Le chantier

Par Yaya95

 

À 18 ans, j'étais tombée dans la vie adulte et dans la psychiatrie,

Comme si je venais de dévaler un escalier sur les fesses, percutant un mur à l’arrivée.

Défigurée par une existence morne, triste, décalée.

Ecrasée sous le poids de contraintes bien trop lourdes, de valeurs perdues, et de non-dit,

Je me sentais comme un chantier. 

Un chantier sans fin, fragile, avec des poutres pourries, un sol qui se dérobe, des ouvriers incompétents, véreux.

Chaque fois qu'une brique était posée, une autre s'écroulait. 

Chaque fois qu'une fenêtre était fixée, elle se brisait sous mes yeux.

Les fondations étaient branlantes, comme chancelante après une soirée trop arrosée. Chaque tentative de reconstruction semblait vouée à l’échec, engloutie par un flot incessant d'emmerdes et de conneries avariées.

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