Sur un pont, un jour, se trouvait une larve
Qui voulut, par défi, soulever une enclume.
Non, ne riez pas, vos regards moqueurs la navrent ;
Asticot ou acier, elle sait bien qui vaut plume.
Mais elle n'est pas larve à rester les bras ballants,
Et ni une ni deux, faute d'autres ingrédients,
Se mit - sait-on jamais? - à lécher le bitume,
Considérant, la rusée, qu'avant tout exploit,
Mieux vaut, juste au cas où, se mettre sous la dent.
Le goudron avalé, elle s'efforce, bravement,
De remplir sa mission, et tout à coup - ô joie ! -
Voilà l'acier roi qui s'élève au firmament.
L'asticot, pour sa part, profita de sa gloire,
Mais, pauvre de lui, un bien trop court instant :
Il dut admettre que ce qui soulevait le roi
N'était pas son corps délicat, faiseur de soie,
Mais bien la force grinçante du pont-basculant.
Merci pour ton commentaire !
J’étais assez curieuse de voir comment tu allais cette fois déjouer l’obstacle : enclume, lécher, larve, ingrédients, pont-basculant. C’est complétement délirant, mais ça fonctionne bien jusqu’au bout… du pont basculant. Un plaisir !
À bientôt
Merci d’avoir pris le temps de commenter mes fables!