« Et encore un jus de Julten pour la jeune fille ! »
Un tanuki bipède, habillé d’un tablier couvert de souillures, tendit une chope d’un liquide épais à Hona. Cette dernière portait un long manteau de cuir au col remonté et un borsalino vert sombre qui cachait ses petites oreilles animales. Ses cheveux étaient lâchés pour cacher l’absence d’oreilles là où elle aurait dû en avoir. Elle avait également une prothèse de nez qui la gênait terriblement pour parler, mais c’était plus que nécessaire dans un endroit aussi fréquenté qu’une taverne. La rouquine remercia d’un hochement de tête, n’osant pas sourire de peur de faire bouger son faux nez. Le tanuki remua son museau, la fixa pendant un instant, puis reprit sur un ton enjôleur :
« J’vous r’garde d’puis un moment et … c’est qu’vous êtes à croquer, vous ! J’ai jamais vu une humaine avec des ch’veux si beaux et un r’gard si intense, et j’en ai vu passer, pourtant. Nouvelle à Yorden, j’parie ? Et toute seule en plus, pauvre petite.
-Je ne suis pas … marmonna Hona en se retenant d’arracher ce nez insupportable.
-Eh beh, te fait pas de bile chérie, poursuivit le serveur en se rapprochant. J’ai une chambre à partager si ça t’intéresse.
-Tito, lança une autre boule de poil attablée tout près, comment tu veux qu’elle soit intéressée, la mignonne, tu lui as montré que ta tronche à poil !
-Reged, sacré pervers ! dit Tito en riant. Tu sais comment les avoir hein ? T’as pas tort. »
Hona soupira. Les Henkei, même Libérés, étaient vraiment tous des dragueurs invétérés. Et il fallait que cela tombe sur elle, pile quand elle cherchait à recueillir tranquillement des informations.
« Ça ne m’intéresse pas, articula-t-elle tant bien que mal.
-Eh, dîtes pas ça avant d’avoir jeté un œil sur la marchandise ! fit le tanuki le nez en l’air. Vous n’allez pas en r’venir. »
Il ne laissa pas le temps à Hona de protester et commença à remuer en ondulant son corps. Et ce n'était pas qu'une expression : son corps semblait s'être transformé en un liquide noir et épais, d'où s'échapait une lumière aveuglante. Hona se força à ne pas cligner des yeux, elle savait qu'elle était la seule à voir cette lumière. La masse liquide s’allongeait de plus en plus, jusqu'à se rétracter sur un corps parfaitement humain, s’il n’y avait eu ce hale plus foncé autour des yeux, si typique des Henkei. Et c’est vrai qu’il n’était pas mal, avec ses cheveux aux pointes plus claires que leurs racines, rappelant la fourrure bicolore du tanuki. Il avait gardé son air gourmand et gagné en carrure, que l’on pouvait apprécier facilement grâce à son tablier qui ne couvrait plus que le strict nécessaire. Il y eu plusieurs sifflement dans la salle : les buveurs, des créatures diverses et variées, s’étaient tous tournés vers le serveur lors de sa transformation, et ils se délectaient du spectacle en riant.
« Alors, toujours pas intéressée, la mignonette ? Reprit Tito, en s’approchant bien plus que de raison de la jeune Mürr. Tu devrais vite te décider, je ne peux pas rester comme ça bien longtemps, et si tu veux en profiter il faudrait- »
Coupé dans sa phrase par un coup bien placé, Tito tituba et finit au sol, devant une Hona qui se permit un sourire moqueur. Elle avait frappé si vite que personne n’avait pu clairement discerner où et comment elle avait tapé. La taverne en resta coite d’incertitude pendant un instant, avant de repartir dans un rire alcoolisé. Il en fallait bien plus pour surprendre les habitants de Yorden. Cette petite planète n’était composée que d’une seule ville qui occupait toute la surface habitable. Elle servait de port spatial longue distance pour toute les planètes proches. Le commerce, le divertissement et l’industrie d’assemblages y étaient très développés. Aussi cette planète brassait-elle un grand nombre de voyageurs venus d’un peu partout; Les Yordiens avaient donc souvent affaire à des spécimens bien plus exotiques qu’une jeune fille très forte. Malheureusement pour Aluke et Hona, les Mürrs étaient une exception, et il valait mieux rester discret.
Les joyeux buveurs taquinèrent le pauvre serveur :
« C’est qu’il les aime dangereuses, le Tit’ !
-Laisse tomber gamin !
-Choisis-en une plus moche la prochaine fois ! »
Hona savoura son moment de gloire en sirotant sa boisson. Infect, mais revigorant. Par terre, l’Henkei avait repris sa forme originelle et se remettait debout sans blessure apparente. La jeune fille se ragaillardi encore plus en le constatant. Elle avait maîtrisé son coup encore mieux que d’habitude. Aluke serait sûrement impressionné d’entendre ça. Celui-là … depuis combien de temps était-il parti, au juste ? Hona en était à sa dixième boisson, et bien que son objectif soit justement de trainer dans le coin en écoutant discrètement toutes les conversations, elle commençait à perdre patience. Et à être mal à l’aise. Hona se sentait toujours bien plus sereine quand ils étaient ensemble. Non par peur de se retrouver seule et sans défense, car elle était loin d’être inoffensive, ni par peur des problèmes que pourrait rencontrer Aluke, elle lui faisait pleinement confiance pour ne pas prendre de risque inutile. La raison était plus obscure, profonde. Ils n’en avaient jamais parlé, mais Hona savait, sentait, que c’était Elle qui les unissait indéfectiblement, au-delà même du lien fraternel. Après tout, ils avaient en commun beaucoup plus que du sang.
La Mürr termina sa boisson, perdue dans ses pensées les plus secrètes. Le serveur avait apparemment vite laissé tomber l’affaire et était retourné à son travail. Il ne devait pas en être à son premier râteau. Hona se leva, décidée à se dégourdir un peu les jambes. Elle paya son addition au comptoir, et se fit la réflexion que la monnaie de cette planète était très étrange. Une sorte de papier vert, rouge ou violet, avec une multitude d’informations inscrites dessus. La voyageuse avait déjà connu plusieurs système de troc, une économie classique tournée vers les pièces d’or et les joyaux, et avait même entendu parler de la mythique Kandrakar, cité-planète la plus grande et puissante de l’univers connu, où l’on ne payait qu’avec de l’énergie pure. Malgré toutes ces expériences différentes, l’idée de payer avec du papier lui semblait la chose la moins naturelle qui soit.
Hona quitta la taverne pour mettre le nez dehors. Elle resterait tout près pour ne pas rater Aluke quand il reviendrait. La taverne était dans une rue étroite qui baignait dans l’ombre d’immenses immeubles noirs. Yorden avait un climat tropical, et la chaleur de la pollution ambiante rendait l’air étouffant, surtout pour quelqu’un ayant un faux nez en travers de la figure. Hona scruta autour d’elle, n’y tenant plus. Elle se glissa entre deux immeubles et ôta sa prothèse. Son nez félin pouvait enfin humer le fumet putride et chaud de la rue. Une puanteur libératrice qui dégageait ses narines. Hona resta la truffe en l’air quelques minutes, ses sens en alerte, guettant tout individu qui pourrait la voir. Et elle attendit. Longtemps. Trop longtemps à son goût.
Alors qu’elle allait craquer et contacter Aluke pour lui demander de ses nouvelles, elle ressentit le choc mental caractéristique. C’était Aluke qui la contactait ! Hona fit le clair dans son esprit pour se concentrer uniquement sur ce flux mental et le recevoir pleinement. Une image commença à prendre forme. Une rue bondée, de la lumière, des magasins, un cabaret aux couleurs criardes et au nom percutant : Fourrure et Tentacules … Sa vision se précisa sur une personne, quelqu’un qui portait un tricorne. Hona ne pouvait pas voir son corps dans la foule, mais elle savait qu’il était celui qu’elle cherchait. L’image s’estompa pour ne laisser qu’une impression vague et un message clair : elle devait retrouver Aluke qui filait cet individu. Sans réfléchir, la jeune Mürr remit son faux nez et s’engouffra dans les ruelles tortueuses de la ville.
De tour en détour, l’ombre céda place à la lumière, jusqu’à ce qu’Hona débouche dans la rue de sa vision, une des artères principales du quartier des plaisirs. Une foule hétéroclite, où se mêlaient humains, Henkeis et autres races plus exotiques, arpentait la rue dans un flot bigarré. Scrutant les enseignes, Hona ne tarda pas à trouver le cabaret en question. C’était un établissement de haut standing, d’après les hommes de pierre en costume qui gardaient l’entrée. Celle-ci était mise en valeur par des barrières de sécurités argentées et un tapis rouge. Hona hésita un instant, ne voyant Aluke nulle part, elle supposa qu’il devait être à l’intérieur. La jeune fille s’avança vers la porte à double battant, mais le bras massif d’un homme de pierre la retint.
« Ou est-ce que tu crois aller comme ça, ma petite ? Dit-il de sa voix caverneuse. C’est pas pour les jeunes filles, ce genre d’endroit, alors circule. »
Hona avait déjà entendu parler des hommes de pierre, mais c’était la première fois qu’elle en voyait d’aussi près. Ils étaient impressionnants, haut d’au moins deux mètre cinquante, et leur peau avait la couleur et l’aspect du granit. D’après la rumeur, ils descendaient d’humains ayant tenté de maitriser la terre à la place du feu, et qui avait réussi à modifier leur ADN. Ils ne maitrisaient pas la terre à proprement parler, mais leur corps avait fini par être influencé par l’élément. Pour certain, c’était une punition pour leur folle tentative, pour d’autre c’était la preuve qu’un Libéré pouvait avoir accès aux éléments sans passer par les Dieux, et que cette histoire de Don n’était qu’une autre de leur supercheries.
Bien qu’impressionnée, la jeune Mürr répondit très posément.
« Il y a un ami qui m’attend à l’intérieur. Il porte un tricorne. Vous l’avez sans doute vu passer.
-Oui on l’a vu passer, répliqua l’autre homme de pierre. Mais rien ne nous prouve que tu le connais vraiment, petite. On nous a fait le coup cent fois déjà. Passe ton chemin. »
Hona serra les poings d’agacement. Elle songea qu’elle pourrait réduire ces cailloux en poussière d’un tour de main. Après l’avoir imaginé assez précisément, elle se détendit, sa violence retombée. Elle fit mine de partir fâchée et se glissa sur le côté de l’établissement dès que les gardes furent hors de vue. Hona se frappa le front : pourquoi n’avait-elle pas pensé à passer par l’entrée de service dès le départ ? Elle avait beau savoir se faire discrète quand elle le voulait, elle manquait de ruse et avait une vilaine tendance à agir avant de réfléchir. Elle se retrouva derrière le bâtiment, dans une ruelle encore plus glauque que celles qu’elle avait pu voir. Il y avait effectivement une porte de service qui devait sans doute être fermée. Rien d’insurmontable pour une Mürr. Elle s’approcha de la porte et plaqua ses mains sur la serrure. Hona avait toujours été douée pour sublimer les solides. Elle se concentra sur la matière, sur ses molécules collées les unes aux autres. Il suffisait de leur souffler dessus pour qu’elles se séparent. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, la serrure s’était envolée en poussière. Hona n’avait plus qu’à pousser la porte.
L’intérieur baignait dans une lumière violette et sous une couche de parfum entêtant, même depuis l’entrée de service. Elle passa à côté des vestiaires sans un bruit, longea un couloir sombre au bout duquel une porte laissait passer la lumière et les bruits de la salle principale. Hona s’apprêtait à se glisser par cette porte quand elle se stoppa net. Il y avait plusieurs salles le long du couloir, dont une sur laquelle on pouvait lire « Mürrs ».
Une tonne de suppositions plus terribles les unes que les autres s’enchainèrent dans l’esprit d’Hona. Il fallait qu’elle le voie par elle-même. Tendue comme elle ne l’avait jamais été, elle ouvrit la porte. Elle donnait sur une pièce sombre, apparemment vide. Mais la Mürr pouvait le sentir dans tout son corps : cette pièce empestait la peur, la haine et la tristesse. Ses yeux s’habituèrent à l’obscurité et Hona put voir la source de ces odeurs.
Cinq cages de grande taille occupaient la pièce. On avait disposé dans chacune des draps et des coussins. Il y avait, écris à la va-vite, des noms sur des morceaux de papier grossièrement collés sur les cages. « Doudouce », « Lady », « Sebastian », « Mistigri », « Chaussette » … Hona eut un haut le cœur quand elle comprit que c’était le nom des pensionnaires de ces cages. Des noms d’animaux domestiques. Déjà choquée, elle eut l'impression de recevoir un coup de poignard quand elle vit, distinctement, que l’une des cages n’était pas vide. C’était une petite Mürr, n’ayant apparemment pas dépassé ses huit ans, car elle ressemblait toujours à une enfant. Elle était couchée à la manière d’un chat sur ses couvertures, et dormait d’un sommeil agité ; Hona pouvait le deviner à sa queue qui frappait l’air. Autour du cou et des mains de l’enfant, la rouquine discerna des sortes de chaînes d’une couleur turquoise. Du mythril ! Aluke lui avait dit de ne jamais s’en approcher, car cette pierre avait des facultés étranges qui empêchaient tout contact avec la Matière.
Tout fut clair dans l’esprit de la jeune fille à cet instant. L’enseigne « Fourrure et Tentacule » : Fourrure devait faire référence aux Mürrs. Des Mürrs maintenus sans pouvoir dans ces cages. Son attention entièrement porté sur cette horreur, Hona aurait totalement oublié la raison de sa venue dans ce cabaret si elle n’avait reçu un autre choc mental à cet instant. Aluke sentait sa présence et commençait à perdre patience. Mais avait-il conscience des atrocités commises dans cet endroit ? Oui, sans doute, car s’il n’y avait qu’un Mürr en cage, les autres devaient … travailler, à cette heure. Et Aluke avait dû les voir.
Hona sentit la rage monter jusque dans sa gorge. Qu’importe leur objectif, aider les siens était plus important. Mais alors qu’elle allait pour libérer l’enfant, elle se rappela que le mythril était aussi connu pour être quasiment indestructible, et que sans pouvoir faire usage de ses capacités sur la Matière, Hona ne pouvait pas sauver cette enfant. Même en détruisant le mur auquel elle était attachée, la petite Mûrr aurait gardé ses chaines. De plus, Hona et Aluke ne pouvaient pas utiliser leur pouvoir pour voyager si cette petite portait du mythril. Il fallait se rendre à l'évidence, c'était inutile. Tenter le coup n’aurait fait que donner de faux espoirs à l'enfant. La rouquine eut envie de hurler : tout cela était trop injuste ! Car même sortie d'ici, la petite n'aura pas pu aller loin, et se serait fait attrapée par d'autres. Hona s'approcha tout de même silencieusement de la cage. Elle prit une dague cachée dans son manteau et la glissa sous la couverture de l'enfant. C'était la seule aide qu'elle pouvait lui apporter. La petite devrait se sortir d'ici d'elle même, si elle en possédait la force. Hona sortit lentement de cette prison, les yeux pleins de larmes de regrets et de rage.
Elle se glissa comme une ombre dans la salle principale, frôlant les murs en s’imprégnant de leur couleur et gardant son attention sur le sol. Elle ne voulait surtout pas voir ses semblables dans toute la misère de leur travail. L'air saturé d'alcool et de parfum et la musique lancinante lui faisaient tourner la tête. D’un seul coup d’œil malheureusement nécessaire, elle vit qu’un parterre de clients regardait plusieurs scènes sur lesquelles se trémoussaient … Hona baissa vite les yeux pour ne pas en voir plus. Elle sentait qu’elle ne pourrait pas retenir sa nausée sinon. Elle était si concentrée là-dessus qu’elle ne vit pas Aluke venir à sa rencontre et lui rentra dedans. Faisant mine de rien, il la tira derrière un rideau de velours violet. Il avait le regard encore plus sombre que d'habitude, et son teint pâle témoignait du dégoût qu'il éprouvait également. Hona voulu lui dire quelque chose, lui parler de cette horreur qu’elle avait vu, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Aluke, qui avait senti son trouble, lui prit la main et la serra dans un tremblement, sans rien dire. Hona ressentit une vague de chaleur la parcourir ; Les démonstrations d'affections d'Aluke était si rares désormais, que même la plus simple lui faisait vraiment plaisir. Reportant son attention sur leur mission, Aluke scruta derrière le rideau.
« Le gars au tricorne, murmura-t-il, c’est un Nubien. Et il a Leur symbole autour du cou. Il a peur de rien, le poulpe. »
Les Nubiens était généralement appelés les « calamars de l’espace », une race anthropomorphe avec une tête hideuse pourvue de plusieurs tentacules en guise de chevelure, d’autres tentacules leur servaient de bras et de jambes. Ils émettaient en permanence des gargouillis et des bruits de succion.
« Comment tu as pu le trouver si facilement ? demanda Hona en reprenant peu à peu son calme. Dans une ville si grande, tu avais si peu de chance …
-Je sais. Mais j’ai cherché au bon endroit. Le marché aux esclaves grouille de déchets, j’ai simplement eu de la chance de tomber sur la bonne ordure. »
Il avait dit ça sur un ton calme, mais son dégoût pour la personne était évident.
« On l’attire dans un coin et on le cuisine ? Souffla Hona, souriant presque à l’idée de passer ses nerfs sur lui.
-C’est ça l’idée. Mais on ne peut pas faire ça ici, il pourrait rameuter tout le monde en criant. On va le chopper et lui faire faire un petit voyage jusqu’à la planète inhabitée pas loin d’ici. Tout seul face à nous deux, dans un endroit complètement inconnu, il parlera sans le moindre doute.
-Génial.
-On attend qu’il aille dans une des salles privée et on lui rend une petite visite. Je suis presque sûr qu’il va y aller, j’ai pu constater que le symbole des dieux marche comme un passe gratuit ici. Et vu l’individu, il n’hésitera pas une seconde. »
Après un bref instant, il ajouta :
« Et tu devrais enlever ce faux nez, il pend un peu. »
En effet, la prothèse d’Hona pendant lamentablement. Elle l’enleva, pas mécontente d’en être débarrassée.
Les deux Mürr restèrent silencieux pendant un certain temps, scrutant le Nubien au tricorne à travers le rideau après lui avoir créé un petit orifice. Et effectivement, il finit par se lever en faisant signe à une autre Nubienne de le suivre. Aluke sortit du couvert en premier, et se fondit dans les ombres avec Hona à sa suite. Le calamar et sa compagne pénétrèrent dans une salle accessible via un couloir séparé de la pièce principale par un rideau de perle. Les Mürrs attendirent qu’un des hommes de pierre passe, puis s’engouffrèrent à la suite du Nubien. Dans le couloir, ils n’eurent aucun mal à deviner dans quelle chambre l’invertébré s’était rendu : on pouvait entendre ses bruitages caractéristiques distinctement, provenant de la première porte à droite. Le loquet de la porte était fermé de l’intérieur, aussi Aluke se tourna-t-il vers Hona qui comprit sans mal ce qu’elle avait à faire. Sublimer une serrure ou sublimer une porte entière, la différence n’était pas énorme. Aluke, moins doué pour cet exercice minutieux, se cantonna au rôle de guet. Après une longue minute d’intense concentration, Hona fit signe à son frère. Ils pénétrèrent tous les deux sans le moindre bruit à travers la porte, dont une large partie n’était plus que fumée.
A l’intérieur, tout se passa très vite. Aluke se rua sur leur cible, musela sa bouche baveuse aux lèvres proéminentes tout en le menaçant, une lame sous sa gorge. Hona plaqua la nubienne au sol, dans un concert de bruits mouillés. Elle ne savait pas bien comment la mettre hors d’état de nuire. Dans le doute, elle sortit un pistolet à vapeur qu’elle gardait toujours sur elle. Quand elle le vit, la Nubienne se tût et fit signe qu’elle se tiendrait tranquille. Hona la laissa se relever sans enlever la main de devant sa bouche.
« Bonjour, monsieur le poulpe, fit lentement Aluke. Vous allez nous faire la gentillesse de nous accompagner et de répondre à quelques questions, ok ? »
Un bruit de glouglou lui répondit. Aluke sourit et fit signe à Hona. Elle lâcha sa prise tout en la gardant en joue. La Nubienne semblait assez maligne pour se taire et ne rien tenter. Aluke commença à réciter la formule de téléportation, et Hona l’accompagna après avoir ramassé le tricorne. Il lui plaisait bien. Tandis que la lumière les enveloppait tous les trois, le Nubien s’affolait et faisait des bulles. Mais il était trop tard. Dans un éclat de lumière, ils quittèrent cette planète dépravée, emmenant avec eux la source d’information qu’ils cherchaient tant.
Passer de Joy et Lou aux deux Mürrs demande un petit temps d'adaptation tant leur univers est différent. Mais, ce n'est pas un mal, bien au contraire !
Du coup, on cherche le fameux point commun qui reliera nos quatre héros. Peut-être cette notion de "libérés" ?
En tout cas, l'univers de nos deux Mürrs est très bien décrit, de même que la multitude d'espèces. D'ailleurs, c'est marrant quand j'ai vu Nubiens, je me suis imaginé un grand noir, bah non, c'est un poulpe ! j'aime ce genre de surprises come le serveur qui peut se métamorphoser en ondulant comme de l'eau, c'est bien trouvé et original.
On va voir comment va évoluer leur histoire et leur ligne temporelle.
Chapitre 5:<br />- lança Hona en suivant Aluke qui continuait de sauter d’arbre en arbre, agile comme un singe mais ralentis ==> ralenti<br />- et apprendre plus de chose sur une culture dont elle ignorait finalement beaucoup de chose ==> choses<br />- Hona, un peu honteuse de son erreur mais trop fière pour d’admettre, fit une moue réprobatrice ==> l'admettre<br /> - C’est proche, à seulement quelque planète d’ici ==> quelques planètes <br />- un lieu rempli de voyageur en tout genre. ==> voyageurs<br />
<br />
Intéressants ces Murrs ! Je me demande quel role ils vont bien jouer dans l'histoire ! J'aime bien avoir des aspects très technologiques alors que le monde ou est Lou semble plus "ancien". Ca a un petit coté Star wars :D
<br />
Chapitre 6:
- "Un long moment se passa en silence, seulement troublé par le bruit régulier des armures et des roues heurtant la route accidentée." ==> Le "se passa en silence" me semble bizarre<br />- seule une poignée d’élu ==> élus<br /><br />Et bien, pas de pression du tout sur Lou et Joy haha ! J'avoue qu'à leur place je ne serais pas très sereine non plus surtout en étant (à priori :p) deux adolescentes normales.<br />J'aime beaucoup l'hymne ! Comme ton premier chapitre je trouve que ca sonne très bien !<br /><br />Chapitre 7:<br />- "Le serveur avait apparemment vite laissé tomber l’affaire et était retourner à son travail. " => retourné<br />- " et avait même entendu parler de la mythique Kandrakar, cité-planète la plus grande et puissante de l’univers connu, ou l’on ne payait qu’avec de l’énergie pure." ==> où<br />- Une foule hétéroclite, où se mêlaient humain, Henkei et autres races plus exotiques ==> humains<br />- "et se glissa sur le côté de l’établissement dès que les garde furent hors de vue" ==> gardes<br /><br />Super chapitre ! Je l'ai trouvé vraiment super intéressant, plus sombre aussi et j'aime de plus en plus Hona et Aluke ! Super aussi d'avoir utilisé des tanukis, j'aime beaucoup le mélange de mythologies/légendes "réelles".<br /><br />
Je trouve que les parties de Hona/Aluke sont plus intéressantes et "profondes" pour le moment (niveau personnalités//relations/environnement) mais je suppose que ca va évoluer aussi du coté de Lou et Joy :)
Tant de chapitre en une fois, wouha ! Je prend note de tes remarques sur les fautes, ellles seront corrigées u_u
-> petit côté star wars ? quand on sait que j'ai horreur de star wars x) (enfin disons plutôt que je n'ai jamais accroché au style des films et aux personnages). Mais je vois ce que tu veux dire ! ;) Je suis contente de succiter des questions, c'est un de mes plus grands buts è-é
->Merci pour les retours sur l'hymne ! J'avais vraiment peur qu'elle soit trop répétitive, mais en fait, les hymnes sont rarement des chef d'oeuvre de lyrisme de toute façon x) donc j'ai pu m'en sortir.
-> j'ai l'impression que les gens aiment bien ce chapitre avec Hona et Aluke. Les gens aiment les choses sombres u_u ne t'en fait pas, la partie Lou/joy va devenir plus complexe elle aussi.
pour les tanukis, j'avais envie de faire une race métamorphe pour la cohérence de certaine choses, aussi j'ai hésité entre les tanuki et les kitsune pendant un temps, je pensais même faire coexister les deux. Peut-être que je le ferais un de ces quatre ...
Tu verra que les Tanukis auront une importance toute particulière ^^
merci de ta lecture !
Coucou Anna !
Oui, bon, c'est pas comme si j'avais lu ces chapitres il y a semaine et que depuis j'avais eu la flemme de les commenter... Pas du tout...
Coquillettes (pas sûr que la liste soit exhaustive, mon cerveau était un peu trop fatigué pour se rappeler correctement de son orhtographe) :
"habillé d’un tablier couvert de souillure(s)"<br /> "sa queue disparue (disparut)"<br /> "les buveurs, des créatures diverses et variées, s’étaient tous tourné(s)"<br /> "La jeune fille se ragaillardi(t) encore plus en le constatant"<br /> "Hona se sentait toujours bien plus sereine quand ils étaient ensembles (pas de -s)"<br /> "ils descendaient d’humain(s) ayant tenté de maitriser la terre"<br /> "Il y a un ami qui m’attends (pas de -s) à l’intérieur"<br /> "Il y avait, écrit(s) à la vas-vite (va-vite), des noms"<br /> "Hona senti(t) la rage monter"<br /> "j’ai simplement eut (eu)de la chance de tomber sur la bonne ordure. »<br /> Il avait dit ça sur un ton calme, mais on (?) son dégout (dégoût) pour la personne était évidente (évident)"
C'est qu'il y a une jolie ambiance dans ce début de chapitre ! La taverne est un grand classique de la fantasy mais je trouve que tu te l'es très bien approprié, c'était très vivant ! J'aime bien tes descriptions en général, je visualise vraiment les choses quand je lis et ça me donne envie de dessiner ^^ Si j'en avais le temps et surtout les capacités je crois que je tenterais d'illustrer tous tes chapitres !
Juste, cette phrase-là m'a semblé bizarre :"Déjà choquée, elle faillit hurler d’horreur quand elle vit enfin distinctement que l’une des cages n’était pas vide.", je pense qu'Hona doit se douter que ces cages sont "habitées" à partir du moment où elle voit des noms dessus... Du coup sa réaction à cette confirmation de ce doute m'a semblé disproportionnée.
Sinon, j'ai beaucoup aimé ce passage... même si le mot "aimé" est un peu déplacé étant donné que c'est révoltant. Je ne saispas trop pourquoi ça m'a touchée à ce point d'ailleurs... Peut-être parce que les émotions de ta demoiselle, que ce soit sa colère ou son horreur, passent très bien aurpès du lecteur...
Rah, mais on peut dire que tu sais entretenir ton suspense toi ! Y'a tellement de choses que l'on ne sait pas sur tes deux Mürrs !