Lou était naturellement avare en parole. Elle ne parlait pas pour énoncer des banalités sur le beau temps, elle passait toutes ses visites au musée dans le silence total, ne lâchait pas un bruit lorsqu’elle était surprise ou blessée, et laissait parler Joy dans la majeure partie des discussions. Une des seules choses qui pouvaient lui délier la langue était la colère. Et Lou n’était pas spécialement colérique. Cependant, se voir obligée de supporter une responsabilité énorme venue de nulle part sans explication, c’était une assez bonne raison de sortir de ses gonds. Après avoir explosé de rage, elle se sentait vidée et se retira dans son silence habituel et derrière son masque de morosité, tout en continuant de pester contre l’univers en son for intérieur. Joy lui prit la main et se pressa contre elle. Lou se dit qu’elle ne manquait pas de toupet. Après tout, c’était en partie sa faute si elles se retrouvaient dans cette situation. Joy elle-même devait ressentir des remords, sinon elle aussi se serait offusquée de cette histoire ridicule de « quête contre le mal » et aurait tenté de détendre l’atmosphère en blaguant. Au lieu de cela, elle se terrait dans le même silence sombre que Lou.
Cette dernière, cherchant à éviter les regards de la reine et de Joy, avait soulevé les rideaux de quelques centimètres pour observer les alentours. Tout ce qu’elle pouvait voir, c’était des rangées d’armures qui marchaient d’un bon pas à côté du carrosse. Le seul élément important qu’elle put cependant discerner, c’était que la luminosité avait drastiquement changée. Orientant son regard vers le ciel, elle comprit qu’ils étaient en fait entrés dans un tunnel, puisqu’elle ne pouvait rien voir d’autre que des pierres, éclairées sans doute par des torches portées par les soldats.
« Flûte » se dit Lou. Même si elle avait débarqué dans ce monde contre sa volonté, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une once de curiosité. Enfin, il y avait des choses à découvrir ! Si elle n’avait pas été envoyée ici avec une responsabilité de plus sur le dos, elle aurait pu trouver ça intriguant, voire, peut-être, exaltant. Non pas que son cynisme l’ait quittée, car elle se disait bien que ce monde ci devait être aussi vide et froid que la Terre une fois que le voile mystique serait ôté. Lou ne croyait ni à la magie ni aux divinités, non par attachement aux valeurs scientifiques, mais par dépit. Elle aurait volontiers vécu dans un monde empli de magie et de mystères inexplicables, mais elle savait pertinemment que tout pouvait être expliqué et était soumis aux lois physiques et logiques. Et cela l’ennuyait profondément.
Pourtant, une part d'elle ne pouvait s'empêcher d'espérer. La petite fille curieuse de tout qu'elle avait été dormait encore quelque part, cachée derrière ses années d'études et de désillusion. Celle qui partait en exploration avec Joy, celle qui regardait les insectes à la loupe. Celle qui était heureuse de vivre.
Le silence domina une grande partie de la traversée du tunnel, seulement troublé par le bruit régulier des armures et des roues heurtant la route accidentée. Joy s’endormit sur l’épaule de Lou, et l’ancien ferma ses lourdes paupières batraciennes. La reine et Lou évitaient de croiser leurs regards en se concentrant sur l’extérieur du carrosse, pourtant toujours plongé dans la pénombre.
Lorsqu’enfin, au bout de plus d’une heure, le convoi sortit de la caverne, Lou dut plisser les paupières pour s’habituer à la lumière rouge et dorée. C’était les rayons du soleil traversant le feuillage automnal des arbres gigantesques au-dessus d’eux qui produisaient cette luminosité chaude et flamboyante. Leurs branches formaient une arche végétale sur la route, ne laissant passer que quelques faisceaux de lumière qui percutaient les heaumes étincelant des soldats. Le peu que Lou pouvait voir la laissa perplexe. C’était très joli certes, mais elle ressentait une certaine gêne à la vision de ces arbres rougeoyants. Il manquait quelque chose. C’était tout à fait accessoire, mais cela lui semblait tout à coup plus important que de savoir où ils allaient et quel était ce mal qu’elle allait devoir affronter. Lou repoussa ces idées désagréables pour plus tard et décida de briser de silence sur le ton de la conversation :
« Pardon mais, pourquoi il n’y a aucune feuille qui tombe ? Il me semblait d’après la température et la couleur du feuillage que nous étions en automne, et plutôt bien avancé. »
La reine sembla abasourdie par une telle question. La jeune fille se mordit la lèvre inférieure. Evidemment, qui est-ce qui poserait une question aussi triviale dans un moment pareil ? Mais ce n’était pas tant la nature de sa question que son contenu qui avait surpris la reine :
« Je ne comprends pas pourquoi les feuilles devraient tomber, dit-elle, l’air profondément déconcertée. Les arbres restent toujours ainsi, et les feuilles à leur place. C’est comme ça que se déroule notre saison. »
Ce fut au tour de Lou d’être surprise. Qu’entendait-elle par ''notre saison’’ ? Lou s’apprêtait à en demander plus, mais Joy, tout juste sortie de son petit somme, la devança :
« Qu’est-ce que ça veut dire, votre saison ? C’est normal qu’en automne les feuilles tombent pour laisser les arbres nus en hiver, non ? »
Un sourire irrépressible vint chatouiller les lèvres de Lou. Son amie était égale à elle-même. Elle ne s’était pas sentie coupable bien longtemps et devait considérer que son récent silence était une pénitence suffisante. Comme elle-même n’était pas rancunière du tout, Joy devait penser que les autres ne l’étaient pas non plus. Par chance, Lou aussi pardonnait facilement, plus par envie d’éviter les conflits que par gentillesse. Ainsi, ces deux amies n’étaient jamais restées fâchées bien longtemps.
Devant les terriennes, la reine tourna un regard perplexe vers l’ancien, éveillé lui aussi. Ce dernier soupira avant de parler :
« Il n’y a pas de quoi être surprise, ma reine. Ces pauvrettes ne savent rien de notre monde, et viennent d’un endroit au combien diffèrent d’ici. Elles vont avoir tant de chose à apprendre ... »
Il massa ses tempes froissées avant de continuer.
« Gaea est un endroit qui dépasse toutes les comparaisons que vous pourriez faire, jeunes filles. Notre pays, Ignis, ne connait qu’une saison, celle des feuilles éternellement embrasées. Il n’est nul changement, nul cycle, l’œuvre des Dieux est éternelle et immuable. Mais vous expliquer tout cela en détail prendrait, au minimum, des jours. Et comme vous vous en doutez sûrement, vous n’avez malheureusement pas des années devant vous pour accomplir cette tâche.
-En parlant de ça, interrompit Joy, cette quête prophétique-chose dont vous nous avez parlé, on pourrait peut-être en discuter tranquillement et trouver une solution, non ? Je sais que les Dieux nous ont désignées, mais bon, comme vous pouvez le constater, on n’est pas vraiment taillées pour l’aventure, surtout pas dans un coin qu’on connait ni d’Eve ni d’Adam. Donc ! ajouta-t-elle en frappant énergiquement ses cuisses, on n’a qu’à aller leur parler, à ces Dieux à l’humour mal placé ! Leur faire comprendre qu’ils ont fait une petite erreur, demander pardon gentiment, et voilà. Qu’en pensez-vous ? »
Lou fit une grimace désapprobatrice. Bien qu’elle aurait aimé que tout soit aussi simple, elle en doutait fortement.
L’ancien fronça les sourcils, formant une avalanche de plis supplémentaires sur son visage, et son teint jaunâtre vira au rouge. Il avait l’air outré.
« Les Dieux ne sont pas des malandrins avec lesquels on peut converser comme l’on veut, jeunes filles. Ils sont le début et la fin, nos pères et mères, nos maitres ! Ils ont pardonné la trahison des libérés, et même tenté de les sauver de leur folie. Nous leur devons la vie ! Je vous prierais donc d’être respectueuses et d’obéir. Dois-je vous rappeler que vous n’avez, quoi qu’il arrive, pas le choix ? Leur demande était très claire et le fait qu’ils aient bloqué l’accès aux Arbres prouve l’irrévocabilité de cette prophétie. Alors, non, il n’y a pas de solution autre que d’accepter cet état de fait et d’obéir de votre mieux. »
Un nouveau silence glacial retomba dans le carrosse, tandis que le vieillard toisait ses interlocutrices avec autorité. Mais cela ne dura guère, car la reine reprit la parole, cherchant à détendre l’atmosphère :
« Vous devez simplement comprendre que cette quête n’est pas une formalité. C’est un choix délibéré et annoncé par les Dieux en personnes, depuis près de vingt ans. Je sais que c’est brutal et difficile à comprendre pour des personnes n’ayant aucun lien avec les Dieux. Patientez encore un peu, une fois arrivés au palais, nous vous lirons la prophétie en détail, cela devrait rendre tout beaucoup plus clair. De plus, sachez que nous avons préparé votre venue. Nous n’allons pas vous laisser seules sans aucune indication. Le Royaume d’Ignis sera votre allié durant cette quête, ainsi que tous les autres pays. Alors ne désespérez pas, jeunes filles.
-Nous ne sommes pas désespérées ! Répondit vaillamment Joy, qui ne semblait pas se formaliser plus que cela d’avoir été rabrouée. Enfin pas moi. Lou ? »
La blonde se tourna vers son amie, à l’air plus renfrogné que jamais. Non, Lou ne se sentait pas désespérée non plus, mais agacée et dubitative. Elle se contenta de lever les yeux au ciel, indifférente au regard inquisiteur de Joy, toujours encline à la faire s’exprimer autant que possible, surtout quand Lou préférait se taire. Après avoir fait une moue désapprobatrice, Joy poursuivit, affichant son indécrochable sourire. Sa curiosité pouvait lui faire oublier tous ses problèmes.
« Donc vous nous amenez au palais, c’est bien ça ? Votre palais ? Ah, je suis sûre qu’il est magnifique, j’ai hâte !
-Vous-y serez traitées avec égard, vous avez ma parole, déclara solennellement la reine, ignorant les marmonnements bourrus du vieillard dont l’agressivité ne semblait pas tout à fait calmée. Nous devrions y parvenir dans quelques temps donc … je vous enjoins à patienter jusque-là.
-Est-ce qu’on doit s’adresser à vous d’une façon particulière ? Enchaîna Joy, peu soucieuse de changer de sujet sans prévenir. Majesté ?
-Oh, non, fit l’intéressée en remuant sur son siège, pas en privé du moins. Quand nous sommes seules, appelez-moi madame, ou Cassandre. En revanche, je vous demande d’en rester à Majesté ou à Dame du Feu, quand nous sommes en public. Ces termes pompeux ne me plaisent guère, mais une souveraine d’Ignis doit toujours se faire respecter.
-Bien reçu, madame Cassandre ! Eh, tant que j’y suis … »
Lou n’écouta que d’une oreille le reste de la conversation. Elle se laissa aller sur la banquette, sentant son esprit glisser comme ses yeux sur les immenses champs dorés, oranges et rouges qui s’entendaient du bord de la route jusqu’à l’horizon. Ignis devait en effet être un pays de travailleurs, car des champs aussi gigantesques devaient demander une attention colossale. Lou en savait quelque chose, son père était agriculteur. La jeune fille eut une pensée pour ses parents, si loin, ignorant tout du pétrin dans lequel leur fille s’était mise. Elle avait beaucoup de respect pour ses parents adoptifs et se sentait d’autant plus mal qu’ils allaient angoisser, penser au pire … Et que tout était de sa faute. Car elle avait manqué de jugeote en acceptant de suivre Joy sans rien leur dire, qui avait toujours été un aimant à problème. Avant de s’assoupir, Lou se fit une promesse, la première depuis des années. Elle bâclerait cette quête, ferait ce qu’on attendait d’elle, mais dès que l’occasion se présenterait, elle retournerait sur Terre pour rassurer ses parents.
« Lou-ouh ! On est arrivé ! »
Lou se réveilla en sursaut, cognant de plein fouet Joy qui lui chuchotait à l’oreille. Elle jura en silence contre son amie qui la réveillait toujours comme ça, puis jeta un œil dehors.
Une véritable fanfare venait accueillir la reine, festival de couleurs, de cris et surtout, de trompettes. Ils se trouvaient à l’entrée de la cours intérieure du palais qui semblait fait d’ivoire. Des étendards aux couleurs d’Ignis pendaient entre les fenêtres. Un grand tapis rouge et doré s’élançait depuis une porte de bois massive, mais parsemée d’une multitude de gravures ornementales, jusque devant la porte du carrosse. Des hommes en armures marquaient les bords du tapis, tandis que les soldats qui avaient accompagné la reine occupaient tout l’espace de la cour. Cette dernière sortit du carrosse en premier après avoir remis son casque d’apparat, et se tourna vers la foule qui s’était agglutinée derrière la barrière de garde bloquant l’accès à la cour intérieur. Lou commença à se dire que rester dans le carrosse serait surement une très bonne idée. Joy quant à elle, semblait prête à bondit, mais le vieillard la retint en bloquant la sortie et lui intima de rester assise jusqu’à nouvel ordre.
« Un avertissement avant que vous vous montriez, souffla-t-il. Le peuple d’Ignis sait que vous êtes des élues divines. Ils sont là pour vous accueillir comme il se doit. Cependant nous ne leur avons pas lu la prophétie, seule une poignée d’élus connaissent son contenu. Votre nature de Libérées n’a donc été révélée à personne et je vous ordonne de garder cela pour vous. La Rupture est un sujet tabou, toute mention aux traitres des mondes extérieurs est prohibée, sauf dans un contexte moralisateur bien sûr. »
Les filles acquiescèrent. Lou se demanda comment elle allait faire pour passer pour une locale tout en portant un jean, mais le vieillard semblait avoir tout prévu. Il sortit de la besace posée sur ses genoux deux capes à capuche, taillées dans un tissu rouge satiné comme la soie et épais comme la laine.
« Je devine sans les voir que vous portez des habits bien différents des nôtres. Mettez ceci pour les cacher. Ce sont des manteaux d’érable, faits avec la matière la plus précieuse du pays. Ils seront la marque de votre importance ici. Maintenant, sortez, et ne dites pas un mot sans y être invité, précisa-t-il. »
Pétillante d’enthousiasme, Joy s’élança hors du carrosse comme un chien fou. Lou la suivit en se cachant le visage dans les mains. Comment Joy pouvait-elle être aussi insouciante à un moment pareil ? Un garde les mena jusque vers la reine, qui saluait de la main son peuple, montée sur une estrade de bois. Lorsqu’elle vit les filles s’avancer côte à côte dans leurs longues capes, elle fit signe à un soldat. Celui-ci souffla dans un cor, et le son qui se répercuta sur les parois de la cour fit trembler Lou des pieds à la tête. D’autres porteurs de cor, de trompette et même de sorte de violoncelle et de violon, se mirent à jouer. Etant donné l’air solennel de la musique et les visages emplis de fierté qu’elle pouvait apercevoir, Lou devina qu’il s’agissait de L’hymne d’Ignis. En cœur, la foule, la reine et les soldats entonnèrent les paroles.
Le feu, le sol, l’acier, le bois,
Tous ils sont à toi.
Humain, tu les travailleras,
Ce Don, à Adam tu le dois.
Le feu, la forge, les champs, les bois,
A la force de tes bras,
Humain, tu les travailleras,
Cette Voie, à Adam tu la dois.
Jamais l’effort tu ne fuiras,
Jamais douleur ne t’arrêtera,
Ardant comme le feu, c’est toi !
Travailleur ! Travailleur !
Soi fier, de ton labeur,
Soi digne, de ton pouvoir !
Le feu, le sol, l’acier, le bois,
Tous ils sont à toi.
Humain, tu les travailleras,
Ce Don, à Adam tu le dois.
Le feu, la forge, les champs, les bois,
A la force de tes bras,
Humain, tu les travailleras,
Cette voie, à Adam tu la dois.
Lou sentit son estomac se tordre. Sans doute car elle mourrait de faim, mais aussi parce que cette chanson lui faisait penser à une sorte de propagande soviétique. Bien sûr Gaea était très loin de tout ça, mais la jeune fille ne pouvait pas faire autrement que de comparer avec ses propres références. Et cela lui faisait froid dans le dos. Quand l’hymne fut terminée, la reine leva la main, ôta son casque avec panache, et prit la parole d’une voix claire et puissante.
« Peuple d’Ignis ! La prophétie s’est réalisée ! »
Elle laissa la foule crier sa joie avant de reprendre.
« Les Travailleurs ont été honorés par les dieux, en choisissant deux des nôtres pour cette quête capitale ! Ces deux élues, les voici devant vous ! »
Nouvelle pose. Les cris se firent plus forts tandis que la reine faisait monter Lou et Joy devant elle.
« Ces deux jeunes femmes sont peut-être frêles, mais c’est sur elles que le choix s’est porté, et c’est sur elles que se trouve la bénédiction d’Adam. Reconnaissez-les ! Acclamez-les ! »
S’ils avaient pu voir l’air niais de Joy et le teint blême de Lou sous leurs capuches, ils n’auraient probablement pas fait un tel triomphe.
« Nous allons maintenant nous retirer afin de prévoir leur long voyage. Allez, vous tous, au travail ! »
La foule reprit en cœur « au travail ! » et se dispersa lentement, laissant planer encore un peu l’atmosphère de félicité générale. Lou les regarda, et son ventre déjà au supplice se serra davantage. L’espoir de tous ces gens reposait sur elles. Et elles n’avaient pas la moindre compétence. Lou comprenait vaguement qu’on puisse croire à une prophétie, mais mentir à un peuple entier en se basant sur de telles sornettes ? La jeune fille avait presque honte d’avoir pensé à bâcler cette quête quelques heures plus tôt. De son côté, Joy ne souriait plus. Il suffit d’un échange de regard pour confirmer aux deux amies qu’elles partageaient le même malaise. La reine et elles descendirent de l’estrade et se dirigèrent vers l’entrée du palais. L’ancien s’y trouvait déjà et les y attendait.
« Majestée ? Se risqua Lou alors qu’elles arrivaient à la porte.
-Oui ?
-Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant exactement ?
-Je vais vous présenter votre premier compagnon de voyage, qui vous sera d’une aide précieuse. » Elle baissa la voix pour ajouter « Je suis sûre que vous l’apprécierez, mon frère est l’homme le plus amical que je connaisse. »
Ça fait un petit temps maintenant que j'ai lu les six premiers chapitres du "Secret des Yeux rouges", mais je n'ai toujours pas commenté... J'y remédie donc maintenant !<br /> J'ai apprécié ton introduction bien que par moments tes rimes ne sont pas très percutantes ou justes. Je me suis réjoui de trouver un narrateur fort, semblant avoir une expérience et... comme une sagesse ancestrale... Et en fait il est juste là pour l'introduction: on ne le retrouve pas du tout par la suite et du coup il me paraît complètement incongru, je pense qu'il n'a pas sa place là. Il apporte tout de suite une frustration au lecteur.<br /> Ensuite, tu donnes des caractères opposés à tes deux héroïnes, mais par moments j'avais du mal à les distinguer l'une de l'autre. Si le but était d'en faire des gamines insupportables, c'est assez réussi pour moi: le temps qu'il leur faut pour intégrer une information alors que le narrateur a déjà donné toutes les clés au lecteur est assez lourd. Bref, autant dire que je n'ai pas énormément aimé la trame principale qu'est l'aventure des deux filles. <br /> J'ai par contre été captivé par les deux Mürrs (j'espère ne pas me tromper dans le nom), leur visite de lieux désolés, l'hostilité qu'ont les hommes envers eux... Ils sont captivants et attachants, tu as très bien réussi les passages qui leur sont consacrés.<br /> La politique de ton univers aussi semble intéressante (on en apprend assez pour s'y intéresser avec la reine) et ce mélange de monde médiéval d'un côté et voyageurs interstellaires de l'autre aussi !
Voilà, j'espère t'avoir été utile et te présente mes excuses pour le délai.
À bientôt!
Attention, je trouve qu'il t'arrive souvent d'expliquer comment sont tes personnage. C'est un choix d'écriture qui est souvent considéré comme maladroit.
Tu connais peut-être l'expression "Show, don't tell". Les lecteurs sont souvent des bêtes retorses, ce n'est pas parce que tu leur expliques que ton personnage est de tel ou telle façon (tu as un gros exemple dans le premier paragraphe) qu'ils vont te croire. Ils aiment mieux se faire leur propre idée en voyant comment Lou réagit plus loin.
En tout cas tout l'univers est très intéressant.
Ce chapitre, nous fait découvrir les ressentis de nos deux héroïnes et leur malaise face à cette destinée d' "élues". Malaise que je comprends d'autant mieux vu la façon dont la reine les présente. Comme le pense Lou : "l'espoir de tout un peuple repose soudain sur elle". Bonjour la pression !
j'ai beaucoup aimé leur voyage jusqu'au palais. Les descriptions que tu en fais permettent de bien visualiser les différents paysages.
En revanche, mais, ce n'est qu'un détail, j'ai un peu tiqué sur le fait qu'il n'y ait qu'une saison et que les feuilles ne tombent jamais. Ça me paraît très curieux, la nature a besoin de se reconstituer et de façon plus philosophique, ce cycle permet d'appréhender la vie et la mort comme faisant partie d'un tout. Si les feuilles ne meurent pas, pourquoi lees hommes mourraient...
Pour finir, j'ai deux petites remarques :
-elle considérait que c'était une bonne raison... > vu la phrase d'avant, je trouve que ça alourdit inutilement. J'aurais repris à "était une bonne raison"...
-...et ne dites pas un mot,précisa-t-il, sans y être invité > Là, j'aurais échangé les places pour alléger la phrase. Ça donnerait : et ne dites pas un mot sans y avoir été invité, précisa-t-il.
mais, il ne s'agit que de mon avis...
A bientôt !
Je suis contente que la description du monde et du resentit des filles te plaise. Je ne sais pas toujours comment bien les gérer ces deux là!
Par contre, je garde l'idee des saison éternelles. C'est très bien que tu trouve ca étrange. Dans le monde de Gaia, le cycle de vie et de mort est tres different ... tu verra plus de cela plus tard.
Je prend note de tes remarques stylistiques qui sont justes !
Au plaisir !
Ahah, je vois que le 1er paragraphe répond à mes questions sur le caractère des filles, sur les réactions de chacune lors de l'annonce. Ça me plaît comme ça.
Details:
"dans son silence habituel et son masque de morosité" que dirais tu de changer et par ", derriere" ?
"Joy lui pris la main " prit
"la luminosité avait drastiquement changée" changé
"Flute, se dit Lou" alors je ne comprends pas trop le sens de ce "flute", j'ai d'abord compris comme "zut" mais je ne suis pas sûre que c'est vraiment ce que tu veux exprimer. J'ai l'impression que c'est plus comme si elle mettait de côté sa colère pour laisser la place à la curiosité. Du coup, il faut peut-être que tu l'exprimes autrement.
Je trouve le passage sur le voile mystique du monde qui peut se lever à n'importe quel moment très intéressant. Du coup tu peux peut être nuancer la dernière phrase du paragraphe. Moi si ça m'ennuie de savoir que tout dans le monde peut s'expliquer par des lois physiques, j'aurais moins de curiosité et je m'ennuierait effectivement. Cette curiosité vient donc un peu malgré tout, elle semble garder en elle une part de rêve. Peut-être peux-tu donc développer un tt petit peu cela.
Je trouve un peu étrange ce silence du début. Je n'ai plus bien en tête le chapitre précédent mais les filles ne devraient elles pas poser des questions sur leur mission? Je ne sais plus où ils vont, j'irai revoir ça une fois la lecture finie. C'est sûrement dû à ma mémoire de poisson rouge.
J'enlèverais le pardon qu'à de Lou pose la question sur les feuilles afin de montrer que c'est une question spontanée et elle n'a pas à demander pardon à la reine qui la prend en otage!
Alors alors, j'ai fini le chapitre. J'aime vraiment beaucoup la manière dont les portraits sont brossés, de Lou, Joy et du vieillard. Je crois que j'ai plus de souci avec la reine, je n'arrive pas bien à cerner son caractère depuis le début, peut être que tu t'es moins attachée à elle. Il me semble que ça devrai être plus tranché parce qu'elle est à la fois trop gentille et trop sévère, ça peut être nuancer je pense mais pas dans les extrêmes comme ça.
Fin du chapitre qui donne envie de lire la suite... cool! Bravo! J'ai l'impression que tu prends de l'assurance dans ton écriture en tout cas où que tu as pris du plaisir à écrire ce chapitre.
Bises!
"Non pas que son cynisme l’ai quitté" l'ait
"dans un monde emplis" empli
"l’ancien fermât" ferma
les heaumes étincelant avec un s.
"aller leurs parler," leur
"Quoi qu'il n'arrive" quoi qu'il arrive
" une fois arrivé au palais" arrivés
" les marmonnements bourru" bourrus
"Joy poursuivit, souriante :" peut-être un peu rapide ce sourire, si tu écris qu'elle ne peut 'empêcher de sourire malgré tout, que la curiosité l'emporte parce qu'elle se résignation, ça passera peut-être mieux.
" festival de couleur, de cri et surtout, de trompette. Ils se trouvaient à l’entrée de la cours intérieure du palais qui semblait fait d’ivoire. Des étendards aux couleurs d’Ignis pendaient entre les fenêtres. Un grand tapis rouge et doré s’élançait depuis une porte de bois massive mais parsemé d’une multitude de gravures ornementales jusque devant la porte du carrosse. Des hommes en armures marquaient les bords du tapis, tandis que les soldats qui avaient accompagné la reine occupaient tout l’espace de la cour. Cette dernière sortit du carrosse en premier après avoir remis son casque d’apparat, et se tourna vers la foule qui s’était agglutinée derrière la barrière de garde bloquant l’accès à la cour intérieur. Lou commença à se dire que rester dans le carrosse serait surement une très bonne idée. Joy quant à elle, semblait prête à bondit dehors" des s à couleurs, trompettes, cris. Cour intérieure faite, parsemée (si c'est la porte), prête à bondir, J'enlèverais dehors.
" la besace posé" posée
"Lou senti son estomac se tordre." Sentit
"L'air niai" niais
J'ai en effet écrit le premier paragraphe directement pour te répondre, en fait u_u je voulais mettre au clair les sentiments de tout le monde.
Tu as tout à fait bien interprété (en second) son "flute" : l'enervement laisse place à un tout petit peu de curiosité. Qui ne le serait pas, dans un monde complétement étranger ? Je pensais que la suite du parragraphe l'expliquait suffisement, mais si ce n'est pas clair, je vais le retravailler.
Le passage sur le voile mystique, c'est vrai que je pourrais le peaufiner. Je le ferais en corrigeant les fautes que tu as mise en avant. Car j'ai toujours vu Lou comme une rêveuse, alors il faudrait que je le signale un peu plus.
Lou demande quand même pardon, c'est qu'elle craind pour sa vie ! alors elle essaye de rester aussi polie que possible.
Oui les filles restent silencieuses, mais c'est plus car le vieux leur a dis assez clairement qu'elles n'avaient qu'à se taire et à accepter leur sort. Il leur répète encore quand Joy reprend du poil de la bête. Et la reine leur dit bien vite qu'il se rende finalement au palais pour lire la prophétie (entre autre).
La reine n'est pas tellement extrème. Elle sera plus dévellopée quand on rencontrera sa famille dans le chapitre suivant. Piur l'instant c'est juste une reine qui est gentille de nature mais qui doit jouer à la chef pour garder de l'autorité (pour des raisons que je situerais aussi dans le prochain chapitre). Au contraire, j'aime beaucoup la reine ! Je l'admire beaucoup, si on peut dire.
J'ai vraiment pris du plaisir à écrire, c'est clair ! le début m'a semblé laborieux mais sur la fin, j'ai enfin pu mettre en place le chemin à suivre pour plus tard. La preuve en est la vitesse à laquelle j'ai écrit le chapitre suivant, et celui qui vient devrait ne pas trainer non plus. Je prend un peu d'assurance, c'est vrai ... même si je ne peux pas m'empêcher de trouver ça mauvais quand même, d'une certaine façon. C'est plus fort que moi ^^'
Merci encore, et bonne lecture :D
(Et oups, j'avais oublié que je n'avais pas commenté ce chapitre-ci ^^)
Le chipotage habituel :
"Joy lui pris (prit) la main et se pressa contre elle"<br /> "« Flute (flûte) » se dit Lou"<br /> "elle aurait pu trouver ça intriguant, voir(e), peut-être, exaltant. Non pas que son cynisme l’ait quitté(e)"<br /> "La petite fille curieuse de tout qu'elle était (avait été ?)"<br /> "Lou dû (dut) plisser les paupières"<br /> "Sa curiosité pouvait lui faire oublier tout (tous) ses problèmes."<br /> "-Vous-y serez traité(es) avec égard"<br /> "Enchaîna Joy, peut (peu) soucieuse de changer de sujet sans prévenir"<br /> "Quand nous sommes seul(e)s, appelez-moi madame, ou Cassandre"<br /> "Ils se trouvaient à l’entrée de la cours (cour) intérieure du palais"
On continue d'en apprendre toujours plus sur ton monde, c'est cool <3 C'est drôle l'idée de ces royaumes figés dans une seule saison, ça t'est venu comment ? Un automne éternel, ça doit être magnifique, par contre je n'aimerai pas vivre au pays de l'hiver !
Oh, un hymne ! J'adore en trouver dans les livres, ça rend tout de suite le tout super réaliste je trouve et puis c'est pas facile à faire pour que ce soit pas ridicule... Et là il le fait parfaitement ! (surtout avec la BO de Guid Wars 2 en fond sonore ^^) Par contre, le malaise de tes deux héroïnes ets très compréhensible... ça doit être hyper gênant comme moment.