« Ce chapeau venait de la tête d'un gentleman baroudeur. Je l'avais rencontré vers mes 10 ans aux abords d'un canal de la ville basse.
Sans père, je vécus de la médicité pendant 3 ans. Je connus la faim et le froid, et le seul bien que je conservais était son appareil photo. J'avais parcourus la ville de long en large à la recherche de l'ombre qui avait tué mon père, sans succès.
Hors donc, mon chemin croisa celui du gentleman qui vint s'installer à coté de moi, par terre, et qui partagea son repas avec le mendiant que j'étais devenu. Cet homme était vraiment bien habillé : veste sans pli, chaussures cirées, chapeau haute-forme d'où pendouillaient deux origamis en forme de grue, pantalon haute gamme. Mais ce qui était le plus impressionnant, c'était sa tignasse qui défiait la réalité. On ne voyait pas son visage derrière ses cheveux frisés qui coulaient le long de son dos, sa barbe lui arrivait jusqu'au nombril, sa moustache remontait au bord de son couvre-chef et ses sourcils broussailleux lui cachaient les yeux.
Il me demanda ce que je faisais là, je lui dis que je chassais, alors il proclama que je ne chasserais jamais rien si je gardais mes fesses par terre. C'était un voyageur qui avait été attiré par la rumeur, comme quoi les rues de la ville basse étaient devenues des canaux à cause de la montée des eaux. Il voulait visiter cette cité, alors il me chargea de lui servir de guide.
Et je le fis. Bien d'ailleurs. Je lui montrai la mer vue des toits, des ponts labyrinthiques, des rues opulentes comme des plus modestes, des paysages secrets dans des jardins publiques, des statues aquatiques, les langoustes dans des fontaines, des chats sur les trottoirs essayant d'attraper les poissons dans la mare.
L'homme me demanda de photographier ce qu'on voyait, sans qu'il se mette dessus, pour ne pas gâcher le paysage. Je l'aimais bien, alors je le pris en photo, regardant la mer, avec un regard qui n'appartenait qu'à lui.
À la fin de la journée, il me donna une belle somme d'argent pour la visite guidée et les photos. Il me conseilla de continuer sur cette voie d'indépendance, on en tirait une cetaine fièreté d'après lui. Je le fis, et je ne regrette pas aujourd'hui.
Avant de me quitter, il écrivit au dos de chaque photo des lettres d'amour et d'amitié. Il les plia alors et en fit des origamis. Puis il souffla dessus, et les figurines s'animèrent. Vivantes, elles prirent les chemins des airs, flottants sur les nuages, la voie de la mer, nageant à travers les vagues, et la route de la terre, se faufilant dans les fissures. Il dit que chacune atteindrait sa destination, et que cela était bien.
Il se tourna alors, mit son chapeau sur ma tête, me remercia pour tout ce que j'avais fait pour lui aujourd'hui et me serra sincèrement la main. Alors qu'il partait, je ne pus m'empêcher de remarquer la calvitie parfaite qu'il avait au sommet de son crâne. Les origamis sur son chapeau s'agitèrent et je le saluai à mon tour. »
C'est un charmant chapitre que voici ! (Je suis ici pour lire un chapitre qui fait mention d'un chapeau dans le cadre du bingo et je suis servie ahah xD)
Ce monsieur au chapeau est très mystérieux et en même temps charmant. Sa passion pour les origamis lui donne des allures de personnages de conte, comme un vieux sage mystérieux qui ne dit jamais ce qu'il pense, ni qui il est ^^
Les descriptions et l'ambiance me font beaucoup penser à l'univers féérique et fantasy de Miyasaki, avec tous ces personnages étranges et hauts en couloir :)
Un plaisir à lire en tout cas ;)
A bientôt peut-être !
Ça fait du bien de voir que cette histoire continue d'être lue, c'est chouette. Je vais peut être la retravailler dans pas longtemps, j'aimerais la publier avec de beaux dessins =)
Porte toi bien en tout cas !
- il n' pas vécu de médisance mais de mendicité si tu voulais dire qu'il était sans abris ni famille et restait dans les rues.
- Le vocabulaire sur l’assistanat pour moi n'a pas sa place dans le vocabulaire =, la tonalité "conte" que tu essaies d'insuffler, cela fait beaucoup trop politique et je trouve que c'est un conseil qui est trop politique de cette façon alors qu'il vient de passer la journée à le prendre en photo.
Je contiues