Pour Fladalf-Khal, dieu du commerce et des transports, il existe deux manières de faire le tour du monde. Soit on décide de faire le tour du bouclier-monde par-delà les chutes de la mer annulaire, soit on rencontre l’ensemble des peuples des Sept.
Proverbe gnome
Epiphone regrettait d’avoir agi si hâtivement. Elle n’avait pas su garder la tête froide après avoir éliminé la horde d’orcs lancée à ses trousses. Elle avait construit une catapulte liquide et s’était projetée immédiatement sans réfléchir aux conséquences, et notamment son amerrissage. Et celui-ci s’était avéré violent malgré la bulle d’eau protectrice que la dryade avait pris le soin de se confectionner. Elle souffrait de multiples hématomes et s’était sans doute cassé la jambe. Il lui était pour l’heure impossible de se reposer sur son pied gauche. Une fois plongée dans la mer, une nouvelle construction mentale avait jailli de son esprit, mais ainsi blessée, elle se retrouvait dans l’incapacité de s’y déplacer.
La dryade se trouvait à présent face à un dilemme. Soit elle mettait cap vers les côtes du bouclier-monde et cela entérinait sa certitude que ses compagnons d’incarcération avaient tous été repris. Soit elle se conformait au plan prévu et elle se rendait au bord du monde pour les attendre. L’espoir était l’élément qui l’avait fait avancer et tenir depuis sa capture. Elle ne pouvait se résigner à l’abandonner. « L’espoir fait vivre. » Encore un précepte de Génoas-Khal que la princesse des peuples de la mer appliquait à présent à la lettre. Elle orienta donc son embarcation en direction des vrombissements des chutes du bout du monde. De toute façon, Epiphone ne possédait pas suffisamment de force vitale pour faire voguer le bateau généré pendant longtemps. Il lui fallait se régénérer.
Qu’il était bon de se retrouver dans son élément après cette longue période de privation. Jamais la dryade n’avait autant ressenti les bienfaits du contact de l’eau sur son organisme. Le sevrage semblait avoir développé son acuité hydrosensorielle. Elle avait une conscience parfaite de la plus infime gouttelette d’eau et un pouvoir accru dans ses capacités de constructions mentales. Sans le moindre effort, elle généra une coque protectrice pour son pied meurtri ainsi que des béquilles. Mais le plus incroyable, c’était qu’elle n’avait plus besoin de penser à maintenir ses constructions en forme, son inconscient s’en chargeait pour elle.
Ainsi, Epiphone pu se consacrer à une autre nécessité élémentaire, la recherche de nourriture. Malheureusement, si les constructions hydriques étaient d’un incroyable efficacité en surface, elles perdaient leur tangibilité dans l’eau. Il était donc impossible pour une dryade de pécher au harpon ou au filet sans les outils appropriés. Son bateau liquide flottait grâce à un ingénieux stratagème. En effet, il y avait une mince pellicule d’air entre la mer et la coque. Forte de sa nouvelle puissance hydro-kinésique, Epiphone tenta une technique innovante. Elle sépara un cylindre sur une centaine de mètres qu’elle éleva brusquement dans les airs, comme si elle creusait un puits, laissant un grand et profond vide apparaître à la surface de l’eau. Elle fit ensuite défiler le cylindre devant son regard jusqu’à repérer un poisson emprisonner dans le piège. Une fois son objectif repéré, la dryade sectionna sa construction de part et d’autre de sa proie pour lui couper tout échappatoire puis plongea son bras dans le liquide en suspension pour s’emparer du poisson. Jamais elle ne se serait cru capable d’un tel exploit, mais voici qu’en moins de dix minutes, elle allait pouvoir assouvir son appétit.
Avec un vent puissant et un courant toujours plus rapide, il fallut moins d’une journée à Epiphone pour atteindre les cascades du bord du monde. Pour descendre, elle tailla dans les chutes d’eau un escalier éphémère qu’elle eut toutes les peines du monde à arpenter malgré ses béquilles hydroliques. Guérir lui demanderait du temps. La douleur lancinante lui confirmait que sa jambe était cassée.
Après deux heures de lutte contre la souffrance, la princesse des peuples de la mer parvint au bord du grand rien. Et sa situation géographique la ramena à sa situation psychologique. Dans son esprit, elle se trouvait également au bord de l’anéantissement. Nicéphore était mort, abattu sauvagement par les orcs d’Abath-Khal. Ses compagnons de cellules avaient peut-être subit le même sort. La dryade revoyait Perséphone, pendante au bout de son gibet. Cette image la hantait autant que la chute du druide satyre transpercé de toute part par les flèches ennemies. Reverrait-elle jamais Iphigénie, sa bonne et douce Iphigénie ? Celle qui était à la fois sa servante, sa auivante, son amie et sa confidente. Une chape de plomb s’abattit sur les épaules de la jeune princesse. Comment pourrait-elle jamais revoir un des autres séquestrés d’Abath-Khal ? Il était impossible de s’échapper des griffes de l’un des Sept. C’était un miracle déjà qu’elle y soit elle-même parvenue.
Épuisée par sa fuite effrénée et ses multiples blessures, Epiphone n’aspirait plus qu’à dormir. Debout le rebord du monde, elle trouva un petit renfoncement dans lequel elle se blottit pour s’endormir quelques instants plus tard. La nuit fut des plus agitées pour la dryade. Son sommeil fut peuplé de songes troublants mêlant Nicéphore, Iphigénie, Preséphone et les orcs. Des hordes d’orcs déferlant sur les peuples de la mer. Et elle, la princesse vierge qui ne l’était plus les transperçaient de milles traits cristallins par la grâce de sa puissance hyro-kinésique. Et toujours ils revenaient, plus nombreux, innombrables, leurs cadavres s’entassant sur les précédents et élevant une montagne. De cette montagne coulaient des rivières de sang qui se jetaient dans une mer annulaire devenue pourpre. Et elle, Epiphone, siégeait sur un trône fait des cadavres de ses ennemis, réclamant toujours plus de victimes pour assouvir sa vengeance.
Epiphone se réveilla en sueur. Son cauchemar avait l’air si réel. Bien qu’elle tentât de se convaincre du contraire, elle était troublée par les meurtres qu’elle avait proférés. Certes, pour survivre, elle y était obligée, mais on ne sortait jamais indemne d’une telle expérience. D’autant qu’elle avait agi de sang froid. Elle aurait eu la possibilité de simplement contraindre les orcs à la laisser tranquille, mais elle avait décidé de les tuer tous jusqu’au dernier. A présent, ses nuits seraient à jamais tourmentées par les fantômes de ses victimes. Tel était le châtiment des bourreaux assassins. Ou bien n’était-ce du qu’à la douleur aiguë de sa fracture qui l’empêchait d’avoir un repos régénérateur ? Le temps le dirait bien assez tôt.
Comme elle souffrait trop pour pouvoir marcher, Epiphone se résolut à attendre ici, au moins pour prendre le temps de guérir. Mais attendre ici ne voulait pas forcément dire attendre dans le dénuement le plus total. Sur ce rebord de pierre rien ne poussait car la roche affleurait. Sans terre, ni végétation, comment bâtir une chaumière à la manière des peuples de la mer ? Surtout diminuée comme elle l’était. En utilisant ses pouvoirs hydro-kinésiques et en s’inspirant des constructions elfes bien sûr ! Une fois encore Epiphone se surprit de sa propre ingéniosité. Les longues heures passées à contempler la déchéance de la baie d’Anulune allaient la servir d’une manière inattendue. Et comme le fruit de sa pêche peu académique lui avait permis de recharger ses batteries, elle reproduisit dans l’eau des chutes les machineries inspirées par Batum-Khal et s’en servit pour extraire des blocs de granit. Avec une grue, elle déposa les moellons en cercle, les empilant en port-à-faux pour former un dôme se rejoignant en son centre. Bien entendu, elle avait pris soin d’aménager une entrée dans sa construction. La porte s’ouvrait en direction de l’île d’Abath-Khal, autant dans espoir d’apercevoir l’arrivée de ses compagnons d’infortunes que dans la crainte d’observer le retour des troupes du dieu de la guerre. Ainsi lotie, La princesse d’Anulune n’avait plus d’autres soucis que de pêcher et guérir.
Pendant environ deux semaines, la dryade s’efforça d’entrer dans une routine quotidienne pour chasser les démons qui la malmenaient chaque nuit. Les morts des proches auxquelles on assiste impuissante. Les cadavres baignés dans une mer de sang et qui ne s’avèrent jamais suffisants. Et un après-midi, alors qu’elle pêchait au cylindre comme elle se plaisait à dire, des individus semblèrent se dessiner au loin, venant de l’île d’Abath-Khal. Ils n’étaient qu’une poignée. Prestement, Epiphone forma une longue vue. A croire que l’espoir faisait réellement vivre ! Ses compagnons étaient tous là. Diodore menait le petit groupe. Il tirait une sorte de charrette à bras dans laquelle se trouvaient Iphigénie et le vénérable Bivot. Flamèche et Persuic voletaient derrière eux. Incroyable. Sa servante parvenait à générer une charrette à bras malgré la complexité des rouages ! L’incarcération avait produit les mêmes effets sur sa congénère que sur elle-même et avait aussi décuplé ses pouvoirs. Avec bonheur, Epiphone contempla la lente procession jusqu’à leurs retrouvailles ! L’émotion était palpable et s’est au bord des larmes que la princesse enlaça sa servante retrouvée. Celle-ci ne put au contraire contenir ses effusions de joies et s’abandonna, pleurant dans les bras de sa maîtresse.
« Iphigénie ! Ma bonne Iphigénie ! Je n’arrive pas à y croire ! Tu es vivante ! Vous êtes tous vivants ! Comment est-ce possible ? »
« Hihihi ! Ma foi, nous te retournons la question ! C’est grâce à toi et Nicéphore que nous avons pu nous évader ! »
« Que me racontez-vous là maître Bivot ! Comment aurions-nous pu ? »
« Où Nicéphore ? » demanda avec un fort accent satyrique le pauvre Diodore.
« Ma foi, notre ami demande avec ses bribes de langage où se trouve Nicéphore ? » Traduit le gnome. « Hihihi, je partage son inquiétude. »
Epiphone baissa le regard, n’osant avouer la triste et froide vérité. Un silence plus long que nécessaire s’insinua dans la conversation. Tout le monde avait compris. La dryade décida néanmoins de mettre des mots sur ce malheur.
« Nicéphore est mort. Il a été abattu par les flèches des orcs pendant notre fuite. Ces monstres ne lui ont laissé aucune chance. »
« Toi comment échapper ? »
Pour répondre à l’alerte Flamèche, Epiphone s’engagea dans le récit de son évasion. Elle invita néanmoins lors du préambule ses compagnons à s’asseoir à l’intérieur de sa maison. La princesse étant arrivée seule, elle ne s’était pas vraiment rendu compte comme le bruit des chutes d’eau était assourdissant. Jusqu’alors, ce n’était qu’un bruit de fond accompagnant son quotidien. A présent, elle était obligée de crier pour se faire comprendre de ses interlocuteurs. A l’intérieur, les murs de son habitation atténuèrent le vrombissement des cascades et la dryade pu raconter son périple. Son amie, Iphigénie ne lâcha pas sa main, trop heureuse de l’avoir retrouvée. Lorsqu’elle arriva au passage de la mort de Nicéphore, sa gorge se noua. Ses amis partageaient la même peine. Ils étaient tous endeuillés par la disparition de Nicéphore, Perséphone et Momjip. Et puis la dryade expliqua comment elle avait froidement noyé tous les orcs lancés à ses trousses avant d’arriver au bord du bouclier-monde. A la fin du récit, le vénérable maître négociant enchaîna par leur propre périple.
« Hihihi. C’est donc bien grâce à toi que nous avons pu nous évader, ma foi. Après ton coup de force, l’ensemble du château s’est mis en branle bas de combat. Tous les occupants du bastions ont été réquisitionnés et sont partis dans la direction de ton carnage. Hihihi ! Et nous, futés, sommes partis à l’opposé. Ma foi, nous nous devions de profiter de cette aubaine ! »
« Mais où vous êtes vous tenus cachés durant tout ce temps ? Et comment ne vous êtes-vous pas fait prendre ? » s’interrogea Epiphone.
« Nous sur toit. Diodore et Iphigénie dans buisson deux jours. Troisième jour nous chercher eux. Orcs stupides. Rien voir Et pour manger nous voler dans cuisine. Et stupides orcs toujours rien voir !. » La fierté d’avoir dupé l’ennemi se lisait dans les yeux de la pétillante Flamèche.
« Hihihi ! Il est vrai ma foi que sans la dextérité de chapardeuse de notre amie fée, nous aurions pu mourir de faim.Hihihi. »
« Et toi, ma bonne Iphigénie. N’as-tu pas trop souffert sur ces toits brûlants soumis à l’étouffant soleil du désert ? »
« Si, bien sûr. Mais ce n’était rien comparé à la douleur qui pressait mon cœur car je pensais t’avoir perdue à jamais ma princesse ! » Iphigénie saisit à nouveau Epiphone par les mains. Elle ressentait un besoin viscéral de toucher son amie, comme pour se persuader que c’était bien elle, qu’elle était bien toujours vivante. « Et lorsque les orcs se sont mis à s’affoler et à crier, j’ai compris que tu avais su leur résisté. Un peu comme tu as toujours résisté face au conseil des anciens. Il n’y a que toi pour mettre les gens dans un tel état ma petite grenouille. »
« Hihihi. Comme je l’ai dit, nous sommes partis tout droit. Et ma foi par chance, en moins d’une journée, nous sommes arrivés au bord du bouclier-monde. »
« Persuic et moi pouvoir voler en bas. Nous porter Bivot. Petit gnome léger. Mais autres pas possible ! »
« Ma foi, nous étions dans une impasse. Hihihi. Sauf que par la grâce de Fladalf-Khal, j’ai la capacité de commander aux pierres. Hihihi ! Alors j’ai construit un escalier. »
« En prenant bien soin de le faire disparaître derrière nous ma petite grenouille ! Maître Bivot est un gnome précautionneux. Il ne voulait laisser ni traces, ni possibilité pour les orcs de nous suivre. »
« Après, Bivot fatigué. Iphigénie faire charrette et Diodore tirer. Et nous venir toi ! »
« Mes amis, c’est formidable que nous soyons à nouveau réunis ! » s’exclama Epiphone. « Mais vous avez sans doute faim ! Certes, je n’ai pas de feu, mais pour vous je peux pêcher un peu. »
Et la dryade leur fit une démonstration de pêche au cylindre. La technique utilisée et surtout la puissance hydro-kinésique qu’elle nécessitait stupéfia Iphigénie. Jamais elle n’eut cru sa fragile petite princesse idéaliste capable d’un tel exploit. Même la mythique reine Ariane ne présentait pas de telles capacités. Les évadés, affamés par ces derniers jours de longues marches privés de toute nourriture saluèrent avec un plaisir non feint le festin que leur proposa Epiphone. Même crus et remplis d’arêtes, ces poissons providentiels surpassaient n’importe quel met délicat dégusté par simple gourmandise. Curieusement, la jeune princesse ressenti un haut le cœur en regardant ses amis dévorer le fruit de sa pêche. L’odeur puissante des viscères la dégoûtât au point qu’elle vomit.
Après s’être sustentés, les convives convinrent de prendre quelques temps de repos avant de reprendre leur marche. Epiphone pourrait cicatriser sa jambe cassée et ses congénères retrouveraient leurs forces. Ils s’endormirent vite, d’un sommeil lourd et réparateur. Leur fatigue était tel qu’aucun cette nuit-là ne fut dérangés par les cris qu’Epihone poussait dans ses cauchemars peuplés de cadavres.
Le lendemain, le groupe profita au maximum du confort de la hutte de pierre. Presque tous savourèrent autant l’absence de vrombissement que la chaire des poissons ce matin-là. La princesse d’Anulune restait barbouillée. Comme la veille, elle ne put rien avaler. La moindre odeur de nourriture l’insupportait et lui donnait envie de vomir. Avait-elle contracté une pernicieuse maladie dans les geôles d’Abath-Khal ? Ou bien était-ce dû à sa fracture ? Iphigénie remarqua le mal-être de sa protégée. Loin des préoccupations de la dryade et de sa suivante, une discussion sur l’amélioration du quotidien s’engagea.
« Hihihi ! Dites-moi jeune princesse, pourquoi vous contentez-vous de poisson avec tous ces coquillages qui se fixent aux rochers ? »
« Et bien, maître négociant Bivot, figurez-vous que je n’y ai tout simplement pas pensé. Et vous-même, comment ce fait-il que vous n’en aillez pas profiter ? »
« Ma foi, nous n’avions pas d’outils ! Hihihi ! La roche est ici trop dense et monolithique pour que je puisse en extraire une lame de pierre ! »
« Vent nous pas efficace aussi ! » rajouta Flamèche.
« Plas herlbe. » tenta Diodore qui commençait à faire des efforts pour communiquer en elfique avec les autres.
« Et comme tu le sais si bien, ma petite princesse, je n’ai jamais eu assez de force hydro-kinésique pour créer des constructions d’eau suffisamment solides ! »
« Maître négociant Bivot, les blocs que je suis parvenue à extraire pour construire cette habitation conviendraient-ils mieux ? »
« Ma foi, c’est fort possible ! Hihihi ! Moi-même je n’y avais pas pensé. Nous ne voyions pas les solutions alors qu’elles sont sous nos yeux. Hihihi ! »
Le gnome sculpta donc différents couteaux aux manches de pierre parfaitement polis. La petite troupe s’engagea alors dans une partie de pêche aux coquillages qui permis de déclencher la naissance de la vie en communauté. Ce fait fit écho à la remarque de Bivot dans l’esprit d’Ephiphone. Nous ne voyions pas les solutions alors qu’elles sont sous nos yeux. Cela pourrait être un précepte de la déesse Génoas-Khal ! La princesse dryade se retrouvait en compagnie d’un maître négociant gnome, une fée membre du grand Sabbat et un satyre qui peut confirmer qu’elle a tout tenter pour sauver l’un des druides de Cess-Khal. C’était un terreau parfait pour dépasser l’alliance secrète défensive qui existait en ces quatre camps. Epiphone allait tenter d’engager les peuples sur la mer dans une stratégie offensive, mais elle sortirait renforcée dans ses positions si elle pouvait profiter de soutiens extérieurs. Avec une alliance des élémentaires, elle serait en capacité de soumettre les peuples belliqueux et d’instaurer une paix durable sur le bouclier-monde. Si elle s’imposait, s’en serait fini des guerres lemniscates, de l’empreinte néfaste et mortifère du progrès ainsi que des raids orcs sur les populations pacifistes. Forte de sa nouvelle acuité spirituelle, Epiphone commença à exposer sa vision à ses congénères. Tous furent séduits. L’incarcération, les tortures, l’évasion, les morts tombés, tous ces éléments avaient bouleversé en profondeur la perception du monde de chacun. Dans le sillon de leur fuite, les six individus forgeaient une alliance, mieux une confrérie indéfectible amenée à devenir le socle d’un futur empire des élémentaires.
Et ce nouvel empire commençait par des gestes de survie. Après la pêche au coquillage, les nouveaux naufragés commencèrent à cueillir des algues. Sur la demande d’Epihpone, Diodore tenta de les faire pousser et évoluer mais ne possédait le pouvoir de Nicéphore. D’ailleurs, il n’avait jamais entendu parler d’un tel pouvoir. Le druide assassiné devait vraiment être un personnage d’exception. Flamèche et Persuic séchèrent les algues grâce à leur pouvoir sur le vent. Bivot confectionna des bols et des cuillères en granit, ainsi qu’un pilon. Diodore assemblait les algues sèches en fagots pour le feu tandis qu’Iphigénie réalisait des bouillies à partir d’algues fraîches pour accompagner le poisson pêché par Epiphone grâce à sa technique du cylindre. Mais la princesse se sentait de plus en plus fatiguée à chaque effort hydro-khynésique. Et ses crises de vomissement empiraient avec le temps. Une routine s’installa sur le petit camp, permettant aux évadés de recouvrer leurs forces. Après plusieurs mois de convalescence, la princesse d’Anulune ne ressentait plus aucune gêne pour marcher. Sa jambe était totalement guérie.
Et la sage Iphigénie découvrit intuitivement l’origine de l’état nauséeux de sa petite protégée. Celle-ci n’était plus une jeune vierge de Génoas-Khal. En plein repas, la servante porta un regard lord de sens à sa maîtresse après une énième crise de vomissement. « Est-ce Nicéphore le père, ma petite grenouille ? » L’instant se figea, chaque convive pendu aux lèvres d’Epiphone après avoir réinterprété le mal-être de la princesse des peuples de la mer au cours des derniers mois. Epiphone elle-même comprit juste à ses paroles la situation. Elle prit un temps de réflexion puis annonça avec conviction. « Il est forcément de lui et notre enfant sera le symbole de notre union ! » Déjà elle imaginait un fils qui deviendrait chef de guerre et guiderait les peuples élémentaires unis sous sa bannière.
Après les félicitations d’usages, tous convinrent qu’il était trop tôt pour envisager quoique ce soit pour ce potentiel héritier d’une princesse dryade et d’un druide satyre. La gestation durerait au moins dix années et il n’était pas certain qu’elle se déroule jusqu’à son terme. Mais si l’enfant naissait, il aurait comme parrain un maître négociant gnome et comme marraine une fée membre du grand Sabbat. Cet heureux évènement incluait un peu plus fortement le peuple des forêts dans l’alliance. Diodore ne manquerait pas d’informer les druides de son peuple de la généalogie de l’enfant d’Epiphone. Les six membres de la confrérie des élémentaires seraient bientôt rejoints par un enfant prodigue. A présent, il était temps de reprendre la route.
- Les tics de language des différents protagonistes ( les hihi, les.humhum, les Rrr etc...) j'ai parfois un peu de mal à me souvenir de qui a quel tic donc les dialogues à plusieurs ne sont toujours très fluides si l'on perd le fil. Et le "Rrr" est vraiment trop mignon pour l'orc... à chaque fois j'ai l'impression d'un grognement mignon alors que c'est un gros salopard (enfin c'est juste un orc digne de ce nom...).
Le second point concerne toute cette histoire de virginité et de rapports sexuels.
Pourquoi la virginité aurait une quelconque importance sur les pouvoirs de princesse ? Il faut bien dans l'absolue que la royauté puisse avoir une descendance ( s'ils.perdaient leurs pouvoirs, ça serait sacrément handicapant). De deux, pendant toute la période d'emprisonnement et de torture il y a toute une histoire de viol, de fausses couches. Je ne vois pas pourquoi la princesse aurait été épargnée, et ce n'est pas logique puisque les races principales ne sont pas cencé pouvoir concevoir.
Et pour terminer, la conception de l'enfant en plein désert, alors qu'il est blessé et agonisant, bonne chance pour être au garde à vous toute la nuit. Une blessure au flanc veut dire perforation de certains organes comme les.intestins ou alors des veines principales ce qui justifie sa perte de connaissance. Donc impossible d'avoir un aflux sanguin suffisant pour jean-pierre, même si c'eat un faune lubrique et surhumain. En encor moins si les muscles abdominaux sont endommagés. Il aurait été plus logique qu'ils arrivent à l'oasis, qu'il se fasse un peu "soigner" qu'ils consomment leur union dans des conditions moins précaires et qu'il se fasse tuer malgré tout enclenchant la rage d'Ephi.
Les fugitifs se rejoignent au bord du monde et établissent une alliance. Epiphone découvre qu'elle est enceinte et le sera pour les DIX prochaines années (!!)
J'aime beaucoup l'idée du rebord du monde, on a vraiment envie d'avoir plus de descriptions. Où sont-ils exactement ? Comment sont ces cascades ? Ou bien est-ce un bord du monde en terre ?
Pourquoi se sont-ils donnés rendez-vous là ? Ça doit pas être la porte d'à côté, il y a une raison ? Pour sa cacher des Orcs ? Les Orcs ne viennent pas par ici ?
Mes notes :
« L’espoir fait vivre. »"
> Un peu trop générique non ?
"Epiphone ne possédait pas suffisamment de force vitale pour faire voguer le bateau généré pendant longtemps."
> Pourquoi un bateau ? J'imaginais les dryades vivre sous l'eau, un peu comme un Gungan dans Star Wars
"et un pouvoir accru dans ses capacités de constructions mentales."
> "Un pouvoir accru de ses capacités" ?
Ta phrase me semble un peu laborieuse. Et tu donnes un exemple de sa capacité de construction la phrase d'après donc on comprend.
"Ainsi, Epiphone pu se consacrer à une autre nécessité élémentaire, la recherche de nourriture"
> J'enlèverais "à une autre nécessité élémentaire", on s'en doute quand on lit la recherche de nourriture.
"sa auivante"
> Typo
"Debout le rebord du monde, elle trouva un petit renfoncement dans lequel elle se blottit pour s’endormir quelques instants plus tard."
> Tu pourrais caser une description, un paragraphe, sur le rebord du monde. Je l'imagine comme les oeuvres de la terre plate. Il y a quoi sur ce rebord ? D'ailleurs la terre est une demi-sphère ? Elle n'est pas plate à proprement parlé non ? La dryade est pas plutôt au fond des océans, je l'imagine plutôt dormir comme un poisson non ?
"la princesse vierge qui ne l’était plus"
😭
"elle y était obligée"
> Si ça se rapporte à son souvenir, c'est "elle y avait été obligée", au plus-que-parfait, mais si c'est plus général, ça va comme ça.
"Ou bien n’était-ce du qu’à la douleur aiguë de sa fracture qui l’empêchait d’avoir un repos régénérateur ? Le temps le dirait bien assez tôt."
> Perso j'apporterais même pas cette nuance, je la laisserais dans son délire
"Sans terre, ni végétation"
> Mais attends voir, elle est où là, sur un bout de rocher ? Que fait-elle là si la mer est toute autour d'elle ? Elle est pas dans l'eau ? Là je me disais qu'elle était au bord du monde mais contrairement à la représentation habituelle, avec les bateaux qui tombent et tça, je me disais le bout du monde est la terre. Donc pourquoi sans terre et sans végétation. Il me manque une description, help !
"le bruit des chutes d’eau était assourdissant"
> Donc c'est bien un bord du monde habituel ? Est-elle très proche de ces chutes ? Elle ne va pas dans l'eau de peur d'être emportée par le courant ? (Oui je veux tout savoir sur ce bord du monde 😄)
"s’avèrent"
> Passé
"par chance, en moins d’une journée, nous sommes arrivés au bord du bouclier-monde."
> Comment on arrive au bord du bouclier monde ? J'ai l'impression que tous les chemins y mènent. Ça me semble fort loin, pourquoi se sont-ils donnés rendez-vous là ?
J'ai pas bien compris comment les autres se sont enfuis. En gros, ils ont profité de la diversion offerte par Epiphone, sont partis dans la direction opposée et ont marché tout droit jusqu'ici, le bord du monde ? Et les autres, comment se sont-ils retrouvés sur le toit ? Ils sont descendus grâce à un escalier fabriqué par le gnome et ensuite ? Ils ont rejoint les deux autres ? Comment se sont-ils retrouvés si facilement ?
"L’odeur puissante des viscères la dégoûtât au point qu’elle vomit"
> Ils n'ont pas d'abord éviscéré les poissons ? Je les imaginais les manger en mode sashimi, pas manger toutes les arêtes et les viscères dégueux.
"pêche aux coquillages qui permis de"
> permit
"La princesse dryade se retrouvait en compagnie d’un maître négociant gnome, une fée membre du grand Sabbat et un satyre qui peut confirmer qu’elle a tout tenter pour sauver l’un des druides de Cess-Khal. C’était un terreau parfait pour dépasser l’alliance secrète défensive qui existait en ces quatre camps."
> Ce passage n'est pas utile. Au contraire, c'est justement ce que se dit le lecteur à ce stade. Le dire fait un peu asséné.
"s’en serait fini"
> "C'en"
"lord de sens"
> Lourd
"Déjà elle imaginait un fils"
> Une fille non ? puisque c'est une dryade ? "qui deviendrait chef de guerre" > elle n'était pas pour la paix il y a deux paragraphes ?
Là : "Avec une alliance des élémentaires, elle serait en capacité de soumettre les peuples belliqueux et d’instaurer une paix durable sur le bouclier-monde. Si elle s’imposait, s’en serait fini des guerres lemniscates"
Du coup (même s'ils font la guerre), ne reve-t-elle pas plutôt d'un chef de paix ?
"La gestation durerait au moins dix années"
> DIX ANNÉES ! La pauvre dryade, quelle vie de merde, alors qu'elle pourrait pondre un oeuf pépouze
En résumé, je suis contente qu'ils se soient tous retrouvés (ou presque, pauvre satyre 😭). Je pense que j'aimerais avoir plus de détails sur le bord du monde et sur leur futur plan pour contrecarrer les guerres lemniscates, et un peu moins sur leur quotidien de pêche et de chasse aux coquillages qui pourrait être résumé en une phrase. Mais ce n'est que mon avis 🙂
Coucou Sébours,
Les fugitifs se rejoignent au bord du monde et établissent une alliance. Epiphone découvre qu'elle est enceinte et le sera pour les DIX prochaines années (!!)
J'aime beaucoup l'idée du rebord du monde, on a vraiment envie d'avoir plus de descriptions. Où sont-ils exactement ? Comment sont ces cascades ? Ou bien est-ce un bord du monde en terre ?
Pourquoi se sont-ils donnés rendez-vous là ? Ça doit pas être la porte d'à côté, il y a une raison ? Pour sa cacher des Orcs ? Les Orcs ne viennent pas par ici ?
Mes notes :
« L’espoir fait vivre. »"
> Un peu trop générique non ?
"Epiphone ne possédait pas suffisamment de force vitale pour faire voguer le bateau généré pendant longtemps."
> Pourquoi un bateau ? J'imaginais les dryades vivre sous l'eau, un peu comme un Gungan dans Star Wars
"et un pouvoir accru dans ses capacités de constructions mentales."
> "Un pouvoir accru de ses capacités" ?
Ta phrase me semble un peu laborieuse. Et tu donnes un exemple de sa capacité de construction la phrase d'après donc on comprend.
"Ainsi, Epiphone pu se consacrer à une autre nécessité élémentaire, la recherche de nourriture"
> J'enlèverais "à une autre nécessité élémentaire", on s'en doute quand on lit la recherche de nourriture.
"sa auivante"
> Typo
"Debout le rebord du monde, elle trouva un petit renfoncement dans lequel elle se blottit pour s’endormir quelques instants plus tard."
> Tu pourrais caser une description, un paragraphe, sur le rebord du monde. Je l'imagine comme les oeuvres de la terre plate. Il y a quoi sur ce rebord ? D'ailleurs la terre est une demi-sphère ? Elle n'est pas plate à proprement parlé non ? La dryade est pas plutôt au fond des océans, je l'imagine plutôt dormir comme un poisson non ?
"la princesse vierge qui ne l’était plus"
😭
"elle y était obligée"
> Si ça se rapporte à son souvenir, c'est "elle y avait été obligée", au plus-que-parfait, mais si c'est plus général, ça va comme ça.
"Ou bien n’était-ce du qu’à la douleur aiguë de sa fracture qui l’empêchait d’avoir un repos régénérateur ? Le temps le dirait bien assez tôt."
> Perso j'apporterais même pas cette nuance, je la laisserais dans son délire
"Sans terre, ni végétation"
> Mais attends voir, elle est où là, sur un bout de rocher ? Que fait-elle là si la mer est toute autour d'elle ? Elle est pas dans l'eau ? Là je me disais qu'elle était au bord du monde mais contrairement à la représentation habituelle, avec les bateaux qui tombent et tça, je me disais le bout du monde est la terre. Donc pourquoi sans terre et sans végétation. Il me manque une description, help !
"le bruit des chutes d’eau était assourdissant"
> Donc c'est bien un bord du monde habituel ? Est-elle très proche de ces chutes ? Elle ne va pas dans l'eau de peur d'être emportée par le courant ? (Oui je veux tout savoir sur ce bord du monde 😄)
"s’avèrent"
> Passé
"par chance, en moins d’une journée, nous sommes arrivés au bord du bouclier-monde."
> Comment on arrive au bord du bouclier monde ? J'ai l'impression que tous les chemins y mènent. Ça me semble fort loin, pourquoi se sont-ils donnés rendez-vous là ?
J'ai pas bien compris comment les autres se sont enfuis. En gros, ils ont profité de la diversion offerte par Epiphone, sont partis dans la direction opposée et ont marché tout droit jusqu'ici, le bord du monde ? Et les autres, comment se sont-ils retrouvés sur le toit ? Ils sont descendus grâce à un escalier fabriqué par le gnome et ensuite ? Ils ont rejoint les deux autres ? Comment se sont-ils retrouvés si facilement ?
"L’odeur puissante des viscères la dégoûtât au point qu’elle vomit"
> Ils n'ont pas d'abord éviscéré les poissons ? Je les imaginais les manger en mode sashimi, pas manger toutes les arêtes et les viscères dégueux.
"pêche aux coquillages qui permis de"
> permit
"La princesse dryade se retrouvait en compagnie d’un maître négociant gnome, une fée membre du grand Sabbat et un satyre qui peut confirmer qu’elle a tout tenter pour sauver l’un des druides de Cess-Khal. C’était un terreau parfait pour dépasser l’alliance secrète défensive qui existait en ces quatre camps."
> Ce passage n'est pas utile. Au contraire, c'est justement ce que se dit le lecteur à ce stade. Le dire fait un peu asséné.
"s’en serait fini"
> "C'en"
"lord de sens"
> Lourd
"Déjà elle imaginait un fils"
> Une fille non ? puisque c'est une dryade ? "qui deviendrait chef de guerre" > elle n'était pas pour la paix il y a deux paragraphes ?
Là : "Avec une alliance des élémentaires, elle serait en capacité de soumettre les peuples belliqueux et d’instaurer une paix durable sur le bouclier-monde. Si elle s’imposait, s’en serait fini des guerres lemniscates"
Du coup (même s'ils font la guerre), ne reve-t-elle pas plutôt d'un chef de paix ?
"La gestation durerait au moins dix années"
> DIX ANNÉES ! La pauvre dryade, quelle vie de merde, alors qu'elle pourrait pondre un oeuf pépouze
En résumé, je suis contente qu'ils se soient tous retrouvés (ou presque, pauvre satyre 😭). Je pense que j'aimerais avoir plus de détails sur le bord du monde et sur leur futur plan pour contrecarrer les guerres lemniscates, et un peu moins sur leur quotidien de pêche et de chasse aux coquillages qui pourrait être résumé en une phrase. Mais ce n'est que mon avis 🙂
La gestation d'une dryade est de dix ans, certes, mais ce n'est rien comparé à la durée de leur existence (un million d'années, voir le texte introductif de Raids et enlèvements).
Alors comment rejoint-on le bord du monde? C'est simple, comme on est sur un disque, on va tout droit et on y arrive.
Je vois le bord du monde comme une immense chute d'eau avec en bas un rebord de pierre nue. Après, c'est l'immensité du vide absolu. Là encore, j'aimerai intégrer un croquis et une carte, mais c'est impossible.
Il est possible que je retravaille les retrouvailles. Sur ce premier jet, mon objectif était qu'ils se retrouvent pour avancer l'intrigue et c'est possible que cela fasse un peu artificiel.
Mais s'ils se retrouvent au niveau du périmètre du disque, il n'y a pas qu'un seul point. Comment savent-ils où aller exactement ? Là on a l'impression que c'est tout facile. Et pourquoi aller là ? Est-ce que l'un ou l'autre y a une cache ou quelque chose ? Ou est-ce un endroit où les Dieux ne vont pas. Puisque là ils sont carrément en train de défier les dieux non ?
Pour la fuite, tout ça, il faut qu je reprenne un peu le passage. Tu vas enfin arriver dans les passages où j'ai construit mon plan. Même si il change au fur et à mesure de l'écriture, j'ai une trame. Ce qui n'était pas encore le cas sur ce chapitre.
Si je comprend bien, quand elle arrive au sommet des cascades, elle invoque un escalier qu'elle descend pour trouver la terre ferme plus bas. Elle passe deux heures de souffrance, j'imagine donc qu'elle ne doit pas remonter tout les jours. Et d'un autre côté, sa porte est orientée en direction de l'ile et elle peux voir ses compagnons arriver au loin. Je pense ne pas avoir trop compris où elle était du coup: En haut? En bas?
Une autre question que je me pose concerne les Satyres. Tu en avais fait une présentation où tu disais qu'ils maitrisaient (peut-être) le feu. Mais pour l'instant, ils n'ont utilisés qu'une magie végétale. (Même Nicéphore qui semble être sacrément balèze). Peut-être que l'on verra ça plus tard.
Enfin, je trouve chouette l'idée de l'enfant prodigue, rassembleur des opprimés. (D'ailleurs, ça sera peut lui le premier qui contrôlera le feu, qui sait?^^)
Pour les satyres, je précisait dans le texte d'intro en italique que c'est une "croyance", mais je garde ton idée de l'hybride premier contrôleur du feu!
Pour l'enfant prodigue et sa prédestination, je pense qu'on le reverra.