Ce n’était pas la première fois que Sofia voyait un cadavre.
Son père ayant été médecin, il était souvent arrivé qu’il reçoive des patients en urgence à leur domicile et, malheureusement, il était également arrivé que certains d’entre eux ne survivent pas. La première fois que Sofia avait vu le corps d’un défunt, elle avait environ cinq ans. Elle se souvint encore de cette nuit où, voulant assouvir une soif ardente, elle était sortie de sa chambre, traînant au sol Nono, sa peluche de lion, pour se rendre à la cuisine. Alors qu’elle descendait les escaliers, c’est là qu’à travers les garde-corps, elle avait vu un corps inerte au teint bleuâtre allongé sur le canapé dans le living-room. Mais elle était encore trop petite pour se rendre compte de ce qu’il se passait et ce n’était que plusieurs années après qu’elle en avait compris la triste réalité. Il y avait eu cette fois-là aussi où Sofia, âgée de quinze ans, avait prêté assistance à son père pour secourir une femme qui avait été mordue par un chien enragé. Celle-ci n’avait malheureusement pas survécu à ses blessures. Cela avait été une épreuve terrible pour Sofia qui s’en était voulu de ne pas être parvenue à faire ce qu’il fallait pour la sauver.
Le même sentiment de culpabilité l’étreignit en cet instant. Si elle avait réagi plus tôt, peut-être aurait-elle pu remarquer plus rapidement la flèche nichée dans la nuque de Miss Emeraude -dont elle avait appris que le véritable nom était Laureen Leemoy- et faire quelque chose qui aurait pu lui éviter le pire ?
-Ca n’aurait rien changé So’, dit-il comme s’il lisait dans ses pensées. Une fois la flèche dans sa chair, il était trop tard.
Aidan, qui avait retiré ses dents de lapin, son museau ainsi et ses grandes oreilles, posa une main réconfortante sur l’épaule de sa cousine, laquelle était assise sur un petit rocher du parc. Sofia était glacée de froid et d’effroi.
Cela faisait maintenant plus d’une heure que l’atmosphère euphorisante de la Fête des Merveilles avait entièrement déserté pour laisser place à une ambiance totalement lugubre. Après la découverte de ce crime abominable, tous les rires et les sourires s’étaient éteints. Tandis que la grande majorité de la foule avait quitté les lieux à travers une démarche presque funéraire, une poignée de personnes étaient restée à Hyde Park en attendant l’arrivée de la police afin de témoigner. Sofia s’étant trouvée à proximité de la victime lorsque celle-ci avait été tuée, elle demeurait un témoin important et se doutait que la police souhaiterait l’interroger.
A l’arrivée de Scotland Yard, c’est l’agent Jaw qui interrogea Sofia. Il était surpris de la revoir. Puis il lui posa les questions classiques auxquelles Sofia répondit. Mais alors que Jaw venait de finir son interrogatoire avec Sofia, ils entendirent une voix désagréable résonner dans les environs. Sofia et Aidan tournèrent pour voir ce qu’il se passait. Ils reconnurent alors Ascott, l’inspecteur de police acariâtre qu’ils avaient croisé lors de la Collecte de la Générosité. Il était accompagné de plusieurs policiers dont l’agent Jameson, le policier sourd. Les traits déformés par la colère, Ascott était en train de réprimander Crystal Simons, laquelle se trouvait aux côtés d’Howard Chalmers. Elle semblait bouleversée.
-Miss Simons, je n’ai pas de temps à perdre avec vos pleurnicheries, invectiva Ascott. Alors j’apprécierais que vous répondiez à mes questions sans avoir à geindre toutes les cinq secondes !
-Monsieur, ayez un peu de cœur tout de même, dit Chalmers qui paraissait également secoué. Nous venons de perdre notre amie…
-Lorsqu’on interroge des témoins dans le cadre d’une enquête, il ne s’agit pas d’avoir du cœur mais du professionnalisme ! répondit Ascott. Alors maintenant arrêtez de me faire perdre mon temps !
Le teint d’Aidan vira au rouge vif. Il se dirigea vers Ascott au travers une démarche qui traduisait aisément sa fureur. Sofia lui emboita le pas.
-Inspecteur ! s’exclama Aidan d’une voix ferme que Sofia lui connaissait peu. Mais enfin, vous n’avez pas honte ?
Ascott détourna le regard vers Aidan.
-Miss Simons et M. Chalmers viennent de perdre une proche et vous, vous les brutalisez ? C’est indigne d’un gentleman !
-De quoi je me mêle vous ? Je…Hé mais attendez un instant, je vous reconnais vous deux ! Vous êtes les deux trouble-fêtes que j’ai eu le déplaisir de croiser à la Collecte de la Générosité ! Et vous venez une fois encore m’importuner pendant que je fais mon travail !
-Vous comporter comme une brute envers des personnes qui viennent d’assister au meurtre d’un membre de leur troupe, vous avez une définition bien à vous de « faire son travail » !
-Je suis un inspecteur de police, pas un psychologue ! Mon travail n’est pas de materner les témoins mais de leur poser des questions ! Et j’ai un tas de témoins à interroger, je n’ai pas de temps à perdre
-Pourtant, ça n’avait pas vraiment l’air de vous déranger de materner les aristocrates lors de la Collecte de la Générosité en jouant les nounous surprotectrices, ajouta Sofia sur un ton sarcastique.
-Vous, je me passerais volontiers de vos remarques puériles ! Et maintenant si vous voulez bien m’excuser, j’ai une enquête à mener ! (Il se retourna à nouveau vers Crystal Simons). Miss Simons, ma patience a des limites. Alors maintenant, comportez-vous en adulte et répondez à mes questions en arrêtant de pleurnicher toutes les cinq secondes !
Mais alors qu’Aidan, le poing fermement serré, était sur le point d’exploser de fureur, l’agent Jaw intervint pour apaiser la situation.
-Allons, allons Inspecteur, dit-il de son habituel ton pacifique. Laissons le temps à Miss Simons de se remettre un peu de ses émotions et pendant ce temps, allons interroger d’autres témoins. L’agent Jobyll vient de m’informer que l’employé du stand de La Chenille a peut-être vu quelque chose qui pourrait nous aider dans le cadre de notre enquête.
Malgré qu’il fût bien décidé à ne pas lâcher Simons d’une semelle, Ascott accéda à la demande de Jaw. Il pointa un doigt accusateur en direction de Simons.
-Il vaut mieux pour vous que vous vous montriez plus loquace une fois que je serais revenu. Quant à vous deux, dit-il sèchement en s’adressant à Sofia et Aidan, continuez à vous immiscer dans mes affaires et vous allez le regretter !
Puis Ascott s’éloigna, accompagné des autres policiers.
-Je vais te cherche de l’eau Crystal dit Chalmers.
Ce dernier se retira à son tour.
Aidan se rapprocha alors timidement de Simons, laquelle venait de s’assoir sur une des grosses malles de la troupe.
-Est-ce que…Est-ce que ça va Miss Simons ? s’enquit Aidan d’un ton extrêmement doux.
Mais il se sentit immédiatement comme l’homme le plus bête du monde. Demander à une femme qui venait de voir son amie mourir sous ses yeux, il était évident qu’elle avait connu des jours meilleurs.
-Navré…, dit-il penaud. C’est une façon de parler…
Simons lui adressa un petit sourire sans joie.
-Je vous remercie d’avoir éloigné cette brute…, dit Simons. Moi qui pensais que les carpes ne prononçaient jamais un mot.
Malgré la peine qu’elle ressentait pour Simons, Sofia ne put s’empêcher de voir sa rancune envers la jeune femme remonter à la surface avec cette nouvelle pique adressée à Aidan.
-Est-ce que vous avez peur de vous étouffer si vous ne vous montrez pas odieuse pendant une seconde ?
-Sofia ! s’indigna Aidan.
-Désolée, répondit Simons d’une petite voix. Je voulais essayer de détendre un peu l’atmosphère… Je n’arrive pas à croire ce qu’il vient d’arriver…Laureen…Vous savez dans notre troupe…Nous nous considérons tous comme une famille. Laureen était comme ma sœur…
Simons réprima un sanglot tandis qu’une larme coula le long de ses joues de pêche. Ses yeux était aussi rouge que sa robe en forme de cœur.
-Mais pourquoi…pourquoi l’a-t-on tué… ? Et qui est ce monstre qui a fait ça… ? Je ne comprends pas…Tout le monde adorait Laureen. Elle n’avait aucun ennemi…Ca ne peut qu’être le meurtrier de Lord Nimbert…Vous savez, le Lord qui a été tué au Parlement hier.
Cette hypothèse intrigua immédiatement Sofia.
-C’est la fléchette retrouvée dans le cou de votre amie qui vous amène à penser ça ?
-Oui. Certains pensent que la meurtrière de Lord Nimbert est Néhémie Wilson. J’ai du mal à y croire. Mais de toute manière, je suis persuadée qu’Ascott fera tout pour faire porter le chapeau à Wilson quoi qu’il arrive. Elle est l’ennemi numéro un des aristocrates et tout le monde sait qu’Ascott ferait n’importe quoi pour s’attirer leurs bonnes grâces. Alors en tentant de pincer Wilson, il s’attirait forcément leur faveur. En agissant ainsi, il néglige potentiellement d’autres pistes qui pourraient le conduire sur le véritable meurtrier de Lord Nimbert et donc aussi celui de Laureen. Je ne saurais supporter que la personne qui a tué mon amie reste libre dans la nature et impunie à cause de la servilité d’un inspecteur raté !
Simons plongea alors sa tête dans les paumes de ses mains et pleura. Aidan avait le cœur déchiré de la voir dans cet état et ne savait que faire pour la réconforter, ce qui lui conféra un sentiment d’inutilité. Sofia quant à elle vit sa rancune de nouveau se radoucir en constatant le désarroi de la jeune femme. Simons retira fébrilement la tête de ses paumes tremblante. Son beau visage était parsemé de larmes.
-Au faite, dit Simons en reniflant, en parlant de Wilson, je me suis rendue chez Edmund Connors juste après avoir appris les accusations dont elle a fait l’objet dans les journaux. Lorsque je suis arrivée chez lui, je me suis aperçue que d’autres personnes étaient passées avant moi…
-Oh, vous avez donc bien lu le mot que nous avions laissé ?
-Effectivement. Nul besoin de vous dire que j’ai été…très surprise par vos révélations. Et à tout hasard, je voulais vous demander. Ce fiacre volé qui a bouleversé la circulation de Londres et a atterri au Parlement. Et tout ça le matin même où vous vous êtes rendus chez Connors…
De toute évidence, elle avait deviné. A quoi bon nier ?
Leur silence apporta à Simons la réponse qu’elle attendait.
-Ca par exemple, dit la jeune femme avec un imperceptible sourire en coin. Quelle audace…
Puis Simons semblait réfléchir à quelque chose. Quelque chose qu’elle hésitait à demander. Au bout de quelques instants, elle finit par verbaliser ce qui lui trottait dans la tête.
-Je me demandais…Toujours à tout hasard…Vous accepteriez d’enquêter sur le décès de Laureen ?
Sofia resta interdite. Comme pour prendre le temps de réaliser ce qu’elle venait d’entendre.
-Enquêter ? Mais…Mais comment ça enquêter ?
-Eh bien… Rentrer chez Connors par effraction pour le prévenir d’un complot visant possiblement Wilson…prendre le discours quant au projet de loi pour le droit de votes des femmes…vous rendre au Parlement pour le remettre à Gladstone, quitte à voler un fiacre pour vous assurer d’y parvenir…Vous avez prouvé que vous étiez plutôt malins. Téméraires. Et que vous avez un sens aigu de la justice. Plus que ce vendu d’Ascott.
-Mais Simons, cela ne fait pas pour autant de nous des détectives hors pair.
-Peut-être. Et pourtant, vous avez quand même réussi à opérer un véritable tour de force. Aussi, peut-être seriez-vous en mesure de découvrir qui a tué Laureen…
-Mais comment voulez-vous que nous parvenions ? Nous n’avons pas le moindre indice en notre possession.
-Ce n’est pas tout à fait vrai. Nous avons un indice. Un seul. Je l’ai trouvé dans la poche de Laureen juste après…le drame.
Simons plongea la main dans son corset et en sortit une carte de jeu.
Il s’agissait d’un neuf de carreau.
*
Simons tendit la carte à Sofia, qui l’examina.
-Il doit s’agir d’un indice très important, suggéra Simons.
-Euh…Ne vous vexez pas Miss Simons, mais je ne vois pas ce qui vous fait penser que cette carte puisse être un indice. Miss Leemoy faisait partie d’une troupe de prestidigitateurs. Une carte est un accessoire caractéristique d’illusionniste.
-Dans notre troupe, les tours de cartes sont plutôt maîtrisés par Howard ou Chad. Laureen n’en faisait jamais. Et quand bien même elle aurait voulu s’entraîner à faire des tours juste avant notre représentation dans le parc, je ne vois pas pourquoi elle n’en aurait conservé qu’une seule dans sa poche. Peut-être cette carte a-t-elle été laissée intentionnellement par son meurtrier… ? Une sorte de…signature...
-Mais pour la tuer avec une flèchette de sarbacane, le meurtrier ne devait pas se trouver à proximité de votre amie, dit Sofia. Comment aurait-il pu glisser la carte dans sa poche s’il se trouvait loin d’elle à ce moment-là ?
-Peut-être qu’il s’est débrouillé pour la mettre dans la poche de Miss Leemoy bien avant qu’il ne tire sur elle ? suggéra Aidan. Il y avait tellement de monde dans le parc. Ça a dû être un jeu d’enfant pour lui de glisser la carte dans sa poche sans se faire remarquer. Il a pu le faire avant le début du spectacle.
-Oui, très bon raisonnement jeune homme, fit remarquer Simons avec un petit sourire.
Les joues d’Aidan s’empourprèrent.
-Admettons que ce soit vraiment le tueur qui l’ait mis dans la poche de votre amie, dit Sofia, cela ne nous avance pas des masses. Car pour quelle raison aurait-il laissé une carte du neuf de carreau ? Quelle en serait sa signification ?
-Ca, je l’ignore …Mais peut-être que vous pourriez…le découvrir… ?
-Pourquoi ne feriez-vous plutôt pas appel à un vrai détective ? demanda Sofia.
-Je pourrais en effet. Mais je préfère que ce soit vous. J’ai confiance en vous. En votre perspicacité et votre audace.
Au fond d’elle, Sofia ne put s’empêcher de se sentir flattée. Mais la flatterie ne prédomina pas sur la raison.
-Miss Simons, je suis désolée mais je doute sincèrement que nous puissions déduire quoique ce soit à partir de cette simple carte, dit Sofia sur un ton de regret en remettant la carte à sa propriétaire.
Une cruelle déception se logea dans les pupilles de Simons. Cette dernière se leva alors fébrilement et se tourna vers Aidan.
-Eh bien…Au cas où vous changeriez d’avis…dit-elle en glissant la carte dans la poche de la redingote d’Aidan et en le fixant droit dans les yeux.
Ce geste n’était pas sans rappeler celui que Simons avait eu lorsqu’elle avait glissé deux billets de théâtre dans la poche de la veste d’Aidan. Mis à part que cette fois-ci, son regard flamboyant d’assurance avait cédé sa place à un regard empli d’accablement.
Puis Howard Chalmers revint avec un verre d’eau et le tendit à Simons.
-Viens Crystal, autant répondre une bonne fois pour toute aux questions de ce tortionnaire…
Simons se retourna vers Sofia et Aidan en leur adressant un signe de tête traduisant son respect avant de s’éloigna avec Chalmers en direction de l’inspecteur Ascott.
Aidan se retourna vers Sofia.
-Non Aidan, dit-elle avant même qu’il n’ait prononcé un seul mot. Ce n’est même pas la peine d’y penser.
-So’, nous pourrions peut-être essayer…
-Essayer quoi ? Aidan, soyons honnête, que veux-tu que nous fassions ?
-Nous devons enquêter. Deux personnes décédées par fléchettes empoisonnées en vingt-quatre heures. Ce n’est pas rien. Imagine si le tueur s’en prend à d’autres personnes ces prochains jours ? Il faut essayer de l’arrêter. Et Simons a raison, Ascott fera sûrement tout pour faire porter le chapeau à Néhémie Wilson, ce qui fait que le vrai coupable restera peut-être impuni de ses crimes. Ce ne serait pas juste.
-Je suis d’accord avec toi. Mais ce n’est pas parce qu’on a réussi à faire preuve d’astuce hier que ça signifie qu’on est capable de résoudre n’importe quelle énigme. On n’est pas dans un roman policier Aidy.
-Il n’empêche que Simons a assez confiance en nous pour avoir préféré nous remettre cette carte qu’elle estime comme une précieuse pièce à conviction plutôt qu’à la police ou à n’importe quel autre détective pour résoudre ce mystère très important pour elle. C’est une confiance immense qu’elle vient de nous prouver.
-Ou alors peut-être qu’elle nous a donné cette carte surtout parce qu’elle a deviné que tu as un faible pour elle et donc que tu serais prêt à faire l’impossible pour élucider cette affaire.
-Arrête ta médisance envers elle ! Elle a juste compris que nous pouvions être très impliqués dans une affaire où l’injustice règne et elle nous a confié cette carte car elle souhaite rendre justice à son amie qui vient de mourir ! Toi aussi tu sais ce que ça fait d’avoir perdu brutalement quelqu’un. Et tu sais aussi la douleur que ça inflige quand une personne que l’on aime est victime d’injustice, comme ta mère avec le Jour de l’Explosion.
Là, il fallait reconnaître qu’Aidan venait de marquer un point. Même deux points. La perte de son père et les accusations injustes dont sa mère avait fait l’objet ne cessaient de tourmenter Sofia jours et nuits au point où elle en perdait la tête.
-Oui c’est vrai, reconnut Sofia qui se radoucit. Bon écoute, on verra ça plus tard. Rentrons, je suis fatiguée.
J’ai une petite question concernant la transition entre la scène où Sofia participe à la fête dans le chapitre précédent et le moment où le meurtre de Laureen Leemoy est découvert. En lisant, j’ai eu l’impression qu’il y avait un saut dans la chronologie, et je me demandais s’il s’agissait d’une ellipse volontaire ou si un chapitre manquait entre les deux scènes.
Peux-tu m'éclairer à ce sujet ? En attendant, je vais continuer de lire la suite avec grand plaisir.
C'est toujours un plaisir de lire tes commentaires 🥰🥰
En effet, il s'agit d'une ellipse volontaire entre les deux passages. Toutefois, je me permet de te poser une question: est-ce que tu penses que ça aurait été plus intéressant si j'avais un peu plus décrit en détails les réactions des alentours/personnages après la découverte du meurtre de Laureen ? Où est-ce que l'ellipse est suffisante ?
Parce que je ne m'étais pas posée la mais maintenant que j'y pense, la transition est peut-être un peu trop soudaine ?
Merci encore pour tes commentaires et l'intérêt que tu portes à ma Sofia 🥰
Par exemple, cela pourrait aider à clarifier une transition avec quelque chose comme : Ce n’était pas la première fois que Sofia se retrouvait face à un cadavre. Après une prestation modeste sur scène, nous avions arpenté les allées festives, nous laissant porter par l’atmosphère enjouée, jusqu’à ce que la joie ambiante soit brusquement interrompue par une vision d’horreur. Le corps gisait là...
Son père ayant été médecin, il était souvent arrivé qu’il reçoive des patients en urgence à leur domicile et, malheureusement,...
Ou quelque chose qui recontextualise l’ellipse brièvement.
Cela dit, si tu te sens à l’aise avec ces thèmes, peut-être qu'un court paragraphe décrivant l'atmosphère des alentours, en mentionnant par exemple des passants choqués ou des murmures parmi la foule, pourrait renforcer l’impact du meurtre. Cela permettrait de maintenir l’effet de cet événement tragique dans l'ambiance générale sans avoir à détailler davantage les émotions des protagonistes. Même après une heure, l'ombre du drame peut toujours être palpable.
Je ne sais pas si j'ai bien répondu à ta question.