-Litucia! Litucia!
La fille ouvrit les yeux et observa difficilement la silhouette de son amie. La voix d’Emilie qui lui parlait la fit frissonner:
-Litucia! Ouvre les yeux! Regarde ce qui nous entoure!
Bien que ses paupières soient collées par les larmes d’angoisse, ses yeux s’écarquillèrent de stupéfaction en voyant cette chambre où elle vint de mettre les pieds. Attends.. était ce une chambre? C’était un vaste endroit qui n’avait pas de limites, tout sombre, illuminé par des étoiles, à partir desquelles on pouvait voir quelques planètes qui tournaient autour d’elles même comme en dansant sur un rythme imaginaire d’une symphonie dont le maestros était ce silence assourdissant. Une fois sorties de leur transe, les deux filles réalisèrent difficilement qu’elles volaient dans l’espace, sans gravité. Ébahies par ce charme, elle sursautèrent dès qu’elles entendirent la voix d’une femme:
-Bonjour les sportives!
-Bonjour. Répondit Litucia à la place d’Emilie qui avait la bouche encore ouverte.
-Je suis Floria génie en électrique, mécanique, mathématiques et sciences physiques. Je suis là pour vous montrer tout ce que vous aurez besoin pour passer un moment dans notre monde. Tout d’abord, merci pour avoir accepté notre invitation Litucia…
-Mais quelle invitation? se disait la fille.
-Maintenant je vais vous accompagner à l’intérieur, suivez moi.
Non seulement le cerveau de la femme était musclé, mais tel était son corps qui rappelait du celui d’un nageur. En effet, elle était d’une très grande taille ne dépassant pas un mètre quatre vingt dix. Sa tête était moitié couverte de cheveux rosés pastel qui lui tombaient jusqu’à la taille. Son visage, d’une forme ovale, signifiant par deux sourcils délicatement tracés au dessus de deux olives qui brillaient sous la lumière des étoiles et sa rouge bouche finement placée sous un nez pointu, donnaient l’aspect d’une femme très sévère. Une peau dorée couvrait ses muscles qui formaient un corps d’une femme vigoureuse et invincible. Ses biceps rappelaient de ceux d’un boxeur, son dos était plus aligné que celui d’une danseuse de ballet et ses jambes.. Oh non.. Ses jambes plus puissantes que celles d’une jument. Elles étaient merveilleusement tendues sur ces talons aiguilles tenant équilibre dans le vide. Floria pouvait se déplacer dans l’epace en marchant normalement, mais les filles n’avaient pas la moindre idée comment se débrouiller. Alors qu’Emilie nageait dans le vide tel un chien noyé, Litucia essayait de se déplacer comme un poisson qui vient de sorti de l’eau d’un coup. Après un long trajet, la femme stoppa aussitôt et appuya bizarrement sur quelques étoiles en glissant quelques mots qui donnaient l’impression qu’elle faisait de la magie noire. Aussitôt, cinq étoiles commencèrent à danser en chantant une douce symphonie jusqu’à former une porte magique. Floria lança aux filles un regard de bienvenue, ouvrit la porte et leur demanda d’y entrer.
En entrant dans ce trou lumineux, Litucia vit ses pieds encore voler dans les airs. Mais non! C’était du verre à partir duquel on pouvait voir un tapis de coton, on dirait qu’on survolait les nuages. Les quatre yeux se levèrent au même temps en face, attirés par des lumières intenses. À cet instant, les deux filles virent un miracle. C’était un lieu beaucoup plus avancé que celui où elles vivaient: un sol couvert de cristal, tellement propre qu’il reflétait les gigantesques silhouettes des bâtiments. Etaient-ce des bâtiments? Oui! Mais qui ressemblaient à plusieurs gâteaux, pièces montées, en glace formés par des miroirs et des décorations en cristal. Comme dans le monde humain, les bâtiments n’avaient pas les memes dimensions, tel étaient ceux là, formant un pays en verre. Le soleil, beaucoup plus différent que celui qu’on connaît tous, sous forme d’un ballon de basket qui brulait afin d’allumer cette ville magique entouré par ces barques qui prenaient la place des nuages dans le ciel tout bleu. Ce lieu était très calme et surtout vide: ni d’habitants, ni de voitures ni de marchés,.. il n’y avait pas d’autres que les bâtiments en cristaux. Après avoir contemplé ce miracle, les deux filles échangèrent des regards d’émerveillements et traduisants une longue discussion, qui fit interrompu par la voix vibrante de Floria:
-Bienvenue à Émeraudie. C’est un monde seulement pour les sportifs. Ici vous allez recevoir les meilleurs entraînements du monde. Chacun de vous va se diriger vers l’Aedifi correspondant à son sport. Il suffit de traverser les miroirs verts..
-Excusez moi madame Flora mais je veux juste savoir l’utilité de ces miroirs. L’interrompit Emilie.
-…Une fois vous avez traversé ces miroirs la vous vous retrouverez dans la salle de Ludus ou vous recevrez un test de niveau dans votre spécialité et après on saura dans quel étage chacune de vous doit être car…
-Excusez-moi madame mais je me demande que diront nos parents lors de notre absence?
-… JE CONTINUE!! Chaque village présente un sport. Ce village est divisé par des grades et des niveaux: n1, n2, n3… jusqu’à atteindre le niveau supérieur avec lequel tu peux participer dans la vie politique d’Emeraudie..
Bien qu’Emilie aie l’air d’un intello avec ses lunettes plus grandes que son visage couvert de boutons et son appareil dentaire qui laissait passer quelques gouttes de salive en parlant, elle n’avait pas remarqué la gêne qui avait pris Flora en rougissant, quand elle interrompit sa parole alors elle la questionna encore une fois en disant:
-Mais nous ne sommes pas du tout intéressées par ce bizarre de monde ou rêve, alors mercii et au revoir madame.
Elle prit Litucia par la main, tourna les talons et se dirigea vers la porte par laquelle elle sont entrées, néanmoins Flora cracha entre les dens:
-Je suis désolée madame Emilie mais vous n’avez pas le choix, une fois entrées. Soit vous sortez et ne jamais revenir, soit vous vous entraînez ici et ne revenir qu’une fois sure que vous allez être championnes dans le monde réel sinon vous allez être sanctionnées à vie.
-Mais comment va t on vivre ici? Questionna Litucia.
-Vous vous entraînez jusqu’à vous assurez que vous êtes capables d’être championnes olympique. Répondit Flora d’un ton sévère.
-Bah alors, au revoir, on a rien à faire ici allez Litucia qu’attends-tu? Dit Emilie en tenant Litucia par la main.
Mais, le visage d’Emilie prit une forme amère de déception en remarquant le refus de Litucia qui cracha en insistant:
-C’est impossible Emilie! On peut devenir championnes olympiques toutes les deux! Tu l’as entendu! C’est genial!
-Mais Litucia t’es folle ou quoi! Allez on rentre!
-Si tu veux rentrer toute seule, tu peux le faire Emilie. Quant à moi, j’ai un rêve à atteindre et..
-Mais Litucia t’es complètement tarée! Ton père sera fou de rage et ta belle-mère..
-SERA FOLLE DE JOIE !! Ni mon père ni mes demi-frères, ni TOI Emilie pourra m’aider à accomplir mon rêve! Et en plus..
-Tu sais quoi? VA-T-ON TOUTE SEULE! JE M’EN VAIS!
Emilie tourna les talons en pensant à sortir par la même porte d’entrée mais Flora cracha soudainement avec un ton sec:
-Non ma petite ce n’est pas par la que tu vas sortir.. c’est par ici et ne t’inquiète pas car Simone t’accompagnera.
Un gigantesque robot vint lui prendre par la main pour l’emmener vers la sortie très sombre. Pendant que Simone la conduisait, Emilie fixait ses yeux vers le droit en fronçant les sourcils petit à petit jusqu’à former une ride profonde au dessus su nez. Quant à Litucia, elle avait le visage encore rouge de colère mais commença à froidir sous le remord qui lui déchirait le cœur en regardant sa meilleure amie partir, la seule qui l’accompagnait où est ce qu’elle allait, la seule qui la faisait rire aux éclats depuis son enfance, la seule qui la consolait pendant sa tristesse, la seule véritable famille pour elle, était en train de la quitter et elle la regardait sans rien faire, comme si ces souvenirs, son enfance, son amour était en train de la quitter pour une deuxième fois tel une étoile qui s’éteignit dans le ciel nocturne laissant un vide lumineux où la lumière autrefois avait brillé intensément.
Entourée par ce sombre nuage de pensées, Litucia avait la tête en feu. Une voix dans sa tête lui disait: Mais que fais tu? Rejoins ton amie et Je vant qu’il ne soit trop tard, vite!! Mais Litucia, clouée sur place, les poings serrés et la lèvre tremblante entre la peur et la rage, se sentait paralysée, incapable de faire un geste, comme si chaque muscle de son corps avait été figé par l’ampleur de ce qu’elle venait de vivre. Une forte main mais tendre venait de lui caresser la sienne et une voix tendre franchissait ses oreilles: Allez on doit partir, il faut continuer! Flora sentit la main serrée de la fille se relâcher. En tournant sa tête vers elle, Flora vit un visage qui portait les marques indélébiles de la tristesse mêlée au remords. Ses yeux, rougis et humides, reflétaient une culpabilité profonde, comme si chaque souvenir pesait lourdement sur ses épaules. Ses sourcils, légèrement froncés, trahissaient l'angoisse d’un cœur tourmenté par des regrets qu’elle ne pouvait effacer. Ses lèvres tremblaient à peine, figées entre le désir de s'excuser et la peur de ne pas être pardonnée. Ses joues, pâles et légèrement creusées, révélaient une lutte intérieure constante, où chaque soupir semblait expier un peu plus de cette douleur qui la consumait de l’intérieur. Elle laissait tomber son amie! Eh oui c’est très malheureux! Mais que faire si on est coincé entre deux choix difficiles:
Ta meilleure amie
Ou
Ton rêve ?