L'araucaria

C’est un étrange songe

Ces nuits immobiles

Qui s'agrippent à notre corps

Comme les feuilles de l'araucaria

C’est un étrange songe

Les paupières de l'âme qui se ferment

Et le cœur qui continue de battre

Contre nos mots divagants

C’est un étrange songe

Et j'y aperçois encore

L’ombre de ma tête sur les murs de souvenirs

Les minces branches

Ployant sous le fardeau de nos regards

C’est un étrange songe

Où le géant d’automne soulève la terre

Pour y planter ses flammes

Où le chêne se courbe et s’affaisse

Sur le sol de feuilles d’eau

C’est un étrange songe

Et on se croit perdu

Quand on y voit se refléter l’aube mourante

 

 

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