Le deuil c’est se sentir dépossédé d’une partie de soi, vivre dans une réalité que nous trouvons imparfaite et incomplète. C’est ne plus trouver goût à vivre comme nous le faisions avant. Nous ne connaissons alors que le chagrin, la colère ainsi que l’amertume des regrets qui étreignent notre cœur. Les larmes coulent à en dessécher nos yeux si bien que la réalité de notre monde s’en trouve embrumée. Nous ne ressentons que notre peine et nous enfermons dans un univers où la solitude et le désespoir règnent en maître. Chaque geste au quotidien devient une véritable montagne à gravir et nous préférons rester à l’ombre de son haut sommet. La seule chose dont nous nous sentons capables, c’est de rester dans cette sombre prison recroquevillés sur notre douleur, à espérer que celle-ci cesse et d’émerger de cette torpeur cauchemardesque.
Mais le deuil, c’est aussi l’acceptation des aléas de la vie, du temps qui passe, des injustices cruelles qui sévissent et que nous sommes impuissants face aux lois qui régissent nos vies. Et bien qu’il déchire notre âme en milliers de morceaux, le deuil nous pousse vers de plus douces lumières sous lesquelles chatoient les souvenirs de l’être-aimé, impérissables traces de son existence. Lorsque nous portons le deuil, nous nous remémorons chaque détail, aussi futile soit-il. Même si ceux-ci nous broient le cœur, lorsque le temps aura apaisé notre âme, nous y repenserons avec un sourire nostalgique dessiné sur nos lèvres et la délicate brise du matin trahira la présence de nos absents…
Pas grand chose à dire sur cette définition personnelle du deuil. Je trouve qu'elle couvre bien la signification du mot et offre une réflexion intéressante, au passage, sur le concept même de deuil.