La Dryade

Les assauts de l'hiver et le poids des années

Ont transformé ces lieux en forêt de cristal.

Un manteau silencieux semble avoir condamné

La chaleur de la vie sous un givre fractal.

 

Dans le cœur pétrifié de ce monde engourdi,

L'on perçoit les échos d’une force vitale :

La portée continue des refrains assourdis

D'une nymphe affranchie de sa torpeur fœtale.

 

Quand le vieux bois s’endort sous la lueur sélène,

La dryade apparaît, doucement, puis s'élance !

Elle explore l’azur et survole les plaines

Pour répandre son charme et briser le silence.

 

L'esprit cesse soudain son essor hivernal

Pour crier vers le ciel sa clameur vengeresse ;

Un son grave et puissant, d’apparence brutale,

Qui n'abrite pourtant qu’une immense tendresse.

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Adrien Vermeil
Posté le 15/10/2022
Du grand art ! Que dire ? C'est vraiment un très beau poème. Tout me plaît : la forme, le fond, les sons, l'informe. Je ne sais pas si tu accepterais ce qualificatif mais le style de ce poème me semble tout à fait parnassien. Je ne suis pas de ceux qui trouvent la poésie parnassienne trop élitiste ou inféodée à quelque idéal poétique abscons. Il n'y a pas de honte à vouloir faire de l'Olympe le siège de la beauté. Tes chutes sont toujours très soignées aussi, c'est vraiment agréable. Merci du partage.
LucidNightmare
Posté le 16/10/2022
C'est peut-être mon côté perfectionniste qui apparait sur certains vers ?

J'ai tendance à beaucoup intellectualiser mon écriture, mais les vers trop mécaniques ou "forcés" par les contraintes métriques sont souvent ceux qui me plaisent le moins. A l'inverse, je remarque que mes vers préférés sont toujours ceux qui apparaissent spontanément, avec un rythme fluide et instinctif.
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