Le baume cachottier d’un trésor

Notes de l’auteur : TW : Cauchemars, Somnambulisme, Évocation de la mort
Douce lecture à vous <3

— RINA !
    Le corps se levant en sursaut, un cri, un appel à l'aide, le corps perlé de sueur. Tin avait enfin émergé de son cauchemar. Il pivota et fit pendre ses pieds dans le vide en plaquant ses mains sur son visage et dans sa tignasse blonde à présent pleine de nœuds. Encore ce rêve. Il le poursuivait depuis son enfance et ce n’était pas près de s'arrêter. Il avait vu des Ziny se déchainer sur des âmes innocentes durant un conflit qui avait éclaté dans son enfance et ç'avait été trop pour lui. Il avait crié le nom de sa sœur à son réveil, c'était toujours son premier réflexe. Depuis enfant, elle venait le réconforter, quand il faisait ses mauvais rêves, à peine les yeux ouverts si Mia n’était pas au manoir, mais cette nuit l’absence était palpable. Des larmes avaient coulé sur ses joues rougies par la chaleur de ses draps qu’il dégagea vivement, excédé. Il se leva pour ouvrir ses volets, il avait besoin d'air que diable ! Il ne vit même pas le soleil pointer le bout de son nez, il soupira, il ne pourrait pas se rendormir après ça, surtout que quelques secondes plus tard, il entendit trois petits coups discrets à la porte de sa chambre.
— Oui ?
    La porte s’ouvrît sur sa petite sœur, quand on parle du loup on en voit la queue. La jeune femme entra dans la chambre après avoir fait elle-même un mauvais rêve qui la faisait encore trembler. Ses pieds nus glissaient sur le paquet de chêne de la chambre de son frère. Par mégarde, dans la pénombre, elle buta contre le coffre qui était devant le lit à baldaquin. Elle jura de douleur et regarda son frère dans la pénombre.
— Pourquoi tu es ici ?
    Tin avait la respiration haletante, son cœur se remettait doucement de ce rêve familier pendant que Rina posait ses petites mains sur le bord du lit.
— Je t’ai entendu en arrivant alors je me suis inquiété.
— Ne t'en fais pas, pourquoi tu venais à l’origine ?
— Pour ton frère.
— Pour Mino ?
— Tu as son produit s’il te plaît ?
— Euh… oui attends…
    Tin qui s’était remis dans son lit se releva. Il était seulement vêtu d’un pantalon de pyjama bleu ciel. Son épaule droite jusqu’à son poignet droit était parsemée de tatouages contrairement au reste de son corps, qui n’avait pratiquement aucune trace, mis à part des cicatrices ici ou là dû à son métier. Les tatouages étaient faits à la majorité de l’enfant et il pouvait mettre ce qu’ils voulaient dessus, au bras qu’il voulait, tant qu’il allait du haut au bas du membre. C’était peu commun mais dans sa famille c’était une tradition qui se perpétuait de génération en génération, faite au moment des dix-huit ans du jeune adulte. Les jeunes femmes où les jeunes hommes qui entraient dans la famille devaient aussi s’en munir, c’était ce qui attendait Mia qui trépignait déjà d’impatience. Tin se dirigea donc vers un placard et tira un des tiroirs, le supérieur, pour en tirer un récipient qui avait un contenant violet. Il regarda le baume en le faisant tourner dans sa main, puis il s’avança vers sa petite sœur l’air pensif et lui tendit ce qu’elle voulait.
— Tiens, mais je vais venir avec toi.
    Rina prit le récipient en faisant attention de ne pas l’abîmer puis elle releva la tête vers les yeux verts de son frère. Sa maladresse était accentuée quand elle était fatiguée. 
— Pourquoi ? Je sais comment faire tu sais, je le fais toute seule quand tu n’es pas là. Tu ne préfères pas que je vérifie comment il va puis revenir pour rester jusqu’à ce que tu t’endormes ?
    Tin tiqua quand elle lui fit remarquer ses absences, il savait qu’ils étaient livrés trop souvent à eux-mêmes et il en était affecté.
— Je sais, mais quand même on ne sait jamais. 
— Comme tu veux, mais viens, il va se blesser si on n’arrive pas rapidement.
    Rina l’avait regardé d’un air soupçonneux quand il avait hoché la tête et fermé la porte derrière eux en sortant de la chambre. Elle avança dans le couloir et s’arrêta devant une nouvelle porte.
— Fais attention quand même, parfois les sorts qu’il lance sont puissants et incontrôlés.
— Pas de soucis.
    La remarque de Rina faisait écho à ce qui se passait dans une des chambres. Mino était somnambule et depuis que Rina avait subi sa malédiction, il faisait énormément de cauchemars. La plupart des personnes de cette famille en faisait à vrai dire. La seule chose qui le calmait était ce baume qui représentait des senteurs qu’il aimait énormément. Le seul problème est qu’il devait être appliqué sur son torse et que pendant ses crises de cauchemars ou de somnambulisme il lui arrivait fréquemment de lancer sa magie de tous les côtés. C’était donc avec une grande vigilance qu’il fallait entrer à l’intérieur. Rina s’était déjà retrouvée avec les yeux largement plus gros que la moyenne ou d’autres amplifications corporelles à cause d’un sort qui l’avait malencontreusement touché, mais rien d’excessivement grave pour le moment.
    Elle posa sa main sur la poignée circulaire de la porte et la tourna délicatement. Elle avait la main gauche levée pour déjouer des sortilèges qui pourrait l’atteindre, doucement, elle passa la tête dans l’encadrement de la porte. Il n’y avait, rien. 
    Intriguée, elle passa son buste dans la chambre et vit que seulement quelques petites étincelles sortaient de la main droite de son frère.
— Il semble qu’il se soit un peu rendormi, mais fais attention, regarde.
    Elle pointa la magie du doigt et parlait à voix basse pour ne pas le réveiller et s’approcha à pas de loups vers le grand lit. Elle prenait garde de ne pas trébucher pour ne pas le surprendre. Quand elle fut à deux mètres de son petit frère, elle se retourna vers celui qui était encore vers la porte, dans ses pensées.
— Tin ?
— Oui ? Oui, je suis là
    Il secoua légèrement la tête et avança dans la chambre, il approcha le lit en faisant attention aux gestes de son frère.
— Je suis désolé. 
    Rina regardait son cadet mais elle parlait à son aîné qui paraissait surpris.
— Pour ?
— Tout à l’heure dans la cuisine.
— Ce n’est rien, juste… Je ne veux pas parler de ça. Tu comprends ? C’est encore perpétuellement dans mon esprit et un peu fragile.
— Je comprends mais tu sais que je suis là au cas où. 
— Oui et je t’en remercie. Maintenant occupons-nous de lui.
    Tin voulait impérativement changer de sujet. Rina hocha la tête positivement et prit une portion du baume et entreprit de l’appliquer sur la zone visée. Celui-ci faisait un effet calmant qui permettait qu’il se replonge dans le sommeil en douceur. 
    Concentrée, elle ne vit pas les étincelles plus luisantes que jamais et échappa de peu le coup qui en était ressortie en se décalant rapidement de côté.
— Ragh.
— Fais attention, tu veux que je lui tienne les mains ?
— Non, il est calme pour l’instant.
    Elle se rapprocha et écarta encore un peu le haut qu’il portait pour lui faciliter la tâche.
— Tu penses que papa et maman trouverons un remède pour lui aussi ? Ça lui faciliterait tellement la vie.
— Je ne sais pas, on leur demandera demain. 
— Heureusement que les baumes sont là en attendant.
    Tin avait tout de même pris dans ses mains celles de Mino pour éviter un accident. Rina quant à elle appliquait la pommade couleur lavande pendant quelques minutes le temps qu’elle imprègne bien sa peau puis se recula quand se fut fini.
— C’est bon, normalement il devrait dormir jusqu’à…
    Elle jeta un coup d’œil la grande horloge dans le fond de la chambre et réfléchi quelques instants. Trois heures du matin.
— …Environ midi.
— Mais c’est bien toi qui avais fabriqué ça ?
— Oui, quand les crises avaient commencé. 
— Tu ne m’as jamais expliqué.
    Elle prit le flacon et le tourna dans sa main pour l’observer plus attentivement.
    Elle nota mentalement qu’elle devrait mettre des étiquettes dessus pour les autres membres de la famille, ça pourrait servir.
— Je fais ça avec des fleurs que j’ai moi-même créées. Tu sais ce n’est pas compliqué, du moment que tu sais modifier génétiquement les fleurs c’est simple. J’ai mis deux baumes dans ta chambre, deux dans la sienne, enfin il y en a un peu partout. Je confectionne aussi les produits dont Mino a besoin quand il fait des soins car il ne manie pas assez bien les fleurs pour les utiliser correctement pour le moment. Ce qu’il y a dedans c’est ce qu’il aime, des senteurs sucrées surtout. Je suis venue vers toi pour voir comment tu allais même si en soi je pouvais récupérer ceux qui étaient dans sa chambre à lui.
— Les parents ne sont pas rentrés depuis longtemps, c’est pour ça que j’en avais vaguement connaissance contrairement à eux ?
    Le froncement de sourcil présent sur le visage du jeune homme était énigmatique, à quoi pouvait-il penser ? La jeune femme n’y faisait pas suffisamment attention, elle continuait sa tirade pour expliquer à son frère l’objet des études qu’elle pouvait faire. Ce qui pouvait sembler amusant, si quelqu’un débarquait sans prévenir, c’étaient leurs chuchotements, ils avaient fini leur travail mais restaient sur place pour discuter au lieu de changer de pièce pour être à l’aise.
— Oui c’est ça. Après j’ai une collection entière de baumes pour toutes sortes de choses dans l’armoire de ma chambre, j’en ai pour toi aussi.
— Pour moi ? Mais pourquoi faire ?
— Viens, je vais te montrer, je ne voudrais pas le réveiller si nous parlons trop fort.
    Elle lui fit signe de sortir de la chambre et elle jeta un dernier coup d’œil sur son frère pour vérifier que tout allait bien, puis remit le baume violet dans la main de Tin.
— Replace-le dans ton tiroir pour en avoir un au cas où
    Tin acquiesça et prit le contenant dans sa grande main et suivit Rina dans le couloir jusqu’à sa chambre et y entra à sa suite.
    Elle poussa la grande porte en chêne et entra dans sa chambre avant de refermer derrière son frère d’un geste las de la main tout en bâillant sans la moindre grâce. Elle avança dans sa chambre, en veillant bien à allumer la lampe à pétrole qui se situait au centre de la pièce, la lueur éclairait le reste de l’espace avec une grande douceur. C’était une très vaste chambre qui recelait de beaucoup de décorations en tout genre, mais dans une organisation méticuleuse, pas qu’elle soit particulièrement maniaque, mais ce petit bout de manoir était son repère à elle et donc son petit jardin secret.
    C’était là qu’elle pouvait exposer toute sa personnalité sans que qui que ce soit ne vienne l’importuner. Même sa famille affirmait pleinement cela, ça lui permettait de se réfugier hors de son quotidien pendant quelques instants. Le calme y régnait perpétuellement, elle n’y passait pas forcément tout son temps mais assez pour se reposer.
    Sa chambre était munie d’une couleur vert de gris mais pour ce qui était du mobilier il y avait un grand lit à baldaquins, aux rideaux de velours rouges qui était situé sur le mur de droite. Non loin, juste à côté à vrai dire, un grand bureau ornait le reste du mur. Il était en bois de bouleau et avait au-dessus de lui des étagères où étaient disposés des livres scolaires, car oui, Rina était encore à l’école mais à domicile vu que les Ziny ne l’acceptaient pas dans leurs établissements scolaires. Malheureusement Tin et Mino devaient faire de même mais là ce n’était pas à cause d’elle mais à cause de leurs particularités magiques, les écoles Sokl étaient trop éloignées pour eux. 
    Sur le mur opposé et donc celui de gauche, une immense bibliothèque ornait le mur, des centaines de livres étaient disposés sur les multitudes d’étagères. À un mètre environ devant celle-ci se trouvait un fauteuil où elle passait des heures à lire ses nombreux bouquins durant l’hiver la plupart du temps, quand le temps était maussade et qu’elle n’avait pas envie de jardiner. 
    Enfin, sur le pan de mur où se trouvait l’entrée de la chambre, il y avait une grande armoire qui était positionnée, avec une garde-robe. Le dernier mur et de ce fait celui en face de l’entrée possédait la fameuse grande fenêtre, l’unique de la pièce, mais elle éclairait suffisamment l’endroit pour le rendre accueillant. 
    Rina avança dans sa chambre et elle entendit Tin la suivre jusqu’à la grande armoire, avant de se placer à ses côtés il déposa le baume sur le bureau pour pouvoir avoir les mains libres. La jeune femme ouvrit une des portes du meuble, dans cette armoire il y avait une étagère qui possédait un minuscule loquet invisible si on n’en avait pas connaissance. Quand on appuyait dessus d’une certaine façon, ça faisait pivoter un pan de l’armoire et démontrait toute une collection de baumes aussi différents en termes de couleurs qu’en termes d’utilisation. Quand elle fit pression, elle vit l’homme blond écarquiller les yeux en les faisant pivoter sur tous les produits qui étaient présents. Des centaines étaient empilés les uns à côté des autres sur différentes étagères de verres invisibles si le système était clos.
— Par les Dieux, comment ce fait-il que personne n’en avait connaissance ?
    Il disait cela en montrant les produits d’un doigt curieux, son expression était mitigée, à moitié réprobatrice, à moitié curieuse.
— Je voulais être certaine que c’était parfait. Je voulais avertir les parents à leur retour et toi avec. 
— Et du coup ça sert à quoi ? Je ne suis pas sûr d’avoir tout suivi. 
— Ils peuvent servir à nous soigner, nous, mais aussi d’autres personnes car ils ont des propriétés différentes selon si c’est pour des Jiklo ou des Sokl. Mais il n’y en a pas qu’ici des produits comme ça, j’ai aussi presque la même quantité dans ma serre et un peu partout dans le manoir. Tout est noté sur le plan là-bas. 
    Tout en regardant les étagères pour évaluer ce qu’il fallait refaire, elle montra du doigt la feuille qui se trouvait sur le bureau de la chambre. Celui qui se trouvait à côté du grand lit, alors elle entendit le grand homme bouger et aller vers ce soi-disant plan avant qu’elle ne se retourne pour l’observer. Rina l’entendit exclamer un bruit de surprise et un magnifique sourire de fierté se dessina sur son visage.
— Par Horunio c’est d’une grande précision, bravo !
— Merci.
    Elle le regarda satisfaite et légèrement rougissante. Horunio était le dieu de la précision et du temps, c’était donc réellement flatteur pour elle. Cependant, son sourire diminua quand Tin lui posa la question qu’elle redoutait.
— Je n’ai pas relevé avant mais tu as dit que ça pouvait soigner différentes personnes, c’est-à-dire ?
    Apparemment il n’avait pas entendu sa remarque sur les différentes propriétés selon le rang du sang. Il arqua un sourcil en la regardant, les mains toujours autour du plan, il savait ce qu’elle allait répondre mais il souhaitait profondément se tromper.
— Euh je…
— Les Ziny c’est ça ?
— Disons que non, dans un premier temps seulement les Jiklo…
— Mais Rina.
    La jeune fille se redressa et regarda son frère, plus sûre d’elle que jamais.
— Écoute Tin, je fais sans cesse des ravages avec Zluna je veux que pour une fois ce soit moi qui aide. Tous les Jiklo ne sont pas méchants et si je mets ça à leur disposition…
    Tin balaya l’air de sa main et reposa avec fracas le plan sur la table. Il coupa sa sœur dans ses propos par pure angoisse.
— Non, tu ne peux pas faire ça !
— Mais pourquoi ?!
— Mais parce qu’ils te tueront ! Les Ziny veulent notre anéantissement. Les Jiklo je ne dis pas mais les Ziny c’est de la folie. Tu veux vraiment soigner celui qui a tué ton grand-frère ?
    Il avait dit cela à voix basse comme s’il se refusait de l’admettre, pourtant c’était une réalité, ils pourraient la tuer, elle était une réelle source de terreur pour le village, surtout avec Zluna et parler de Mathias avait un réel but. Il savait qu’il avait été un frère pour elle alors appuyer sur ce point était la seule façon de la raisonner.
— Tu n’as jamais réellement fait face à des Ziny Rina mais moi si. Quand ils ont peur se sont des machines assoiffées de sang pour protéger les leurs, c’est pour cela que se sont plus des Jiklo normaux. Je ne veux pas voir ton corps inerte car ils n’ont pas su comprendre tes intentions.
— Alors, ils me tueront. Tu sais que je pourrais faire passer ça par Tessa quand elle reviendra. Au village, ils savent tous qu’elle va devenir médecin, ils auront confiance en elle ! Je ne suis pas docteure Tin mais si je peux aider des gens avec ça et je le ferai. Si je peux faire le bien je le ferais.
    Elle avait prononcé ses derniers mots dans un soupir qui ne voulait aucunes protestations. Il soupira, il se rendait bien compte que tout ce qu’il ferait ne servirait jamais à rien, et elle, de son côté, savait qu’il voulait la protéger, mais elle voulait lui prouver qu’elle arriverait à se défendre elle-même.
— Tu penses que Tessa acceptera ? C’est risqué quand même. Imagine qu’ils soupçonnent quelque chose ?
— Je lui enverrais Puño quand je pourrai pour lui demander son avis.
    Elle s’approcha de lui et remarqua que son regard se faisait fuyant, il cherchait encore une alternative, ça se sentait mais il devait savoir au fond de lui que c’était sans espoir. Quand elle fut assez proche de lui, elle l’enlaça.
— Je te jure de faire attention.
— Je ne t’empêcherai rien à deux conditions.
    Elle sentit les bras de son aîné l’entourer et elle se sentit un peu mieux. 
— Dis-moi.
— Je veux que tu me préviennes régulièrement de ce qu’il se passe dans le manoir et si tu pars un jour. Je veux avoir des nouvelles souvent avec Puño ou… non je te prendrais un autre oiseau qui te suivra sans cesse d’accord ? Comme ça tu pourras me prévenir en toutes circonstances, je viendrais le plus rapidement possible.
— Et la seconde ?
— Oublie les Ziny, définitivement ou pour le moment, les Jiklo je ne dis pas mais eux c’est non. Je veux quand même que tu soignes ma femme si elle a besoin de toi.
    Elle échappa un rire sur la poitrine de son frère en l’entendant.
— D’accord, d’accord, j’accepte.
— Tu ne contestes pas ?
— Non car je pourrais mieux communiquer avec vous et finalement ce n’est pas si bête.
    Tin était étonné de la voir plier si facilement. Il se détacha de sa petite sœur et alla s'asseoir sur le lit, ses mains de chaque côté de son corps en regardant Rina d’un air intrigué, en sachant très bien que ce n’était pas la seule raison.
— Quoi d’autre ?
— Je ne tiens pas à soigner celui qui veut nuire aux nôtres alors je vais m'entraîner pour maximiser mes pouvoirs. Je ne peux pas aller sur le terrain comme toi mais je pourrais essayer pour voir si je peux ne pas avoir recours à Zluna.
— Ta puissance pourra peut-être l’empêcher de te submerger.
— Sans doute oui.
    Elle soupira avant de faire le tour de son lit pour s’allonger sur celui-ci à l’opposé de Tin, elle commençait sérieusement à être imprégnée de fatigue, elle ferma les yeux doucement juste pour se reposer quelques instants.
— Et pour moi ?
— De quoi pour toi ?
— C’est quoi ces baumes pour moi ?
    Elle rouvrit les yeux et se redressa sur ses coudes, elle regarda tout d’abord l’armoire et par la suite le garçon qui la regardait avec un mélange d’interrogation et de panique. Rina était toujours fascinée par le mélange d’émotions qui se lisaient parfois sur son visage.
— C’est de la pure précaution.
— À quel propos ?
— Si jamais tu rentres amoché, ou pour tes cauchemars aussi, mais surtout pour te soigner. Ce sont deux baumes différents.
    Il haussa les sourcils et machinalement il toucha une cicatrice qu’il avait sur son bras tatoué.
— Tu ne m’as jamais soigné.
— Oh que si, très souvent même. Tu fais aussi des cauchemars surtout quand tu es blessé, du coup je t’applique un baume presque similaire à celui de Mino et en même temps je te soigne. Je ne suis pas naïve, je sais que tu ne me laisseras jamais faire sinon. Je ne l’ai pas fait aujourd'hui, tu t’es couché trop tard.
— C’est donc pour ça que je n’ai quasiment jamais de cicatrices ?
    Elle hocha la tête et continua de discuter avec lui, elle s’était relevée et rangeait son bureau ici et là pour s’occuper, l’ambiance s’était adoucie ce qui lui fit un bien fou.
— Bon… bah merci mais la prochaine fois je te laisserais faire en plein jour en revanche car c’est légèrement effrayant de savoir que tu fais ça dans mon sommeil.
    Il se mit à sourire, amusé de la situation, elle avait pensé qu’il ne serait pas réellement content qu’elle fasse ça pour le soigner à son insu mais apparemment il était plutôt comblé de ne pas avoir de marques visibles. Elle lui rendit son sourire et le vit se lever, rabattre la couverture et s’allonger dans le grand lit.
— Je te l'emprunte pour cette nuit, je n’ai pas vraiment envie de retourner de l’autre côté du couloir tout seul après avoir été avec quelqu’un jusqu’à tard dans la nuit.
— Je t’en prie, mais je te préviens, tu ne fais pas comme la dernière fois.
— De quoi ?
— Tu m’avais enlacé en pensant que j’étais Mia, elle s’est bien moquée quand je lui ai raconté.
— Ohhhhh ça va !
    Elle se mit à rire tout en montant dans son lit qui était largement assez grand pour deux. Tin passa ses mains derrière sa tête et ferma les yeux pendant que Rina observait d’un rapide coup d’œil son horloge murale qui était en face d’elle. Elle affichait cinq heures du matin. Ils allaient être réellement fatigués demain. Mais elle n’avait presque pas eu le temps d’y penser qu’elle était déjà couchée dans les bras de Moonia.

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EtoileLit
Posté le 09/04/2023
Encore un chapitre plein de mystère ! J’ai hate d’avoir la suite !! J’adore Rina, elle est pas résignée elle veut se battre et j’adore ca ! Je veux les recettes de ces baumes !
UneXtoile
Posté le 09/04/2023
Je te les transmets dans la journée ahah !
Merci ma queen <3
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