(La solution)

Notes de l’auteur : Ceux qui n'aiment pas les retours en arrière ne vont pas être content...
Une solution pour Yann en manque d'appartement ?
Une solution pour Liam en manque de présence ?
Deux ans avant, une solution pour Gabriel en manque de bassiste ?
Une solution pour Yann en manque de projet artistique ?

 

 

Pendant le chemin du retour, il se perd dans ses pensées, se laissant transporter par la vision du paysage qui défile devant la vitre. Quelques stations de RER seulement et il sera bientôt dans la chaleur du foyer de Gabriel. Loin de cette chambre humide et glauque où vit Yann. Il a un peu honte vis-à-vis de lui. Avoir obtenu si facilement ce pourquoi celui-ci à si longtemps combattu et espéré, sans jamais parvenir ne serait-ce qu'à le toucher du doigt, est très injuste selon lui. Il repense à la situation de Yann.

- Pourquoi ne réclame-t-il pas d'aide ? Sans doute ne saurait-il pas à qui demander, réfléchit Uzu, appeler quelqu'un à son secours n'est pas forcément évident.

Lorsque lui a été agressé, le seul à qui il a pensé demander de l'aide, fut Liam. Choisit-on une personne en particulier ? Pour Uzu, paniqué, après avoir passé des nuits entre la vie et la mort, sans savoir ni où, ni comment, il était arrivé là et incapable de penser à rentrer chez lui, l'idée s'était imposée d'elle-même. Il ne pouvait plus se regarder en face, se retrouver devant sa mère, il n'en était par conséquent pas question. Plus de papiers, pas d'argent, presque pas de vêtements, quel autre choix aurait-il eu ? Il connaissait son adresse par cœur, à croire qu'il ne connaissait plus qu'elle.

-Mais Yann, en qui aurait-il confiance ? Il n'a pas d'ami, il le dit lui-même. Gabriel n'est pas très disposé à la chose et puis que ferait-il d'ailleurs ?

Uzu soupire d'impuissance en comptant les stations. Tout en se laissant bercer, son esprit vagabonde, il rumine au sujet de son ex. Liam et lui ont été intimes pendant un an au lycée, le garçon disait l'aimer, bien que ce fut d'un amour égoïste, comme le croit Uzu. Pour le japonais, Liam n'a jamais cherché à comprendre ses sentiments, il ne faisait qu'être aveugle d'une passion à sens unique, rêvant d'un compagnon qui n'existait que dans ses fantasmes. Pourtant c'est un gentil garçon, Uzu a essayé de faire des efforts sincèrement du moins au début, d'avoir une vraie relation avec lui. Malheureusement, les sentiments ne se commandent pas. Cependant, malgré le fait que l'histoire ait très mal finit, il lui a semblé au moment de son agression que Liam serait le seul à pouvoir faire quelque chose pour lui. L'homme ne remporta jamais l'amour du japonais mais il réussit le tour de force d'acquérir sa confiance, ce qui n'est certainement pas plus facile.

Depuis, très égoïstement, l'asiatique continue de lui demander de l'aide régulièrement.

Il est au fait de ce que Liam réussit dans son asso, à la radio, tendre la main aux gays en difficulté, les informer et les diriger. A ce sujet là, à présent, Uzu se rend compte que sans le vouloir, il suit un peu son exemple, rendre service aux gens...

La vérité est que Liam le soutient efficacement depuis longtemps, bien avant le viole, moralement d'abord et ce, contre toute attente et au mépris du mal que Uzu ait pu lui faire. Par la suite, l'association dans laquelle Liam agit bénévolement, lui a été d'une aide précieuse pendant le déroulement du procès, une protection sans faille. Il a ainsi trouvé une aide psychologique, médicale, sociale et administrative.

Ce soir, assis sur cette banquette de train, il décide, après avoir écouté Yann tellement perdu dans cette situation inextricable, de prendre son téléphone. Et il choisit le numéro sans hésiter.

- Liam est l'homme de la situation !

Il comprend de suite qu'il n'est pas le bienvenu, ça n'a rien d'étonnant, après la dernière discussion qu'ils ont tout deux entretenu. Pourquoi faut-il qu'il soit son seul allié ?

 

Dix huit heures, le potiron du jardin offert par sa mère dans les mains, il est à peine dans le parking quand son portable sonne. Lorsque le nom de son interlocuteur apparait, ses épaules s'affaissent d'un coup, la courge tombe à terre, il se renfrogne.

C'est pas vrai !  Ouais allo ? You'dz ?

C'est quoi l'histoire ? La voix froide de son ex qui lui pose une question dont il se fiche, résonne à son oreille. Uzu continue, indifférent aux sentiments qui animent Liam à son égard, à se servir de lui et ce avec cette manie très hautaine de celui à qui l'on ne refuse rien. Aucune excuse, jamais, et aucune impression de déranger. Des questions directes auxquelles Liam a constamment l'impression d'être obligé de répondre, bien que ce soir, le blond le fasse de façon plutôt agacée.

- De quoi ? Non je n'suis pas à l'asso, c'est dimanche aujourd'hui You'dz.

L'autre parle peu, parle vite, il a besoin d'une réponse rapide et Liam n'arrive pas à réfléchir.

- Je n'sais pas. Tu vois, moi, je m'occupe des dossiers et des articles à publier, je ne suis pas l'aide sociale... Mais noooon ! Je ne demande qu'à t'aider en revanche vers qui te diriger ? Est-ce que c'est si urgent que ça n'peut pas attendre ? ...Ok bha on reparle de ça dans la semaine.

Uzu raccroche.

Liam réfléchi.

- Dans quel pétrin s'est-il encore mis celui là ? Il a besoin d'un appartement rapidement ?

Alors Liam songe à la mère de Uzu, puis au nouveau copain de celui-ci et aussi à son père.

- Bordel c'est quoi son problème ? se demande-t-il en décidant de le rappeler de suite.

- C'est pour toi ?

- Nan, tu ne m'écoutes pas ou quoi ? C'est pour un pote pfff !

- Ha...

Là il est surpris, son Uzu se préoccupe d'un autre ! Il a envie de rire et de lui ordonner : " Extra-terrestre quitte ce corps ! "  Il ne le fait pas, le japonais serait bien capable de s'énerver de cette plaisanterie. D'ailleurs en fin de compte ça l'énerve aussi cette discussion ! Il n'aurait pas dû rappeler. Finalement on le manipule si facilement à cause de ses bons sentiments.

- Je ne suis pas le bureau des renseignements HLM tu sais.

- Bha dis-le si je t'emmerde hein !

- Nan tu ne m'embêtes pas.

Puis malgré tout, il réfléchit.

- Il est dehors ? Amène-le chez moi sinon, en attendant.

Dans l'ascendeur, il se marre malgré tout. Être forcément celui que son ex appel au secours ne lui déplaît pas tant que ça. Abattu, heureux, malheureux, énervé, surpris et finalement touché :  Liam, ou comment passer par tout les sentiments connus en moins d'une minute.

- Haaa ! Ok ! Bah on se voit demain midi au Balto en bas de chez moi pour en parler, j'aurais un truc à te proposer ! conclu-t-il finalement.

C'est quoi le problème en fin de compte ? Un mec, qui se retrouve dehors sans logement bien qu'il ait de l'argent ? Où est le souci ? Après tout, son appartement est trop grand et puis ça pourrait bien arranger tout le monde. Deux demandes d'aides de la part de Uzu en moins de deux semaines, est-ce un signe ?

*

 Deux ans avant :

 

Quelques jours plus tard, en début de soirée, trainant sur les quais le long du port de Saint-Pierre, Marie et Yann se mettent d'accord pour emmener Gabriel faire un peu de tourisme.

- Ma voiture est à Toulouse, je vais emprunter celle de ma mère. Il y a plein de choses à voir ici.

- Si tu le dis, moi le tourisme... marmonne Gabriel.

- Il est triste ton mec Yann ! ronchonne-t-elle.

- T'es jalouuuse ! C'est juste qu'il n'a envie de connaître que MES collines et MON piton ! ajout-il, passant un bras autour du cou de Gabriel en plissant ses yeux pétillants.

- C'est délicat, obsédé ! déclare la jeune fille en faisant la moue. Sérieusement, Gab', il y a des coins vraiment sympas ! Puis il est toujours possible que je vous emmène dans un endroit romantique et vous laisse là seuls afin que vous exprimiez votre instinct lubrique. Je revient vous rechercher une heure plus tard ! renchérit-elle.

Yann lève les yeux au ciel.

- Une heure ma chérie, c'est beaucoup trop court ! affirme-t-il se tournant, toujours cramponné au cou de son amant.

- ...

Il passe un autre bras autour des épaules de Gabriel, approuvant tout de même l'idée de son amie,  admettant que le projet pourrait être agréable.

- Nan mais Marie a raison, y'a des endroits que je voudrais te monter moi aussi.

A moitié étranglé par son " fardeau " Gabriel stoppe sa marche, s'adosse de côté à un poteau et perd son regard au loin. Ne le voyant pas réagir, Yann le lâche un peu ennuyé.

- Tien bha justement j'ai une question d'touriste à vous poser, sort alors Gabriel.

Les deux autres le fixent, il à l'air soudain captivé par ce qui leur semble être l'horizon. Et puisqu'il prend un peu de temps, les yeux fixés au loin, avant d'exposer sa demande, Yann ne peut s'empêcher de sortir une nouvelle bêtise qu'il sera le seul à comprendre.

- On ne peut pas s'échapper d'ici à la nage, Papillon ! Tu vas devoir faire ton temps ! Je t'aiderais à supporter le bagne !

- Quoi ? lui demande Gabriel.

- Mais qu'est ce que tu racontes ? interroge Marie à son tour.

- Rien, c'était de l'humour, vous n'avez pas assez de culture cinématographique pour me comprendre mes chéris !

Marie hausse les épaules, il y a bien longtemps qu'elle ne tente plus de le faire, de toute façon.

- Je m'demandais tout bonnement pourquoi s'qu'on voit les vagues se briser là-bas ? Y'a pas d'raison, c'est assez loin d'la plage pourtant ! C'est zarb', interroge-t-il enfin.

- C'est à cause de la barrière de corail. C'est aussi grâce à elle qu'on peut se baigner sans avoir peur des requins ! explique la jeune fille.

- Se baigner...

Gabriel détaille Yann avec l'œil brillant, chargé de sous entendus.

- Faudra qu'on y aille, propose-t-il aussitôt d'une voix suggestive.

- Pour ça, je connais une crique bien cachée du monde ou tu pourras me mettre tout nu ! lui répond l'autre du tac au tac, sans se démonter.

- Vous le dites si je vous dérange ? soupire marie.

 

Assis au bar, ils sirotent tout les trois leurs bières. L'oreille accaparée par le lecteur mp3 de Gabriel, Yann boit les notes, les sons et les refrains au même rythme qu'il ingurgite le liquide au houblon.

- C'est super pro ! On a envie de demander : "Où tu vas chercher tout ça ? " T'es déjà capable de sortir un CD !

- Ha haha ! Arrête de dire des ân'ries !

-Je suis sérieux !

- ...

- Tu as déjà un bassiste. Il est bon.

- Tu l'trouves bon ? Je l'trouve juste correcte, admet Gabriel.

Yann pose sa fine main sur sa bouche et ferme les yeux pour écouter les notes de piano du morceau suivant.

- Y'a tout un univers, c'est géant, commente-t-il rêveur.

- Va y gogoz* fait-moi écouter ! exige Marie, attrapant une des oreillettes.

- Il est vraiment pas mauvais ce bassiste, insiste Yann en laissant les écouteur à son amie.

- Merci, mais tu joues vach'ment mieux ! Tu vois l'souci avec lui, c'est qu'il compose, écrit les chansons, réalise les arrangements, chante de temps en temps, manage le groupe et en plus de tout ça il est guitare soliste, ça fait beaucoup pour un seul homme.

Yann ne comprend pas la malice dissimulée dans l'explication de son jeune amant.

- ha, bien sûr, s'il a d'autres groupes... à un moment t'es obligé de choisir.

- Hi hi ! J'ai pas d'autre groupe, mais ch'uis pas l'homme orchestre et si j'veux faire du live va bien falloir que j'délègue.

Yann roule des yeux ronds.

- Attend, c'est toi qui joue là ?

Marie observe la scène, dans son coin, sans rien dire. Que Gabriel tente-t-il de faire là ?

- Je tl'ai dit l'premier soir sur la plage non ? J'joue aussi du piano, j'ai trouvé un organiste y'a quelques mois, qui s'est d'jà mis derrière l'clavier à ma place. C'est un zicos pro, il vit de sa musique, j'pouvais pas trouver mieux. J'chante un peu également, j'avoue qu'j'aime pas trop ça. J'cherche un chanteur, j'trouve rien. J'chante pas faux t'vois ? Seulement j'aime pas ma voix. C'est vraiment pas c'que j'ai envie d'entendre sur mes compos. J'ai un batteur d'puis peu, très con, mais fabuleux, j'l'ai trouvé grâce à une petite annonce. Y a un guitariste qui joue dans l'groupe d'un pote qui vient d'temps en temps en répète avec nous, pour faire la rythmique. J'me questionne à lui proposer d'rester. J'crois qu'il dira pas non. C'est un métaleu, on s'entend bien, il a d'bonnes influences. J'm'ennuie un peu d'être le seul à composer. J'me dis que p't'être, il apportera des trucs.

Il fait une pause de quelques secondes avant de poursuivre, pour voir que Yann remet en route le baladeur.

- J't'ai vu jouer au feeling, tu crées, toi, ajoute-t-il.

- Oui... Quand j'écoute un morceau déjà construit, des fois j'entends des sons dans ma tête, des choses que j'aurais envie d'ajouter, avoue Yann sans faire de manières.

- Ça c'est génial ! Tu vois c'sont mes projets mais j'en ai marre d'jouer seul avec moi-même.

- Il y a déjà tellement de choses dans ta musique mon choux, je suis bluffé.

Gabriel se penche au dessus de la table, lui prend la main discrètement et plonge son regard dans le sien.

- Et toi ? Tu en penses quoi ? questionne-t-il Marie sans le quitter des yeux.

Marie, elle, elle se marre intérieurement, la manipulation voulue ou non est si évidente. Sait-il qu'elle a compris ? Souhaite-t-il qu'elle soit de son côté ? Ou bien ne se rend-t-il même pas compte de ce qu'il est en train de faire ? À bien y regarder Gabriel est si candide, le contraire de Yann qui fait toujours les choses pour raisons bien précises. Il est probable qu'il ne s'aperçoive pas de l'eau qu'il met à la bouche de Yann en lui parlant de projet musicale.

- Embauche Yann dans ton groupe en tant que bassiste et ce sera parfait !

Elle met les pieds dans le plat, après tout pourquoi s'en priver ?

Yann retire vivement sa main et se recroqueville sur sa chaise, ses yeux gris deviennent noir et la fusillent. Il ne trouve pas la plaisanterie, si plaisanterie il y a, très amusante.

- Heu... bha, ici j'ai pas mes zicos, se plaint Gabriel à côté de la plaque, qui n'avait en effet rien envisagé de pareil. Et si j'enregistre les lignes de basse de Yann, je trouv'rais personne à Paris pour les jouer. Enfin j'admets qu'ça peut être rigolo à la prochaine répèt' à ta MJC, qu'on s'tente de s'enregistrer à deux, sur mes morceaux non ?

- Il est con ou il le fait exprès ? s'interroge-t-elle.

Cela dit en observant Yann, elle en est contente, elle sera l'unique à prendre les reproches, un peu plus tard, lorsqu'ils seront seuls tout les deux. Puis l'envie de Yann de jouer sur les morceaux et la manipulation non-voulue, visiblement, de Gabriel continuera de faire son chemin. Pour avoir Yann, l'amour ne suffira pas. Il lui faudra tout mettre de son côté.

*

 

Il a attendu ça une petite semaine, que Marie et Yann puissent tout deux poser quelques jours de congés pour faire du tourisme avec lui. Ce matin Laurianne prépare le pique nique.

- Il est comment ce Yann ? demande-t-elle a Erwan.

- Ce type est dérangeant, un peu folle tordue en plus, tu vois le genre? Je ne l'aime pas, il a une façon de se foutre de la gueule du monde...

- Gabriel a l'air entiché.

- T'inquiète pas, à la fin des vacances tout rentrera dans l'ordre !

- Son premier amour de vacances.

- C'est bien non ? On passe tous par là !

- C'est rare de te voir détester un ami de Gabriel, s'étonne-telle.

- Détester, c'est un peu fort tu ne crois pas ? J'ai le droit d'exprimer mon avis ! Honnêtement puisque tu me le demandes, je le trouve malsain. Je sais pas, c'est peut-être aussi dû à son âge. Il fait jeune, il en profite, il en joue. Mais il a vingt quatre ans après-tout et franchement, ça ne m'a pas étonné de l'apprendre. Ce mec pue la décadence à plein nez.

Laurianne stoppe ses gestes afin de détailler son concubin.

- C'est vif comme jugement. Et puis vingt quatre ans c'est pas vieux. C'est vraiment la première fois que je t'entends juger une personne de cette manière.

- C'est que j'aime beaucoup ton frère, parfois c'est pesant de l'avoir sans arrêt sur le dos, je l'admets, pourtant il est un peu mon petit frère maintenant. Tu le sais hein ?

Laurianne lui sourit.

- Et crois-moi, cette créature n'aurait certainement rien contre coucher avec moi si je disais oui ! affirmet-il.

- Ha haha ! C'était donc ça !

- Quoi donc, c'est normal que je m'inquiète pour ton frère non ?

- Tu t'inquiètes surtout pour tes fesses ! Tu te prends vraiment pour un tombeur !

Il prend la mouche.

- Ha bha c'est toujours sympa à entendre !

- Haa  voyons, ne te vexe pas mon chéri, tu plais, on est au courant, à moi en premier ! Mais pas la peine de faire ressortir tes frissons homophobes quand Gabriel te présente une conquête.

- Demande à Gabriel de le ramener ici et tu vas voir que ce mec est chelou.

- Je l'ai trouvé ! balance Gabriel, visiblement fier de lui, en entrant dans la cuisine avec un petit sac thermos à la main.

-  ...

-  ...

- Quoi ? interroge-t-il se rendant compte que l'ambiance est étrange.

- Je vais prendre ma douche, lâche Erwan sans lui répondre.

- J'ai fait des sandwichs, signale gentiment Laurianne.

- J'sais m'faire à bouffer t'sais ! lâche alors l'ado suspicieux et irrité parce qu'il ne comprend pas de leur atitude.

- Un merci aurait suffit.

Depuis combien de temps se prend-t-elle la tête avec son frère ? Eux qui s'entendaient si bien avant. Elle se lamente intérieurement tout en entreprenant de ranger le pique-nique dans le sac.

- Merci, se décide-t-il à répondre.

- Est-ce que tu me le présenteras ?

- Je suppose qu'Erwan t'as déjà tout dis sur lui. J'ai pas rêvé, vous parliez d'ça non ?

- Là n'est pas la question, la réalité d'Erwan n'est pas la mienne. Je veux me faire mon idée.

- C'est juste un copain de vacances, qu'est-ce que ça fout ?

- T'es amoureux et je suis curieuse.

Gabriel rougit.

- C'est si grave que ça ? insiste-t-elle.

- Nan mais j'pas envie qu'tu critiques !

- Comment est-il ?

- Il est goth.

- Ça m'aurait étonné ! On a l'impression que lorsque tu dis ça, tu as tout dis tsss ! Et tu fais comment pour trouver un mec gay et goth ici toi ? Tu as un radar ?

Gabriel rit pour de bon.

- Ha haha ! Faut croire.

Laurianne observe son jeune frère, finir de se préparer, le regard perdu dans ses pensées, le sourire aux lèvres.

- Je suis heureuse pour toi, mais ça m'inquiète.

- J'vais lui dire d'entrer dire bonjour quand ils viendront m'chercher, ça t'va ?

- Ouiiiiiich ! lui répond-t-elle tout bas à l'oreille en lui ébouriffant les cheveux d'un geste maternelle.

 

 

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vefree
Posté le 24/04/2013
Alors, alors...
Là, j'ai eu un peu de mal avec ce chapitre. D'une part, parce qu'il y a un peu trop de points de vues qui se cumulent et ça rend la lecture un peu "hâchée". On perd en fluidité et en compréhension. D'autre part, on refait un saut dans le temps en plein milieu pour apprendre que les qualités de musicien de Yann pourraient franchement aider le groupe de Gabriel. Or, on le sait déjà, vu qu'il est désormais en métropole. Où est donc l'utilité de ce passage ? De plus, tu commences le saut dans le temps par :"Quelques jours plus tard...", plus tard, par rapport à quoi, qui, où ? Raccrocher les wagons ici par cette introduction, c'est trop difficile. On ne sait plus où on en est. En plus, je trouve que ça ne sert pas l'intrigue, ni dans la précision, ni dans le suspence. A mon humble avis, ce passage est inutile. Mais c'est toi la chef, hein. Je te dis juste comment je le perçois.
Ensuite, dans la dernière partie, dès la première phrase on se pert dans les "ils" et "lui" sans savoir de qui on parle. Erwan, c'est bien le copain de Laurianne, la soeur de Gabriel ? Je pense qu'il serait bon de préciser encore ça ici car on les connait trop peu. Ça fait peu de temps que tu les nommes en fait et au premier abord, on ne sait pas trop qui c'est. Donc, je te suggèrerais d'ajouter genre : "Laurianne, la sœur de Gabriel" ou tout autre référence qui permettrait de bien comprendre que c'est elle. Erwan est encore plus inconnu, alors, même chose pour lui. La fin du chapitre n'est pas une surprise non plus ; Yann est goth', on le savait aussi.
Les points de vues se succèdent. D'abord celui de Liam, un gars trop gentil trop bête qui accepte tout de même d'aider Uzu malgré la manière dont il le traite. C'est pas sympa pour lui. Relation malsaine. Il cherche un signe de quoi ? Si Yann vient loger chez Liam, ça va faire quoi ?  
dominosama
Posté le 24/04/2013
Ho lala j’ai l’impression que c’est de pire en pire…
Bref, on commence par la fin : (enfin le début si on prend mon chapitre) La relation entre Uzu et Liam a été très malsaine, contrairement aux apparences ce n’est plus trop le cas. Mais c’est vrai il y a encore certain reflexes. Uzu a maltraité si longtemps Liam lorsqu’ils étaient encore ensemble qu’ils ont du mal tout deux à se sortir du rôle de victime et de bourreau qu’ils ont endossé bien trop longtemps. Pourtant ils s’apprécient, Liam sait qu’au font de lui Uzu n’étais pas un monstre et Uzu qui lui doit beaucoup pense que si ça aide Yann ça pourrait également faire de même pour Liam et sa vie trop tranquille et morne.
Les points de vu se succèdent, heu bha oui, c’est pas bien ? Pourtant je les ai bien détachés non ? D’abords Uzu qui réfléchi et prend la décision de lui demander, ensuite l’appel ou ils parlent tout les deux et en dernier Liam qui réfléchi. Je pensais que ça n’était pas trop mal fait.
 
Pour le retour en arrière, on se retrouve à la suite du dernier retour en arrière, c’est juste dans la continuité je ne vois pas trop où se pose le problème d’autant qu’il n’y a pas tellement de pages qui sépare les deux. Je ne vois pas trop comment j’aurais pu le noter autrement.
Je pensais qu’on avait déjà pas mal parlé de Erwan, ce n’est pas comme si j’avais une centaine de personnages comme Tolstoï, mais bon si tu trouves qu’on ne sait pas qui c’est j’ajouterais des petits repaires en effet.
Pour ce qui est de l’utilité du retour en arrière moi je le trouve important, il met en route leur relation, on ne parle seulement d’attirance sexuelle, on voit leur relation dans la vie de tous les jours et avec Marie. On découvre que le niveau de la musique de Gabriel il y a deux ans était déjà pas mal, on voit que ça à plu de suite à Yann (il aurait pu jouer dans le groupe seulement parce que Gabriel est son mec. Et idem Gabriel aurait pu le mettre dans son groupe uniquement parce qu’il sort avec). Je trouve bien de les voir se découvrir et avoir envie de mélanger leurs univers et ne pas être ensemble QUE parce qu’ils se plaisent physiquement. Moi j’aime apprendre comment les choses sont arrivées quand je lis une histoire. D’autant qu’il va se passer pas mal de temps et pas mal de choses avant que Yann n’en fasse partie de ce groupe.
Quand à la discussion entre Laurianne et Erwan elle appuie bien sur le fait qu’Erwan n’aime pas Yann, et ce n’est pas finit, la suite va nous montrer que si on s’en doutait un peu, à présent on en sera sûr, les mots seront lâchés. On peut être rassuré aussi sur le comportement de Laurianne vis-à-vis de cette relation et on met le doigt sur « la crise d’adolescence » en retard, qui perturbe la communication entre le frère et la sœur. C’est important pour la suite.
Mais je comprends que ma façon d’écrire n’est pas au point, je sais à présent comment intégrer le suspens dans les retours en arrière grâce à toi, (j’ai eu de bonnes idées parce que tu m’as forcé à y réfléchir) même si je vais attendre d’avoir tout terminé d’écrire pour reprendre ça du début. Les gens auront envie de lire les retours en arrière pour savoir « pourquoi ci et pourquoi ça » ^^ un peu comme une enquête. Mais j’écris déjà à deux niveaux différents, la suite directement sur mon blog et les parties plus ou moins corrigées sur PA, si je reprends le début maintenant je ne vais jamais terminer >_< ! Je te remercie donc de continuer à me lire, même si je me défends pas mal, je prends en compte tout ce que tu me dis ^^
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