La chasse - 6

Nous avions quitté le territoire des cavités rocheuses avec leurs sources d’eau claire. Armand nous avait assuré que l’étrange phénomène cyclique n’aurait plus cours ; il avait dit vrai. Les brumes s’étaient réduites à de légers filaments qui s’enroulaient autour des chevilles. Néanmoins, l’état crépusculaire demeurait, brouillant les formes de ce qui nous entourait. Je ne pouvais que guetter d’éventuels mouvements et demeurer attentive aux bruits ambiants.

— Ce serait peut-être malin d’avancer plus vite, maintenant, vous êtes d’accord ? chuchota Blondie.

— Luce boite, fit délicatement remarquer Warner.

La jeune femme ne cessait de frotter ses mains aux ongles bordeaux sur le bas de sa courte robe.

Par nervosité ? Pour la défroisser ?

— Je l’ai remarqué… mais si se calquer sur son rythme nous mettait tous en danger ? On s’était séparé pour cette même raison, la première fois, je suis sûre qu’elle le comprend.

Je grinçai des dents.

Pars toute seule de ton côté Miss J’ai-été-portée-presque-tout-le-temps-donc-maintenant-je-pète-la-forme.

Elle ne prenait même pas la peine de me parler directement. Et je n’avais pas envie d’avancer seule, j’étais trop éprouvée - dans ma tête, dans mon corps ; leur compagnie béquillait mon courage fissuré.

Armand prit la parole, ce dont je lui fus reconnaissante car je ne voyais pas comment me dépêtrer de ce sous-entendu qui m’invitait à accepter d’être abandonnée.

— C’est la deuxième fois que je fais cette portion, crois-moi Eryn, courir vite ne m’a pas aidé. Ces créatures seront toujours plus rapides. Si on te prend en chasse, tu te caches ou tu te défends.

Il frotta gauchement une de ses grandes mains sur sa nuque aux cheveux emmêlés, l’air penaud.

— Je ne vais pas vous mentir, si je suis revenu si loin en arrière après le raté de ma première tentative, c’était pour être sûr d’être bien oublié… J’ai pu m’échapper grâce aux gens du coin.

Je l’entendis pouffer.

— Je fais comme la tortue. Vous savez ? Lentement, mais sûrement.

Je lui souris, mais Warner et Blondie ne réagirent pas, la référence semblant ne rien leur évoquer - étrange, je pensais cette fable répandue.

— Mais tout de même, l’un de vous pourrait la porter ?

Je rêve, pourquoi elle insiste ? Elle n’a rien écouté !

Armand secoua la tête.

— Ça me semble pas une bonne idée, je préfère rester libre de mes mouvements. Tu sais ? Si on doit se défendre... Ce n’est pas comme si tu n’arrivais pas du tout à avancer, ajouta-t-il ensuite à mon attention. Désolé Luce.

— Mais je n’ai rien demandé ! fulminai-je. À moi aussi, cela me semble stupide.

— En quoi c’est un problème d’être portée ? accusa Blondie d’un ton que je trouvai sec.

Oh quelle galère, elle réagit comme si je l’avais personnellement attaquée…

Les filles…, dit timidement Warner, si vous en restiez là ?

Il me jette dans le même sac ?

J’écarquillai les yeux d’indignation, je ne supportais pas l’injustice, elle m’étouffait. Je voulus rétorquer quelque chose, je n’étais pour rien dans cette histoire, je n’avais rien démarré ! C’est alors que je relevai une abominable odeur. Le temps de quelques pas, je restai aux aguets… mais ne relevai rien d’inquiétant. Pensant à ce que nous fuyions, je réalisai le ridicule de cet échange. Je choisis de laisser couler en continuant à me taire. Blondie, elle, ne démordait pas de son idée.

— Je sais que ça partait d’un bon sentiment, Eryn, mais tu as entendu Armand, personne n’y gagnerait rien. Et puis, je préfère qu’on reste tous ensemble.

 Warner tentait de lui répondre discrètement, mais il faisait si calme autour de nous qu’il était impossible de ne pas entendre leur échange. On aurait dit qu’il gourmandait une enfant innocemment déraisonnable - Non mon petit, on n’ira pas plus vite si c’est toi qui prends le volant. Peut-être avait-il des enfants ? Il était plus âgé, c’était plausible. S’il était aussi patient et bienveillant à leur égard, ce devait être un bon père.

Après cela, Eryn ne dit plus rien. Boudait-elle ? Je ne la voyais que de dos. Mais elle s’était bougrement persuadée d’être dans le bon et nous dans l’erreur : lorsque la butte fut visible - la toute dernière petite pente à gravir - elle se posta en tête de notre quatuor et augmenta petit à petit la cadence. Les garçons ne s’en rendirent même pas compte. Je ne dis rien et serrai les dents pour tenir le rythme.

— On a de la chance, chuchota Armand, la voie semble dégagée.

Tandis que l’espoir leur donnait des ailes, ma cheville chauffait et pulsait de plus en plus douloureusement, un fameux écart se creusait entre moi et les trois autres. Cela s’avéra une chance lorsque la Bête surgit devant nous - ou plutôt, quand Blondie réalisa qu’elle marchait résolument à sa rencontre.

L’heure où tous les chats sont gris.

Son pelage nous avait trompé. Cette chose le savait… Elle avait choisi de rester immobile. Elle nous attendait. 

Les bras ballants, Blondie resta figée. Warner avait sensiblement reculé, les yeux écarquillés. J’étais moi-même hypnotisée par la taille du monstre - de tout ceux que j’avais vu, il était le plus imposant.

Armand n’avait pas bougé, mais il soupesait sa lance. Il n’y avait pas de cachette disponible dans les environs ; je comprenais pourquoi il avait précédemment choisi de fuir en revenant sur ses pas.

— Vise la gorge, conseillai-je distinctement.

La Bête me regarda en penchant la gueule.

Idiote.

Elle revint ensuite sur Eryn et la pencha de l’autre côté. Puis elle fit claquer sa mâchoire, deux fois. La jeune femme s’égosilla dans un long hurlement avant de s’enfuir en courant, loin du danger, loin de nous.

Elle va lui sauter dessus… Zigzague idiote !

Mais le monstre se contentait de la regarder, la tête toujours penchée sur le côté - était-ce de l’amusement dans ses prunelles ? Armand saisit l’instant, il projeta son arme. Au lieu de s’enfoncer, la lance rebondit sur l’épaisse et sombre fourrure et tomba devant l’une des deux pattes à main humaine. La Bête allait-elle s’en emparer ? En connaissait-elle l’usage ? À reculons, Armand se replia lentement vers nous.

— Warner, ton crochet, pressa-t-il en tendant une main derrière lui, paume ouverte.

Le brave Warner le lui remis sans une once d’hésitation.

— Elle est à moi ! vociféra à plein poumon une voix connue.

Nous sursautâmes tous, même la Bête, me sembla-t-il ; jusqu’à ce cri, nous ne les avions pas entendu ! Des locaux accouraient, menés par l’homme au tatouage de couronne dont la rapière fendait les airs dans sa course sauvage. Avaient-ils entendu le cri de Blondie ?

Il faut juste tenir bon encore quelques instants, à peine une minute ou deux.

La Bête s’était-elle fait cette même réflexion ? Elle enjamba la lance et nous passa rapidement en revue - comme un gourmet qui se dépêcherait de lire son menu… Armand s’élança, prêt à abattre son crochet. Un coup de patte griffue l’envoya valdinguer dans la poussière caillouteuse. Inquiète, j’analysai de loin ses paupières closes, son nez barbouillé de sang, l’angle improbable du bras qui n’avait su retenir l’arme… Notre grand costaud ne bougeait plus. Respirait-il encore  ? Allait-il se faire dépiauter vivant ?

Non, elle s’en fiche.

La Bête ne le regardait même pas. Elle nous fixait.

Ce sera moi ou Warner.

Je pliai légèrement les genoux, tassant mon poids dans mes pieds pour gagner en équilibre, en ancrage, comme à mes cours de yoga. Je vis Warner jeter un regard désespéré vers ses mains vides, puis vers les locaux qui étaient presque là, hurlant diverses imprécations à l’attention du prédateur - qui n’en avait cure.

J’imagine qu’ils n’ont plus de flèche... Elle sait qu’elle a le temps de sauter.

Warner pivota ensuite vers moi, livide, en sueur et résigné. Il leva les bras au ciel et cria en s’agitant et en se décalant de plusieurs pas sur le côté - il cherchait à l’attirer pour me protéger ?

Elle s’en fiche.

Je la vis tasser son arrière-train, le regard rivé au mien, l’ignorant totalement. Je relevais mes coudes, les mains jointes sur le manche de mon couteau. J’allais essayer de le refaire. Je pouvais le refaire. J’avais promis de me battre pour survivre.

Elle va sauter.

J’étais seule face à la Bête. Je me souvins de la Rousse en croc-top…

Elle saute.

… et poussai à mon tour un hurlement animal, chargé de tout ce que j’avais accumulé au cours des dernières heures. J’attendis le dernier moment, quand la chaleur qu’elle dégageait irradia ma propre peau. Là, j’avançai d’un pas. Me retenant de fermer les yeux, je visai le large cou et relevai brutalement ma courte lame vers le haut. Nous nous percutâmes. La collision fut brutale. Impossible de savoir si je l’avais blessée, mon cerveau m’envoya juste la sensation d’une chute en arrière et d’un impact violent au dos et sous mon crâne. Puis, tout l’air fut chassé de mes poumons et je ne fus plus que douleurs.

.

Un liquide chaud se déversa sur moi, nappant ma gorge et ma poitrine. Puis il n’y eut plus rien.

 

****

 

Je me suis évanouie ?

J’étouffais. J’avais rarement eu si mal. La Bête et son saut me revinrent en mémoire. Je relevai légèrement les paupières, mais tout était noir.

Je pense… donc je vis ?

La vague de joie et de soulagement céda vite à la panique ; un poids m’oppressait, m’empêchait d’inspirer correctement.

Merde, j’ai mal.

Rien ne bougeait ni ne vibrait autour de moi.

J’aurais visé juste ?

Tout était flou et désorganisé dans ma tête, sûrement le choc de ma rencontre brutale avec le sol et la Bête.

… Cette pression, c’est son corps.

Se serait-elle affalée sur ma lame ? Ce qui me chatouillait les yeux et me rentrait dans la bouche et le nez… C’était ses poils qui conjuguaient avec horreur des notes de charogne et de sang.

Je peux pas rester là…

Je tentai de bouger - énorme erreur ! Je n’émis qu’un impuissant et ridicule gémissement.

Je vais finir ainsi ? Écrasée dans la puanteur ?

Des larmes amères perlèrent sous mes cils. Soudain, tout le poids qui me comprimait fut arraché vers le ciel. Je cherchai à inspirer une vive goulée d’air pur, mais déraillai en ventilations rapides et saccadées.

Ouvre les yeux, calme-toi.

Je me pliai au conseil de ma voix intérieure et replongeai dans la pesante palette de gris crépusculaire. Une silhouette, en position verticale, me dévisageait. Je clignai plusieurs fois des yeux pour retrouver une vision nette ; avec ses lignes torsadées qui lui ceignaient le front et sa barbe noire striée d’argent taillée au cordeau, il était facilement identifiable.

C’est impossible.

Il n’avait pu soulever ce corps massif et inerte à lui tout seul - pourtant, en périphérie, il n’y avait personne d’autre. Je peinais à reprendre le contrôle de ma respiration, mais je trouvai la force de soutenir le regard intrusif de cet homme-roi. Un sourire appréciateur arqua sa bouche aux lèvres fines. Il s’agenouilla avant de récupérer un poinçon glissé dans une botte dont il se servit pour m’arracher mon haut sans ménagement. Avant même de penser à réagir, je gémis de douleurs.

Mais bordel qu’est-ce qu’il fout ?

La peur me tétanisa : s’apprêtait-il à m’ouvrir la poitrine pour me manger ?

— Reste calme, pourquoi chercherais-je à te faire du mal ? C’est simplement trop imbibé de sang.

Son ton laissait entendre que j’étais déraisonnable. En s’écartant, le danger invita l’indignation dans mon esprit : ça lui paraissait normal de m’arracher un vêtement sans mon consentement ? Ce fut plus fort que moi, mon visage n’exprima plus que la colère - cela aussi sembla lui plaire.

Ce vieux a un grain.

J’étais déterminée à ne pas le laisser toucher à mon soutien, quel que soit son état. Mais il n’en fit rien. À la place, il me tendit la main. Je pris d’abord le temps de faire jouer mes doigts et fit pivoter poignets et épaules ; tout allait bien de leur côté. Je le laissai ensuite me redresser en position assise.

Ouch.

Des taches obscurcirent ma vision ; vertiges, élancements, nausées… J’aurais voulu pouvoir rester allongée. Cependant, mon instinct me chuchotait d’éviter de paraitre faible aux yeux de cet homme.

— Cet Alpha était presque adulte, avec ta petite stature et cette maigre condition physique, tu ne peux qu’avoir plusieurs os fracturés.

Il se retourna à demi en agitant mollement la main.

— Tu ne tiendras pas debout, trancha-t-il.

Il dresse un constat ou quoi ? Y’a pas un pet d’émotions dans sa voix pédante…

Mieux valait me taire, si mes pensées fusaient sans filtre et qu’il était bien un roi…

Autour de moi, le décor cessa enfin de tanguer. Le cadavre de la Bête gisait à portée de bras… Elle reposait sur un flanc. J’avais tué quelque chose de vivant.

C’est moi qui ai survécu.

Une telle chose n’arrivait pas pour rien, pas vrai ?

Pourquoi c’est moi que tu avais choisie ? Et pas Armand ? Warner ? Ou Blondie ?

Un jeune à la tignasse tressée se matérialisa auprès de nous - je remarquai un petit groupe en retrait qui nous observait sans bouger. Warner en faisait partie. Il me regardait avec inquiétude. Ou incrédulité ?

— Que puis-je pour vous, mon Roi ?

Il l’est vraiment ! explosai-je, hilare, dans ma tête.

— Qu’on lui donne une chemise.

Le jeune s’empressa de se défaire de ses diverses ceintures et sangles en cuir, délaça une sorte de plastron souple et déboutonna fébrilement une cotte en tissu de maille qu’il tendit à son souverain. Celui-ci la secoua sèchement - sans remercier son propriétaire désormais torse-nu qui s’en retournait auprès de ses compagnons - avant de m’en couvrir les épaules. Sa charité accomplie, il se redressa souplement et inclina la tête à mon intention. Ce fut sec et bref. Une femme aux yeux bridés se démarqua du groupe.

— À la tueuse d’Alpha ! s’écria-t-elle.

Tous les locaux - le Roi mis à part - levèrent alors un poing en mon honneur en faisant écho à son cri. Je n’eus aucune réaction, sinon les regarder d’un air ébahi.

— Toi, l’Étranger à la peau de craie, dit le Roi en pointant Warner, porte-la jusqu’au sommet. Tâche de la débarbouiller quand vous y serez.

Les traits impassibles, mon compagnon d’infortune obtempéra.

Cette façon d’exiger n’augure rien de bon.

 En moins de deux, j’étais dans les bras de Warner - ce ne fut pas sans mal, quel que soit l’endroit où il plaçait ses mains, je souffrais. La femme bridée rapporta sa rapière au Roi.

— Élite, clama-t-il en la dressant vers les cieux, partons en quête d’autres âmes !

 

****

 

Trois locaux étaient restés pour nous servir d’escorte, par ordre du Roi. L’un d’eux surveillait nos arrières tandis que les deux autres portaient Armand, toujours inconscient mais vivant. On avait emmailloté notre géant dans une sorte de toile de hamac elle-même sanglée à un tube d’acier. Ses extrémités, en forme de fourche, reposaient sur les épaules des porteurs.

Dès que nous avions repris notre avancée, Warner s’était empressé de me rassurer au sujet d’Eryn : alors qu’il accourait sur la Bête qui s’était jetée sur moi, le Roi avait dépêché deux soldats sur ses traces. Et ce, sans même savoir si elle était morte ou, il l’espérait ardemment, vivante. Je ressentis une pointe de culpabilité… Je n’avais même pas songé à ce qu’il était advenu de Blondie.

Même absente, elle me donne l’impression d’être une mauvaise personne…

Je ne comprenais pas pourquoi elle m’inspirait de si fortes émotions alors que nous ne nous connaissions même pas.

Pour ma bonne conscience, mieux vaut qu’elle survive, cette enquiquineuse.

D’ailleurs, à ce propos…

— Je vois que tu es fatigué, je suis désolée que tu doives me porter, m’excusai-je à l’attention de Warner.

— Pas… de… souci, dit-il d’une voix hachée, c’est plutôt moi… qui… dois m’excuser. Je vois bien… que ma… façon de te… tenir… te fait souffrir.

C’était vrai. Mais je le gardai pour moi. Qu’aurait-il pu faire d’autre que de bouger ses mains pour tester d’autres points d’appui peut-être encore plus sensibles ? De plus, nous n’étions plus qu’à une trentaine de pas de la fameuse ligne bleue.

Celle-ci était étonnante, faite d’une épaisse couche de ce qui semblait être de la poussière de craie. Même dans ce crépuscule, sa teinte bleu cobalt tranchait, presque luminescente.

— Vous savez, dit soudainement l’homme au pourpoint orange qui soutenait la partie arrière du corps d’Armand, nous ne pouvons vous faire franchir nous-mêmes la ligne que si vous êtes inconscients. C’est pour cela qu’aucun de nous ne s’est proposé pour vous porter, Mam’zelle.

— C’est étrange, je ne comprends pas ce que ça change ? s’étonna Warner avec agacement.

Le porteur haussa les épaules.

— Telles sont les règles du Contrat.

Je trouvai cette réponse bien vide d’esprit critique… mais j’étais trop lasse et nauséeuse pour engager le moindre débat. L’autre porteur en ajouta une couche en soupirant entre chaque phrase :

— Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Si vous pouviez réaliser le ridicule de votre question... Mais en même temps, pourquoi je m’étonne, vous n’êtes qu’un Étranger encore vide de tout savoir…

— Tu es dur, Solas, répliqua Pourpoint orange. Laissez-vous le temps de comprendre comment fonctionne ce monde, alors, tout s’éclairera, vous verrez.

Warner me jeta un regard emprunt d’inquiétude. Et celle-ci se mua en panique lorsque survint l’appel d’une corne dans la brume ; le son résonna un moment dans l’air humide. Des hurlements lointains lui répondirent - des cris de Bêtes. Juste après, d’autres cris, humains, crevèrent à leur tour la nuit.

— Qu’est-ce qui se passe ? m’affolai-je en croisant le regard de Pourpoint orange.

Celui-ci prit la peine de me rassurer en souriant.

— Pas d’inquiétude pour nous, c’est la note finale du Chant des Brumes ; ça annonce à tous les êtres participants que les derniers Étrangers gravissent la butte finale.

— On court ! hurla brutalement l’homme qui couvrait nos arrières.

Comme si on l’avait électrocuté, Warner m’écrasa contre lui et décolla dans un sprint erratique ! J’enfonçai mes dents dans le haut de mon bras en versant des larmes de douleurs. J’entendis d’autres cris et des alertes, au loin, qui ne nous étaient pas destinés.

— Courez ! Droit devant !

— Vous êtes les derniers !

— Elles remontent toutes sur vous !

— Elles sont là ! Plus vite !

Une brûlure irradia la face interne de mon poignet gauche quand nous franchimes la ligne bleue. Nous étions sauvés.

Je souhaitai à toutes ces voix dans mon dos d’arriver au plus vite à bon port.

 

****

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Fhuryy
Posté le 01/10/2024
Ok, donc le tatoué c'est un roi... Un roi de qui ? De quoi ? Et cette façon de lui retirer son haut souillé... C'est pas une poupée ! XD Il m'agace, mais je crois y déceler une forme de fierté envers Luce, et ça me plait !
Par contre, Blondie, je peux pas me la voir XD La meuf se fait soutenir depuis le début, et elle ose agir comme une je sais tout ><
Je fonce lire la suite ♥
Lily D.P.
Posté le 01/10/2024
C'est le roi du peuple des Hommes. Je devrai bien le préciser si un doute pointe. ;) Je glisse ça dans mes notes pour les futures corrections.

Ahah, sacrée Blondie. :p
Fhuryy
Posté le 02/10/2024
On l apprend un peu plus tard, le fait de ne pas avoir toujours toutes les infos immédiatement n'est pas dérangeant du tout ❤️
itchane
Posté le 07/08/2024
Hello !

Je trouve intéressant que des personnage se disputent, la fatigue et la peur et tout peuvent créer des conflits internes. Mais je suis un peu déçue que ce soit deux femmes qui se disputent et les hommes qui les rabrouent gentiment en les appelant "les filles". Il y a un côté "crépage de chignon" tandis que les hommes gardent le contrôle d'eux-mêmes... un peu cliché peut-être ? Après je me rends bien compte que de faire s'engueuler Luce avec n'importe qui d'autre ça n'irait pas avec les personnages qui restent... alors je ne sais pas trop quoi dire. Peut-être une dispute à trois ? Et un seul garçon calme le jeu ? Ou bien... je ne sais pas, haha. Ou au moins retirer ce "— Les filles…, dit timidement Warner, si vous en restiez là ?" qui me hérisse vraiment le poil x'D (même si bien sûr, c'est toi qui voit ^^ )

Pour le reste, je suis contente pour les personnages que cette chasse s'arrête... enfin... ou pas ! Les chapitres suivants s'appellent encore "la chasse", omg ! x'D

Je me demande qui aura survécu...
Lily D.P.
Posté le 08/08/2024
Re ^^

Il n'y a que Warner qui rabroue en disant "les filles...". (Moi aussi il me hérisse les poils en disant cela. ^^ C'était ptet bien voulu.)

Vu les 4 personnalités présentes, ce serait tirer sur les cheveux de la faire se disputer avec quelqu'un autre. Finalement, éviter de la faire se disputer avec une fille pour que ce ne soit pas avec une fille... Ici, je n'ai pas regardé les genres, mais les caractères. :p
Compliqué de parler de ce point sans spoiler certaines choses aussi... Je le garde à l'esprit, mais ce serait un débat de plus tard.

Je me demande qui aura survécu... -> Jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. (Ah non, ça c'est HG :p Ou Battle Royal ^^''' Rien d'aussi barbare ici :p À moins que... :p Ou pas. Ok, je sors...)

À + ^^
Ophelia
Posté le 27/07/2024
Coucou ^^

Bon, je n'ai plus grand choses à dire à part que ton écriture est incroyable... Mais ça me fait plaisir de te laisser un commentaire à chaque chapitre <3.
Lily D.P.
Posté le 30/07/2024
Merci de prendre ce temps de laisser un petit commentaire pour dire que tu aimes toujours bien ^^
<3
Ophelij
Posté le 27/07/2024
J'ai lu assez vite les derniers chapitres, car on est pris dans le rythme de la fuite.

Sur l'ensemble, j'ai trouvé que ce passage "glissait" peut être un peu mois bien que le reste :

"J’écarquillai les yeux d’indignation, je ne supportais pas l’injustice, elle m’étouffait. Je voulus rétorquer quelque chose, je n’étais pour rien dans cette histoire, je n’avais rien démarré ! C’est alors que je relevai une abominable odeur."

- RRRRAAAHHHHH, mais qu'est ce que c'est ???????????? (poil hérissés et tout et tout)...

"Le temps de quelques pas, je restai aux aguets… mais ne relevai rien d’inquiétant."

- Bon tout va bien, ouf... Mais alors c'est quoi cette odeur ???? (ça c'est mon côté obsessionnel, moi j'aime bien savoir et je ne parviens pas vraiment à être tranquille tant que je ne sais pas d'où ça vient... surtout si ça sent mauvais, je ne voudrais pas marcher dedans, je voudrais localiser la chose...)

"Pensant à ce que nous fuyions, je réalisai le ridicule de cet échange. Je choisis de laisser couler en continuant à me taire. Blondie, elle, ne démordait pas de son idée.
— Je sais que ça partait d’un bon sentiment, Eryn, mais tu as entendu Armand, personne n’y gagnerait rien. Et puis, je préfère qu’on reste tous ensemble."

Luce vient de penser qu'elle doit laisser couler et continuer à se taire et tout de suite après c'est elle qui parle, ou alors je me suis emmêlée les pinceaux dans les personnages ?

Dans ce passage je trouve que l'alternance "peur / pas peur", "pensées instinctives / pensées réfléchies" est un peu moins fluide. Dans le même temps je trouve que les questions soulevées par l'animosité entre les deux femmes sont très intéressantes, les émotions et les réflexions de la narratrice sont loin d'être futiles (la place dans le groupe, la peur du rejet, le besoin vital de démontrer sa force, son utilité pour gagner le droit d'être secouru ou au contraire prendre confiance en son autonomie...)

J'espère que mon retour de lecture pourra t'aider à poursuivre

Je te souhaite bonne continuation ;)
Lily D.P.
Posté le 27/07/2024
xD J'ai perdu des cheveux avec ce passage. Je ne sais combien de fois je suis revenue dessus. Ok, j'y reviendrai encore pour le lisser ! ^^ (manches remontées - mais pas ce soir, trop naze. Je sens que c'est un passage à plutôt retravailler en matinée - -' . Ce qui n'arrivera pas avant la reprise crèche/école des lustucrus²)
;)

Mais alors c'est quoi cette odeur ???? -> En fait, dans un précédent chapitre (avec la femme en robe rouge qui se fait couic devant elle), une Bête court et passe auprès de Luce. La Bête sentait mauvais. Ici, je voulais laisser entendre qu'une Bête passait pas loin. Mais... si ce n'est pas clair, je pense que je peux tout simplement ôter ce passage, ce n'est pas trop important au final. Il se retrouve devant celle-ci avec ou sans l'odeur relevée.

Luce vient de penser qu'elle doit laisser couler et continuer à se taire et tout de suite après c'est elle qui parle, ou alors je me suis emmêlée les pinceaux dans les personnages ? -> Non, c'est Warner qui parle. (Je viens de modifier cela et c'est bien mieux maintenant ; merciii <3)

Retours super constructifs, merci tout plein ! Je reviens bientôt par chez toi. ;)
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