Trois chariots et vingt-deux chevaux dont six de traits, Doudou et les chevaux ne supportant pas mutuellement. Dix-sept êtres doués d’intelligences. Dix-sept personnes pour déjouer l’impossible. C’est en pensant à ça que Awt faisait avancer son cheval, baptisé Espérance. Elle n’avait rien trouvé de mieux que de le baptiser comme ce à quoi ils pensaient le plus. Elle s’approcha de Sayanel pour parler avec lui. Elle ne savait pas encore de quoi mais lorsqu’elle parlait avec lui le thème venait naturellement et les discussions étaient toujours enrichissantes pour Awt.
-De quoi veux-tu parler aujourd’hui ? demanda Sayanel. Depuis les six jours que durait le voyage, Awt n’hésitait plus à le voir pour parler. Elle avait vite compris que si Sayanel leurs parlait beaucoup à Al-Jeit, c’est parce qu’il s’y sentait obligé, tandis que maintenant il n’avait plus aucune obligation de discuter avec eux. Awt se sentait donc privilégiée d’avoir le droit de discuter avec lui alors que ses amis s’étaient fait repoussés, gentiment mais fermement.
-Savez-vous pourquoi je l’ai appelé comme ça ?
Elle n’avait pas besoin de préciser qui, elle savait que Sayanel avait deviné elle parlait de son cheval.
-Celui qui ne pense pas réussir lorsqu’il se lance dans un projet, aussi petit soit-il, est presque certain de ne pas y arriver. Celui qui, au contraire, est sûr d’y arriver sans avoir conscience de ses capacités est lui aussi presque sûr de ne pas y arriver. En revanche, celui qui, comme toi, espère et compte faire de son mieux à plus de chances de réussir que les deux premiers.
Assimilant ce qu’il avait dit, Awt réfléchissait à la question qu’il voulait poser.
-Ai-je fais le bon choix en le nommant ainsi ?
-As-tu hésité lorsque tu l’as baptisé ?
-Non.
-Alors le choix que tu as fait est le bon à tes yeux, et c’est ce qui compte le plus.
Restant là-dessus, Awt rejoignit Elio et lui parla.
-Qui est Sayanel ?
-Moi-même je ne suis en Gwendalavir que depuis quelques jours, je ne connais pas très bien les personnes qui y habitent. Mais moi, je connais une fée.
-Elle s’appelle comment ?
-Je ne peut pas te le dire. C’est un secret.
-D’accord. Et donc tu peux m’aider ?
-Le meilleurs moyens de le savoir c’est d’aller le lui demander, non ?
Awt rougit devant cette remarque ajustée et qui venait de la part d’un garçon qui avait quatre ans de moins que lui. Ne sachant que trop faire, il préféra s’en aller vers l’avant.
Le premier soir, Orma avait décidée de tester leur capacités acquises durant leur entrainement, et après trente secondes de combat coordonné contre elle, elle a décidé de reprendre en main leurs techniques de combats. A peine a-t-elle décidé cela que Ding Loong a décidé également de prendre part à leur entrainement. En tant qu’entraineur, bien sûr. Dès son rajout, tous les combattants expérimentés de la troupe sauf Doudou et Elio ont décidé de mettre leur touche à l’ouvrage. Les quatre amis désespérèrent devant l’enthousiasme de leurs professeurs et en se demandant ce qu’ils allaient leur faire faire.
Auldon comprenait au fur et à mesure de leur entrainement pourquoi leur escorte était aussi varié. Chaque personne combattait à sa manière. Totalement différente de celles des autres et pourtant tout aussi redoutable.
Après une semaine de journées identiques qu’Annter résumait à lever – manger – chevaucher -manger en chevauchant – chevaucher – manger- s’entrainer- dormir, ils atteignirent sans encombre les marches du nord et la célèbre citadelle des frontaliers.
La Citadelle était vertigineuse. Elle se dressait sur un piton rocheux qui surplombait la plaine, ses hautes murailles se fondant parfaitement avec les dalles verticales qu’elles prolongeaient. Trois tours puissantes se lançaient à l’assaut du ciel, tandis qu’une quatrième, couronnée d’un dôme de cristal, semblait l’atteindre. Digne de l’antique cité de Carthage avant l’arrivé romaine, la cité semblai imprenable.
-Combien d’habitants y-a-t-il ?
-Plus de dix-mille habitants. Jamais prises depuis qu’elle fut bâtie, on y voit la moitié de l’empire, et elle abrite les meilleurs combattants de l’empire. dit Destan.
-Et ça recommence… soupira Orma.
-Retire ce que tu as dit sinon je vais être dans l’obligation de me battre avec toi. menaça Boun.
-Arrêtez tout de suite ! Vous êtes les fils de ceux qui ont unis vos peuples et vous vous chamaillez comme deux siffleurs sur un sac de graines ! Que dirait vos pères s’ils savaient ça ! Vous devriez avoir honte ! Qu’est-ce ce qu’ils vous ont enseigné ? Maintenant serrez-vous la main et je ne veux plus de ce genre de dispute du tout.
La tirade de Sayanel, stupéfia la troupe car il parlait rarement et n’avait pas l’habitude de participer au petits conflits interne du groupe.
Après avoir obéit au marchombre, les deux jeunes hommes restèrent, à l’étonnement des quatre, côte à côte jusqu’à la citadelle.
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Une fois dans la citadelle, Edwin, seigneur des marches du nord depuis bientôt vingt ans, les invita à sa table.
Avant de s’y rendre, Arlien croisa maître Doume dans les couloirs.
-Je ne comprends pas pourquoi, avant même que Boun ne réagisse, Orma savait qu’ils allaient se disputer. Et je ne comprends pas non plus pourquoi Sayanel a régit aussi vivement. Vous n’avez pas paru très étonné de ces réaction, pouvez-vous m’éclairer ?
Suite à sa question, Doume rigola légèrement, ce qui ne fit qu’intriguer encore plus le garçon.
-Je comprend tes interrogations, et pour que tu ne prennes pas mal mon ricanement, sache que tes questions me font penser à une autre aventure, dont je ne faisais pas partie mais dont je suis le chroniqueur officiel, c’est-à-dire que je dois rédiger le récit de l’aventure en recueillant le plus de précisions possibles, et que dans ce récit il est justement question d’une jeune fille qui, comme vous a découvert Gwendalavir et n’en connaissant rien, elle posait beaucoup de questions.
Remarquant que l’anecdote avait pour seul effet d’ennuyer Arlien, il continua avec le sujet attendu.
-Enfin, bref. Pour répondre à tes questions, il faut que tu ais connaissance que si les Alaviriens sont unis, il n’en existe pas moins des peuples, notamment les Frontaliers et les Thüls.
« Les frontaliers, sont tous des descendants de Merwyn Ril’ Avalon, celui qui délivra les hommes des Ts’liches il y a mille-cinq-cents ans de cela. Ce sont les meilleurs combattants de l’empire, il n’y a pas de doute. C’est pour cela qu’ils ont pour tâche de surveiller la chaine du poll et de défendre l’empire contre tous danger venant du nord, plus particulièrement les frontières de glace d’où viennent nos plus dangereux et obstinés ennemis, les Raïs.
« Les Thüls, eux, s’ils sont également d’excellent combattants, ne combattent pas de la même manière et sont donc moins fort que les frontaliers. Les Thüls cherchent à prouver leur valeur en montrant qu’ils savent manier toutes les armes et qu’ils ne connaissent pas d’ennemis. Lorsqu’il rencontre une arme il cherchera donc à la manier. Seulement, les frontaliers sont des armes.
« C’est pourquoi, lorsqu’un Thül croisera un frontalier, il cherchera le combat, pour le vaincre et montrer qu’il est fort. C’est dans sa culture.
« Le frontalier, lui, évitera autant que possible le combat, mais, s’il y est contraint, n’hésitera pas à l’achever. C’est dans sa culture.
« J’utilise le présent mais je devrais utiliser le passer, car depuis la réalisation de la prophétie du chaos, Edwin Til’ Illan, père de Destan, a attaqué avec Rhous Ingan, père de Boun, et les marchombres, les sentinelles, la légion noire et bien d’autres la cité des mercenaires du chaos, dernier ennemis de l’empire à l’époque. Il est inutile pour toi d’en savoir plus sur cette bataille. Néanmoins ces deux imbéciles là on ces relations dues à une quelque personne chez eux qui leur a raconté des bêtises.
« Enfin… je parle, je parle et puis nous voici arrivés.