— Les loups sont dans la bergerie, Gamin. Ne bave pas trop à l’idée de ce fabuleux festin, ils risqueraient de remonter ton filet et de nous débusquer prématurément. Je n'm'attendais pas à une désertion aussi importante des Poignes. Notre infiltration sera facilitée. Fil le Fortuné, en dé et en aventure. Et ne me parle pas des filouteries de la Savonnette, c'est un biseauteur. La chance sourit aux audacieux, Gamin. L'audace elle-même me reconnait comme son illustre représentant.
La vague scintillante des destriers et des armures justicières était passée dans un nuage de poussière. Répondant au tocsin et aux vociférations du Bourgmestre, les Poignes ne remarquèrent pas les trois démons camouflés dans une venelle sombre.
Assommé par la fatigue, Krone répliqua :
— Restons prudents. Les Justiciers ne sont pas gardiens des cachots. Une ribambelle d'obstacles se dresse encore devant nous.
— Mon glaive d'or nous a ouvert les portes de la ville. Quoi de plus naturel qu'un bagnard pénétrant dans une prison ? J’ai été la première clé, tu feras sauter le deuxième verrou, Gamin. Allons, resquilleur d'équidés ! Moi, Justicier de notre Parakoï adoré, je vous condamne au cachot pour l’éternité !
Ils laissèrent le cheval dans l'obscurité de l'impasse, attaché à une poutre à moitié rongée par les mites. Bulle de Savon veillait sur l'animal. Il attendait que ses deux partenaires s'introduisent dans le bâtiment qui retenait la Dame et Guerlain.
L'appel des guetteurs avait vidé les rues de ses animations habituelles. Femmes et enfants s’étaient barricadés si précipitamment que Fil soupçonnât cette attaque comme attendue par l'ensemble du bourg.
Fil tira son détenu par une longe raccourcie. Il avança vers le bâtiment circulaire de pierres taillées. L'absence d’ouverture dans ce Cercle fermé laissait imaginer un monde de ténèbres. Les rayons du soleil mourraient sur ces épais murs, enfonçant les détenus dans l'obscurité de leur triste sort. Une simple porte cloutée et massive reliait cet antre des ombres à la clarté de la vie. La Justice privait ses condamnés de leur liberté, de leur humanité. Rejetés de la Paix du Parakoï, ils ne méritaient plus d'observer la beauté de l’extérieur, même par une simple meurtrière.
Le Justicier Fil frappa le lourd anneau d'acier contre l'huis. Un écho glacial s'ébruita et se perdit dans les profondeurs du Cercle. La lucarne métallique s'ouvrit sur des yeux vert pâle. Fil présenta son pendentif et ordonna présomptueusement :
— Ouvrez au nom du Parakoï, j'ai un condamné à vous livrer.
Nullement impressionné par l'insigne de pouvoir, le garde répondit sèchement :
— Je ne vous ouvrirai pas. Je tiens mes ordres du Premier Justicier de la Poigne locale, Dugroel, autorité première sur le Cercle. Il m'a ordonné de n'ouvrir qu'à lui seul. Cette porte doit rester close. Ma tête volerait si j'ouvrais à quiconque, Bourgmeste ou Parakoï.
Sûr de son stratagème, Fil récita la réplique irrécusable :
— Ne reconnaissez-vous pas le Glaive d'Or ? Je suis le Bras Glorieux du Parakoï ! Vous répondrez devant sa Justice !
La détermination des yeux verts ne changea pas d’un iota :
— Le Justicier Dugroel en répondra pour moi.
L'assurance du Justicier cabossé vacilla, il n'avait pas songé à ce que son autorité soit directement confrontée à celle d'un autre Premier Justicier :
— Et mon prisonnier ?
— Il attendra. Au revoir, ma Grâce.
Le gardien remonta la main pour saisir la trappe coulissante et la refermer. Il n'en eut pas le temps. Un fil mental le percuta violemment au centre du front. Il tomba à la renverse. Son crâne heurta durement la pierre humide. L'inconscience étouffa alors la douleur du choc.
La courte paralysie évanouie, Fil maugréa :
— Bon, Gamin, finalement tu n'auras fait sauter aucun verrou. Sache que l'adaptation est la clé de la réussite. Agir et après réfléchir. Telle serait ma devise.
— En parlant de clé, assommer le gardien ne nous ouvre pas la porte. Je ne distingue aucune serrure ici. De lourds verrous doivent être actionnés derrière, sans compter d'éventuelles barres horizontales. Ne nous attardons pas ici, nous allons éveiller les soupçons.
— Auguste Augustin, qu'ai-je dit ? Agir puis réfléchir. Tes méninges sont les bienvenues à la bombance des délibérations.
Trop épuisé pour contredire son aîné, le jeune homme répondit sans conviction :
— Il n'existe aucun autre accès à part cette porte. La seule ouverture de disponible est cette lucarne que le gardien n'a pas refermée. À part nous transformer en souris, je ne vois pas ce que nous pourrions faire de plus. Allons-nous-en, ces volets fermés n'empêchent pas des yeux indiscrets de nous épier.
Fil hocha la tête d'approbation mais ignora délibérément les derniers propos de son cadet :
— C'est un bon début, Gamin. J'vois que tu es capable de raisonner. Partir serait échouer.
Krone ne sut comment recevoir cette injonction. Lâchait-il une boutade de circonstance ou une demande sincère ? Fil, comme souvent, répondit à la question que Krone n'avait exposée :
— Non, Gamin, je ne débite pas de coquecigrues. Voici une porte infranchissable devant toi. Comment l'abattrais-tu ?
Krone soupira. Il répondit ironiquement pour camoufler son léger agacement :
— S'infiltrer dans la demeure personnelle du Parakoï à Baëlys-la-Belle, lui voler une pièce d'artillerie qu'il est le seul en droit de posséder, la ramener ici en la poussant sur des centaines de lieues, emprunter un peu de poudre au passage à un gentil Second Sujet, propulser alors un magnifique boulet contre cette porte et la pulvériser en mille éclats. Pour ce qui est de l'endroit où trouver le boulet, je te laisse le plaisir d'y réfléchir. Voilà, satisfait ?
Au milieu de l'esplanade déserte, Fil applaudit avec enthousiasme et s'esclaffa :
— En voilà une idée, Gamin ! Tu ne dois pas douter de ton génie. N'oublie jamais que tu as été à bonne école !
La gaité soudaine du gros bonhomme au nez cassé et à l’œil gonflé fit sourire Krone malgré lui. En dépit de l'impasse devant laquelle ils se trouvaient, Fil ne pouvait contenir un fou rire. Une larme d'hilarité coula dans le coin de son œil invalide. Des spasmes incontrôlables s'emparèrent de lui. Après quelques instants de lutte véritable pour retrouver son calme, Fil parvint à respirer normalement. Devant l'hébétement du jeune homme, il expliqua :
— Ta trouvaille restera dans les grands récits des contes et des légendes que nous sommes en train d'écrire. Loufoque et audacieuse ! Tout ce que Fil le Téméraire apprécie ! J'imagine déjà la tête que fera Savonnette lorsqu'on lui rapportera ton plan.
— Mais de quel plan parles-tu ? Je n'ai raconté que des salades !
Fil porta son index et son pouce à la bouche. Il siffla brièvement. Apparut alors Bulle de Savon qui sortait de la sombre impasse. Le bonhomme aux cernes prononcés s'approcha. Constatant que l'huis était toujours fermé, il questionna en murmurant :
— Ne devais-je pas vous retrouver à l'intérieur ? Le charisme de notre Premier Justicier admirable aurait-il fait défaut ?
— Savonnette, j'ai changé d'avis ! Après réflexion soupesée et pesée, j'ai pensé que tu devais être celui qui ouvrirait cette porte de l'Injustice ! Tes amis doivent être libérés de cette tyrannie. Tu seras leur lumière !
Fil se tourna vers son prisonnier. Avec l'aide d'une fine lame, il lui défit les liens. La corde s'effilocha et tomba au sol. Krone se massa les poignets rougis par la pression du chanvre.
— Te rappelles-tu, Gamin, de ce qu'il est advenu de la chope ?
— De quelle chope parles-tu ? Celle que tu as envoyée sur le crieur écarlate ?
— Non, celle que tu as écrasée sur le crâne de moustachu. Tu as voulu lui enfoncer dans sa petite caboche, personne ne te le reprochera vu le personnage horripilant, mais les seuls éclats que l'on ait obtenus furent de verre et non de chair.
Le jeune homme craignait de comprendre le fond de la pensée de son aîné. Il balbutia :
— Tu... tu ne veux tout de même pas faire de Savonnette un bélier humain ?
Fil rit de bon cœur :
— Pourquoi se contenter d'un bélier, quand un boulet sublimerait notre légende?
Bulle de Savon sauta d'un pied sur l'autre comme pour retenir une envie pressante. L’excitation d'imaginer un tel projet rythmait sa danse frénétique.
— Moi un boulet ? Que l'idée est réjouissante ! Fil l'Ingénieux, jamais tu ne me lanceras à assez grande vitesse pour pulvériser ce mur de bois. Serai-je au mieux aussi efficace qu'un gros coup de masse.
Un sourire malicieux étira les lèvres du Justicier faussaire. Il répondit en articulant exagérément :
— C'est là que le Gamin, le plus grand des artificiers, entre en scène. Raconte à notre Savonnette la première leçon que je t'ai apprise à propos de ton Don.
Krone comprit. Malgré l'énormité de ce qu'il entrevoyait, il devait l’admettre : en théorie, son projet pouvait aboutir. Il soupira et récita tel un jeune étudiant devant son tuteur :
— Connais ton Don, ses limites et ses ressources.
— Parfaitement ! Moi qui pensais avoir un cancre pour élève, tu m'obliges à réviser mon jugement. Je t'élève au rang de médiocre ! Raconte au p'tit moustachu l'expérience du bâton et du caillou, son origine et sa conclusion.
— Tu crois vraiment que c'est le moment de la récitation ? La ville ne restera pas déserte éternellement ! Ils vont bientôt se rendre compte de la supercherie !
— Ne discute pas ton professeur ! Le respect se perd de nos jours ! Allez, Gamin, chapitre premier, le bâton et le caillou, on t'écoute.
Krone se résigna :
— Dans mon monde de marbre, tout se fige autour de moi. Je peux m'y déplacer et interagir librement avec mon environnement : déplacer un pot, vider une corbeille ou bien mordre un orteil. Puis, quand mon univers s'évapore, les témoins présents avant l'appel sont persuadés d'assister à une téléportation de ma personne ou à une disparition des objets que j'ai manipulés.
— Bien, c'est le constat. J'vois que tu n'as pas oublié l'exemple de l'orteil, te voilà bien consciencieux. Alinéa suivant, l'expérience.
— Un jour, pour vérifier cette impression de disparition instantanée, Fil m'a demandé d'invoquer mon Don et de tracer, avec un petit bâton, un sillon dans de la terre meuble. Je l'ai fait et quand je suis revenu dans le Temps normal, Fil a constaté que la trace que j'avais faite dans l'univers de marbre perdurait après le rappel du Don. Il en a conclu que toute action faite dans mon univers se réalisait effectivement en même temps pour ceux qui restaient dans le monde animé. Seulement, l'action était si rapide, qu'elle en était indécelable pour l'œil des témoins. Autrement dit, je ne me téléportais pas réellement : je me déplaçais à une vitesse si prodigieuse que nulle personne ne pouvait s'en rendre compte.
— Bravo, bravo, j'vois que ta mémoire n'est pas si défectueuse que ça. Introduisons le caillou dans notre belle expérience. Nous sommes tout ouïe.
Krone expira profondément sa contrariété car il n'avait plus de doute sur la conclusion de cette leçon magistrale. Il continua son exposé :
— Fil se demandait ce qu'il se passerait si je projetais de toutes mes forces un caillou assez volumineux contre un arbre dans mon univers de marbre. L'expérience fut faite et je rappelai mon Don juste avant l’impact. Le tronc vola en éclats. Le projectile, dans le monde réel, avait transpercé les airs et le bois à une vitesse inconcevable. À cette allure, la force de l'impact fut phénoménale. Le meilleur des canons du Parakoï n'aurait pu rivaliser avec le jet d'une simple pierre dans mon univers.
Fil applaudit derechef.
— Merveilleux ! Extraordinaire ! Quel orateur captivant ! J'en verserais une larme d'émotion si nous n'étions pas pressés par le temps. Nous voilà donc en présence de l'artilleur suprême et d'un boulet indestructible qui peut se mouvoir dans le monde de marbre. Qui de la porte ou du Moustachu craquera en premier ? Qu'en penses-tu Savonnette ?
Bulle de Savon s'approcha du Fil et lui tendit les mains. Ses cernes violacés s'étiraient sous de petits yeux rieurs :
— Espérons que tu sois plus habile en lancer de boulet qu'avec des dés.
***
Une fillette, dont un ruban bleu ornait les cheveux, observait depuis le recoin d'une habitation à colombages les deux petits hommes échanger un rire complice. À côté d'eux, un homme plus grand semblait consterné. La petite, ayant échappé à la surveillance de sa mère, espérait retrouver son père posté sur les murailles. Elle avait repéré ces drôles d'individus au détour d’une ruelle. Sans la moindre hésitation, elle avait décidé de satisfaire sa curiosité infantile. Ses joues de porcelaine et ses yeux de jade illuminaient la morosité du bourg. Un long châle de laine recouvrait ses épaules, refermé par une broche épinglée sur son cou pâle. De la chaleur de son souffle émergeait un petit nuage de condensation qui se dissipait dans l'air glacé de Tesquieu. La petite téméraire sortit de sa cachette. Ses pas feutrés glissèrent sur le pavé humide jusqu’à ce qu’elle se camouflât derrière un tonneau plus proche du trio.
Les rues désertées ne l'inquiétaient nullement. Elle avait la conviction d'assister à une affaire qui sortait de l'ordinaire et qui méritait la punition que sa mère lui infligerait. Du tonneau dépassait la mignonne frimousse. Elle ne ratait aucun détail du spectacle surréaliste.
Elle vit le gros monsieur s'éloigner de la porte du Cercle d'une bonne dizaine de pas. Le petit homme à la moustache le suivit et lui offrit ses poignets. Dans son armure abîmée, le ventripotent tendit son bras comme s'il voulait attraper le petit homme qui se tenait pourtant encore trop loin de lui pour le saisir. Un miracle eut alors lieu. Le Justicier tourna sur lui-même en de nombreux tours, pendant que le drôle de bonhomme gravitait tout autour. Pourtant, rien ne les reliait. Une bonne toise de distance les séparait mais le moustachu volait comme traîné par une corde qu'on ne voyait pas. L'homme à l'armure pivotait sur ses talons, véritable toupie humaine, bras tendus vers sa charge qui l'accompagnait dans cette rotation invraisemblable.
Soudain, le Justicier lâcha prise. Le projectile humain s'éloigna de ce tourbillon infernal. Elle crut le voir dans un reflet mauve, mais il disparut. Un énorme bruit de fracas l’obligea à s’abriter derrière le tonneau. Quand elle osa relever la tête, un nuage de poussière camouflait l'entrée du Cercle. Un trou béant éventrait l’ancienne porte.
***
— Une pétarade magistrale ! Mes flatulences vont en être jalouses !
Fil traversa le nuage de copeaux pour enjamber les restes de l'huis et pénétrer dans l'obscurité du Cercle. Suivi de Krone, légèrement abattu par ce court appel du Don, ils retrouvèrent un Bulle de Savon au sommet de sa forme.
— Regardez ce que j'ai trouvé sur le garde. Un trousseau ! J'espère qu'il ne nous en voudra pas pour cet emprunt. En tout cas, il pourra nous remercier pour l'aération de son antre. Une pièce mal ventilée et les moisissures pullulent !
Il repartit en sifflotant à travers le noir du couloir jusqu'à l'unique pièce de la prison. Des torches murales éclairaient faiblement une grande salle ronde. Au centre, une simple table avec de nombreux registres et une chaise constituaient l'unique aménagement de ce lieu lugubre. Un bougeoir diffusait une lueur supplémentaire, bien insignifiante aux côtés des ombres comminatoires. Un silence glaçant régnait sur ces ténèbres étouffantes. L'humidité gorgeait les pierres poreuses et l'air vicié dérangeait les poumons malmenés.
Tout autour de la pièce, cinq portes séparaient le trio des cellules insalubres. Une lucarne, sur chacune d'elles, permettait au gardien de surveiller les détenus plongés dans le noir et leurs délires. Malgré le boucan qui avait accompagné l'entrée héroïque des démons, aucun prisonnier ne se manifesta.
Désolé par ces conditions de détention, Krone partagea son ressenti :
— Nous avons de la chance qu'il n'y ait qu'un seul gardien. Avec le tintamarre de notre entrée fracassante, cela ne devrait plus durer. Dépêchons-nous. Libérons tous ces malheureux et fichons le camp d'ici.
Bulle de Savon commença par la porte la plus à gauche. Il enfonça dans la serrure la lourde clé subtilisée. Le cliquetis du verrou résonna puis la porte s'ouvrit sur une cellule vide. Il répéta l'opération sur la deuxième. Il découvrit une nouvelle geôle inoccupée. Quand ils poussèrent la troisième et ne rencontrèrent nulle âme qui vive, Bulle de Savon murmura :
— La Justice du Parakoï serait-elle si clémente pour que ses prisons soient si vides ?
Fil cracha dans le cachot et éructa :
— Elle n'a pas le temps de les remplir. Elle pend ces malheureux dès que sa Poigne les saisit.
Bulle de Savon ouvrit le verrou de la quatrième porte. Une odeur de renfermé s'échappa de l'entrebâillement en même temps qu'une silhouette hagarde. Affaiblie par une détention prolongée et une malnutrition évidente, elle murmura difficilement :
— Suis-je enfin libre ? Le Parakoï m'a-t-il enfin entendue ?
Le trio se figea. Cette apparition fantomatique les laissa pantois. Fil, pour la deuxième fois de la journée, perdit sa répartie adroite. Ne lui vint à la bouche qu'un mot unique :
— Vous ?
— Moi ?
— Mais que fichez-vous là ? Qu'est-ce que la Comtesse des pimbêches, la Duchesse des patte-pelus, la Reine des chattemites et la Déesse des niaiseries fait ici ? J'sais bien que je vous ai conseillé de partir loin de votre demeure cossue pour fuir votre déchéance mais tout de même, vous auriez pu trouver une villégiature plus à votre goût !
Ombelyne de Pastelbour émergea de la nébuleuse qui l'avait accompagnée ces dernières semaines. Elle reconnut cette voix grave. Elle retrouva instantanément toute sa lucidité et une vigueur nouvelle :
— Vous ! Le maître-chanteur ! Le charlatan qui a pris les traits du Marquis de Fleurys pour me jeter dans la disgrâce la plus lamentable ! Et vous ! Je vous reconnais ! Vous êtes les deux individus qui m'avez donné rendez-vous dans les jardins du Seigneur de Pierrelevée ! Que faites-vous ici ? Est-ce le Parakoï qui vous envoie pour réparer l'injustice qui m'accable et reconnaître le complot fomenté par le Premier Sujet Loren ?
Fil chancela. Le rasoir effilé de sa névrose, en équilibre précaire, bascula et entailla ses tripes en une plaie purulente. À la mention de Loren, une douleur physique violente lui noua le ventre. En ces lieux enténébrés, le seigneur de ses cauchemars étirait ses griffes incisives et le lacérait sans aucune pitié. Fil posa ses grosses mains délestées de ses gantelets sur les épaules grêles d'Ombelyne. Dans une secousse un peu trop ferme, il vociféra :
— Loren comploteur ? Que jargonnes-tu péronnelle ?
— Vous me faites mal ! Arrêtez, je vous en prie !
Devant la plainte sincère de la jeune fille, Fil réalisa qu'il exerçait sur ce corps menu une pression bien disproportionnée. Il relâcha son emprise et calma la virulence de son ton.
— Je n'avais nullement l'intention de vous blesser. Nous ne sommes pas envoyés par le Parakoï. Bien au contraire, la Justice espère vous laisser moisir dans ses geôles. Qu'avez-vous dit sur Loren ? Éclairez-moi, j’rattraperai le mal que nous avons pu vous causer. Parole de Fil.
Ombelyne ne sut quel crédit porter à l'homme qui l'avait flouée. Toutefois craintive, elle s’exécuta :
— J'ai reçu une lettre affirmant que Loren est derrière tous les carnages attribués aux démons dans le pays Lectois. Il sèmerait volontairement le trouble dans la Paix du Parakoï à des fins inconnues. J'ai voulu transmettre cette missive à la Justice espérant entrer dans les faveurs du Parakoï. Sans l'humiliation odieuse dans laquelle vous m’avez plongée, jamais je n’aurais dévoilé ce courrier. Jamais je ne me serais retrouvée ici ! Vous êtes autant responsables de ma détention que la Justice !
Krone intervint :
— Loren est l'usurpateur ! Et un comploteur... te rends-tu comptes Fil de...
— ...oui, Gamin. J'sais bien l'ampleur de tout ce foutoir. Détiendrais-je enfin l'opportunité d'atteindre ce misérable et de lui renvoyer à la figure toute cette bile amère qui m'empoisonne depuis si longtemps ? J’suppose que cette lettre est entre de bonnes mains maintenant. Nous trouverons une façon de révéler les manigances du perfide.
Bulle de Savon gloussa timidement. Il partagea la raison de sa bonne humeur :
— Quelle situation cocasse. Voilà que pour pourfendre l'ennemi juré, Fil le Téméraire doit protéger l'honneur et le pouvoir du Parakoï Adoré. Révéler le complot, abattre le roi autoproclamé des démons Lectois et préserver ainsi la Paix du tyran ? Ne rien dire en attendant que l'usurpateur ébranle davantage le Parakoï injuste ? Qui faire choir ? Loren ou le Parakoï ?
— Pourquoi choisir, Savonnette ? Nous ferons tomber les deux. Quoi qu'il m'en coûte. Emmenons la donzelle avec nous. Nous en chicanerons en d'autres lieux et autres moments.
Ombelyne était complètement déboussolée par cet échange dont elle ne possédait ni les tenants ni les aboutissants. Elle se rebella naturellement :
— Je ne partirai pas avec vous ! Vous êtes des scélérats, des abuseurs d'innocentes personnes respectables. Vous n'aurez pas le privilège de ma compagnie.
Fil contint son agacement devant les manières altières de son interlocutrice. Un brin d'énervement dans la voix, il la menaça :
— Si tu n'viens pas, on te remet illico dans le cachot ! Tu n'as pas d'autre choix. Si tu crois que ta situation est enviable, tu t'enfonces un sacré doigt dans l'occiput ! La Justice te recherchera et te pendra dès qu'elle posera la main sur toi. Nous sommes ta seule défense, ton seul espoir. Sans nous, au mieux, tu croupiras éternellement dans la moisissure de ces cellules. Dehors, une garnison entière et deux Poignes nous attendent. J'n'sais pas comment tu comptes t'y prendre pour les berner mais ton petit minois et tes cils allongés n'auront aucun effet sur ces enragés. Nous n'avons pas le temps de déblatérer davantage. Suis-nous et par pitié, n'ouvre plus cette bouche de persifleuse !
Par la force du Destin et son humour pervers, Ombelyne se sentit contrainte d’intégrer ce trio. La découverte en emballage et la surprise en contenu, elle en apercevrait bientôt sa nature démoniaque peu enviable, mais combien exaltante.
Chapitre du matin haha :)
J'ai bien aimé ce chapitre, et surtout qu'ils tombent sur Ombelyne dans la prison au lieu de leurs amis, c'est vraiment une très bonne idée.
Sur la forme, je rejoins les autres commentaires, tu as deux passages de discussions (devant et dans la prison) qui cassent complètement la notion d'urgence, et le risque de voir arriver une foule de soldats; et je n'ai pas compris grand chose à la séquence des dons... j'ai bien saisi l'explication de Krone, mais pas du tout pourquoi il ne se contente pas de trouver un grosse pierre et de réitérer, et encore moins comment on passe de ça à satelliser Bulle autour de Fil.
Petit point de détail:
"Le Justicier Fil frappa le lourd anneau d'acier contre l'huis. Un écho glacial s'ébruita et se perdit dans les profondeurs du Cercle. La lucarne métallique s'ouvrit sur des yeux vert pâle. Fil présenta son pendentif et ordonna présomptueusement "
>> encore un petit passage sujet-verbe-complément qui fait un effet litanique
Tu as parfaitement raison ! Ils auraient pu prendre un simple caillou mais je trouvais que c'était plus marquant, et marrant, de prendre Bulle comme boulet, quitte à ce que la cohérence soit un peu ébranlée :)
Pour Bulle en orbite, il est tenu par un fil invisible (on voit la scène du point de vie de la petite qui ne voit pas le Don de Fil). Fil le fait tourner autour de lui, comme un lanceur de marteau en athlétisme qui fait une sorte de toupie avant de lancer son projectile.
J'avoue mettre fait plaisir ici..
Clairement c'était pas le plus logique et facile mais tellement plus jouissif ^^
Jespere que la suite te plaira !
Honnêtement au final sur PA ça ne me fait pas décrocher de ton histoire, mais si un jour tu envisages de publier "pour de vrai" c'est un risque de jouer autant sur le fil de la rupture d'incrédulité :)
"Agir et après réfléchir. Telle serait ma devise." Enfin, tu fais de ce cher Fil le véritable boulet issu d'une Amérique capitaliste ! On tape bêtement, on voit après selon le résultat !
Chapitre très bien amené sinon. De belles séquences et de charmantes retrouvailles. Et beaucoup d'explications qui font perdre beaucoup de charme à Krone...
Si je mets de côté le fait que le professeur et son élève ont bbeeeaaauuuuccccoooouuuupppp de temps pour réciter des leçons, avec une succession d'exemples ultra-précis, alors qu'ils disent eux-mêmes qu'ils ne doivent pas faire long feu ici, je bute sur un "So...".
Je ne sais pas si tu t'es perdu en énergie cinétique ou gravitationnelle dans ton monde d'espace-temps mais si on suit ta logique sur tout corps déplacé dans ce monde, comment dire ? Au revoir le gamin téléporté, au revoir la future prisonnière et en gros, au revoir tous ceux y ayant mis les pieds à l'exception de Bulle. Krone peut moduler son pouvoir ? Ou c'est un "tout" à chaque utilisation du Don ?
Pareil avec la Bulle qui laisse glisser TOUT. Si je prends ton boulet à moustache, que je l'entoure d'un fil, je me dis que s'il n'est pas bien fixé de base, il ne peut pas s'y attacher. Mais normalement sur Bulle, c'est juste impossible, non ?
Mettons ces questions physiques de côté, la vérité est ailleurs me disait-on. Pour le reste, j'ai beaucoup aimé retrouvé notre chère Ombelyne à la place des appâts initiaux. Elle détient des infos pertinentes sur Loren et peut garder son caractère coloré tout en se rendant enfin utile.
Mention spéciale pour ta narration et ta description avec de très jolies tournures de phrase. Ton style s'affine, devient plus fluide et dégage un certain charme à lire. Chapeau !
J'espère que la petite témoin tombera sur une certaine Velya pour compliquer leur départ de leur forteresse infiltrée. Pas de Bulle sur elle par pitié !
Au plaisir de lire la suite :)
"Agir et après réfléchir. Telle serait ma devise." Enfin, tu fais de ce cher Fil le véritable boulet issu d'une Amérique capitaliste ! On tape bêtement, on voit après selon le résultat ! > Mais oui ! Pourquoi s'embêter à réfléchir, quand la moitié des suppositions s'avèrent erronées. Autant voir, sans trop y réfléchir !
Merci pour l'incohérence du monde de marbre. Comme je te l'ai dit sur le discord, quand Krone déplace quelqu'un, ou quelque chose dans le monde de marbre, et qu'il le pose quelque part, cette personne/objet, n'a plus de vitesse au moment où il revient dans le monde normal, donc il ne subit pas un changement de vitesse phénoménal...
Ne t'inquiète pas pour Vélya, promis, elle va avoir ses moments de gloire et des chapitres qui lui seront consacrés! (plusieurs même ! :D )
A bientôt, merci pour ta lecture attentive !
Alors le début de l’histoire me paraît plutôt cohérente. On est dans la suite du chapitre précédente et Fil veut faire croire aux gardiens de la prison qu’il est le premier Justicier. Or, le garde à la porte ne le reconnait pas et refuse de lui ouvrir. Tout ça, c’est logique je trouve.
J’ai eu du mal avec la suite. Je ne suis pas sûre de tout saisir. Si Krone utilise un pouvoir lui permettant d’utiliser les cailloux comme des guns, pour un cout limité, pourquoi ne le fait-il pas avant ? Comment c’est possible ce truc ? C’est hyper utile et pour un coût quasi nul. Pourquoi ça s’est pas déclenché dans les chapitres précédents ? Imagine il jette un caillou entre lui et ses poursuivants : le caillou crée un énorme trou en explosant, ce qui leur laisserait le temps de fuir pépouze.
Lors de l’explication et de l’élaboration du plan, j’ai eu l’impression que Fil et Krone restaient à discuter devant cette porte pendant des heures. Aucun garde ne surveille la prison ? Personne ne marche et ne les voit ? Ils ont clairement l’air louche et j’aurais été le garde à l’intérieur, j’aurais appelé des renforts. Pourquoi n’y a-t-il qu’un seul et unique garde ? Tout le plan des Justiciers de la ville, c’est justement de leur tendre un piège, donc pourquoi ne gardent-ils pas la prison ? Pour moi, c’est vraiment pas logique.
Ensuite, j’ai trouvé amusant qu’ils libèrent Ombelyne. Mais l’instant d’après, ils rediscutent à nouveau pendant 3h dans la prison. Donc pareil ici : ils ne sont pas inquiétés que l’énorme boucan provoqué par l’ouverture de la porte ne va pas rameuter toute la ville ? Où sont les soldats ?
Ce chapitre me laisse un peu sur ma fin. Je ne suis pas sûre d’avoir bien compris l’utilité des chapitres précédents où tu nous décris la volonté de tendre un piège aux 3 comparses. Les Justiciers espèrent que les démons viennent libérer l’aubergiste pour les cueillir. Du moins c’est ce que j’avais compris. Malgré le risque, Fil veut tenter le tout pour le tout pour les libérer. D’ailleurs, pourquoi ? Déjà dans le chapitre précédent, je peinais à comprendre comment Fil pouvait berner toute une garnison. On les voit être sur le pied de guerre, mais en vrai, il n’y a aucun danger. Ils ont le temps de faire tout leur truc en paix. C’est bizarre je trouve.
Mes réflexions et pinaillages en cours de lecture :
« La vague scintillante des destriers et des armures justicières était passée dans un nuage de poussière. »
> J’ai dû relire pour comprendre cette phrase.
« une poutre à moitié rongée par les mites »
> Tu veux dire les termites ? Les mites mangent du tissu ou des aliments tels la farine, blé, riz, pâte, le cacao, les fruits secs, ce genre de trucs, mais pas le bois si je dis pas de bêtise. J’en ai eu une fois chez moi. Depuis, tout est rangé dans des pots en verre dans mon placard. Saletés de mites !
« Femmes et enfants s’étaient barricadés si précipitamment que Fil soupçonnât cette attaque comme attendue par l'ensemble du bourg. »
> La phrase est bizarre
« soupçonnât »
> vérifie la conjugaison, je crois pas que le subjonctif soit approprié.
« le bâtiment circulaire de pierres taillées »
> « en pierres » ? Et je crois pas que taillées soient utiles, on s’en doute.
« dans ce Cercle fermé »
> La majuscule est-elle requise ici ?
« L'absence d’ouverture dans ce Cercle fermé laissait imaginer un monde de ténèbres »
> Il manque qqchose comme « à l’intérieur » non ?
« L'absence d’ouverture dans ce Cercle fermé laissait imaginer un monde de ténèbres. Les rayons du soleil mourraient sur ces épais murs, enfonçant les détenus dans l'obscurité de leur triste sort. Une simple porte cloutée et massive reliait cet antre des ombres à la clarté de la vie. La Justice privait ses condamnés de leur liberté, de leur humanité. Rejetés de la Paix du Parakoï, ils ne méritaient plus d'observer la beauté de l’extérieur, même par une simple meurtrière. »
> Tu te répètes dans ce paragraphe je trouve. Tu pourrais le raboter pour limiter les répétitions d’idées. Ou alors le réorganiser, je sais pas trop. En tout cas, j’ai une sensation de lourdeur en le lisant
« Je ne vous ouvrirai pas. Je tiens mes ordres du Premier Justicier de la Poigne locale, Dugroel, autorité première sur le Cercle. Il m'a ordonné de n'ouvrir qu'à lui seul. Cette porte doit rester close. Ma tête volerait si j'ouvrais à quiconque, Bourgmeste ou Parakoï. »
> Là-aussi, tu as trois phrases qui relaient la même idée.
Suggestion : « Le Premier Justicier Dugroel m’a ordonné de n’obéir qu’à lui seul. Je tiens à ma tête et je ne vous ouvrirai pas. »
> En fait, en essayant de plonger dans le texte, je viens de réaliser que le problème de répétition d’idées vient aussi du fait de l’organisation des phrases. En gros, tu dis A puis B puis A. Du coup on a l’impression de lire la même chose. Un truc pourrait être de faire A+A puis B, donc tu aurais un bloc avec les mêmes idées/descriptions puis la suite.
> J’ai vérifié avec le paragraphe du haut et ça donne :
Idée A : la prison n’a pas de fenêtres
Idée B : Les prisonniers sont privés de lumière
Idée C : Ils sont donc privés de la beauté du monde en plus de leur liberté
Basé là-dessus, ça peut donner : (ma suggestion) « L'absence de meurtrières condamnait les prisonniers à l’enfermement dans un monde de ténèbres. Non seulement la Justice du Parakoi leur prenait leur liberté, mais elle les privait aussi de la beauté de ce monde. »
« Il tomba à la renverse. Son crâne heurta durement la pierre humide. »
> C’est le seul garde de toute la prison ? Elle m’a apparu grande pourtant.
« J'imagine déjà la tête que fera Savonnette lorsqu'on lui rapportera ton plan. »
> Attends voir, il est où Bulle ? Il est pas avec eux ?
« Bulle de Savon qui sortait de la sombre impasse »
> Avant tu as : « Bulle de Savon veillait sur l'animal. Il attendait que ses deux partenaires s'introduisent dans le bâtiment qui retenait la Dame et Guerlain. »
> À ce moment, j’avais pas compris qu’il restait au loin. Mais du coup, l’impasse est juste à côté ? Pourquoi y-a-t-il besoin de veiller sur ce cheval ?
« Fil se demandait ce qu'il se passerait si je projetais de toutes mes forces un caillou assez volumineux contre un arbre dans mon univers de marbre. L'expérience fut faite et je rappelai mon Don juste avant l’impact. Le tronc vola en éclats. Le projectile, dans le monde réel, avait transpercé les airs et le bois à une vitesse inconcevable. À cette allure, la force de l'impact fut phénoménale. Le meilleur des canons du Parakoï n'aurait pu rivaliser avec le jet d'une simple pierre dans mon univers. »
> Je ne comprends pas du tout pourquoi. Jusqu’à maintenant, je comprenais que c’était lui se déplaçait rapidement comme s’il figeait le temps. Du coup s’il pousse quelqu’un ou s’il fait tomber quelque chose, cela crée une force phénoménale ? Tu ne l’as pas du tout montré dans les chapitres d’avant.
Et je trouve pas besoin de toutes ces explications. La plupart, tu nous les as montrées déjà plus tôt. Ça donne une impression d’exposition interminable, mais aussi que les persos sont dans la rue depuis hyper longtemps. C’est la seule entrée de la seule prison, y a personne qui se balade par là ? Aucun garde en faction ? Rien ? Un gars en armure qui peut pas délivrer son prisonnier font le pied de grue devant la porte de la prison. C’est louche quand même.
« Nous voilà donc en présence de l'artilleur suprême et d'un boulet indestructible qui peut se mouvoir dans le monde de marbre. »
> Je reste perplexe. Pourquoi n’utilise-t-il pas ce pouvoir avant ? Il n’aurait besoin d’entrer dans son monde de marbre qu’une seconde ou deux, jeter son projectile puis revenir avec un coût limité pour projeter un truc comme un gun.
> Et pourquoi utiliser Bulle ? Si un caillou a pulvérisé un arbre, pourquoi ne pas jeter un caillou ? Ça ouvrirait la porte non et ce serait nettement plus simple ?
« Nous avons de la chance qu'il n'y ait qu'un seul gardien. »
> C’est même assez invraisemblable, d’autant que les gardes utilisent l’aubergiste comme appât pour choper les meurtriers. Donc ils s’attendent à les voir débarquer. Pourquoi rappeler tous les gardes à ce moment-là ? Où sont les gardes ?
« Ombelyne ne sut quel crédit porter à l'homme qui l'avait flouée. Toutefois craintive, elle s’exécuta”
> Ils ont vraiment le temps de ratcher ? Ils ne s’attendent vraiment à ne voir débarquer aucun garde ? Il me manquerait un petit sentiment d’urgence quand même.
« Nous en chicanerons en d'autres lieux et autres moments. »
> Clair ! Ils ne font que ratcher au lieu d’agir.
Je suis pas sûre d’avoir été hyper convaincue par les péripéties de ce chapitre. Le nouveau pouvoir de Krone amène pas mal d’incohérences par rapport aux chapitres précédents. Krone devrait y être supra précautionneux. Imagine s’il fait tomber un caillou par terre, il explose le sol quoi. Si dans une pièce il fait tomber une cruche ou une assiette, le plancher est pulvérisé quoi. Pareil s’il pousse légèrement quelqu’un, la personne volerait à 3 mètres !
Je ne comprends pas pourquoi ils discutent 3 h devant la porte et que cela n’a aucune conséquence. Leur comportement est clairement louche. Et leur physionomie correspond à celle des gars recherchés. Tout le monde les recherche, tout le monde est sur le qui-vive, car il s’agit d’un piège destiné à les attraper. Pareil une fois à l’intérieur. Ils ratchent pénards alors qu’ils viennent d’exploser la porte. Ils ne sont pas entrer en douce quoi et tout le monde doit accourir pour voir ce qui se passe.
Désolé pour toutes ces remarques, j’ai essayé d’être la plus précise possible pour expliquer mon ressenti et amené un truc construit. Autant dans les autres chapitres, je pointais des détails, autant là, j’ai eu du mal à vraiment accepter ce qui se passait en tant que lecteur. Tout cela n’est que subjectif bien sûr, il faudrait voir à comparer mon avis avec d’autres.
Je réponds à ton message un peu plus tard. Beaucoup de choses à dire, que je ne peux pas écrire aisément sur le téléphone :)
Encore merci, à bientôt
Avant tout, merci pour tout le temps que tu consacres à mes chapitres. Tes réponses sont toujours détaillées et pertinentes. Me voilà sur un ordinateur, je vais pouvoir répondre plus aisément :)
" Si Krone utilise un pouvoir lui permettant d’utiliser les cailloux comme des guns, pour un cout limité, pourquoi ne le fait-il pas avant ?" > Tout "simplement" pour une question narrative, même si ça ajouté en effet une petite incohérence sur l'attitude du personnage. Je ne voulais pas dévoiler trop d'un coup sur les capacités d'un Don. Par exemple, dans le hameau quand ils se font attaquer par les dix Justicier, en effet il aurait pu se servir du pouvoir. Mais la configuration de la scène, je trouvais plus "joli" plus "cinématrographique" de faire appel à Fil. Je préfère me réserver des petites révélations sur l'usage de chaque Don au fur et à mesure des chapitres, pour créer une petite surprise, une originalité à chaque fois.
Ce commentaire rejoint un peu ton "Pourquoi utiliser Bulle au lieu de prendre un simple caillou qui traine par là." En soi, tu as parfaitement raison. Je m'arrange avec la topographie des lieux pour créer une scène que je juge, en tant qu'auteur - et peut être lecteur - plus sympa à lire, plus loufoque pour le coup, car c'est un trait que je veux introduire dans mon récit. On va dire, et ça m'arrange bien ici, qu'il n'y avait pas de cailloux de disponible ici, et que se servir de Bulle de Savon en tant que boulet, ça a quand même plus de "gueule" qu'un simple caillou. A partir de ce constat, j'ai donc écrit cette scène là. Et comme le dit Fil, un peu de panache, ça participe à la Légende du trio ! :)
Pour la partie sur la surveillance de la prison. Je te laisse découvrir le chapitre suivant... :) Mais *spoil* : je pense que l'explication ne te satisfera pas :) J'ai commencé à introduire des raisons à cette absence de surveillance : l'ultimatum est loin de tomber encore, les autorités ne s'attendent pas à voir encore débarquer les démons. Pour preuve, la Première Justicière Vélya a pris la peine de s'absenter faire un allé retour pour voir sa mère. Mais bon, c'est certainement une facilité que j'ai prise pour le bien de l'avancement de la scène. Pour te rassurer, je te re-spoile encore désolé, mais tous les gardes et les Justiciers présents dans le bourg vont être au Cercle pendant que le trio est encore dedans... Donc, je ne suis pas dans l'évitement total de cet aspect là. La confrontation avec la masse va avoir lieu. Aucune esquive, juste un report :)
Pour mes structures de phrases/paragraphes. Je note ce que tu me dis car ce n'est pas la première fois que tu me fais remonter ce genre d'informations. Dans l'exemple que tu donnes, j'ai eu beau lire et relire ce passage, perso je ne le trouve pas "lourd" :D Après, je ne suis certainement pas objectif... Je vais attendre d'autres retours pour affiner cet aspect là, merci beaucoup :)
"Ça donne une impression d’exposition interminable, mais aussi que les persos sont dans la rue depuis hyper longtemps. " > Oui et non... Si tu fais le dialogue en vrai, ça se fait en quelques minutes, 2 ou 3 peut-être, ça reste "raisonnable". Mais globalement, je crois qu'on a une incompréhension depuis quelques chapitres (voir le début). Je veux le trio loufoque, complétement en décalage avec la réalité et peu pointilleux sur les risques qu'ils prennent. Même s'ils s'engueulent dans un endroit pareil, pendant des heures, et que ça finit par les faire se prendre par les autorités en place, ça m'irait aussi. Ca fait parti de leur caractéristique. Leur plan foire, et ils s'en étonnent après : Bah voyons, en effet, il fallait pas resté plantés là pendant des heures à chicaner sur des détails insignifiants. :D
"C’est même assez invraisemblable, d’autant que les gardes utilisent l’aubergiste comme appât pour choper les meurtriers. Donc ils s’attendent à les voir débarquer. Pourquoi rappeler tous les gardes à ce moment-là ? Où sont les gardes ?" > Réponse en partie dans le chapitre suivant :)
Merci encore pour tout. Je ne sais pas si mes réponses te satisferont :D
Au plaisir de te lire
Pour le pouvoir de Krone, ça me paraît quand même très bizarre qu'il l'utilise jamais avant. 🤔
Dans l'exemple que tu donnes, j'ai eu beau lire et relire ce passage, perso je ne le trouve pas "lourd" > pour ça, fais gaffe, ça m'arrive tout le temps. C'est parce qu'on connaît nos textes par coeur ! 😄
Je te laisse réfléchir à tout ça, c'est ton texte et je ne fais que te donner quelques pistes 🙂
J'ai été très contente de voir que ça ne se passait pas bien pour eux dans leur plan un peu foireux, et que la personne qui gardait la prison était la seule avec un minimum de bon sens. Franchement, ça m'a fait plaisir =D Bon, elle a pas tenu longtemps, mais je salue l'effort. Le retour d'Ombelyne m'a aussi fait sourire, c'était clairement surprenant et inattendu, et j'ai beaucoup aimé qu'elle débarque là où on ne l'attendait pas ! Surtout qu'elle a des trucs à apprendre à Fil quoi ^^
Par contre, ma suspension d'incrédulité n'a pas survécu aux explications sur le pouvoir de Krone ^^" Vu les explications que tu donnes, ça rend pleins de trucs d'avant incohérent. Par exemple, le simple fait de marcher dans son monde de marbre devrait provoquer des énormes bourrasques de vent à chaque fois vu qu'en marchant, il déplace de l'air. De la même façon, quand il a pris dans ses bras l'enfant, si c'est juste "un mouvement très rapidement" pour l'enfant, l'accélération et la décélération pour l'enfant seraient normalement assez fortes pour le tuer ^^" D'ailleurs, au passage, comment Fil parvient à mettre son fil autour de Bulle ? Il ne glisse pas ?
Sinon, j'ai vraiment beaucoup apprécié le début et la fin du chapitre, mais je suis un peu moins convaincue par les explications au milieu.
Bon courage pour la suite !
Désolé que ce chapitre t'ait moins plu