On me secouait l’épaule.
— Essaie ça, entendis-je au loin.
J’étais bien, je n’avais aucune intention de m’éveiller, mais une odeur ignoble m’empoisonna les narines. Je revins à moi en grognant et en me frottant le nez.
— Navrée, dit une femme large d’épaules, on plie bagage. On va te porter jusqu’à un charriot bâché.
Vaseuse, je remarquai qu’il n’y avait plus une seule valise autour de moi. Une paire de bras moelleux se glissèrent sous mes aisselles tandis qu’une poigne noueuse agrippait mes genoux. Sur un hop empressé, je décollai du sol dans une position peu confortable. Par chance, ce transport de misère ne dura pas, je fus vite déposée à l’arrière d’une étroite calèche. Surprise, j’y retrouvai Short Fluo. Il était adossé à la structure métallique maintenant la toile en place. Sa chemise, tachée de sang et déchirée sur tout un pan, laissait son torse à découvert où un large bandage lui ceinturait la peau.
— Y’a plus d’place ici, les bleus, râla une vieille voix enrouée depuis la place du cocher. Faudra voir chez un aut’convoyeur s’il vous reste des blessés. Ma Jül tirera pas plus lourd !
— Avance, alors, vieille branche, répliqua le jeune aux mains noueuses qui prenait soin d’éviter tout contact visuel avec moi.
Un claquement sec de fouet lui répondit et la carriole se mit en branle.
— En route pour le château royal, maugréa le cocher. … Et merci de pas sortir de d’ssous la toile avant qu’j’vous l’dise, maugréa-t-il en tapotant l’épais tissu concerné.
C’est ainsi que, sans émettre une seule protestation, je m’enfonçai un peu plus dans ce monde dont j’ignorais tout.
****
— Salut, croassa Short Fluo.
Enfin.
J’étais soulagée qu’il brise le silence. Je ne m’y étais pas risquée pourtant, il y avait quelque chose que je brûlais de lui dire. Mais cet homme m’impressionnait. Assis à une longueur de jambes à peine de ma petite carcasse courbaturée, je distinguais nettement le dessin musculeux de ses bras dénudés et n’avais aucun doute sur le fait que le reste de son corps soit du même acabit. Selon moi, dans le monde des gens normaux, de tels physiques n’existaient pas.
C’est peut-être un acteur. Un cascadeur ? Ou un boxeur professionnel. En aucun cas il ne peut avoir un métier banal.
Mais, surtout, cet homme était le premier à s’être élancé au-devant de l’Épreuve. J’esquissai un maigre sourire.
— Merci, pour les conseils, articulai-je d’une voix tout aussi enrouée que la sienne.
Comme il fronçait les sourcils, je précisai :
— Au début, après que nous ayons… récupéré nos corps, près du tas d’armes.
— Ah.
Jusqu’ici le dos bien droit, j’eus l’impression qu’il se tassait sur lui-même, fixant sombrement ses paumes ouvertes qui reposaient sur son short jaune criard.
— Non… Il n’y a rien à remercier. Je vous ai abandonnés. J’ai filé, égoïstement.
Je ne voyais pas les choses sous cet angle. Étonnée par cette confession, je le dévisageai plus en détails. Avait-il réellement les yeux noirs ou n’était-ce qu’un jeu de lumière ? C’était un bel homme. Mais des iris aussi sombres sur ce visage si sérieux… Il en apparaissait menaçant.
— Je sais me battre, dit-il sans la moindre trace de fanfaronnade. Je suis dans l’armée. Une armée… spéciale, d’élite. J’aurais pu vous coordonner. J’aurais dû…
C’est vrai que ça ne nous aurait pas fait de tort…
Puis, je me rappelai Pull Rose, Dreadlocks et Grand Échalas.
— Peut-être pas, murmurai-je alors, j’ai vu des réactions assez irrationnelles.
Il se passa plusieurs fois les mains sur le visage.
— On ne pourra jamais le savoir, trancha-t-il. À moi de vivre avec. Au fait, le gamin, le gosse qui était parti avec moi - Freddy -, très grand et très maigre, je ne l’ai pas revu. Tu sais quelque chose ?
Mon estomac se noua.
Grand Échalas, tu t’appelais Freddy…
Je fixais mes pieds en me demandant par où commencer, laissant s’installer un pesant silence dans l’exigu rectangle bâché. Short Fluo soupira qu’il avait compris.
— Je suis désolée, dis-je en choisissant l’approche chronologique.
Et je commençai par le pont où je l’avais découvert. Je parlai vite, d’une voix atone.
— Alors c’était lui, l’âme prise par leur esprit de rivière, se désola Short Fluo quand j’eus fini.
J’écrasais les larmes directement dans mes yeux, tentant vainement de les assécher avec le tissu épais mais rêche de la cotte en tissu de maille qu’on m’avait donnée. Revenir sur ces horreurs, les partager à haute voix… Saurais-je enfermer tout cela dans une boite au fin fond de ma mémoire ? La mort qui me secouait le plus était celle de Cheveux rouges. Elle me faisait mal et me culpabilisait.
Ç’aurait pu être moi.
Méritais-je d’avoir eu de la chance ? J’osais me l’avouer, cette femme avait été bien plus altruiste que ma petite personne.
— Je l’ai invité à me suivre, murmura Short Fluo par-dessus le bruit des gravillons que notre désuet transport écrasaient. J’ai failli dans mon jugement… S’il était parvenu en haut plus tard, et non dans les premiers, à mes côtés… Peut-être… Encore un échec avec lequel je vais devoir vivre.
Je le vis faire un geste que j’associai à un adieu muet. Je n’avais rien à ajouter, encore moins à commenter. Le sommeil revint à l’assaut en même temps que le silence, mais Short fluo entreprit une fois encore de le briser.
— Je n’en reviens pas de ce qu’a fait cet autre gosse.
Sa voix suintait mépris et colère.
Dreadlocks… Moi non plus je ne lui trouve pas d’excuses… Et je n’en ai pas envie.
— Cette femme semblait plus méritante. Quel gâchis. Et pour un couard qui a réussi à sauver sa peau.
Il avait presque craché ses derniers mots. Son expression était glaciale. Je ressentis une sorte de satisfaction à l’idée que Dreadlocks paierait peut-être pour cet acte. Puis je me sentis mal.
Plus de violence. Même dans ma tête.
Le besoin de fuir, même un court instant, vers quelque chose de connu, de doux et de bienveillant devint vital.
…
Le propriétaire du chariot commença à siffloter.
J’ai un problème.
Ma respiration commença à s’accélérer. Je fermai les yeux pour mieux visualiser toutes ces personnes et ces lieux que je pouvais sans crainte associer à l’amour et à la sécurité dont je manquais cruellement en cet instant.
Ça n’a pas de sens, c’est juste la fatigue. La panique n’aide certainement pas.
J’entrepris de me redresser pour happer un peu plus d’air dans mes poumons.
Ouch !
Mes côtes n’apprécièrent pas, mais alors pas du tout.
— Tu deviens toute grise, s’inquiéta Short fluo, ça ne va pas ?
NON !
— Je… j’ai perdu…
Comment je formule ça ? Bordel, c’est surréaliste !
— J’ai perdu des choses… dans ma tête.
Je ne pouvais pas faire mieux, farfouillant si fort en parallèle dans ma mémoire.
— Tu réalises seulement.
Je le dévisageai, à la frontière de l’agacement.
J’ai loupé un truc évident ou quoi ?
Il soupira en basculant sa tête en arrière. J’observai sa pomme d’Adam monter et descendre pendant qu’il m’expliquait que la plupart de nos souvenirs nous avaient été arrachés, à tous.
— Famille, amis, collègues… Je sais que j’avais tout ça. Mais les visages, leurs noms… Tout est vague. Flou, perdu. Je reste qui je suis, je me sens inchangé, pourtant… plusieurs pages de ma vie sont devenues blanches.
— Non, soufflai-je en serrant les poings.
Ce fut mon tour d’être dévisagée.
— C’est mieux ainsi.
— Bien sûr que non ! l’agressai-je. Pourquoi penser ça ?
Il se pencha en avant, ce qui m’amena à reculer, ou plutôt à m’enfoncer un peu plus dans le tas de foin recouvert d’un drap contre lequel on m’avait adossée.
— On est voués à demeurer ici, martela-t-il, j’en suis persuadé. Tu as senti quand tu as quitté le bus ? Comme une piqûre ? Moi, c’était sous le nombril. On est marqués, on est coincés. Dans un endroit à mille lieux de tout ce qu’on a toujours connu. Au moins, ainsi, il sera plus facile de rebondir. Pour survivre. Et puis qui sait, plus tard, se reconstruire.
Je laissai la rage s’installer sur mon visage. Ce type transpirait la suffisance, je rejetai en bloc cet avis froid, essoré des émotions qui tourbillonnaient en moi . Je tâchai de me détourner en roulant légèrement sur le côté. Stupide idée… Je me contentai de tourner la tête et concentrai mon attention sur le paysage dévoilé par la mince ouverture restée entre les deux pans mal noués de la bâche.
****
Les larmes avaient détrempé mes joues mais c’était la colère qui avait asséché les vannes. Ma famille… Je savais y être très attachée. Je savais que, pour moi, c’était quelque chose de sacré, de nécessaire et d’essentiel. Cependant… qui étaient-ils ? Combien étaient-ils ? Je me rappelais leur avoir fait mes adieux lorsque j’étais figée, impuissante dans l’attente de cet étrange Chant des Brumes… Ceux-ci avaient été intenses, douloureux. Ces êtres chers, comment s’appelaient-ils ? Colère et tristesse me broyaient tout entière. Comment trouver cela acceptable, d’oublier les siens ?
Ce fut en contemplant leurs étoiles, plus nombreuses et plus lumineuses, qu’un pressentiment s’imposa à moi, si intense, que je choisis de l’accepter pour un fait établi. Je savais que mon instinct pouvait se leurrer, mais il avait par ailleurs su taper juste à quelques instants charnière de ma vie. Et en ce jour qui en était un, il me soufflait ceci : si je tenais bon et faisais ce qu’il fallait pour demeurer en vie dans ce monde, viendrait un jour où je pourrais me souvenir de tout. Où je pourrais même, peut-être, retourner dans mon monde, auprès des miens. J’optai pour la confiance et entrepris mentalement de cristalliser cette croyance, qu’elle devienne une fondation solide pour ne surtout pas m’effondrer dans cet ici incertain et surréaliste.
Épuisée par cet exploit mental, je me laissai aller à observer le ciel. Il fallait avouer qu’il était magnifique.
****
Ce peuple ne fonctionnait pas avec l’électricité. Pourtant, la charrette juste derrière nous était éclairée par deux petites lanternes qui ballottaient au bout de hautes piques métalliques. Il n’y avait pas de flamme, j’en étais certaine.
Alors, d’où vient cette lueur chaude d’une intensité fixe ?
La plaie sur ma cuisse me démangea. Je posai une main dessus ; la chaleur me soulagerait peut-être.
Tu ne penses déjà plus à ta famille, réalisai-je, honteuse, avant de sombrer comme une masse.
Combien de temps étais-je restée assoupie ?
A l’instant, c’était une secousse.
— Une ornière.
Il m’observe ou quoi ?
J’espérais que non. Sentant mes paupières toujours aussi lourdes, j’ignorai Short Fluo et tâchai de me rendormir.
Plutôt ça que penser.
C’était sans compter le chariot qui nous secouait méthodiquement. Aux gros cahots, le cocher jurait copieusement.
Il devrait revoir ses amortisseurs !
Je souris mollement dans mon demi-sommeil.
Je dis peut-être une belle bêtise… C’est peut-être suspensions... Ou c’est la même chose… Je m’en fous complètement, en fait…
— À quoi tu penses ?
Je sursautai, à nouveau parachutée dans le monde conscient. Mon compagnon d’infortune ne semblait, lui, pas prêt à piquer du nez.
— C’était douloureux ?
C’était ?
A contrecœur - et curieuse -, je tournai le nez vers lui et haussai un sourcil interrogateur.
— La blessure, sur ta cuisse.
J’ouvris les paupières. Il fixait ma main toujours posée dessus.
— Ça va, grommelai-je d’une voix enrouée, ça chatouille. J’ai surtout mal aux côtes.
Il ne me lâchait pas du regard. Où voulait-il en venir ?
— Mais, sur le moment, quand cette chose t’a fondu dessus, quand elle t’a mordu…, ça faisait mal ?
Je m’évoquai cet instant, terrible et humiliant.
— Oui.
— La façon dont tu hurlais… Je ne comprenais pas pourquoi on te laissait subir ça. J’ai essayé d’intervenir. On m’a maintenu de force et couvert la bouche tout du long.
Impossible de rester insensible à cette aveu.
— Merci. C’était la faute à pas de chance.
Comme d’être montée dans ce foutu bus.
— En fait, non.
C’est la Science infuse ce gars ?
Je lui retournai un regard sceptique qui le fit sourire.
— C’est simplement un gars du coin qui m’a expliqué. Celui qui m’avait écrasé sa main sur les lèvres. On s’était battu ensemble pour vaincre la même Bête, j’ose croire que se confier à moi était sa façon de me remercier…
Il redressa ses épaules et fixa le toit de la bâche.Il avait le même air d’une personne que j’avais oubliée quand elle s’attelait à résoudre des sudokus particulièrement complexes.
— Il m’a dit que c’était son droit, à cet être qu’ils appellent Brumeur. Que celui-ci n’avait accepté de les aider que s’il pouvait, une fois l’Épreuve terminée, se repaitre à la source de son choix. Qu’on s’était empressé d’accepter son offre car il s’engageait à ne pas prendre la vie de sa proie et qu’il était réputé pour être un combattant d’exception.
— Un combattant surnaturel, ne pus-je m’empêcher de commenter.
— Pas plus que ces Bêtes.
Je frissonnai en repensant à ces terribles créatures, à leurs mains et leurs yeux trop humains.
— Il a également précisé que t’avoir choisie, toi, était un affront délibéré du Brumeur envers le Roi. Qu’il est répandu qu’ils ne s’apprécient pas. De là, il est assez facile de s’imaginer que le Brumeur avait prévu, en amont, de se jeter sur l’âme qui serait le premier choix du Roi…
Je n’aimai pas le frisson qui me vrilla le dos. Short fluo se laissa retomber en appui sur la structure du chariot.
— Il a terminé en me menaçant de me couper la langue si par malheur je faisais circuler cette information. Et qu’il me couperait d’autres choses qui pouvaient cruellement manquer à un homme si je faisais savoir qui m’avait ainsi renseigné. J’espère donc que tu garderas tout cela pour toi.
— Encore des menaces…
Il tiqua.
— On t’a également menacée ?
— Pour à peu près la même révélation.
Je croisai les bras sur ma poitrine ; le geste m’apporta un peu de chaleur. Un bâillement m’échappa.
— On m’a dit aussi que cette morsure m’avait souillée…
— Tu aurais aimé qu’il te prenne pour amante ?
Je le dévisageai, interloquée.
— Le Roi. Tu serais Reine.
Ma bouche se tordit de dégoût et je fronçai des sourcils.
— Tu n’as pas vu la carriole de la jolie blonde, poursuivit-il, goguenard, il y avait un vrai lit à l’intérieur. Et toute une batterie de bouillottes sous les édredons.
J’avalai ma salive avant de lui répondre d’une voix sèche :
— J’estime avoir eu de la chance. De ces deux intrusions, j’ai écopé de la moins humiliante. Je n’envie pas le moins du monde cette fille, qui s’appelle Eryn. Et même si elle affirme avoir donné son accord, à mes yeux, c’était un viol.
Je fus soulagée de le voir acquiescer sans aucune malice.
— En quoi as-tu vécu cette morsure comme une humiliation ?
Il en pose des questions.
Malgré moi, je baillai encore, à m’en décrocher la mâchoire.
— C’est… difficile à expliquer. Il est entré dans ma tête, m’y parlait, suggérait… des... Et tous ces regards braqués sur moi. En fait, je n’ai pas trop envie d’en parler. Et je ne veux plus jamais avoir à revivre ça.
Je me frottai les yeux.
— Pardonne-moi. Je n’insisterai pas. Adam, je m’appelle Adam.
C’est ce qui s’appelle sauter du coq à l’âne.
— Luce.
— J’aimerais mieux te connaitre, Luce, dit-il doucement. Je préfère quand je connais les gens. Tes réactions me plaisent. Je te laisse te rendormir, je te réveillerai au besoin.
Je souris à cette invite. Je le trouvai soudainement sympathique. Apaisée, je laissai la pression du sommeil finir son œuvre.
****
Comme toujours, je suis fan !
Bon, je n'ai pas fait de commentaires chapitre par chapitre, mais ça ne m'a pas empêché de dévorer ton histoire. C'est d'ailleurs un peu pour ça que je n'ai pas commenté au fur et à mesure : parce que je me suis laissée embarquer en lectrice et j'en ai oublié mon rôle de relectrice, ce qui est plutôt très bon signe ! Et puis, à part quelques petites suggestions sur la forme (qui relèveraient plus de la BL), je me souviens que je n'avais pas grand chose à dire, sinon du positif que je vais développer maintenant.
Alors par rapport à ce que je t'avais dit sur l'équilibre action/introspection, déjà, j'ai trouvé qu'à partir du moment où la chasse avait commencé, il n'y avait plus aucun problème. Tu déroules l'intrigue et ça suffit. Je veux dire, la plupart des évènements sont tellement énormes qu'en fait, tu n'as pas besoin de préciser l'état d'esprit de tes persos (notamment de ta narratrice) face à eux puisque leurs pensées sont visibles d'après leurs actions/réactions (le fameux "show don't tell"). Comme quoi, quand la narration accélère, ça devient plus ou moins instinctif. Il n'y a que quand on se retrouve face à une situation vraiment inédite pour les lecteurices (comme l'agression de Luce par le Brumeur) ou quand un personnage a une façon de réfléchir qui sort de l'ordinaire que tu l'as précisé. Bref, j'ai trouvé l'équilibre nickel !
Ensuite, l'intrigue est vraiment hyper prenante : l'atmosphère et les évènements sont originaux et inattendus, le rythme est effréné, tout ça est très mystérieux mais tu nous lâches assez d'infos pour nous maintenir dans le flou sans que ça soit frustrant. En tout cas, je me suis complètement laissée emportée, parfois en apnée pendant plusieurs minutes ! Je ne sais pas où tu es allée chercher tout ça, mais ça donne une atmosphère bien malaisante où on a parfois l'impression de comprendre, mais en fait... pas vraiment XD Ca fait qu'on a vraiment envie de découvrir la suite !
Dans le détail, j'ai trouvé très intéressant tout le questionnement sur l'assistance aux autres : est-ce qu'on se met en danger ou est-ce qu'on se sauve soi-même au risque de ne plus pouvoir se regarder dans un miroir ensuite. Et j'aime beaucoup que ton héroïne ne soit pas parfaite sur cette question. En fait, à chaque fois, on a l'impression que c'est presque malgré elle qu'elle finit par aider les autres (ou par sauter sur la bête). Ce qui en fait un personnage modéré (plutôt du côté gentil, quand même), et ce sont mes préférés ;) C'est bien aussi que tous les autres montrent des réactions différentes : on a un panel que je trouve cohérent et réaliste, et qui ne laisse pas oublier non plus qu'ils sont dans une situation de très fort stress, donc qu'ils ne réagiraient pas forcément de la même manière en temps normal.
Dans les derniers chapitres, on voit aussi différents types de caractères. Il y a Eryn qui passe par quelque chose de très dur en espérant tirer son épingle du jeu grâce à ça (c'est ce que j'ai compris, du moins). Il y a ceux qui restent fidèles à eux-mêmes, droits et juste, et qui morflent par empathie. Et il y a ceux qui attendent de voir en restant méfiants (j'ai l'impression que c'est le cas de Luce et aussi de Adam.
Sur ce, je m'en vais dévorer le prochain chapitre. Il me semble qu'ils vont être dans un contexte moins hardcore, mais ça peut être juste plus tordu ! C'est vraiment marrant d'ailleurs parce que pour l'instant, on a beaucoup de mal à faire le lien entre la sauvagerie et le choc de cette arrivée, et le ton relativement serein, sans regret, de la narratrice dans le prologue. Ca aussi c'est très fort !
A très vite !
En tout cas, je me suis complètement laissée emportée, parfois en apnée pendant plusieurs minutes ! ---> Merciiiii de me partager ceci <3. J'aime cet état dans la lecture, je suis super heureuse d'avoir pu te l'apporter.
Je ne sais pas où tu es allée chercher tout ça --> Si tu savais tout ce qu'il y a dans ma tête ^^''' J'ai tant à faire sortir ^^' C'est plus facile d'imaginer dans sa tête que d'écrire. Plus rapide aussi.
Et j'aime beaucoup que ton héroïne ne soit pas parfaite sur cette question. --> Trop bien, c'est un équilibre qui me cause beaucoup de questionnements et de craintes : je veux que mon héroïne ne soit pas parfaite. Personne ne l'est, et les persos parfaits ne sont pas accrocheurs (je trouve). Mais oui, elle penche clairement dans le gentil. Je suis trop bisounours pour que mon perso central soit abominable. Quoique, dans son dernier roman, Pierre Bottero avait dépeint une perso horrible qui évolue en cours de lecture. <3
Il y a Eryn qui passe par quelque chose de très dur en espérant tirer son épingle du jeu grâce à ça (c'est ce que j'ai compris, du moins) --> C'est ce que j'ai voulu faire passer en tout cas ^^. Après, une fois que les mots sont donnés, les interprétations des lecteur.ices peuvent nous échapper ^^'
C'est vraiment marrant d'ailleurs parce que pour l'instant, on a beaucoup de mal à faire le lien entre la sauvagerie et le choc de cette arrivée, et le ton relativement serein, sans regret, de la narratrice dans le prologue. --> Encore un équilibre que j'espère réussir. L'avenir et les chapitres suivants nous diront si je réussirai à bien tenir ma barque.
Merci beaucoup, Isa, je me nourris de tes mots pour me relancer dans la scribouille concrète (écrire le synopsis était riche et utile pour la suite, mais ça m'a mangé tous mes moments écriture ; il est temps d'à nouveau avancer !).
:)
Je retrouve ta plume dans ce chapitre, il est très bien construit.
On a accès à tout un pan de la personnalité de Short Fluo que l'on ne connaissait finalement quasi pas.
Je serais contente pour Luce si elle pouvait se faire des amis dans ce monde mais pour autant je ne sais pas pourquoi je reste méfiante...
Ça y est je suis contaminé par ton monde, je deviens parano x'D
J'ai hâte de découvrir moi aussi le "bal du Roi" : )
Merci :)
Mon monde est aussi beau :D Ce n'est que le début :p
J'aime bien quand je fais intervenir ce perso d'Adam. Je lui avais donné un autre nom au début, puis je suis revenue à celui-ci, offert à un perso dans une autre histoire. Je pense que ça lui correspond mieux.
Le Clan du Loup va enfin entrer en scène ^^
J'ai adoré ce chapitre, comme tout le reste de l'histoire. Je me demande vraiment en quoi consiste " Le Bal du Roi ".
Hâte de lire la suite <3