Une vérité s’enracinait dans mon âme. L’instant où j’étais montée dans ce maudit bus resterait gravé à jamais dans ma mémoire. Il y aurait un avant et un après.
Dès que la brume s’était abattue sur notre moyen de transport, mon cerveau s’était remis à turbiner. J’avais eu vite fait d’observer tout ce qu’il était possible de voir depuis ma place dont il m’était impossible de décoller les fesses du cuir - je suspectais un reste de contrôle sur nos volontés, nous les passagers kidnappés, estimant peu probable que personne n’ait eu l’idée ou le cran de tenter de s’échapper en cassant une vitre ou tout autre cascade du genre. N’ayant rien d’autre à faire et ma logique peinant à accepter ce qu’il m’arrivait, je me remémorai encore cet instant où ma volonté avait été étouffée et ma logique étranglée. Tout cela par cette sorte de brume. Une brume faite de lourdes volutes semblables à cette poix veloutée qui recouvrait tout de l’autre côté de la vitre du bus.
Bercée par les cahots et les cliquetis métalliques du vieux véhicule, je la fixais depuis un long moment déjà. Après moi, le bus s’était arrêté quatre autre fois. Je le savais, car chaque arrêt m’avait offert une brève fenêtre de conscience - à peine le temps d’un souffle.
— Hé, psst, toi, la brune, t’y vois quelque chose dehors ?
C’était le brun bouclé à l’épais pull à capuche rose. Il me fixait d’un regard anxieux. Assis de l’autre côté de l’allée, son chuchotement valait un coup de cloche dans le silence feutré du bus. Je secouai la tête. Impossible de parler, une boule rêche m’obstruait le fond de la gorge. La peur sans doute…
À nouveau, je me replongeai dans la brume au dehors. Peut-être avais-je mal compris notre état géographique. Plutôt qu’un effet météorologique nous masquant à la vue des autres… et si nous étions en fait entrés physiquement dans un lieu uniquement constitué de brume ?
— Je crois qu’on ne peut parler que si on s’est calmé…, bredouilla une voix masculine quelque part devant moi.
— Ou… Oui… J.. je pense co…mme toi, lui fit écho une voix frêle et féminine.
Cela me soulagea d’apprendre que je n’étais pas la seule fille - pensée parfaitement ridicule puisque d’aucune utilité.
Une autre voix rejoignit l’échange en cours, lente, basse et rauque - j’imaginai une fumeuse récidiviste à mi-chemin de la quarantaine :
— Je le crois aussi… Quand j’ai repris mes esprits, je n’ai pas réussi à hurler… Pourtant le cri était bien là, à deux doigts d’être craché. Mais je n’ai pas pu… C’est quand j’ai vu que le volant nous dirigeait tout seul. Vous avez vu ? Il n’y a aucun conducteur dans ce car ! Il m’a fallu un moment pour le digérer… Enfin, en plus du reste… Mon dieu, qu’est-ce qu’on fait là ? Je dois rentrer chez moi, mes petits…
Un couinement la stoppa net, corroborant l’hypothèse masculine : la panique avait sans conteste repris le dessus sur cette malheureuse maman dont le débit s’était accéléré crescendo.
Mince. J’espérais que ses enfants n’étaient pas avec elle quand le Bus l’avait emmenée… Je repensai à mes propres affaires, abandonnées sur le trottoir. Sans mon téléphone, j’étais dans l’impossibilité de donner de mes nouvelles.
Idiote, si tu l’avais sur toi, c’est les secours que tu contacterais…
Mes nerfs n’en pouvaient plus d’osciller entre colère, incompréhension et pure panique. Qu’allait-il m’arriver ? D’autres larmes roulèrent sur mes joues humides. Mes mains ne m’étaient franchement d’aucune utilité : crochetées dans les grosses mailles de mon pull, elles ne cessaient de trembler.
Qu’oserais-je faire pour tenter de me sortir d’ici quand je serai à nouveau capable de me lever ?
Au fait, elle a bien dit que le volant bougeait tout seul ?
— Psst, la brune.
Pull Rose me semblait bien insistant. Je me tournai à nouveau vers lui.
— Tu t’appelles comment ?
Je le regardai dans les yeux, muette, lèvres serrées.
— Oh, je vois… Trop peur pour parler ?
Je hochai la tête.
— T’inquiète pas, on va bien s’en sortir, j’en suis sûr. On est trop nombreux dans ce taco pour qu’il nous arrive une saleté. Pas vrai ?
Je tentai un sourire. Son assurance était tentante, elle donnait envie de s’y ventouser. Mais je suspectais le doute d’être responsable de sa bouche crispée.
— Je vois des choses ! hurla une femme dans mon champ de vision en bondissant de son siège.
La seconde suivante, elle était à nouveau assise, ou plutôt avachie, prostrée.
Ok. On peut à nouveau bouger.
Je vis plusieurs corps se contorsionner dans tous les sens pour détailler tout ce qu’ils n’avaient pu voir jusqu’à présent. Très peu osèrent se lever. Une seule marcha jusqu’à la cabine, d’un pas martial. Sans hésitation, à deux mains, elle s’empara du volant. Ce qui ne changea strictement rien. Pourtant, elle y mettait du cœur ; sa longue tignasse noire et épaisse ballottait sauvagement dans tous les sens tandis qu’elle pestellait. J’aurais aimé être comme elle, mais mes jambes que j’avais recroquevillées me semblaient n’être remplies que de coton. Son audace en avait convaincu quelques autres. Un adolescent tenta d’actionner l’ouverture des portes - en vain. Un autre dont le bonnet débordait de dreadlocks pleurnichait, en regardant partout, qu’il n’y avait ni levier de vitesse ni frein ni rien de tout ce qui devait normalement faire avancer un stupide tas de ferrailles. La femme au pas martial le gifla sèchement avant d’envoyer un puissant coup de pied dans la vitre la plus proche d’elle. Ce qui, à nouveau, ne changea strictement rien.
— Non mais vous avez vu ça ? hurla un autre passager.
Je me tournai machinalement vers la vitre, comme les autres si j’en jugeai par les exclamations qui fusèrent de partout à la fois. À l’extérieur, la brume s’était presque dissipée, ne s’attardant qu’en fins bandeaux qui se frottaient contre le sol. Mais bordel… Où étions-nous ?
****
Nous dépassions… un convoi. Une longue file de carrosses, panthéons, carrioles et calèches, certains vides, d’autres chargés de passagers. Il y avait aussi des gens à pied, d’autres à dos de cheval. D’autres encore à dos de… quelque chose. Le bus avançait rapidement, je n’eus que peu de temps pour comprendre ce que je voyais et emmagasiner un maximum de détails. Très vite, nous nous retrouvâmes avec pour seule vue un paysage morne et seulement occupé par la flore… locale.
— C’était quoi ces montures ? entendis-je murmurer la voix assise devant moi.
Je n’avais rien à répondre… Mais ça possédait quatre pattes et des rênes les dirigeaient.
Mon cerveau restait choqué de cette vision presque éphémère.
Un rêve n’est jamais aussi détaillé. Et je vois tout, le centre ET les contours.
Je me pinçai pour faire bonne mesure.
Ouch.
Aucune émission de télévision ne prendrait le risque d’organiser une telle caméra cachée - je n’avais donné aucun consentement ! Et ce qu’on venait de voir… C’était un mélange absurde de médiéval et de Belle Époque… C’était historiquement impossible.
Je serais vraiment dans un autre monde ?
C’est ce que scandait ce décor, de l’autre côté de la vitre, que la brume s’était décidée à dévoiler.
On se calme. Pas de panique, Luce. Rappelle-toi, tes émotions sont à ton service. Tu es leur Reine. On respire, on se pose et on observe. Tu n’as que ça à faire de toute façon…
J’envoyai une douce pensée à ma thérapeute. J’espérais bientôt la revoir. J’aurais grand besoin d’elle… - je rejetai en bloc l’ombre de voix qui cherchait à me faire dire que je ne la reverrais peut-être jamais.
La terre sur laquelle nous roulions cahin-caha était desséchée. Elle me rappelait les images de savane en période de saison sèche que pouvaient montrer les documentaires animaliers. Sa surface était lézardée, craquelée en un patchwork de trapèzes irréguliers. Il y avait de l’eau : un large ruban serpentant, brunâtre et boueux. Impossible d’en deviner la profondeur. On aurait dit qu’il n’y en avait aucune. Pourtant, dans un coude, j’avisai une longue brindille tournant sur elle-même. Aucun autre signe n’indiquant la présence de courant dans cette rivière bourbeuse, des images reptiliennes me traversèrent l’esprit, probablement soufflées par les allures africaines du sol.
Resserrant l’étreinte de mes bras, je frissonnai sous l’épaisse laine de mon pull et remontai mes genoux contre mon ventre. Mes bottines firent craquer le cuir du siège.
Le plus spectaculaire, c’était les berges. La rivière creusant son chemin sous le niveau du sol, elles étaient pentues. Mais à l’inverse de l’immense étendue sèche et poussiéreuse, elles étaient couvertes d’une mousse vert vif m’évoquant ces petites grenouilles amazoniennes qu’il ne fallait surtout pas toucher. La couche était généreuse et semblait spongieuse, gorgée d’eau. À l’opposé de la boue maronnasse qui lui succédait.
Disséminés parmi d’innombrables troncs morts projetant tristement leurs branches vides vers le ciel, il y avait aussi des arbres qui reprenaient cette teinte éclatante dans leur feuillage touffu. Éclats de vie néon sur fond morne. Ce vert déclenchait tout de même une archaïque mise en garde : danger, poison.
Dans le bus, nous étions de plus en plus secoués.
— Le terrain prend du dénivelé, fit remarquer une voix grave.
— Y’a plein de caillasse ! Pas sûr qu’ils tiennent bon les amortisseurs, ajouta une autre voix.
— Je pense que c’est pris en compte… L’allure vient de diminuer sensiblement, vous le sentez ?
Si on tombe en panne, on reste dans ce bus jusqu’à la mort ?
Je n’osai pas partager cette horrible pensée. Je pris conscience que je n’avais pas ouvert une seule fois la bouche, contrairement aux autres… J’en eus honte, je me sentais faible. Des chuchotements et des sanglots étouffés bourdonnaient autour de moi ; à pas tâtonnants, plusieurs personnes s’étaient déplacées pour se regrouper en petit nombre. J’avais choisi de rester dans mon coin : je n’avais pas le courage de consoler qui que ce soit et je doutais de pouvoir l’être par un inconnu. Sur ma gauche, je vis que Pull Rose s’était trouvé une interlocutrice plus ouverte aux échanges. Il semblait satisfait. Je ne la voyais que de dos : elle s’était agrippée à ses bras et semblait sur le point de s’effondrer sur son épaule. Son carré blond était parfait, comme sa robe prune qu’on aurait dit taillée sur mesure. Il y avait des gens qui avait la classe en toute occasion… Je n’avais jamais eu la sensation d’en faire partie.
— Je vois des feux au loin !
Je me penchai pour voir qui venait de parler ; j’étais admirative de cette voix ferme et sûre d’elle. Je reconnus celle que j’avais baptisée Pas Martial. Elle fixait l’horizon avec sérieux, comme on guette le bon moment pour traverser une chaussée en heure de pointe.
Je clignai plusieurs fois des paupières.
Mais secoue-toi, Luce, Bordel !
Je devais reprendre le contrôle. De mon corps, pas juste de mes pensées. On n’était une victime que si on le choisissait ; quelle merveilleuse pensée électrique ! Alors, je me redressai. Je desserrai les dents, dé-crochetai mes doigts de mon pull et entrepris de masser mes trapèzes pour les soulager un minimum de toute la tension qui s’y était accumulée ces dernières heures. Je massai également mes mâchoires et fis rouler mes épaules qui craquèrent trois fois. Je ramenai enfin mes pieds sur la moquette du plancher, bien à plat. Tout au long de cette gymnastique de reprise en main de mon corps - mainte fois répétée lors de mes séances mensuelles -, je n’avais cessé d’observer les-dits feux. Il y en avait plusieurs. Ils étaient encore loin, mais on y serait vite. J’étais frappée par leur disposition, presque géométrique : ce n’était pas le fruit du hasard. Ils surmontaient tous une petite dune sur le terrain qui était devenu plus vallonné. Leurs flammes montaient haut ; ce n’était pas de petits feux de camp, plutôt de grands brasiers de bord de plage, aussi haut que celui qu’on allumait chaque année dans mon village pour acclamer le retour du printemps. De petites silhouettes se devinaient en contre-jour.
Je veux rentrer chez moi… pensai-je plaintivement.
Pourtant, que je le veuille ou non, il était évident que ce maudit bus prenait leur direction. Je présentais qu’il s’y passerait quelque chose. Pour le meilleur ou…
****
Le ciel grisâtre s’était assombri tandis qu’au sol les bancs de brume se tressaient en tapis volatiles. Le bus entamait son deuxième tour du site après une laborieuse manœuvre de demi-tour - les feux étaient maintenant visibles depuis la rangée opposée à la mienne. En décalage des autres, je ne bougeai pas de mon siège. Les voir une fois m’avait suffi.
Selon moi, ces feux devaient délimiter un espace précis, comme les gardiens nocturnes que sont nos lampadaires le long des routes. Si j’avais raison, nous longions une ligne extérieure. Et le bus, avec son demi-tour, veillait à ce que chaque passager, depuis sa place, en prenne la pleine mesure. Au cœur de cette zone circulaire, tel un phare, j’avais aperçu un unique et gigantesque brasier flamboyant, plus haut et plus large que tous les autres.
Si ce qui était proche de toutes ces flammes était inondé de lumière, tout ce qui s’étirait au-delà des pentes en terre sèche était en revanche noyé dans les ombres. Impossible de deviner ce qui remplissait l’étendue entre le mur de feux et son centre. Ma seule certitude était la présence de la rivière bourbeuse ; nous l’avions franchie deux fois en empruntant d’étroits ponts en métal.
Je n’étais pas la seule à nourrir des suppositions, le bruit de fond continu ronronnait de plus en plus fort dans l’habitacle du bus - même si chacun prenait soin de parler à voix basse. Après tout, nous n’étions plus seuls. Dehors, auprès de chaque flambée, des hommes et des femmes nous regardaient passer. D’un air grave. Parfois mauvais. J’en avais même vu quelques-uns cracher au sol puis signer rapidement dans l’air un geste inconnu. Leurs tenues détonnaient des nôtres : plastron en cuir clouté, haut asymétrique en coton matelassé, capuchons en laine épaisse, ceinturons à poches, cuissardes tannées… Pourtant, à aucun moment je ne me crus arrivée en plein cosplay. Ils arboraient tous des armes, faites de lames, de pointes et de cordes. Armes qui n’avaient rien de factice. Je ne repérais aucun fusil, aucun pistolet ni mitraillette. D’autres mots me montaient à l’esprit : arc, épée, massue, hallebarde, sabre, arbalète, javelot… Je me détournai de ce côté pour me contenter de la vue que m’offrait ma vitre.
Je n’avais jamais su gérer la violence vomie par les écrans - je trouvais stupide de la normaliser sous prétexte d’audience. Ici, je la sentais proche, presque prête à me fondre dessus, mais je n’avais aucun contrôle, aucune télécommande pour prendre la fuite.
Je pressai ma paume contre le verre froid de ma vitre. Aussitôt, une fine buée en dessina les contours. Je l’en ôtai pour observer l’emprunte se désagréger lentement…
Notre véhicule réduit encore son allure. Mais je doutais que ce soit pour s’arrêter : je me rappelais qu’il s’était passé la même chose lors du premier tour, à cause d’une profonde ornière à mi-chemin d’une pente. Cherchant à la localiser - Plutôt elle que revoir ces barbares… -, je découvris un homme. Étonnant. Je regardais le côté sans feu, il était donc isolé, à l’écart de ses semblables. On aurait dit qu’il étudiait le ciel. Y regardant à mon tour, je ne vis rien. Juste la brume. Curieuse, je revins à lui. Il tenait une longue épée d’une poigne ferme, au tranchant double et épais. Son manteau, sombre, dessinait les contours d’une stature monstrueuse, aussi haute que large. Il dût se sentir observé car il abaissa le menton. Il m’avisa immédiatement. Distinguait-il mon air choqué à travers la vitre ? La moitié gauche de son visage n’était qu’un amas de cicatrices. Un ignoble amas. Comme si un râteau l’avait labouré en profondeur, ou qu’un enfant avait gribouillé sur sa peau à la pointe d’un couteau. C’était un tableau… saisissant. Je crus le voir hocher imperceptiblement la tête. Déjà, nous l’avions dépassé. Tout cela s’était déroulé en quelques secondes à peine. Cette apparition m’avait crispé les entrailles. Je restai sur le qui-vive un long moment, mais ne vis personne d’autre.
— Espérons que le bus continue de rouler, loin de ces gens horribles, dit une voix féminine proche.
Nous arrivions à l’endroit du demi-tour.
— C’est bon, ça va le faire. Tout se passera bien si on se serre les coudes, lui répondit Pull Rose.
Tel un pied de nez à cette assertion, pour la première fois depuis son dernier ramassage, le bus s’arrêta. Sans heurt, sur un très léger crissement de freins. L’instant d’après, les portes automatiques s’ouvraient et les trois petites marches escamotables se déplièrent vers le sol, soulevant un petit nuage de poussière à son contact.
****
La tension, les émotions, les descriptions, je suis totalement fan ! Et cela soulève une multitude de questions aussi. Quel est cet endroit ? Qui est cet homme balafré ? Et pourquoi le bus s'arrête enfin, après ce demi tour ?
J'ai hâte de lire la suite en tout cas. Ta plume est prenante et ton histoire l'est tout autant, il ne m'en faut pas plus xD
Ouah, quel univers ! C'est tellement riche dis-donc. C'est bien de nous plonger dedans sans attendre comme cela : )
Je rejoins Isa sur deux points, d'une part la personnification des personnages qui est super bien faite mais d'autre part aussi c'est vrai que l'héroïne manque peut-être un peu d'étonnement/panique. Cela se joue peut-être sur quelques détails, j'ai relevé par exemple au tout début le bout de phrase "me laissait songeuse"... ce n'est pas tellement le type de vocabulaire auquel on s'attend, ce "songeur" dans un tel évènement. A-t-elle vraiment le temps, les moyens de "songer" ? Elle trouve aussi les moyens de faire de l'humour, par exemple : "elle possédait un fameux répertoire".
Ces traits d'humour font la qualité de ta plume, je ne dis pas qu'il faudrait s'en passer, mais peut-être qu'il faudrait bien faire attention, dans ce point de vue interne, à ce qu'ils ne soient pas en trop gros décalage avec le contexte ?
Je ne sais pas, je cherche pour t'aider, mais je n'ai pas forcément trouvé la bonne solution x'D
Ici en l'état on est peut-être un peu trop entre les deux en tout cas, le personnage essaye de se calmer donc elle est effrayée, mais elle "oublie" vite qu'elle l'est pour observer le monde autours d'elle. Je ne sais pas ^^"
Mais c'est très subtil, c'est vraiment du détail, il manque peut-être juste des petits mots de panique ou de tension... bref je ne sais pas trop moi non plus x'D
En tout cas, et par ailleurs, j'aime beaucoup ce premier contact avec l'univers. Il y a comme une "zone" délimitée par des feux et un centre intriguant. Il y a ces guerriers qui semblent attendre quelque chose, et ces... choses, animaux dont on ne sait pas trop ce que c'est x'D
J'ai hâte de découvrir la suite et surtout de quelle "chasse" il s'agit (même si j'ai un peu peur de l'apprendre ^^") !
Et bien... Pour ma séance du jour (j'ai le temps en ce moment, je profite), j'ai remanié ce chapitre en essayant de tenir compte au mieux de cette observation. ^^ Je vais le laisser refroidir avant de revenir encore dessus (je laisse déjà ici la correction du jour - je ne te demande pas de relire, rassure-toi ^^' c'est surtout pour d'éventuels autres avis de futur.es lecteur.ices de passage :p).
Un grand merci pour ce retour très constructif. :)
<3
Ca démarre sur les chapeaux de roues ! Il y a déjà tellement de choses intrigantes dans ce chapitre qu'on a évidemment envie de continuer. Ca me paraît fondamental pour un premier chapitre !
Reprenons : j'aime beaucoup la façon dont la narratrice "baptise" les personnes autour d'elle. Je ne sais pas si on va les suivre ("pull rose", etc...), mais si c'est le cas, fixer les personnages dans l'esprit du lecteur en passant d'abord par un qualificatif, même temporaire, c'est très adroit, je pense. Et puis ça donne de la réalité à la scène.
J'ai trouvé que les réactions des passagers du bus étaient très crédibles : différentes les unes des autres mais cohérentes avec la situation. Finalement (et c'est ma seule petite remarque du chapitre), c'est la réaction de ta narratrice qui m'a moins convaincue. Je l'ai trouvée un peu passive, et surtout déjà dans l'acceptation, plutôt que dans le déni ou la lutte. C'est peut-être juste cette phrase, en fait : "Mince. Qu’allaient devenir ses enfants ? Quelle horreur… Pour elle autant que pour eux." Le fait qu'elle se pose cette question m'a donné l'impression qu'elle acceptait déjà qu'ils ne reviendraient pas. Or, ça me paraît un peu prématuré, non ? Et ensuite quand la brume se dissipe, je la trouve assez curieuse de ce qui se passe dehors. Elle se pose même des questions sur les feux et tout, alors que j'ai la sensation qu'elle devrait encore être dans le rejet et/ou essayer de trouver comment s'échapper de là. Ceci dit, c'est un feeling plutôt qu'une affirmation et je serais bien en peine de te dire quoi changer pour corriger. Surtout que je suis peut-être la seule à ressentir ça, donc c'est peut-être mon esprit tordu qui cherche la petite bête ! Ou encore, tout ça est peut-être complètement voulu de ta part et ça correspond à la personnalité de ta narratrice ?
Pour finir, le décor et surtout le personnage avec le visage marqué sont très intrigants. J'ai hâte d'en savoir plus et de découvrir ce qui va arriver à ces pauvres gens !
A très vite !
Oh, chouette, heureuse de te revoir par ici (je te répondais sur ton histoire l'instant d'avant ^^).
j'aime beaucoup la façon dont la narratrice "baptise" les personnes autour d'elle. Je ne sais pas si on va les suivre ("pull rose", etc...), mais si c'est le cas, fixer les personnages dans l'esprit du lecteur en passant d'abord par un qualificatif, même temporaire, -> C'était le but recherché. Moi, je m'y perds quand plusieurs personnages arrivent en une fois et que seuls les noms sont donnés, comme si on les connaissait déjà... J'ai une amie qui s'y perd complètement quand le récit en a à foison, quitte à ne plus savourer sa lecture. Je garde cette façon de faire encore maintenant (dans la partie 6), en reprenant certains éléments visuels clé (taille, âge, couleur cheveux) quand le personnage réapparait après une certaine absence. Mon amie semble s'y retrouver, elle ne m'a pas reproché d'être noyée. ^^
c'est la réaction de ta narratrice qui m'a moins convaincue. -> Ok. Tu es la première à me le faire remarquer (sur un minuscule panel de 5 retours ^^'). C'est très intéressant, je le garde en note et je retournerai dans ce chapitre avec cet angle d'attaque. Je me demande ce que tu penseras de ses réactions dans la suite. Une continuité, une incohérence...
(Quand je panique, j'ai tendance à focaliser mon attention sur tout ce qui se trouve autour de l'élément angoissant. Une sorte de fuite. Je pense que je suis partie de là.)
"Mince. Qu’allaient devenir ses enfants ? Quelle horreur… Pour elle autant que pour eux." Le fait qu'elle se pose cette question m'a donné l'impression qu'elle acceptait déjà qu'ils ne reviendraient pas. -> Cette phrase est en rose dans mon fichier : signe que j'étais en doute vis-à-vis d'elle. (J'ai quelques mots et phrases en rose, ce sont mes points doutes ou à retravailler.) Je ne laisserai pas cela ainsi. Ca cogite déjà.
ensuite quand la brume se dissipe, je la trouve assez curieuse de ce qui se passe dehors. -> Je la veux curieuse. Ils sont dans le bus depuis des heures où il n'y avait rien à faire sinon mouliner sa peur et regarder les brumes dehors. Est-ce si incohérent que cela ? Encore une fois, je garde cette remarque en note et verrai. ^^
Un grand merci pour ce riche retour :)
À bientôt ^^
Je suis heureuse d'apprendre que ma plume t'ait fait passer un agréable moment lecture, trop bien ^^
J'espère que la chasse sera à la hauteur !
j'aime les loups, les paysages déformés par l'imaginaire, la lune... C'est ce qui fait que j'ai été attirée dans ton univers. En plus le fait que ce chapitre soit intitulé "la chasse", cela aussi m'a interpelée/rappelée certaines sources décrivant les sociétés amérindiennes d’Amérique du nord qui répartissent les rôles en confréries de guerriers (chasseurs) et en confréries de rêveurs. Cela m'avait marqué de constater que dans certaines sociétés existantes, le rôle, la fonction de rêveur, pouvait être une vraie place en soi... Mais trêve de bavardage, cela n'est pas le sujet !
J'aime beaucoup cette idée que la narratrice qui se décrit comme une rêveuse se trouve embarquée de force dans un irréel qui semble être tout l'inverse d'un échappatoire. L’impossibilité de s'exprimer tant qu'on est sous l'emprise de sa peur (ou de ses émotions de manière plus générale ?) est bien rendue. Je trouve qu'on ressent vraiment ce sentiment d’oppression. Les décors sont aussi très bien plantés . C'est un très beau début.
(Un petit détail qui a vraiment très peu d'importance, car le fond est plus important que la forme, juste pour te le signaler : il y a une faute qui revient souvent, c'est le "ai" au lieu de "ais" à l'imparfait.)
Merci de nous partager ton texte, je repasserai lire la suite avec intérêt.
Chouette que le sentiment d'oppression soit bien passé au fil de ta lecture, et je suis contente de lire que ça t'ait plu. Merci aussi pour ce retour. ^^
Pour la conjugaison, je sais que je peux vite laisser passer des fautes si je ne suis pas super focus (talon d'achille ?). Dans mon texte, il y a aussi pas mal de passé simple (je pense ^^'). Et là, c'est "ai" avec l'emploi du je. Les endroits où je n'ai pas mis le "ais" correspondent donc pour moi à l'emploi du passé simple. Mais je sais que parfois je mets l'un à la place de l'autre (quand je suis focus fond).
Si tu en as l'occasion, n'hésite pas à me copier coller le verbe qui te paraît mal écrit, à force, je ne pourrai que m'améliorer !
De mon côté, j'irai relire le post sur l'emploi de ces temps sur le forum. ^^
Pour finir, merci surtout à toi d'avoir pris un temps pour me lire. Je suis heureuse que tu aies envie de venir découvrir la suite. J'espère qu'elle te plaira. Actuellement, je travaille sur le chapitre 34 ^^.
OUPS !! concernant la conjugaison ! tu as raison j'avais vraiment tout lu à l'imparfait. Merci de ton retour, cela m'aide du coup (c'est moi qui dois faire des fautes en abusant de l'imparfait ^^)
Je te souhaite très belle continuation en tout cas.
Merci de te lancer malgré tes réticences <3. Ton retour sera d'autant plus riche pour moi. Mais vraiment, après cette partie intitulée La Chasse, ça s'assagit. Le Peuple des Hommes ne vit pas au contact du Peuple des Bêtes. (Je ne pense pas spoiler en disant cela.) Et tu as bien relevé l'allusion dans le prologue. "Chance". Il n'y aura pas que des ombres dans sa vie au sein de ce nouveau Monde. ^^
J'espère que la suite te plaira. En tout cas, encore merci pour ta lecture et tes retours. C'est un super moteur. Je viendrai faire un tour prochainement sur ton propre récit si cela te dit. :)