Elle était magnifique, sous sa cloche de verre. Pas un souffle de vent pour agiter ses feuilles. Pas un regard pour la dépouiller de sa beauté.
Ses pétales semblaient faits du velours des théâtres. Aussi rouges que le sang qu’elle ne ferait jamais couler. Aussi doux que la caresse des rayons du soleil. Certaines de ces ailes de sang gisaient sur le piédestal. La rose avait perdu ses pétales. Combien de temps encore la fleur vivrait ? Combien de temps encore pourrait-il l’aimer ?
Plus les jours passaient, plus il voyait la tige vert pâle, ses feuilles de la couleur des sapins et ses épines. Ces épines brunes veinées de bordeaux, ces épines qui l’avaient déjà tant blessé. Ces éclats de bois de rose qu’il ne pouvait aimer.
Bientôt, il ne resterait qu’elles. Bientôt, le sang rouillerait, les feuilles s’inclineraient, et la rose pleurerait. Mais il ne pouvait pas la sauver, derrière sa prison de verre. Il pouvait l’observer dépérir, chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Combien de temps encore pourrait-il l’aimer ?