La trahison

Par Silver

Appâté par la vibration d'ailes, sortant de sa torpeur , Jorge , cherchait dans ses poches .
"Voilà!"
Il frotta deux feuilles ébène râpeuse et poudrée. 
Frouu 

Se protégeant de ses ailes et mains. La couleur terreuse de la créature et ses plumes resplendissait d'un pur bronze.
"Première fois ?" Grommela Jorge.

Lyra , entre les deux , leva un sourcil discret, elle relâche ses épaules de la tension. 

" Quels rustres outils !" Roucoulait le brun , irradiant de flammes son torse-nu et allongé.

"La peau de Saeros ? Tu viens d'où? "
"A'Dabana , la Terre mère." Dit il en secouant ses plumes d'excitation.
"Comment cette peau prend elle feu ? "
" Les Saeros se frottent entre eux , créant un nuage de flammes répulsif, on les utilise pour cuisiner. Montra-t-il en grattant la poudre cendrée de ses doigts, créant une légère fumée. " Expliqua t-il les étoiles dans les yeux

Songeur, l'oiseau répondit.
" Teb'I enchantée." Il fit la poignée de main à Lyra. 
"J'ai une mission importante, j'ai ouï dire que la ville d'a coté, possédait des créatures qui me sont semblables, enfermées , dans la tour de chair , ils se font martyriser ou que sais je ."  
Son échine courbée, il réitéra la poignée vers Jorge 
"Tu m'aideras , humain?" Le regard sérieux, il observait Jorge fermant son corps.

"Non."

Lyra envoya sa cape sur le côté, d'un pas de fer , détourne l'attention.
"Ils me ressemblent, ces créatures ? Et est ce que toi et moi, nous sommes pareils ?"
"On m'a parlé de bêtes déchiqueteuses ,j'espère que non. "Compatit-il en posant sa main sur l'épaule de Lyra ?

Jorge lève la tête d'un cran , une expression dure, dans le noir creux de ses pupilles. 
Tournant sa tête vers le sol , le svelte avoua.
"Pour le reste de ta requête,je suis plus que perdu , au village, il n'y en a que des comme moi."

Se prostrant sur le bout des orteils, les bras bloqués sur les genoux , Lyra réfléchit.

"Tu peux nous emmener avec tes ailes ?" Réalisa-t-elle
"..."
" Il ne peut pas, à peu de chose près , ses ailes font chacune ta taille , Lyra . Porter un être humain serait impossible, même en solitaire, ce serait ardu ."
"Oui , on préfère planer que de voler, et même là, ça nous tire dans le dos." Gloussa-t-il , la main derrière la nuque. 

Lyra de ses idées incertaines savait qu'il fallait se battre , elle n'avait pas de plan.

"J'ai un plan , on ira ensemble. Tous." Appuya-t-elle d'un spasme de la tête , sur Jorge, les traits serrés .


Trébuchant sur les gravats se coupant sur les rocs saillants, Teb'I virevoltait sur le récif, pinçant ses lèvres avant même la rayonnante douleur.
- Aiiie 
- Tête de mule
3 enjambées devant,  Jorge , passant par la boiseur , s'adonnait a joute verbale insultante, dès qu'il le pouvait . 

Lyra, approchant le rustre, a chaque pas , prenait son temps d'avancer ,révelant sa précaution voluptueuse de ses bottes de laine .
Jorge la regardait ,de temps en temps il esquissait la façade d'un sourire .
Il les stoppa un moment .
"La ville, devant, elle s'appelle Rigade , toi restes là ,l'oiseau." Balança-t-il .
"Qu'est je fais pour m'attirer tes foudres ?" S'insurge le moineau , se grattant le scalp
Un bref coup d'œil vers la capuche verte, lui donna la réponse , mais Jorge se concentra plus vite quand elle le remarqua.

"Tu n'as pas de cape, elle oui."
Expliqua-t-il , soupirant, la main dans les cheveux.

"Ha, je suis battue ."
Grinça-t-il. la bouche dégoulinante de rouge séché .

Comblant la marche, crépuscule en approche, les feuilles des arbres bougeantes , étayait la marche des soldats de noirs vêtues, arborant de métalliques parures.
Dans la place silencieuse, au demeurant du coucher, leurs pas résonnaient à l'unisson, c'était la milice du roi, s'entraînant entre les murs de garnison , se pavanant dans les rues du marché .

Contournant par les rebords de la muraille, les 2 guerriers, stupéfaits, ne l'étaient pas de la même source.

L'une obligatoirement en extase, face à leurs saluts , une main sur le cœur , Paume vers le ciel, seule ça rendrait poétique des tueurs.

L'autre, intriguait par une arme, a terre, esseulée, il fit un rapprochement avec son compagnon.
Mais ces griffes ramenaient des bribes , tempétueuses et enfouies de son passé a Sebarbia, comme un aveugle qui lit avec les doigts et ne comprendrait le message qu'à la fin , ça faisait 13 ans , c'était l'une de ses griffes  .

Finissant la parade ,les soldats se dispersèrent en essaim, Lyra et Jorge de leur côté cherchait des vêtements a Teb'I pour se fondre dans la masse, Jorge avait ramassé la porte griffe, quelques instants auparavant.

Arrivant à l'accueil d'un bric-a-brac pittoresque , la louve se tenait la, bien droite face contre terre suggérant des idées a Jorge.
"Une tenue de plume ne serait pas mal. Bégaya-t-elle avec un accent de grand-mère . "
"Tenez monsieur."

La marchande donna une robe de similis plume a Jorge, hochant la tête envers Lyra , honneur qu'elle reproduit, Jorge y assistant ,un coin de bouche soulevé.

A sa ceinture le grand gaillard passé la main furtivement de temps à autre, les attaches de fortunes, des cordes, le glacial du métal, tranchant, et cette griffe unique, destructrice , plus solide, lisse et dense, à chaque fois qu'il y avait contact, des nœud très dur remonter de la pointe à la cime de son âme criante .

Un soldat menu rétrécit sa vision au coin d'un mur , et son cœur se remplit d'acide .

Ayant maintenu l'étreinte visuelle, il mima une arquebuse, le bras décollait pointant vers son "amie" qui, la tête baissée ne le voyait pas.

Le casqué décalait sa tête, un œil crispé en contraction, alors Jorge fit mine de refermer son pouce , comme une gâchette, laissant tomber ses bras , le regard perdu ailleurs.

En détalant, il tombe le casque et jette sa main, pour révéler les yeux jaunies de la louve à tout le marché .

 Les gardes courant pour elle, Jorge s'enfuyait sans détour , juste une main, hésitante.

Lyra, paralysé ,la bouche entrouverte se fit plaquer contre le béton rigide, réanimant la torsion de sa cheville.

Agrippée par le col, on l'escorte a coup de pied dans le dos , lui déformant la ligne, ses pulsations cardiaques pompant de l'oxygène dans ses pauvres muscles.

Défonçant la porte de la tourelle, des déchirements de voix arrachant l'air suivaient les vrombissements de frappes répétées sur les barreaux, des effluves entaché, s'attachant aux murs, un lichen putréfié et du vomi .

Perpétuant l'avancée dans les escaliers  au couloir en colimaçon restreint, elle s'étouffait d'un fumet aigre, grillé. 

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