop seule, elle voletait de groupe en groupe pour prendre des nouvelles. Quand mes médicaments ont cessé de faire effet et que j’avais de nouveau mal, j’ai eu envie de partir mais je ne voulais pas lui gâcher la soirée. J’ai utilisé le bar comme prétexte, m’y attablant pour que personne ne me dérange.
C’était peine perdue.
Alors que je fumais une clope en regardant dans le vide, une main aux longs ongles a fait glisser une carte de visite dans mon champ de vision. Je l’ai saisie en la regardant à peine, préférant tourner la tête vers Aura et son maquillage extravagant, Aura et ses immenses talons.
- C’est pour quoi ?
Elle m’a adressé un sourire chaleureux.
- Considère ça comme un cadeau, ma belle. Un endroit où te rendre si la vie avec tes mauvais garçons devient trop pénible.
Je me suis crispée. Quelque part, j’aurais pu jouer la conne ou répondre en l’agressant mais je repensais à la joie qu’avait eu Lola de la revoir.
- Comment vous avez su ?
Je me suis sentie con, de l’avoir vouvoyée. Elle ne l’a pas relevé et a désigné mon briquet, le symbole qui y était gravé.
- Impossible de vous échapper quand on est de ceux qui vivent la nuit, chérie.
J’ai haussé les épaules, tentant d’ignorer la fierté stupide qui s’était emparée de moi après avoir entendu ça. J’ai récupéré la carte : colorée et vaguement fluorescente, elle donnait les horaires d’un spectacle ainsi qu’un numéro, suivi d’un nom : AURA WILLIAMS.
Je me suis marrée.
- Williams ? C’est banal, ça veut rien dire.
Étonnement, son rire s’est joint au mien.
- L’important, c’est que ça sonne bien.
Il y a eu un silence entre nous, rempli par le refrain, en fond, d’une chanson entraînante.
- Vous savez que j’irai pas, hein. J’ai pas besoin d’aller voir une... - j’ai cherché mes mots - ... drag queen pour raconter mes problèmes.
- Ne vois pas ça comme de la pitié. J’ai juste vu comment tu surveillais vos verres, ça m’a serré le cœur. Ici, c’est un endroit sûr parce que j’y fais attention. Je fais en sorte qu’on laisse les petits tranquilles.
J’aurais dû être piquée par le terme ”petits”, pourtant quelque chose s’est serré dans ma gorge et ma poitrine. Pour me donner contenance, j’ai pris la carte que j’ai foutu dans une poche, un peu rageusement.
Aura n’a rien dit, s’est juste contentée de me faire un signe de tête avant de s’éloigner. Peu après, Lola m’a rejoint.
- Ça va ? T’as l’air fatiguée.
- Je vais bien. Je veux pas te priver de ta soirée.
Elle a eu l’air peiné.
- C’est bon, t’inquiète ! Je suis fatiguée aussi. On part ?
Je commençais à en avoir ras le cul, qu’on me prenne en pitié, mais je n’ai rien dit. Quand Aura nous a rendu notre imperméable et qu’Alex nous a fait de grands signes d’au revoir, je leur ai offert un signe de tête.
Dehors, il avait cessé de pleuvoir et l’air était doux.
- Alors, ça t’a plu ?
J’ai adressé un sourire à Lola, même si je me sentais un peu triste et que j’avais de la peine à dire pourquoi.
- Oui. C’était vraiment cool.
- Tu sais... j’ai eu peur que tu m’en veules d’avoir d’autres amis que toi.
J’ai retenu un rire amer.
- T’es pas ma propriété, Lola. Tu fais ce que tu veux.
Mes pensées ont dérivé vers les filles et leurs relations fermées, contrôlées. Je les aimais mais j’aurais crevé que Lola finisse comme elles.
- Rentre avec moi.
Elle m’a adressé un regard inquisiteur, mais je ne lui ai rien dit. Doucement, elle a enserré mes épaules.
- C’était prévu, non ?
- Tu vas te plaindre d’être courtisée ?
Elle a ri et son rire avait le tintement des étoiles.
- Non, j’aime plutôt ça. La prochaine fois, tu me décrochera la lune, j’espère.
J’ai levé les yeux au ciel, et mes pensées sont parties dans une drôle de direction. Tout d’abord, je me suis dit que je pourrais lui donner les clés de la ville, quand Face finirait inévitablement par les obtenir. Puis je me suis rappelée qu’on serait loin à ce moment-là et ça m’a fait du bien et du mal à la fois.
Oh, c'était sympa comme soirée ! Après je comprends bien que Raira ne s'y sente pas à l'aise, ce n'est pas son "milieu naturel" 😅😂
Aura a l'air gentille, je ne sais pas si on la reverra mais ça ne me dérangerait pas ^^
Ah, et ça faisait un moment que je ne l'avais pas dit... J'adore leur relation, je les trouve trop beeeeelllles !! 😍😍😂