-Pourquoi a-t-il parlé ainsi de son peuple ?
-C’est vrai ! Il a carrément renié certain.
Arlien et Annter parlaient de la soirée avec maître Doume, soirée qui les avait choqué. D’autant plus que s’ils avaient été chaleureusement accueillit la veille et que la citadelle bourdonnait d’activités, lors de leur départ, bien qu’il se soit fait relativement tard, il n’y avait personne d’autre qu’Edwin en personne, et une femme qui semblait être un peu plus jeune que lui, habillée de cuir noir souple. Edwin leur avait expliqué que si les plus jeunes restaient dans leurs appartements, les plus anciens tenaient conseil, et ceux restants étaient partis repousser une troupe de Raïs à la frontière.
-Tout est dans ce qu’il a dit.
-Mais pourquoi a-t-il était si violent dans ses propos ?
-Comme il l’a dit, cela dure depuis un moment déjà, et les jeunes frontaliers ont été sourd à ses avertissements. Il est rare pour quelqu’un de la trempe d’Edwin de ne pas se faire entendre. C’est la preuve qu’il se passait quelque chose de grave.
-Dans ce cas pourquoi n’a-t-il pas fait ce discourt plus tôt ?
-Edwin m’a confié avoir reçu de l’aide de la part de Sayanel. Je pense donc qu’il ne trouvait pas le bon argument, et que notre ami le lui a trouvé.
Ils avançaient depuis maintenant deux heure vers l’œil d’Otolep, et le climat se faisait de plus en plus froid. Néanmoins, la troupe n'en ressentait pas encore les effets pleinement, et étaient encore bien motivé pour franchir les montagnes de l’est. C’est avec cet esprit positif qu’Awt alla voir Sayanel.
-Dites-moi, la femme à côté du seigneur c’est sa conjointe ?
-Pourquoi cette question ?
-La curiosité est-elle interdite en Gwendalavir ? retorqua ironique la jeune fille.
-Celle mal placé oui. Mais comme la tienne ne l’est pas, je vais te répondre. C’est en effet sa compagne. C’est donc la mère de Destan.
-Combiens de personnes y a-t-il dans vote guilde ? Ne me répondez pas si c’est indiscret ou secret, Auldon nous a prévenu des méthodes de votre guilde pour maintenir le silence.
Rigolant, Sayanel reprit :
-En effet nous avons nos techniques pour maintenir des secrets. Mais ta demande ne l’est pas le moins du monde.
« Tu dois savoir que comme notre guilde oeuvre dans l'ombre il est compliqué de savoir précisément le nombre de marchombres. De plus, si dans notre guilde chacun est libre, un conseil existe. Comme son nom l’indique, il conseil les marchombres qui sont libre de le suivre ou non.
« Je faisais partit de ce conseil. Et grâce à ce dernier, je connais le nombre de marchombre approximatif. Nous sommes aujourd’hui environ quatre-cents.
-C’est peu. Enfin, je veux dire que par rapport aux marchands par exemple vous n’êtes pas un centième de leur nombre.
-Notre guilde est jeune. Un peu plus de trois cents ans seulement. Pour être marchombre il faut avoir un apprentissage enseigné par un maître marchombre. Chaque maître marchombre enseigne la Voie de la guilde généralement à quelques personnes maximum, un à la fois et pendant trois ans. La guilde s’étend donc lentement.
« Néanmoins à l’apogée de notre guilde, nous étions plus d’un millier. Ce fut dans ma jeunesse. Depuis les mercenaires du chaos, la seule guilde néfaste à l’empire, traquait sans relâche les marchombre et les éliminait un par un. L’apogée de cette guilde eut lieu au même moment que la nôtre fut à son minimum. Elle eut moins de cent membres. Et ce il y a une vingtaine d’années seulement, juste après que les marchombres, à l’aide de Thüls, de frontaliers, des armées de l’empereur, et de dessinateurs, ayons éliminé cette guilde.
« Cela a marqué un renouveau pour la guilde qui a recommencée à s’épandre très rapidement.
« Pourquoi veux-tu savoir cela ?
-La femme à côté du seigneur fait-elle partie de votre guide ?
-Qu’est-ce qui te fait penser cela ?
-Comme les frontaliers ont tous une démarche différente, il y a néanmoins quelque chose en commun. Vous c'est pareil.
« De plus elle est vêtue comme vous, et malgré son âge qui, je dirais, tourne autour de la quarantaine, elle semble avoir une forme physique identique à une jeune femme de vingt ans.
-Eh bien oui, elle fait partie de notre guilde. Elle serait même la personne la plus avancée de cette guilde, après notre fondatrice. La légende raconte qu’elle en serait même l’héritière. Pour moi ce n’est pas qu’une simple légende.
Désireuse d’en savoir plus, Awt continua.
-Qui était-elle ?
-Ellundril Chariakin ne fut pas, elle est.
-Comment est-ce possible ? Elle doit avoir plus de quatre cents ans !
-Sache que la guilde des marchombres a pour objectif de montrer la Voie de la liberté à ceux qui en sont capable et qui le mérite. Un maître marchombre apprend ce qu’il peut à son élève puis il le laisse progresser sur la Voie.
« Ellundril étant la fondatrice de la guilde elle ne put avoir un maître, du moins pas marchombre, mais ce ne l’a pas empêchée de progresser sur la Voie. La liberté pour un marchombre, c’est franchir les limites. Ellundril a franchie toutes les limites de Gwendalavir. Même celle de la mort. Elle a quitté ce monde à dos de Dragon pour rejoindre un monde bien inconnu de gens qui ne peuvent pas dessiner : l’Imagination.
-Vous… vous plaisantez ? Les dragons n’existent que dans les histoires, et puis si j’ai bien compris les dessinateurs ne vont dans l’Imagination que par esprit. Et ne peuvent aller partout dans cette dimension.
-As-tu écoutée ce que je t’ai dit ? Tout ce que tu as énoncé sont des limites. Et les marchombres les franchissent.
-Une dernière question, vous êtes bien un maître marchombre ? Ce qui fait que vous pouvez enseigner la Voie, c’est cela ? N’est-ce pas ce que vous êtes en train de faire ?
-Peut-être, Awt. Peut-être.