De l’autre côté du Royaume des Sables, le peuple Melanouk du Royaume des Glaces préparait lui aussi l’un de ses enfants à traverser ses terres. Aquene, fille unique d’un grand chasseur tué par un ours blanc, devait marcher sur les traces de son défunt père.
Lorsqu’un membre disparaissait à la chasse, les Melanouk pensaient que son esprit s’incarnait dans les animaux de la banquise. Ses enfants avaient donc le devoir de reprendre la peau de l’animal pour ramener l’être perdu auprès de son clan.
Aujourd’hui, Aquene devait tuer un ours blanc.
La jeune fille regardait avec inquiétude le convoi de traineau se mettre en place. Les chasseurs attachèrent les loups qui foulaient de leurs immenses pattes la neige encore fraîche. Ils se mirent ensuite à sauter pour lécher le visage de leurs maîtres, à se bagarrer entre eux et à aboyer sans discontinuer.
Avant, Aquene adorait l’animation qui recouvrait le village avant le départ à la chasse. Mais, aujourd’hui, elle était terrorisée. L’une des bêtes bascula la tête en arrière et pousse un long hurlement qui s’évanouit dans un écho glacial vers la banquise.
Un frison parcourut le dos d’Aquene. Tout cela était bien réel. Son père était parti, et c’était à elle d’aller le chercher. Elle devait tuer un ours blanc, alors qu’elle n’avait jamais chassé de toute sa vie. Aquene releva son épais manteau de fourrure sur son nez pour s’empêcher de pleurer.
Les chasseurs prirent place dans les traîneaux avec leurs longues lances, serrant d’une main ferme la corde qui retenait les bêtes.
Aquene se tourna vers sa mère qui, sans un mot, mit tendrement dans ses mains le talisman de son père. Le destin avait voulu que son animal totem soit aussi celui qui écourta sa vie. La jeune fille passa l’ours blanc taillé dans du bois de sapin autour de son cou et le rentra bien à l’abri sous ses couches de vêtement. Elle approcha ensuite son visage de celui de sa mère et frotta son nez contre le sien, imitant cette vieille tradition qui marquait un au revoir dans son clan.
Enfin, Aquene s’éloigna et grimpa dans un traineau.
Les chasseurs lui adressèrent plusieurs regards encourageants. Ils avaient confiance en la nature, et étaient persuadés que l’esprit de son père la reconnaitrait et se laisserait emporter par sa lance.
Le nouveau chef des chasseurs posa amicalement une main sur son épaule et lui adressa un sourire fier. Puis, il fit claquer les cordes qui retenaient les bêtes. Les puissants muscles des loups roulèrent sous leur pelage grisé, amorçant une course effrénée qu’ils attendaient avec l’impatience des prédateurs. Ils s’élancèrent à toute vitesse vers le soleil bas, entrainant derrière eux les lourds traineaux qui soulevaient des éclats de neige poudreux sur leur passage.
j'aime beaucoup la présence des animaux associés aux deux mondes: chameaux, loups et ours polaire. L'esprit se réincarnant dans un corps animal a toujours été une vision des choses qui me plaît et me fascine, que tu en parles me touche.
Sur la glace ou sur le sable, deux jeunes gens doivent faire leurs preuves, c'est à la fois ancestrale et actuel même si les formes sont différentes. Ces deux protagonistes vont certainement se rencontrer.. Peut-être un "Roméo et Juliette" revisité??
A bientôt
Ton histoire se lit bien, très curieux du dernier chapitre....
Le style est agréable sans en faire trop.
Quelques coquilles :
"le convoi de traineau" -> le convoi de traîneaux
"Un frison parcourut le dos" -> frisson
"entrainant derrière eux les lourds" -> entraînant
Bien à toi
Oui, effectivement, je vais corriger ça tout de suite ^^ Encore merci !
Me revoilà!
J'aime beaucoup l'ambiance que tu installes.
On s'attache rapidement à Aquene et on a envie d'en savoir plus. Donc c'est un chapitre réussi!:-)
Je trouve que ton histoire se lit comme on narre un conte à haute voix autour d'un feu.
Petite coquille.
"Un frisSon parcourut..."
J'aime bien cette idée du conte qui se raconte autour du feu, car sans le vouloir, c'est un peu la façon dont je me l'imagine maintenant ^^
Et pour la coquille, je file la corriger !