Le fleuve le long de mes joues juvéniles

Par Acantha
Notes de l’auteur : Bonne lecture :)

Les yeux sont gonflés,

De leur coin perle une larme.

Si petite, elle reste à son auguste place,

Il reste donc au ras de mes cils une larme.

Elle ne coule pas,

Non,

Elle reste à son auguste place,

Sur son trône de chair,

Ma paupière semble enflée par le sommeil,

Qu’on dirait une montagne,

Ou plutôt un volcan entouré par des petites collines malignes,

Une fente est apparue, permettant à cette larme de se frayer un chemin vers le creux de ma joue.

Mais elle, larme immobile, elle demeure,

Jamais elle ne bouge,

Comme cette boule blottit au creux de mon ventre.

Enfant je ne retenais jamais ces larmes,

Elles coulaient toujours à grand torrent,

Noyant les traits de mon visage déformés par la tristesse,

Combien de fois ai-je trempés mes manches de mes pleurs au goût de sel ?

Aujourd’hui j’essaie de ne plus me laisser aller à de tels emportements,

Du moins pas dehors,

Pas quand ma face est peinte de rose,

Car la marque de mes larmes deviendra une tache indélébile.

Loin de tous, sur le chemin du retour,

Combien de fois ai-je pleuré au milieu d’étrangers,

Parmi la foule ignorante,

La foule furieuse,

Cette foule narcissique.

Alors je laisse reposer mes larmes aux ras de mes cils,

Elles y subsistent et ne se déversent plus.

Pourtant je n’arrive jamais à me défaire de cette envie de pleurer.

Pour qui sont ces larmes ?

Pour qui sont ces plaintes ?

Je ne sais,

Ils remontent à loin, trop loin.

Elles font partie de moi,

Tant que je foulerais du pied cette terre,

Tant que ce cœur sentira sa vie battre en son sein,

Un fleuve coulera de mes yeux,

Creusant des montagnes sur mes joues.

Les montagnes de l’oubli,

Les montagnes de mes pensées brumeuses,

Si nombreuses,

Si brouillées.

 

Et si ces larmes n’étaient que des larmes de fatigue ?

La fatigue d’attendre,

De rester coi.

Je vous laisse imaginez n’importe laquelle de vos fantaisies, car je vous confie mon secret le plus précieux : Je ne sais et ne saurais jamais rien.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Hastur
Posté le 08/02/2021
Fort de café pour attaquer le lundi matin, mais il faut me avouer que c'est vraiment une des veines que je préfère, se perdre en jolis mots et tournures autour des larmes et de leur raison.

Un très beau et triste moment de lecture. Je me fais seulement maintenant la réflexion que tous tes poèmes sont très personnelles. Cela les rend d'autant plus précieux dans le partage :).

J'ai repéré une petite chose à la toute fin:
"Si brouillés."
Si brouillées ?

Merci encore pour ton partage :)
A très vite !

Hastur
Acantha
Posté le 08/02/2021
Ah ! Je m'excuse pour se réveil mouvementé, mais pour ma part c'est avec plaisir que j'accueille ton commentaire pour commencer la semaine !

En effet, mes poèmes peuvent être personnelles, j'ai un peu joué la carte de l'anonymat jusqu'ici mais tu m'as démasqué ^^ J'essaie souvent de m'en écarter par le biais de la fiction (même poétique), cependant c'est presque inconscient, je reviens toujours à des sentiments assez intimes … Mon écriture en est marqué et j'ai finis par l'accepter car sinon je ne partagerais rien du tout ! Et l'écriture bien quelle soit fait en partie pour soi et également un partage, dû moins c'est ce auquel je crois.

Merci encore pour tes retours réguliers :)
A très vite également !

Acantha
Vous lisez