Paris est en travaux. On y construit des murs.
Tout Paname maudit les shootés qui s'exposent.
Parfois dans le métro certains se décomposent ;
Leurs yeux sont cramoisis tant leur âme est impure...
Je suis un de ceux-là, un de ces emmurés,
Qui sniffe la poussière et mord dans de l'acide.
Mes vingt ans syncopés portent déjà des rides
Qu'aucune crème ou crack ne pourra résorber.
Je me gonfle d'hélium ! Mais quel triste octogone
Que celui où je lutte en ne frappant personne.
La zone est mon mouroir. Je pars à petit feu.
Je meurs de mes excès, sans doute, mais aussi
De quelque indifférence où souvent l'on m'oublie.
Sordide est mon suicide et Paris s'en émeut.
Les différents registres de langage s'alternent naturellement, et le propos est puissant.
Je ne suis pas trop convaincu par la rime "octogone / personne", aucun choix de prononciation ne me convient vraiment pour obtenir une rime. Par contre, le vers "Que celui où je lutte en ne frappant personne." est de loin mon préféré, au point que j'aurais presque aimé qu'il termine le poème.