Les assauts de l'hiver et le poids des années
Ont transformé ces lieux en forêt de cristal.
Un manteau silencieux semble avoir condamné
La chaleur de la vie sous un givre fractal.
Dans le cœur pétrifié de ce monde engourdi,
L'on perçoit les échos d’une force vitale :
La portée continue des refrains assourdis
D'une nymphe affranchie de sa torpeur fœtale.
Quand le vieux bois s’endort sous la lueur sélène,
La dryade apparaît, doucement, puis s'élance !
Elle explore l’azur et survole les plaines
Pour répandre son charme et briser le silence.
L'esprit cesse soudain son essor hivernal
Pour crier vers le ciel sa clameur vengeresse ;
Un son grave et puissant, d’apparence brutale,
Qui n'abrite pourtant qu’une immense tendresse.
J'ai tendance à beaucoup intellectualiser mon écriture, mais les vers trop mécaniques ou "forcés" par les contraintes métriques sont souvent ceux qui me plaisent le moins. A l'inverse, je remarque que mes vers préférés sont toujours ceux qui apparaissent spontanément, avec un rythme fluide et instinctif.