L'Arbre des Liens

Par Anna

Emile était garde royal depuis près de vingt ans ; Il en retirait une grande fierté et ne perdait jamais une occasion de se vanter de quelque événement extraordinairement ordinaire survenant de temps à autre dans son métier. Il n’hésitait pas à crier sur tous les toits qu’il avait appréhendé le plus grand criminel du royaume quand bien même il s'agissait d'un simple voleur à la petite semaine, ou qu’il avait perquisitionné un artéfact draconique dans les griffes même d’un Gardien - alors que ce dernier le lui avait remis de plein gré-. Cependant, se dit-il en contemplant les deux jeunes filles enchaînées dans la cellule devant lui, cette mésaventure-là devait rester secrète.

Il n’y avait en effet aucune gloire dans la capture de ces deux créatures, car c’était vraisemblablement des Libérées, et que toute mention de ces être dévoyés était tabou. Aussi Emile contemplait-il sa prise d’un air morne, sa joyeuse moustache tombant sous le poids de la déception. 

Leur seule apparence trahissait cette origine honteuse : Elles portaient des vêtements laids et difformes, l'une travestie en homme et l'autre arborant des couleurs enfantines et une robe trop courte. Cette dernière cependant, était autrement moins spéciale que sa compagne. Elle était blonde, et ses cheveux bouclés s'échappaient de deux courtes nattes. Son visage jeune, rond et lumineux, et son air constamment joyeux la rendaient immédiatement sympathique. Il est bien dommage qu’elle soit une Libérée, songea Emile, elle semblait être une brave petite. Son amie, en revanche, lui faisait froid dans le dos. Elle dégageait une aura sombre, taciturne. Elle se tenait le dos courbé, ses mains disparaissant dans les poches de son pantalon. Elle portait une longue queue de cheval d'un brun chaud mais terne, et elle avait fixé sur son pâle visage, seulement égayé par quelques taches de rousseur, une expression boudeuse et concernée. Mais ce qui fascinait et effrayait Emile, c'était ses yeux. On aurait dit les pupilles d'un démon. Frissonnant, il détourna le regard. Pour se changer les idées, l’homme songea à sa vengeance envers le garde forestier qui lui avait mis ces deux filles dans les pieds. 

Alors que sa piètre imagination travaillait, les jeunes prisonnières remuaient dans leur petit cachot. C’était humide, moisi même, et entre les pierres inégales du sol et des murs, on pouvait apercevoir un mouvement furtif, grouillant. L’une des filles tressaillit en poussant un cri. Non, décidément, elle n’arrivait pas à penser à autre chose qu’à ces insectes infestant la cellule. Elle se leva d’un bond de la couchette de bois miteuse et se remit à faire les cents pas.

« Lou, arrête, tu me donnes le tournis, dit l’autre fille d’une voix éteinte, en se laissant aller sur la couchette. On doit juste attendre, je t’ai dit. Ou recevoir une petite visite de la part d’une bonne fée, qu’elle fasse s’endormir tous les gardes et fondre les barreaux.

-Tais-toi, je réfléchis ! » Lança Lou sans la regarder. Bien entendu, elle ne réfléchissait pas du tout. Elle paniquait, d'autant plus que cette fois plus que jamais, elle ne pouvait pas calmer son inquiétude en analysant froidement la situation. Elle se stoppa un instant, passant, repassant, entortillant son index dans les longues mèches brune qui coulaient sur son visage jusqu’à son cou. Cela ne la calmait pas vraiment, alors elle saisit son interminable queue de cheval et y fourra ses deux mains, comme si remuer plus de cheveux pouvait la calmer plus facilement. Elle sortit maladroitement son portable de sa poche de jean, pour tester la théorie qui lui torturait l'esprit. Le garde l'observa avec une certaine crainte mêlée de curiosité et de surprise. De toute évidence, il n'avait jamais vu de téléphone. Cela confirmait sa théorie, et ce n'était vraiment pas rassurant. 

« Joy, dit-elle d’un ton trop aigu pour elle, tu es vraiment, vraiment sûre que je ne me suis pas cogné la tête en tombant dans ce trou ? Parce que là, je suis en train de me demander si on a pas traversé le temps ... 

-Certaine, répondit tranquillement l’autre en souriant. J’ai clairement senti ta tête frapper mon dos, trop faiblement pour que ça soit grave. Ok ? Alors s’il te plait, poses-toi un peu. C’est fou de te voir comme ça, aussi inquiète. Qu'on ait voyagé dans le temps ou non, on est dans cette cellule de toute façon. Je pensais que tu serais la première à le relever.»

Lou considéra son amie avec surprise. Elle avait raison, Lou ne s'était jamais angoissé ainsi. La prisonnière respira longuement et lentement, cherchant à retrouver son calme. Car c'était une part importante de l'alchimie entre elle et Joy ; L'une, joyeuse, curieuse de tout et surtout de n'importe quoi, pleine d'énergie et d'imagination ; l'autre, calme, réaliste, raisonnée et patiente. Tel le yin et le yang, les deux amies se complétaient ainsi, Joy égayait Lou, illuminait sa vie comme un soleil, tandis que cette dernière protégeait Joy de sa trop grande curiosité et tâchait de la garder sur terre. 

Mais actuellement, Lou n'arrivait pas à se calmer. Le regard insistant du garde sur elle l'énervait. Elle savait bien ce qui le rendait curieux. La jeune fille ficha ses yeux dans ceux de l'homme, prenant l'air le plus ténébreux et menaçant possible. Le garde tressaillit et recula d'un pas. 

Même à travers les barreaux, ses yeux rouge sang faisaient leur effet.

« Je vous fais peur ? marmonna-t-elle. Vous avez bien raison. Je suis un vrai démon, un monstre terrible et il va vous arriver d’affreuses choses si vous ne nous libérez pas ! »

Ceci dit, Lou cogna les barres de fer d’un coup de pied rageur, tirant sur ses chaînes pour se donner l’air plus menaçante. Le garde recula un peu plus en répétant les mêmes mots que depuis qu’il les avait mises là, dans une langue à mi-chemin entre le chinois, le latin et l’arabe. Et Lou avait la vague impression de l’avoir déjà entendue quelque part, ce qui l’énervait d’autant plus.

La prisonnière soupira bruyamment avant de se laisser à nouveau tomber sur la couchette, le visage dans les mains. Comment en était-on arrivé là ? Et vers où allait-on à présent ? Tourmentée, Lou se replongea une fois de plus dans sa mémoire toute fraiche, cherchant dans les dernières heures de sa vie une explication crédible, une corde sur laquelle tirer pour faire cesser tout ça.

Il n'avait fallu que quelques heures pour que sa vie dégringole. Tout avait pourtant bien commencé. C’était un vendredi, un beau et frais vendredi bien rare au mois de juillet. C’était un jour spécial, comme l’avait décidé Joy, le jour du ‘’retour aux racines avant de quitter le village’’. En effet, les deux amies devaient partir pour Lyon quelques jours plus tard, afin de poursuivre leurs études à l’université. Pour l’occasion, Joy avait eu la riche idée d’aller voir l’endroit où les parents de Lou l’avaient trouvée, et recueillie.

L’intéressée avait mollement protesté et finalement cédé, sans pour autant ressentir une once de curiosité pour la chose : Lou n’était pas stupide, son histoire n’était sûrement pas aussi extraordinaire que Joy semblait l’imaginer. Celle-ci voyait Lou tour à tour comme une Alien, la princesse perdue d’un royaume volé par un infâme imposteur, une enfant des arbres, le résultat d’expériences génétiques secrètes ou encore le messie d’un nouveau culte impliquant des sacrifices de chouettes sous la pluie. Pour Lou, il était évident qu’elle était l’enfant non désirée d’une trop jeune maman, ou d’une junkie, abandonnée près de la route comme un chien au départ des vacances. C’est pourquoi voir l’endroit de son abandon ne la réjouissait pas plus que cela. Mais Joy savait y faire, et harcelait tant et si bien que Lou finissait toujours par capituler face à ses grands yeux de poupée.

Les deux amies s’étaient donc rendues sur les lieux, cependant Joy avait pris de l’avance et était arrivée la première. Lorsque Lou avait rejoint le point de rendez-vous, un grand érable marqué d’une date, son amie avait disparue. Lou avait soupiré en descendant de son vélo, et l’avait rangé à côté de celui de Joy. Elle l’avait hélé, agacée. Il fallut plusieurs minutes avant qu’elle n’entende une faible réponse, provenant des bois qui bordaient la route de campagne. Lou s’y enfonça, l’oreille aux aguets, se rapprochant peu à peu de la voix de Joy. Mais alors qu’elle l’entendait plus clairement, la jeune fille glissa sur un tas de feuille humide et tomba dans une fosse sombre et profonde, dissimulée entre deux racines.

 

« Lou ? s’exclama la voix de Joy dans les ténèbres. Ça va, tu t’es fait mal ?

-Merde, jura Lou en se redressant tant bien que mal, frottant son dos endoloris. Joy, qu’est-ce qu’il t’a pris de venir aussi loin dans la forêt, enfin !?

-Je suivais un lapin blanc, plaisanta l’autre, totalement insouciante de la situation dramatique dans laquelle elles se trouvaient. J’ai eu l’impression de revivre Alice au Pays des Merveilles en tombant ! »

Tandis que son amie riait, Lou inspecta le lieu de leur chute.

Le trou en question n’avait rien à voir avec celui d’Alice, défiant les lois spatiales et la logique, c’était une tanière de blaireau, à moitié effondrée.

Dont l’entrée était à six mètres du sol.

Dont les parois étaient lisses comme du marbre.

Dont il n’y avait aucun moyen de s’échapper.

Joy et Lou avaient tout tenté, l’escalade, les cris, et leurs portables qui, bien sûr, ne captaient aucun réseau. C’était comme si le destin leur avait donné une pichenette au bord d’un précipice pour s’assurer qu’elles tombent bien sur les rochers en bas. En plus de cela, Joy avait insisté pour que cette excursion soit secrète, au cas où les parents de Lou souhaiteraient lui cacher des choses sur son passé. Le résultat était que ces deux jeunes filles se retrouvaient seules au milieu de nulle part, avec une bouteille d’eau, un sac de bonbon et deux portables inutilisables, en bref, aucune chance de survie. Et personne ne les trouverait car personne ne savait où chercher.

La mort par déshydratation leur pendait au nez.

Voilà au moins ce qui aurait pu arriver si Joy n’avait pas remarqué un passage dans les ombres de la tanière en l’éclairant avec son téléphone. Bien que Lou se soit montrée un peu hésitante, elles avaient finalement et en désespoir de cause pénétré plus avant dans la galerie. C’était cela, Lou en était persuadée maintenant qu’elle y repensait, qui avait été leur plus grande erreur. Il aurait sans doute mieux valu mourir de soif dans la tanière du blaireau.

Car la galerie, au gré de ses tunnels et croisement de moins en moins nombreux, les avait conduites jusqu’à une impasse puante jonchée d’os et d’excréments. Les deux filles s’apprêtaient à faire marche arrière, mais un éclat de lumière furtif traversant une des parois avait retenu l’attention de Lou. Espérant trouver un passage vers la surface, elles avaient gratté la terre sèche à s’en faire saigner les doigts.

Lorsqu’elles eurent creusé un trou suffisamment large pour passer, elles s’y glissèrent lentement, à l’affût d’une ouverture au-dessus d’elles. Quelle ne fut pas leur surprise de découvrir qu’elles pouvaient alors se tenir debout tant le tunnel était grand à présent. De plus, les parois n’avaient plus rien à voir avec celles de la tanière. Elles étaient lisses, de toutes évidences creusées par des outils. Pantoises, les filles avancèrent en scrutant au-dessus d’elle la source de la lumière. Elles s’aperçurent vite que cette clarté n’était pas celle du soleil, mais semblait provenir des profondeurs de la terre. Elle était également beaucoup plus faible que ce à quoi Lou s’attendait. C’était à peine visible quand la lumière des portables était éteinte. Tandis que Lou avait râlé du peu de choix qui s’offraient à elles, Joy avait littéralement bondi d’excitation et s’était précipitée dans le tunnel en tirant Lou par la manche.

« J’étais certaine qu’on allait trouver un truc extraordinaire aujourd’hui ! S’était-elle écriée. Toujours persuadée de n’avoir aucun passé mystérieux, Loulou ?

-Ne t’emballe pas, avait rétorqué la brune avec son habituel incrédulité. Il s’agit sans doute d’une mine abandonnée ou quelque chose comme ça. Enfin, c’est plutôt bon signe pour nous, ça veut dire qu’il y a une sortie.

-Bon sang de bois, Louise ! Ne peux-tu pas te sentir un peu curieuse une fois dans ta vie ? Tu vois bien que ça sort de l’ordinaire, quand même !

-Oh, ne m’appelle pas comme ça, répondit Lou, l’air dégoûté. Et je serais curieuse si je pensais qu’il peut vraiment y avoir quelque chose d’intéressant à découvrir. Tu sais très bien que j’adorerais que tous tes fantasmes soient vrais. Mais en 18 ans je n’ai pas vu la moindre chose qui sorte de l’ordinaire ou qui n’ait pas une explication quelconque, et pourtant j’ai cherché. Alors, tu vois, j’ai du mal à me sentir curieuse dans une situation qui va probablement se terminer sans surprise. »

Elle n’aurait pas pu plus se tromper.

Les amies avaient poursuivi leur marche descendante. Le tunnel allait toujours plus bas, serpentant sans jamais qu’il y ait d’intersection ou de cul de sac. Les parois qui étaient désormais des murs de terre étaient partout aussi lisses, continuellement éclairées par cette lueur qui semblait venir du bout du tunnel. C’était une lueur si faible qu’on discernait à peine que son intensité augmentait au fur et à mesure de leur avancée. Une lueur dont on avait peine à identifier l’essence, oscillant entre la douceur naturelle du soleil et la clarté d’une lampe.

Pas à pas, allant de plus en plus bas, il devint évident que cette lumière venait du sol lui-même, ou plutôt d’une chose là, en dessous. Le temps passa, les minutes s’égrainaient lentement, tant que Lou et Joy furent bien incapables de dire si elles marchaient depuis deux, trois, cinq ou sept heures. Leur estomac était trop serré par l’appréhension pour ressentir la faim.

Aussi, elles marchèrent. Joy se sentie obligée de lancer des questions et des suppositions farfelues sur la nature de ce lieu durant une bonne partie du chemin. Quand enfin son imagination fut à court de carburant, elle commença à siffler des airs colorés. Au bout d'un long moment, l'angoisse se fit plus forte, et Joy finit par se taire, pour le plus grand plaisir de Lou qui commençait à perdre patience.  

 

La lumière prit une teinte turquoise pâle, et se fit tout à coup plus intense au détour d’une boucle. Le bout du tunnel apparut inondé de cet éclat bleuté. Pendant un instant, Lou hésita. Cela lui rappelait ces fameuses histoires sur la lumière du bout du tunnel menant à la mort. Bien qu’elle n’y accordât que peu de crédit, la similarité avec ce qu’elle vivait actuellement la troublait. Peut-être que son corps gisait, tout là-haut ? Peut-être qu’elle avait péri à cause de sa chute et que tout cela était le voyage de son esprit vers … quelque-part ? Joy ne lui laissa pas le temps de se questionner plus que cela, lui attrapant le bras dans un geste si souvent répété qu’il réduisait au silence toute opposition.

Les jambes tremblantes, elles pénétrèrent dans la lumière. Battant des paupières tant qu’elles purent, elles ne parvinrent à discerner que deux choses : la première était qu’elles se trouvaient toutes les deux sur un promontoire, la deuxième était que environ vingt mètres en contrebas de ce promontoire se trouvait un arbre immense et éclatant. Il irradiait comme un soleil, balayant de ses rayons la vaste grotte qu’il dominait. Les murs rocheux reflétaient sa lumière comme des miroirs, donnant à la scène un aspect presque artificiel tant elle était monochrome.

Lou eut la bonne idée de dénouer le foulard qui retenait ses cheveux pour se cacher les yeux. A travers le fin tissu elle put voir plus clairement l’arbre en question. Il était proprement gigantesque, trente mètres à vue de nez, donc probablement bien plus. Son tronc était si noueux qu’on aurait pu penser que plusieurs arbres avaient poussé en se collant les uns aux autres. Ses racines montaient démesurément hors du sol, formant des arches biscornues qui rampaient jusqu’au plafond.

Mais ce qui fascina le plus Lou, ce fut la ramification et le feuillage. L’arbre avait l’apparence d’un chêne, cependant il avait beaucoup trop de branches malgré son tronc si large. Elles dépassaient de toutes parts, allant droit vers le plafond, ou se tordant en spirales sur les côtés, ou encore se laissant tomber à terre, comme une chevelure mal peignée. Il en résultait une impression d’immensité chaotique, sauvage, et un sentiment d’aberration naturelle, comme s’il était à la fois évident et impossible de voir une chose pareille. Et les feuilles qui se trouvaient sur l’arbre ajoutaient encore plus à ces ressentis. Elles étaient toutes de formes différentes, tantôt grandes, tantôt fines. Certaines longues et d’autres à peine visibles. Elles semblaient une infinité.

Et, au milieu de tout cet étalage de blanc bleuté, Lou aperçût une tâche de lumière cuivrée parmi les feuilles. Lou déduisit qu’il s’agissait aussi d’une feuille, très probablement. Enfin, ce qui acheva d'effarer Lou pour de bon, ce fut de voir que ces feuilles, ces branches, bougeaient. Elles remuaient très lentement mais continuellement. Les feuilles parfois se traversaient puis disparaissaient, d'autres apparaissant de nulle-part, et les branches s’allongeaient. 

« Lou ! Fit une voix sourde à côté d’elle, je ne vois rien. Je ne vois rien !

-C’est … Il y a ... »

Cherchant ses mots, jetant des regards partout autour d’elle sans fermer la bouche de surprise, Lou avait perdu tout son vocabulaire, étouffée par tout ce qu’elle voyait, l’esprit et le corps paralysés. Elle abandonna finalement, se contentant de mettre son foulard devant les yeux de Joy. Elle dût plisser les paupières pour voir son amie, la mâchoire ballante, contemplant la scène. Cette dernière en revanche ne semblait pas paralysée par l’émotion, et se risqua sur la pente à peine visible qui reliait le tunnel et l’arbre. Lou saisit la main de son amie et la suivit dans cet univers turquoise. De près, elle pouvait distinguer les racines bleutées du sol plus terne, et reproduisait les mouvements Joy qui les évitait avec soin, tout comme les feuilles et les branches.

Finalement, les deux filles s’arrêtèrent au pied de l’arbre, devant son tronc épais comme trois T.G.V.

« Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Demanda Lou. On dirait que tu as déjà une idée derrière la tête.

-Une intuition » reprit Joy.

Une expression que Lou ne lui avait jamais vue traversa son visage tandis qu’elle ôtait le foulard.

« Tu sais, dans les films, il se passe toujours quelque chose quand les personnages touchent un truc. Et bon, même si tu ne crois pas à ces choses-là, avoue que tout de suite, n’importe quoi pourrait se produire, ça aurait l’air possible. »

Il était vrai qu’à cet instant, peu de choses auraient pu les choquer plus qu’elles ne l’étaient déjà. Mais l’esprit cartésien de Lou, qu’elle avait mis de côté le temps de la découverte de l’arbre, lui revint soudain comme un coup de poing dans l’estomac.

« Attends un peu, déclara-t-elle alors que Joy avançait sa main. Temps mort, deux secondes ! J’aimerais comprendre ce qui se passe ici, quand même !

-Je crois que tu le sais déjà, répondit Joy sur un ton inhabituellement calme. Tu ne trouves pas ça étrange que comme par hasard on trouve une chose aussi fantastique là proche de là où tes parents t’ont trouvé ?

-Si tu insinue que ça à un rapport avec moi, je t’arrête tout de suite. Je veux dire, nous ne sommes pas dans une série ou un roman. Les arbres bleu brillants, ça n’existe pas ! Nous avons dû nous évanouir en tombant dans le trou, et je ne sais pas pourquoi mais je fais ce rêve totalement surréaliste. »

Pour toute réponse, Joy lui asséna une gifle. Le coup n’avait pas été violent, mais la douleur était bien là.

« Tu l’as sentis, pas vrai ? reprit Joy, toujours étrangement calme.

-ça oui, dit Lou en massant sa joue. »

C’était clair : elle ne rêvait pas. Peut-être hallucinait-elle ? Elle n’était plus sûre de rien, maintenant. La seule chose qu’elle pouvait affirmer, c’est que son esprit croyait qu’en face d’elle se trouvait un arbre géant et bleu, sous terre. Et que les choses prenaient une tournure dirigiste.

Comme si on les avait volontairement dirigé ici, tout spécialement pour qu’elles touchent cet arbre. Tenant fermement la main de Lou, Joy avança son autre main vers le tronc. Son amie l’imita, faute de savoir quoi faire d’autre dans cette situation complétement démentielle, et elles touchèrent l’arbre en même temps.

Ou plutôt elles le traversèrent. Ne rencontrant aucune résistance, elles restèrent immobiles, les bras tendus. Quelques secondes plus tard, le bout de leurs doigts blanchit, puis leurs mains, puis leurs bras jusqu’à leurs cous, puis tout le reste.

Lou se sentit perdre connaissance.

Quand elle ouvrit enfin les yeux, elle avait les mains attachées. Elle fut soulagée de voir Joy assise en face d’elle, encore inconsciente. Elles se trouvaient dans ce qui semblait être une charrette couverte.

« Comme dans les westerns » songea Lou en étendant ses jambes endolories. Il n’y avait rien d’autre qu’elle et Joy dans ce chariot, alors elle décida de s’allonger un instant pour reprendre ses esprits.

Des secousses régulières lui indiquèrent qu’elles se déplaçaient. Tendant l’oreille, elle entendit le grincement des roues, le souffle du vent dans les feuillages et le martellement régulier de sabots. Elle ne souvenait pas comment elle avait atterri dans ce chariot, mais se sentait bien plus détendue qu’auparavant. Au moins, elle était à la surface. De gros ennuis l’attendaient sûrement là où allait la charrette, mais elle les chassa de son esprit pour l'instant. Elle aurait tout le temps de se ronger les sangs plus tard. Car c'était comme ça qu'était Lou. N'importe qui aurait réveillé son amie, aurait partagé ses inquiétudes et peut-être tenté de s'en sortir. Mais Lou, bien que facilement inquiète, était du genre à repousser au dernier moment l'instant fatidique où elle devrait commencer à chercher une solution. 

Elle se laissa donc aller, heureuse d'être à l'air libre, bercée par les secousses régulières de la charrette.

Et voilà qu’une heure plus tard elle se retrouvait à nouveau enfermée, dans un cachot puant qui plus est. Lou avait beau se remémorer ces événements encore et encore, elle ne comprenait pas la logique dans tout cela. Sa première pensée avait été qu’elle et son amie avaient respiré des gaz plus ou moins hallucinogènes dans une mine et avaient finalement été trouvées et sauvées par des mineurs, mais dans ce cas, pourquoi leur attacher les mains ? Peut-être les avait-on prises pour des voleuses, s’était-elle dit.

Mais ses belles théories s’étaient écroulées quand un homme vint les sortir de la charrette. L’homme était habillé comme pour une reconstitution historique médiévale. Et il leur parla dans une langue incompréhensible tandis qu’il les conduisait d’une main ferme. Lou faillit crier quand elle réalisa que la charrette s’était arrêtée dans une vaste cour de château, encerclée d’interminables murailles de pierre. De nombreux hommes déguisés en garde étaient postés un peu partout et leur jetaient des regards sévères. Ils étaient tous très imposants dans leurs armures de plaque rutilantes et leur tabac rouge sur lequel ressortait la silhouette noire d’un ours.

L’un deux, plus imposant par son gabarit et sa moustache, se rapprocha de l’homme qui les maintenait inutilement immobiles. Lou était trop estomaquée pour tenter quoi que ce soit de toute façon, et un regard vers la mine ébahie de Joy lui indiqua que c’était aussi son cas. Les deux hommes  échangèrent quelques mots rapides et incompréhensibles qui semblaient mettre le garde à moustache dans l’embarras. Lou le fixait, car elle avait remarqué qu’il faisait tout pour éviter son regard. Elle était habituée à ce type de réaction face à ses yeux rouges, mais le fait qu’une personne puisse avoir un comportement normal dans une situation si absurde l’énervait un peu. En fait, elle commençait à se sentir de plus en plus énervée, tout à coup. Cela ressemblait trop à une blague de mauvais goût pour qu’elle puisse le prendre avec détachement.

Elle s’apprêtait à protester quand le garde moustachu appela ses confrères qui les encerclèrent, puis les conduisirent vers une porte de bois sombre enfoncée dans la muraille. Il fallut plusieurs hommes pour l’ouvrir tant elle était grande et lourde. L’intérieur ressemblait à un ancien dortoir poussiéreux, aux meubles couverts de draps sales, menant à un long escalier en spirale. En bas de cet escalier, un long couloir reliant trois cellules vides. On les avait enfermées là, sous la surveillance du garde dont la moustache avait perdu tout son panache. Lou et Joy l’avait supplié, insulté, menacé, raisonné ; Il leur opposait toujours la même phrase et regardait obstinément le plafond.

C’était pourquoi Lou avait perdu patience. Tout ceci était allé trop loin pour une simple plaisanterie. Si c’était sérieux, elle ne comprenait vraiment rien. Et si d’habitude, ne pas tout comprendre ne la dérangeait pas, elle était maintenant trop impliquée pour l’accepter.

« Je me repasse cette histoire en boucle depuis je ne sais pas combien de temps, maugréa-t-elle après avoir fouillé sa mémoire une fois de plus, et je n’arrive pas à croire ce qui nous arrive. Déjà, cet arbre qui se trouvait comme par hasard au fond du trou dans lequel nous sommes comme par hasard tombées … Tout ça, j’ai beau le tourner dans tous les sens, je ne sais pas comment … Je ne … »

Lou se tut, elle avait entendu le bruit de la porte de la prison et le fracas des armures sur les pierres. Joy se leva comme un ressort et l’agrippa fermement. Lou n’aurait pu dire si c’était pour la rassurer ou pour se donner du courage. Ses yeux sombres scrutaient le visage de Lou, et quand elle finit par sourire, Lou sût que tout se passerait bien. Leur garde se précipita pour accueillir les gens qui arrivaient, poussant des cris énergiques. Une voix de femme autoritaire lui répondit, ainsi qu’un murmure éraillé et grave. Les propriétaires de ces voix ne tardèrent pas à apparaitre à travers les barreaux crasseux de la cellule. La première était une femme d’âge mûr, dont le visage carré traversé d’une cicatrice semblait taillé sur mesure pour son armure, superbement ornée et imposante. Elle portait un casque à visière qui cachait ses yeux, surmonté de longues plumes rouges, et des épaulières si énormes qu’elles lui donnaient l’air encore plus redoutable que ses gardes. A ses côtés, une forme recroquevillée, un petit tas de draperies laissait s’échapper de douloureux râles.

La femme ôta son casque, dévoilant des yeux d’un bleu cristallin et une chevelure sombre et courte. Elle s’adressa à son accompagnateur en désignant les filles, et Lou crut percevoir dans le ton de sa voix une certaine déférence. La personne s’avança trop lentement vers la cellule, jusqu’à toucher les barreaux. Une main cadavérique trembla hors du monticule de tissus, et souleva ce qui devait être une capuche. Le visage qui apparut était si froissé, si grisâtre, qu’il était impossible de savoir si c’était un homme ou une femme. Ses lourdes paupières s’ouvraient sur des yeux laiteux. Après un moment, l’ancien émit plusieurs sifflements et toussotements, que la femme eut l’air de comprendre. Elle braqua les deux glaciers qui lui servaient d’yeux sur Lou et Joy, et leur adressa une série de paroles excessivement articulées. Bien qu’il était évident qu’elle voulait se faire comprendre, les deux jeunes filles se concertèrent du regard et ne purent répondre qu’en secouant la tête. Lou aurait voulu apostropher ces gens, et leur dire le fond de sa pensée, mais face à la femme et à ses yeux froids comme l’hiver, elle avait compris que tout ça n’était pas une blague.

La vieille personne acquiesça, comme si leur manque de réponse était satisfaisant, et d’une main toujours aussi tremblante, sortit un parchemin de sa robe. Ses lèvres remuèrent sans produire le moindre bruit tandis que ses yeux aveugles remuaient dans toutes les directions, ne lisant même pas les inscriptions du parchemin. Lou ressentit tout à coup une intense douleur directement dans sa tête, une migraine d’une violence incommensurable mais fort heureusement très brève. En l’espace de trois secondes, c’était fini. Joy avait tout de même poussé un petit gémissement.

Lou se rendit compte qu’elle se sentait légèrement différente à présent, comme si on était allé chercher un souvenir très lointain quelque part dans son cerveau et qu’on lui avait rendu.

« Pouvez-vous comprendre mes paroles, à présent ? Dit la femme en armure sur le même ton lent, détachant chaque syllabe.

-Oui ! S’exclama Joy dans un sursaut de boucles blondes. C’est incroyable ! Vous nous avez appris une langue comme ça, en un claquement de doigt ! Ça, c’est forcément de la magie ! ajouta-t-elle en adressant à Lou un haussement de sourcil triomphal. »

Lou ne répondit pas. Elle n’était pas convaincue du tout. Il suffisait à leurs interlocuteurs de parler français maintenant, après avoir parlé dans une autre langue auparavant. Le mal de tête, en revanche, était plus mystérieux.

L’imposante femme enfonça ses yeux glacés dans ceux de Lou.

« Fort bien. Dans ce cas, je vais vous poser des questions, et je vous somme d’y répondre honnêtement, sinon il vous en coutera. Ces yeux rouges, sont-ils ainsi depuis votre naissance ou bien avez-vous eu recours à une quelconque ruse pour leur donner cette couleur ? »

C’était comme recevoir un coup de poing dans l’estomac. Lou n’était pas arrivée jusqu'ici uniquement à cause de ses yeux. C’était impossible qu’une simple dépigmentation ait autant de conséquences tout d’un coup, alors qu’elle avait vécu avec pendant dix-huit ans sans avoir le moindre problème. Et elle refusait catégoriquement de croire que comme Joy l’avait suggéré plus tôt, cette histoire ait un lien avec son prétendu « passé mystérieux ». Cette simple idée l’énervait au plus haut point.

« Je ne suis pas sûre de comprendre, répondit-elle en maitrisant sa voix autant que possible. Êtes-vous responsable de notre présence ici, de notre trouvaille souterraine et tout ce qui s’en suit ? Vous nous avez fait venir mon amie et moi simplement pour me questionner sur mes yeux ?

-Veuillez mesurer votre langage, gamine. Je suis la reine du royaume d’Ignis, souveraine de la race humaine Liée ou Libérée. Je suis seule maitre et juge de mes actions, et n’ai certainement pas à en répondre face à une créature telle que toi. Que vos soucis soient de mon fait ou non ne vous regarde pas. Je ne me suis pas déplacée jusqu’ici pour qu’une enfant insolente m’importune. Maintenant, répondez. Vos yeux, sont-ils rouges naturellement ? »

Médusée, Lou sut que cette femme ne jouait pas la comédie. Son aura toute entière irradiait la puissance et l’autorité. Si elle ne lui donnait pas la réponse qu’elle attendait, elle serait sans pitié. Mais que voulait-elle entendre ? Que ses yeux soient naturellement rouges était-ce un mal ou un bien ?

« Elle a toujours eu les yeux rouges, madame, répondit bravement Joy qui avait remarqué la détresse de son amie. Je vous jure sur tout ce qui est important que c’est la vérité. Tout le monde la craint à cause de ça d’ailleurs », se risqua-t-elle à ajouter dans un petit sourire.

La reine la considéra comme on regarde un petit chien bruyant, puis reporta son attention sur Lou.

« C’est vrai, dit cette dernière, je suis la seule que je connaisse à avoir ce problème. Et comme j’ai été adoptée, je ne sais pas si c’était le cas de mes parents aussi …

-Suffit, coupa la femme. Mettons que je vous crois. De quelle planète venez-vous ? »

Interloquée par le décalage entre l’ambiance médiévale et cette question frôlant la science-fiction, Lou mit quelques secondes à reprendre ses esprits.

« De la Terre. Euh … Dans le système solaire.

-La feuille colorée, dans l’arbre, comment était-elle ? Demanda tout à coup d’une voix sifflante l’ancien qui s’était tenu en retrait jusque-là.

Lou haussa les sourcils, confuse. Comment ces gens savaient-ils tant de chose ?

 

« Je me souviens avoir vu une lueur cuivrée, répondit-elle. Mais je ne sais pas si c’est ce à quoi vous faites référence … »

La vieille personne acquiesça à nouveau, visiblement satisfaite. La reine reprit la parole.

« Comment avez-vous trouvé l’Arbre des Liens ?

-C’est assez pitoyable », fit Lou en soupirant. Elle raconta tout ce dont elle se souvenait en essayant d’être la plus claire et concise possible. Tandis qu’elle parlait, l’ancien acquiesçait encore et encore. Quand Lou eut finit, il –ou elle- se redressa légèrement pour déclarer :

 

« Aucun doute n’est permis. Ce sont bien elles. Et elles sont très ponctuelles, qui plus est.»

 

 

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GueuleDeLoup
Posté le 04/07/2017
Coucou Anna!
Me revoilà pour le chapitre 1.
Pour commencer, j'ai vraiment des gros problèmes avec ta description du trou dans lequel tombent Lou et Joy:
Déjà tu dis que les murs de ce trou sont lisses et quand tu le compares avec le deuxième tunel, tu dis qu'il est différentdu premier et que ses murs sont lisses. Donc c'est plutôt pareil, non? Ne devrait tu pas plutôt dire que les murs du premier sont glissants par exemple?
"Dont l’entrée était à six mètres du sol."
Je ne comprend rien à cette phrase. L'entrée du trou est au niveau du sol, je pense. Est ce que "Qui était profond de six mètres" ne serait-pas plus cohérent? En plus six mètres, c'est très haut, il y a de quoi se payer une sacrée frousse. Rajoute peut-être un deuxième tas de feuille sur lequel Lou pourrait attérir, là on dirait que malgré cette chute, Lou n'est pas du tout impressionnée.
C'est d'ailleurs un trait de caractère assez marqué chez tes héroïnes: elles n'ont pas l'air très impressionné par ce qui leur arrive. Joy est vraiment calme dans la cellule alors qu'elle devrait être paniquée, même si ce n'est pas dans son caractère habituel.
Ca ne me choque pas si tu destines ton livre à un jeune public (qui va favoriser l'action et la découverte) mais pour un public adulte, je trouve leur comportement un peu incohérent.
J'ai beaucoup apprécié la description de l'arbre, c'était très joli mais attention néanmoins avec la description avec les TGV ;). Ca casse la beauté de la chose.
Concernant le début de l'intrigue, je me réserve un peu. J'attends d'en savoir plus mais mon attention a été retenue: on se demande bien ce que cette femme a a révéler!
A bientôt pour le chapitre 2!
Loup (C'est peut-être perturbant si je signe Lou :p)
 
Jowie
Posté le 09/06/2017
P { margin-bottom: 0.21cm; } Salut ! Je viens jeter un coup d'oeil par ici :)
Tout d'abord, laisse-moi te dire que j'ai beaucoup aimé ton prologue, j'ai directement croché. Les vers sont maîtrisés et musicaux, ça se lit très bien et ça "claque" bien. Bien joué!
Pour le chapitre deux, je me demande si commencer du point de vue du garde est vraiment utile si, quelques paragraphes plus tard, on prend déjà le PDV de Lou. Je me dit que ça aiderait le lecteur à directement se glisser dans la peau de Lou.
Aussi, j'ai été un poil perturbée par le "flash-back". Je m'explique : Le début (le passage en prison) est raconté au passé simple ; la deuxième partie du chapitre est aussi racontée au passé simple par moments, alors qu'il s'agit d'événements qui se sont passés avant l'arrivée en prison. Je me demande si ça ne serait pas plus simple de raconter ce chapitre dans l'ordre chronologique ? Comme ça, tu peux tout garder au passé simple ;) Après, ce n'est qu'une suggestion, bien sûr ^^
L'ambiance du chapitre est mystique, onirique (j'ai bien aimé la description de l'Arbre des Liens), comme à mi-chemin entre la réalité et l'hallucination. Je dois avouer q'entre gens qui parlent un mélange de chinois-latin-arabe, dieux créatuers, multiples planètes yeux rouges et prisonnières qui voulaient à aller à l'université en France, je suis aussi égarée que tes héroïnes ! Comment ont-elles pu atterir là-dedans ?xD
Bon, la fin me laisse penser que Lou et Joy ne sont pas arrivées là pour rien, on les attendait clairement, ça doit sûrement être lié à une prophétie ou quelque chose comme ça !
Coquilles chapitre 2 :
depuis près de vingt ans ; Il en retirait → pas de majuscule à « il »
-Tais-toi, je réfléchis ! » Lança Lou → lança
entre elle et Joy ; L'une, joyeuse → l'une
son amie avait disparue → disparu
un truc extraordinaire aujourd’hui ! S’était-elle écriée → s'était
, Lou aperçût une tâche de lumière → aperçut / tache
Lou ! Fit une voix sourde → fit
Elle dût plisser → dut
 Bon, qu’est-ce qu’on fait ? Demanda Lou. → demanda
Tu l’as sentis, pas vrai ? → je mettrais « sentie » vu qu'elle se réfère à la gifle.
mais dans ce cas, pourquoi leur attacher les mains ? → Il me semble que Lou arrive à mettre ses mains dans les poches, du coup, elle ne peut pas avoir les mains attachées... ?
« Pouvez-vous comprendre mes paroles, à présent ? Dit la femme → dit
-Oui ! S’exclama Joy → s'exclama
Je suis seule maitre et juge → maître
La feuille colorée, dans l’arbre, comment était-elle ? Demanda → demanda
Quand Lou eut finit-> fini
à bientôt !
Jowie
sidmizar
Posté le 28/04/2017
Intrigant ce premier chapitre !
 Cet arbre géant, leur emprisonnemment, cette reine Ignis,... on saute dans le fantastique à pieds joints. La transition est très intrigante. Un simple voyage à la recherche de ses racines et tout le quotidien qui bascule...
On s'attache assez vite à Joy et Lou, grâce en partie, à leur caractères si différents.
J'ai hâte d'en savoir plus. 
Anna
Posté le 28/04/2017
wouhou, je suis très contente de te voir par ici :D Bienvenue dans cette grande et je l'espère LONGUE aventure !
Heureuse que le début ne t'ai pas découragé. J'ai conscience du cliché de tout cela, mais je tenais à faire démarer les choses doucement pour surprendre le lecteur plus tard ^^
J'espère que tu prendra plaisir à lire la suite, n'hésite pas à me faire des critiques, je suis toujours prenneuse pour améliorer mon texte.  
sarah love
Posté le 24/06/2016
hello! 
ce prologue et ce premier chapitre me plaisent.
Ton histoire est alletante, pleine de vie et qui donne envie de lire la suite.
Prologe: très bonne idée de commencer comme ça. J'aime beaucoup même si je n'ai pas tous compris
1er chapitre: Super premier chapitre. On découvre les personnages et on s'y attache. Ton monde est superbe et ton histoire tient. 
Super début. Je lirais la suite plus tard mais il me tarde de la lire.
 
Elga
Posté le 28/02/2016
Chère Anna !
Voici lu le 2è chapitre. Comme il est long (ce n’est pas une critique), j’ai fait un long retour au fil de ma lecture. Donc j’espère que ce n’est pas trop le bazar. J’ai fait pas mal de remarques sur des coquilles restantes (il y en a pas mal, peut-être qu’un correcteur d’orthographe te permettrait d’en éviter certaines J ) mais si ce genre de retour t’ennuie ou si une de mes remarques de chagrine ou te questionne, n’hésite surtout pas à me le dire.
J’aime beaucoup l’ambiance de ce 1er chapitre qui commence de façon assez intrigante et mystérieuse. Mais j’ai un petit bémol : au début, j’avais l’impression d’être plongée dans une fiction du Moyen Age (avec ses sorcières etc.) et je ne me doutais pas du tout qu’on était à une époque plus récente. On ne le comprend que lorsque tu évoques le portable et, du coup, ça m’a un peu perturbée. Je me demande si tu ne devrais pas le suggérer dès le début. … j’avais écrit ce début de message avant de lire le tout et du coup, je me redis que ce début ne fonctionne pas trop : elles devraient se questionner sur le caractère « médiéval » de leur cachot dès le début, quitte à ce que tu le redises lors du retour en arrière.
Tu montres bien les deux caractères très différents des 2 jeunes filles et c’est bien, comme ça on les imagine bien. J’aime bien quand la reine leur apprend le langage directement. L’ambiance est très chouette et le mélange médiéval et SF aussi.
« sa joyeuse moustache tombant sous le poids de la déception. » > j’aime beaucoup cette phrase !
« tu me donne le tournis » > donnes
« Lou considéra son amie avec surprise. Elle avait toujours décrit Lou comme étant calme, voir maussade, ou pire, morne, mais n’avait pas encore avoué être une excitée, se contentant de se présenter comme une « joyeuse luronne ». » La 2è phrase manque de clarté, on ne sait pas très bien qui pense quoi de qui, surtout à partir du « mais ».
« qu’accroitre l’éclat de Joy et la monochromie de Lou : L’une, » > accroître, l’une (sans majuscule)
Il y a souvent des accents circonflexes qui manquent, je ne les ai pas tous relevés (je sais qu’ils ne sont plus à la mode, mais je ne suis pas encore habituée ! ;-) )
« rehaussé de tâche de rousseur » > ah ! ça me fait plaisir, je fais tout le temps l’erreur aussi « taches » sans ^ et avec –s.
« rouges sang » > rouge sans –s, car adj. composé.
« Je vous fait peur » > fais.
« depuis qu’il les avait mis là » > mises
« Car c’était bien tout juste quelques heures plus tôt que sa vie avait dégringolée » > la formulation me paraît un peu bancale, peut-être à cause du « tout juste ».
 « frai » > frais
« l’avaient trouvé, et recueilli » > trouvée, recueillie.
« surement » > sûrement
« une princesse perdue d’un royaume volé » > j’aurais mis « la princesse » comme tu es précise après.
« d’expérience génétiques secrètes » > expériences
« et harcelait tant et si bien que Lou » > et la harcelait…
« les avait conduit » > les avait conduites.
« elles et Joy avaient gratté la terre sèche d’où provenait la lueur à s’en faire saigner les doigts. » > je crois qu’il faudrait ajouter des virgules pour que cette phrase soit bien claire, sûrement pour encadrer « d’où provenait la lueur »
« l’affut » > l’affût
« ce à quoi Lou s’attendais » > s’attendait.
« dégouté » > dégoûté
« ou qui n’ai pas une explication… » > qui n’ait.
« le tunnel allait etc… » > j’aurais écrit « toujours plus bas » juste après ce verbe et non en fin de phrase.
« la lumière pris » > prit
« bien qu’elle n’y accordait » > accordât/accorde
« Lou eu la bonne idée » > eut.
« il avait beaucoup trop de branche » > branches.
« à ces ressentis » > c’est perso, mais je n’aime pas beaucoup ce mot. Peut-être « impressions » ?
« une feuille ressortait, difficilement, des autres… » > le verbe me chiffonne, je ne le trouve pas top mais ne sais pas quoi te proposer en échange ! ;-)
« la brunette pu » > put.
J’aime bien cette description de l’arbre gigantesque ; il fait rêver. Par contre, je pense que tu devrais retravailler un peu la description de la feuille, ce n’est pas hyper clair. Tu parles de sa couleur, puis tu parles de toutes les fleurs puis tu dis qu’en regardant bien la brunette voit une feuille à l’extrémité de sa branche or on ne sait pas de quelle branche tu parles, et ça ne nous étonnes pas nous, qu’il y ait une feuille au bout. Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire…
« elle ne put voir clairement rien d’autre que son amie » > la formulation est un peu maladroite.
« Lou saisi la main » > saisit.
« repris Joy » > reprit.
« leur était apparût » > apparu
« la Lou du futur » > je trouve l’expression un peu bancale. Et j’ai mis du temps à comprendre ce que tu voulais dire.
« elle s’endormie » > s’endormit.
Je trouve les réactions de Lou à son réveil assez étranges, pas très crédibles. Peut-être que tu devrais mêler différents sentiments contradictoires : la peur mais aussi l’apaisement dont tu parles etc.
De plus, elle n’échange pas avec Joy durant le trajet avant la cellule ? ça manque peut-être un peu.
« de nombreux homme déguisés » > hommes.
« ils étaient tous très imposant » > -s, « de plaque rutilantes » > plaques
Je pense aux yeux rouges : il me semble que la 1ère fois que tu en parles, c’est quand les filles sont devant les gardes. Peut-être pourrais-tu l’évoquer avant, notamment quand tu expliques qu’elle est arrivée d’on ne sait où.
« il fallut plusieurs homme » > -s.
« nous sommes comme par hasard tombé » > tombées.
« Lou sût » > sut.
« une femme d’âge mûr, dont le visage carré… » > ta phrase est incomplète. Il n’y a pas de verbe principal, seulement celui de la subordonnée. Tu peux ôter le point et « elle » et mettre une virgule à la place.
« A ses coté » > côtés.
« Lou cru percevoir » > crut.
« s’avança trop lentement » > très lentement ?
« se concertèrent du regard et ne pure » > purent.
« la vielle personne » > vieille.
Même phrase : « sorti » > sortit.
« c’était finit » > fini.
« un petit gémissements » sans –s.
« jusque ici » > jusqu’ici. « autant de conséquence » > -s.
« que tes soucis soit » > soient.
« elle a toujours eu les yeux rouge » > eut, rouges, « sût » > sut. La question qui précède n’est pas très claire aussi.
« dit celle dernière » > cette.
« Lou mis » > mit, « la reine repris » > reprit, « vielle » > vieille.
Une chouette chute ! à quand la suite ?
Bises,
Gaëlle.
 
Anna
Posté le 28/02/2016
Merci de ta lecture attentive ! J'ai repris mon texte en lisant ton commentaire. Je suis franchement désolée d'avoir fait autant de fautes ... Je suis vraiment très mauvaise en orthographe ! J'ai même appris une nouvelle règle de grammaire en lisant ton commentaire ^^'
Je vais quand même me déffendre un peu : il y avait beaucoup de faute d'innatention. 95% des fautes, en fait. 
J'ai aussi tenu compte autant que possible de tes commentaires sur les formulations étranges par-ci par-là. J'ai ajouté des précisions sur le décallages des époques au début, histoire qu'il soit bien clair que l'héroine de vient pas d'un univers médieval. J'ai un peu changé le passage avec l'arbre, et expliqué pourquoi Lou ne parle pas à son amie dans la charette. J'ai ajouté un verbe à la phrase "une femme d'age mûr" et d'autres choses encore.
Par contre j'ai bien précisé dès le tout début que Lou a des yeux rouges "ses yeux rouge sang faisaient toujours autant d'effet.", quand elle dévisage Emile dans la cellule.  
En tout cas, ça me fait plaisir que tu ais pris autant de soin à lire mon chapitre ! Je suis si mauvaise pour remarquer mes fautes que cela me fait vraiment du bien que quelqu'un me les décrive ainsi. Et pourtant j'écris sur Word, donc il me corrige ! Mais il ne met pas les accens circonflexes. 
La suite devrait assez vite venir, dans une semaine ou deux grand max.
Merci beaucoup :) 
 
Rimeko
Posté le 05/04/2016
Donc, je continue !
 
Le chipotage en premier, donc :
"il en était très fier et ne perdait jamais une occasion de se vanter de quelque événement extraordinairement ordinaire" Cette formule m'a faite sourire mais les exemples qui suivent ne me semblent pas si ordinaires que ça...
Ah, et aussi, il vaut mieux mettre les nombres en lettres et non en chiffres quand on écrit ;)
"la capture de ces deux créatures" Créatures, vraiment ? Sympa...
"les longues mèches brune(s) qui coulaient sur ('de', plutôt, non ?) son visage"
"J’ai clairement sentie (pas de -e)"
"Lou considéra son amie avec surprise. Elle avait toujours décrit Lou comme étant calme, voir(e) maussade" Repet ; d'ailleurs, y'a plusieurs fois où c'est le cas, où tu utilises un peu trop leurs prénoms...
"la deuxième était que environ 20 mètres en contrebas [...] la vaste grotte qu’il dominait" Il domine la grotte d'en contrebas ? J'avoue que mon cerveau ne visualise pas, là...<br />
"D'ailleurs, s'en (c'en) était une, large comme une feuille de chêne, son extrémité était (étant ?) toutefois trop effilée pour en être une."
"Enfin, ce qui acheva le scepticisme de Lou, ce fut de voir que ces feuilles, ces branches, bougeaient." Quel sceptiscisme, à propos de quoi ? Et en quoi cette vision "l'achève" ?
"Lou et Joy l’avait supplié, insulté, menacé, résonné (raisonné)"
"dont le visage carré traversé d’une cicatrice semblait taillé sur mesure pour son armure [...] La femme ôta son casque, dévoilant des yeux d’un bleu cristallin" Hum, c'est bizarre qu'on voit son visage mais non ses yeux avec le casque...
"s'avança trop lentement" Trop lentement pour quoi /qui ?
"ou bien avez-vous eu recourt (recours) à une quelconque ruse"
"me questionner sur les (mes ?) yeux"
"Que vos soucis soient de mon fait où (ou) non"
"Elle a toujours eut (eu) les yeux rouges"
 
Hé bien, en voilà une histoire étrange ! Si j'ai trouvé les réactions de Lou compréhensibles (même si elle ne se pose pas beaucoup de questions sur l'Arbre des Liens quand l'ancien le mentionne...), j'ai été plus sceptique par rapport à celles de Joy... Elle m'a semblé un peu absente, en fait. Genre, elle ne tente de rassurer Lou, elle ne panique pas elle-même, elle ne se pose pas de questions... le tout détonant encore plus avec la description que tu fais d'elle, ça colle pas trop à une personne très énergique cette apathie. Je la verrais bien essayer de discuter avec son amie, même si celle-ci ne lui répond pas...
J'ai adoré la description de l'arbre, par contre. C'était très bizarre mais compréhensible, visible même, et j'aime bien la phrase sur "l'aberration naturelle" ! <3
Ah, zut, je me pose autant d'interrogations que tes héroïnes ! Pour le suspens, c'est gagné... Il était bien prenant ce chapitre en tous cas, et la partie 'souvenirs' passe toute seule ! Du coup, on lit tout ça en se demandant comment elles sont arrivées dans ce cachot, ça donne une autre perspective à l'histoire... Il est réussi, ce premier chapirte, donc !
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