Arrivé par le sommet du théâtre à ciel ouvert, Isi nota la présence de plusieurs centaines de miliciens en faction autour de l'enceinte. La sécurité de l'évènement était prise très au sérieux.
Les deux tiers des gradins de pierre étaient déjà occupés par des candidats et leurs parents. Compte tenu de la foule rassemblée derrière lui, Isi se figura qu'il faudrait se tasser les uns aux autres pour y tenir tous assis.
Il se fraya un passage jusqu'à l'escalier central. On s'y chamaillait à coups de « Ne poussez pas » et de « Ça n'avancera pas plus en précipitant les choses ». Isi releva son manteau aux mollets et descendit à pas chassés. Il se montra d'autant plus prudent qu'il n'y avait aucun garde-corps auquel se raccrocher et que les marches étaient étroites et partiellement ensablées.
Il se trouva une place trois rangs derrière sa mère et Boris, à côté d'un candidat chétif qu'il salua d'un signe de tête poli. Celui-ci se détourna sans demander son reste. Il sentait fort l'oignon frit et sa cagoule était maculée de traces d'huile séchée.
La place restée vacante à la gauche d'Isi fut vite occupée par une grosse dame solitaire, engoncée dans une robe corsetée. Sa large collerette s'effilochait et son fond de teint grumelait en plaques rosies. Cette dame devait appartenir à la petite-bourgeoisie – une pure-classe ne se serait pas abaissée à s'asseoir si près des ouvriers. Elle plongea ses yeux oppressants dans ceux d'Isi, puis elle tassa sa tête chevaline un peu plus sous les plis de sa collerette. La petite-bourgeoisie était réputée pour son profond mépris de classes, cette dame l'illustrait parfaitement. Isi ne s'en offensa pas, il contempla plutôt le paysage offert à sa vue.
Le mur de scène du théâtre était grandiose. Ses colonnes torsadées et ses statues de nus héroïques avaient été taillées dans la roche, à même les escarpements de la colline. Les à-pics coupaient si bien du vent que le brouillard de pollution stagnait à mi-hauteur, ne laissant filtrer que la silhouette vaporeuse des fortifications en surplomb de la crête. Même Isi, pourtant grimpeur chevronné, estimait l'ascension périlleuse.
Un imposant toboggan de pierres fracturait le flanc de la colline, au centre duquel s'alignaient deux voies ferrées parallèles. Monté sur quatre roues, un réservoir de cuivre oxydé de vert-de-gris stationnait en bas des rails. Le funiculaire hydraulique incarnait l'impénétrabilité de la Cour des Bellissimes en offrant l'unique liaison entre la cité et le palais. Aucun citadin – ouvrier, bourgeois ou notable – ne pouvait entreprendre le voyage sans la seule invitation recevable : celle du Mètre. Aussi, l'expression « être dans sa bulle » prenait tout son sens lorsqu'au détour d'une conversation, on évoquait le palais de la Bulle d'Or et ses mystérieux habitants.
Clang ticling ticlang
L'enceinte du Théâtre bruissa de crissements métalliques répétés. Le réservoir sur roues remontait la pente raide, tracté à la façon d'un contrepoids. La silhouette du véhicule descendant perçait peu à peu l'opacité de la pollution : c'était une cabine faite d'or. Isi plissa les yeux pour mieux voir.
On le poussa.
Dans la foule, ceux qui n'avaient pas eu le temps de s'installer s'étaient rués sur les dernières places disponibles, comme s'il avait été impératif de s'asseoir avant que la cabine n'arrivât à bon port. Les spectateurs basculaient les uns sur les autres, par effet domino. La grosse dame corsetée s'échoua contre Isi, lui-même renversé sur le candidat chétif à sa droite. Isi joua des coudes, pris en tenaille entre les effluves de parfum floral bon-marché et d'oignon frit. Il dût se débattre trop fort, son voisin le supplia d'arrêter. Leurs cagoules étaient si proches qu'Isi ne pouvait fuir ces deux yeux ronds, brillants de larmes, noyés dans les siens.
Au terme d'interminables secondes, il retrouva une position décente. Il s'excusa par correction, vérifia que sa cagoule était bien ajustée, puis évalua l'étendue du désordre : les miliciens en faction n'étaient pas intervenus, certains se gaussaient carrément, et les gradins se présentaient sans dessus dessous.
Encore prise de panique, la grosse dame corsetée suffoquait. Quelle drôle d'idée de comprimer sa taille si fort.
— Madame, vous voulez de l'aide pour desserrer cette chose ? proposa Isi en désignant le corset de la main.
— Sur...touffff... pas ! Je... respifffre... trèfffff... bien, haleta-t-elle d'une voix caverneuse.
Seul son front cramoisi dépassait des plis de la collerette. Elle trouva néanmoins la force de disparaître au complet. Isi se demanda si ses mains sales ne l'avaient pas écœurée. À moins qu'elle ne se soit carrément méprise sur ses intentions. Le souffle de la grosse dame restait court, Isi n'insista pas. Il porta son attention vers sa mère et son frère.
Le mouvement de foule ne les avait pas épargnés. Boris agrippait fermement de ses poings le col de chemise de son voisin, tandis que celui-ci se confondait en plates excuses. Il était débraillé. Les boutons du gilet jaune poussin avaient presque tous sauté et plusieurs fanfreluches étaient arrachées. La situation prêtait à rire – son frère ne ressemblait plus qu'à un tournesol fané –, Isi se retint. La mère tournée dans sa direction le foudroyait du regard, comme pour l'en défendre. Isi fit mine de rien et regarda ailleurs. Parfois la mère manifestait un sixième sens pour ce genre de choses.
Ticling ticlang cling
La cabine s'immobilisa contre le heurtoir à l’extrémité basse de la voie ferrée, en limite du mur de scène. Le moins qu'on pût dire, c'est qu'elle accrochait l'œil. Les rayons du soleil paraient sa carrosserie dorée d'une aura fantasmagorique. Isi essaya de distinguer quelque chose à travers les hublots et la coupole de verre. Un peu de mouvement à l'intérieur, lui semblait-il. Trop loin pour le certifier.
Une voix assourdissante retentit :
— MESDEMOISELLES, MESDAMOISEAUX. MES...
Isi sursauta. Il ne fut pas le seul.
Par réflexe, il pressa ses index sur les deux versants de sa cagoule et en tassa le tissu au plus profond du creux de ses oreilles. Quand ses tympans furent un peu mieux protégés, la suite du discours se révéla supportable.
— ...dames et messieurs. Candidats, géniteurs.
Isi décala son buste de côté, à la recherche de la source de cette bruyante sonorisation. Il finit par repérer une chaire masquée jusque là par les têtes des spectateurs devant lui.
La femme au pupitre débitait son éloge dans un cornet acoustique. Ses paroles se propageaient par le biais d'un long tube flexible, se subdivisaient en plusieurs embranchements, avant d'être libérées à pleine puissance par les portes-voix coniques fixés autour de l'escalier en colimaçon. Le son amplifié portait à des kilomètres, à travers toutes les rues de La Nappe.
Par le passé, Isi et grand-mère Lorette n'avaient manqué aucune des retransmissions audio des Grand-messes. Pas tant par ferveur – ils n'écoutaient jamais vraiment le discours –, que pour faire les poches des auditeurs. Il n'y avait pas meilleure occasion pour chaparder que lorsque les cibles avaient la tête ailleurs.
— Louées soient ces deux-cent-soixante-troisièmes Grand-messes. Loué soit, à travers elles, le Nombre d'Or. Qu'il garantisse à jamais l'équilibre du monde, celui qui par la faveur du ciel définit la limite inaltérable entre le beau... et le laid.
Isi ne sut déterminer si son imagination lui jouait des tours ou si la femme récitait sans entrain. Il ne fut pas le seul à tiquer : derrière lui, deux parents munis d'une lorgnette grossissante bon-marché qu'ils se passaient à tour de rôle jasaient à ce propos.
— Deux Grand-messes de suite qu'elle nous fait le coup. C'est trop lui demander d'y mettre un peu de conviction ?
— Des bruits circulent. Madame Pinchard tient de madame Grosjean qui le tient elle-même de l'assistant du perruquier, toujours bien renseigné, que l'Oratrice est dépressive. Apparement, elle ne digère pas l'évaluation ratée de sa fille.
— Fadaises. C'était il y a quatre ans. N'importe qui s'en serait remis.
— Sauf que c'était l'évaluation de son dernier enfant. Sa dernière porte d'entrée à la Cour. La dernière chance.
— Et donc ?
— Donc je me mets à sa place. Sur nos treize enfants, cinq restent à juger. À travers eux, autant d'espoir de se faire une place au soleil... L'Oratrice, elle, n'a plus notre chance.
— Pff, ça ne la dispense pas du travail bien fait. Elle aurait tort de se croire irremplaçable. Les belle-langues ne manquent pas.
Isi voyait l'Oratrice en chair et en os pour la première fois de sa vie, ce qui n'était pas surprenant, elle était essentiellement connue pour son timbre. Même apathique, elle magnétisait. Sa figure fardée gardait un inébranlable éclat, y compris quand sa mantille de dentelle noire, rabattue par le vent, giflait ses joues. S'il n'y avait eu le mouvement de ses lèvres – presqu'imperceptible à cette distance –, on l'aurait confondu avec une statue d'ébène.
Elle était bien plus qu'une belle-langue.
— Et louée soit la Cour des Bellissimes.
Dans une parfaite synchronicité, les portes automatiques de la cabine dorée s'ouvrirent et une centaine de courtisans en sortit. En qualité de candidat victorieux des Grand-messes passées, chacun d'eux incarnait la beauté la plus pure : un visage et un corps érigés en absolue perfection par le Mètre. Des femmes. Des hommes. De tout âge. En rang trois par trois. Sous les applaudissements nourris de l'assistance.
Ils prirent place sur l'estrade cérémonielle positionnée côté cour de la scène. Les délicates arabesques vert-électrique brodées sur leur cape de brocart chatoyaient, et leur tête enturbannée était rehaussée d'une mitre d'apparat vertigineuse. « Pompeux ! » fut le mot qui s'imposa à l'esprit d'Isi, car leur solennité n'avait d'égal que leur imperméabilité aux ovations. Ils donnaient l'impression de n'avoir aucune envie de se mêler au peuple.
— Joignons nos mains. Unissons nos voix, se rembrunit l'Oratrice.
Isi entrelaça machinalement ses doigts et ne l'écouta qu'à peine entamer la lecture de l'hymne de La Nappe. Le funiculaire s'était remis en branle.
Tout mesure quatre coudées
Une coudée mesure six paumes
Une paume mesure quatre doigts
Doigt à la base de Tout
Si l'unisson des porte-voix couvraient les crissements, la friction des roues sur les rails générait d'impressionnantes gerbes d'étincelles, signe que le réservoir avait été considérablement alourdi pour permettre la remontée de la cabine dorée. Il n'y avait qu'Isi pour s'en étonner, la foule dans les gradins déclamait en chœur.
Le Mètre est parfait
Le parfait est maître
Isi négligea de réciter avec les autres. La grosse dame corsetée à sa gauche le rappela à l'ordre en lui logeant son coude noueux dans les côtes. Isi tenta de se raccrocher aux wagons et lâcha un « ...est maître » à retardement. La dame étouffa un glapissement, elle avait dû avaler un pli de sa collerette. Et quelques spectateurs leur décochèrent des regards et des « Chut ! » accusateurs. Bafouer l'hymne n'était pas du meilleur effet, mais il en aurait fallu bien plus pour interrompre l'Oratrice.
Épaule à épaule
Tétin à hanche
Hanche à genou
Genou à talon
Une coudée pour chaque
Et quatre font Tout
Tout en massant ses côtes endolories, Isi parvint cette fois à se caler sur le phrasé collectif.
Le Mètre est parfait
Le parfait est maître
Le réservoir sur roues marqua l'arrêt au bas des rails. Une vanne près du châssis se déverrouilla, et un flot continu éclaboussa le pavement. Isi ignorait comment la Bulle d'Or avait su préserver autant d'eau en pleine sécheresse, mais qu'on la gâchât de cette manière le choqua. À la réflexion, il se trouvait un peu naïf de n'avoir jamais envisagé que le funiculaire hydraulique – comme son nom l'indiquait – devait nécessairement être lesté d'eau.
Bientôt, il ne resta qu'un goutte à goutte. Et les véhicules se réactivèrent.
Menton à nez
Nez à sourcils
Sourcils à toison
Une paume pour chaque
Et trois à la tête de Tout
Cette fois, tous les yeux étaient rivés sur la cabine dorée en train de redescendre. Les courtisans cessèrent d'être stoïques et se contorsionnèrent sur leur siège pour mieux voir. Et même la voix monotone de l'Oratrice frémit. Ce trajet était le plus déterminant de tous, le plus craint aussi.
Si Tout est
Si Rien ne dépasse du Tout
Tout devient maître
Maître de Tout
Plus personne ne remua dès lors que les portes de la cabine dorée – enfin stationnée – coulissèrent dans un épais nuage de vapeur. Là, l'étrange créature apparût. Son corps de laiton surmonté d'une série de tuyaux dressée en escalier frôla l'encadrement des portes. Ses six bras articulés se déplaçaient à la façon d'un scarabée géant.
La foule pétrifiée se résigna à scander.
Le Mètre est farpait
Le marfait est paître
L'écho confus du dernier vers plana sur le théâtre. Nombreux furent ceux, sous l'effet du stress, à s'être emmêlés les pinceaux. L'angoisse était telle que personne ne trouvât à redire.
La créature se positionna sur l'avant-scène, cracha des volutes de fumée. Puis ses six bras se rétractèrent et son corps s'affaissa. La carapace s'ouvrit en deux, dévoilant ses entrailles mécaniques.
En son sein, un milicien en armure semblait léviter. Ses jambes et ses bras étaient maintenus écartés en étoile par des courroies en corde à nœuds qui serpentaient à travers un jeu de rouages, de bielles, de pistons, et de soufflets en accordéon. Comme une vulgaire marionnette accrochée à ses fils. Au premier coup d'œil, Isi se demanda quel crime ce soldat avait commis pour mériter un tel châtiment public. En y regardant à deux fois, il admit son erreur : l'armure était vide, et composée de pièces de caoutchouc et de laiton. Rien à voir avec l'uniforme en fer blanc de la milice.
— Le Mètre... chevrota le candidat chétif à côté.
Une goutte de sueur coula le long de la nuque d'Isi. Il n'osa même pas passer la main sous sa cagoule pour l'essuyer.
Tout en gardant ses distances avec les exhalaisons vaporeuses du Mètre, un huissier en queue-de-pie cheminait vers l'escalier en colimaçon de la chaire. Il agrippait le pommeau en argent de sa canne d'une main, et un épais rouleau de parchemin de l'autre. Sous ses airs de poupon potelé, il dissimulait mal sa vieille patte folle. Sa péremption était proche, il mettait un point d'honneur à prouver le contraire. Comme il n'approchait pas assez vite à son goût, l'Oratrice pianotait d'impatience sur son cornet acoustique. Les porte-voix transformaient le tapotis en pilonnement retentissant. L'huissier ne se démonta pas. Enfin parvenu à la tribune, il remit le rouleau de parchemin à l'Oratrice – ou plutôt elle le lui arracha des mains et le décacheta avec tant de rudesse qu'Isi se demanda si elle ne cherchait pas à rattraper le retard accumulé.
— À l'appel de votre nom, vous rejoindrez la scène. Vous vous déshabillerez intégralement, cagoule comprise. Après quoi, un agent vous aidera à prendre place dans le Mètre et il sera procédé à votre évaluation esthétique. (L'Oratrice posa le parchemin sur le pupitre, en avisa l'entête, toussota avec impudence, puis elle énuméra) Morice Abade.
Dans l'enceinte du théâtre, on se mit à chercher l'appelé. Isi céda à la curiosité collective. À l'autre extrémité des gradins, un candidat s'était levé. Il courbait l'échine, mais on ne pouvait pas le manquer : il était grand et menu. À se demander s'il n'avait pas été frappé par une poussée de croissance tardive. Ses longs bras ballants lui donnaient l'air dégingandé, et ses mains qu'il cherchait à maintenir occupées trituraient frénétiquement l'ourlet de sa tunique mauve. Isi se cramponna lui-aussi au tissu de son manteau sous l'effet d'un étrange mimétisme compatissant. Il n'aurait pas aimé ouvrir le bal et se retrouver avec des milliers d'yeux et de lorgnettes braqués sur soi.
Le candidat dégingandé étreignit longuement sa mère. L'Oratrice s'en agaça.
— Pressez-vous jeune homme. La liste est longue. Nous n'allons pas passer la journée sur votre cas.
Le candidat tressaillit à cette piqûre de rappel, il dévala les marches de l’escalier de pierres le plus proche. Face au Mètre, il se révélait minuscule.
— Et bien... Procédez !
L'Oratrice ne laissait pas de place à l'atermoiement. Alors, le candidat dégingandé ôta sa cagoule d'un geste empoté, libérant une chevelure flamboyante et emmêlée.
Ce n'était qu'un visage. Pourtant, à son dévoilement, Isi se sentit plus vulnérable que jamais. Il s'en détourna.
Derrière lui, les deux parents rodés à l’exercice commentaient ce qui se passait sur scène comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Ils n'étaient pas les seuls d'ailleurs. Ils ne furent pas tendres avec le déshabillage du candidat. Ils ironisèrent sur son installation – « balourde » à les entendre – au cœur du Mètre. Et ils se complurent à décortiquer par le menu son évaluation :
— Épaules trop tombantes.
— Genoux trop cagneux.
— Ventre trop maigre.
— Roux trop terne.
— Mâchoire trop carrée.
Isi avait beau fixer ses souliers, il subissait la mise à nu, bien malgré lui. Il enfonça plus profondément le tissu de sa cagoule dans le creux de ses oreilles pour atténuer au maximum le volume de ces médisances. Sans succès. Il aurait voulu disparaître. N'importe où. Tout plutôt qu'ici. Tout plutôt que maintenant.
Une note de musique brillante et cuivrée fendit l'air et interrompit les critiques. Une corne de brume peut-être ? Par réflexe, Isi releva la tête et il posa son regard sur le candidat dégingandé qu'il avait pris soin d'esquiver jusque là. Celui-ci s'était effectivement glissé dans l'armure suspendue, et donnait l'impression de nager dans le vide. Ses bras et ses jambes manœuvrés par les courroies étaient parcourus de convulsions mécaniques aléatoires ridicules. Et ce faisant, chacune de ses proportions, chacune de ses formes, chacun de ses traits étaient méthodiquement anatomisés. Lorsque la machine approuvait, le tuyau d'orgue correspondant tonnait à l'arrière du Mètre.
— Ah, un beau-nez. De quoi faire son trou chez les parfumeurs, bavassa l'un des parents derrière.
Isi se replongea dans la contemplation de ses souliers. Beau-nez, c'était un très bon point. Les postes les plus en vue revenaient toujours à ceux dont la tête avait quelque chose de beau.
D'autres tuyaux se joignirent au son du premier, avec dissonance. Les parents énumérèrent « belles-cuisses » et « beau-dos », puis se lassèrent.
Un râle vaporeux accompagna la sentence.
— Quatre notes de musique sur trente-sept. Une majeure, trois mineures. C'est trop peu pour prétendre à la Cour, jeune homme. Rhabillez-vous et retournez à votre place, acheva l'Oratrice. Honorine Abaguin, c'est à vous.
Les évaluations s'enchaînèrent durant plusieurs heures, toutes passées en revue par la foule inquisitrice. Ça décriait. Ça ricanait. Ça pariait. Rarement, ça encourageait. Les parents étaient entrés en compétition et s'invectivaient. L'enjeu les préoccupaient autant, si ce n'est plus, que leurs propres enfants. Et le verdict tombait comme un couperet, implacable et sans appel. Quinze notes de musique. Vingt-quatre notes. Trois notes. Jamais, l'accord parfait.
Certains candidats le manquaient de peu, ce qui déclenchait des réactions démesurées. Ainsi, une mère perdit connaissance lorsque sa fille échoua à un tuyau près. Personne ne compatit. En réalité, bon nombre la jalousait : avec une évaluation pareille, elle n'aurait aucun mal à marier sa fille à un garçon de bonne famille et à en tirer une belle dot.
Isi se sentait migraineux. Son estomac était barbouillé. Se concentrer sur d'autres choses – en fourrant sa main dans sa poche et en faisant danser le pot de Faciès entre ses doigts, ou en se récitant des paroles de chansons folkloriques en boucle – n'avait marché qu'un temps. Plus le soleil approchait du zénith, plus les exhibitions devenaient cruelles et les critiques assassines. Le sang bouillait autour. Certains spectateurs menaçaient d'en venir aux poings, d'autres se donnaient des coups d'éventails par pure provocation.
— On aurait mieux fait de te refiler à l'orphelinat dès la naissance. Quelle humiliation pour ta mère et moi ! s'indigna un père à l'annonce d'un énième verdict, sous les huées et les rires moqueurs.
Isi ressentit une profonde empathie pour ce candidat-là dont l'évaluation n'avait déclenché aucun tuyau et à qui on prédisait déjà une lamentable carrière de couseur-de-cul-de-rats. Son cœur se serra. Il espérait ne pas vivre un jugement similaire.
Ce fût finalement lorsque l'Oratrice demanda à Féodor Précerel de rejoindre la scène que l'ambiance changea du tout au tout. La garnison cerclant l'enceinte du théâtre se dressa au garde-à-vous, et on n'entendit bientôt plus une mouche voler. Au sein de la cité, les Précerel constituaient une famille de notables de premier plan – elle gérait la fabrique-laboratoire de cosmétiques – mais on les craignait plus qu'on ne les admirait. Féodor Précerel était le Cerbère, chef des miliciens.
Aimanté par le silence glaçant, Isi décolla ses yeux de ses souliers et regarda la scène.
Ce Féodor Précerel ne pouvait pas être le Cerbère. Il était cagoulé, donc adolescent. Et puisque le Cerbère avait au moins quatre fois son âge, lui ne pouvait être que son petit-fils. Celui que les manchettes mondaines avaient baptisé Féodor Précerel Junior.
Le garçon salua les courtisans avec déférence et ne se fit pas prier pour déboutonner sa veste à jabot. Le bruissement des spectateurs enflait à mesure qu'il se déshabillait. Cheveux noirs de jais soignés. Figure angélique. Stature haute et charpentée.
Junior se plaça dans l'armure du Mètre, seul et sans assistance. Il déployait une assurance millimétrée, n'en faisant ni trop ni pas assez. Les courroies s'activèrent tout autour de lui, les rouages tournèrent, les soufflets crachèrent et les premiers tuyaux d'orgue sonnèrent. Rien de ceci n'altérait son charisme. Il lévitait gracieusement. Avec le plus grand naturel.
— Impressionnant ! chuchota une voix près d'Isi.
— Sculptural ! approuva une autre.
— La Cour s'agite aussi. Une première.
— À combien de notes de musique en est-il ? J'ai perdu le compte.
Aucun Précerel n'avait jamais rejoint la Cour – un comble pour une lignée ayant la mainmise sur la plus large gamme de soins cosmétiques et plastiques existante. Junior parviendrait-il à briser cet état de fait ?
Lorsque s'acheva l'ultime mécanique d'évaluation, les trente-sept tuyaux résonnèrent à l'unisson. Là, à la façon d'un limonaire, ils entonnèrent à tue-tête la mélodie d'une marche militaire pompeuse. Un maillet sur ressort venait s'abattre ponctuellement sur le large disque de bronze derrière l'armure, le faisant trembler tel une cymbale.
— Nous tenons le premier élu de ces Grand-messes, annonça l'Oratrice. Vous, Féodor Précerel, êtes reconnu esthétiquement parfait. Le Mètre est parfait, le parfait est maître. Par conséquent, vous siégerez à la Cour à l'issue de cette cérémonie et pour le reste de votre vie. La Bulle d'Or vous ouvre ses portes. Ainsi qu'à vos géniteurs, s'ils le souhaitent.
Dans les gradins, on célébra ce résultat de grands hourras de circonstance, quoiqu'un peu forcés – certains spectateurs craignaient peut-être de froisser les miliciens à n'en faire pas assez. Ceux-ci claquaient les talons de leurs bottes en signe de satisfaction. Isi se joignit à la liesse, pour ne pas être encore rappelé à l'ordre par la grosse dame corsetée. Il remarqua les courtisans applaudir eux-aussi, avec la retenue liée à leur rang. Se rhabillant, Junior fut rejoint sur scène par ses parents radieux. Son père, un solide gaillard barbu, lui donna une tape dans le dos, et sa mère d'une élégance indiscutable lui embrassa amoureusement le front. Après quoi, Junior brandit un poing vers le ciel. Triomphal. Et ils rejoignirent la cabine du funiculaire.
— Boris Pujol.
L'annonce frappa Isi de plein fouet. Il tourna aussitôt la tête trois rangs devant lui. Son frère allait être évalué.
Galvanisé par la victoire de Junior, Boris se dressait conquérant, les deux poings levés pour marquer la surenchère. Il négligea au passage les marques d'encouragement que lui adressait la mère. Elle souriait, émue mais tendue. Ses certitudes jusque là inébranlables semblaient vaciller.
Boris parada, fit un tour de scène et arracha théâtralement son gilet jaune poussin, comme si cette démonstration musclée aurait pu lui valoir des points supplémentaires.
Isi entendit un premier commentaire acerbe. Les fanfaronnades de Boris agaçaient. La parenthèse Précerel se refermait, et avec elle la feinte courtoisie. Les critiques faisaient leur grand retour, Isi souhaita qu'elles ne fussent pas de mauvaise augure.
Boris devait réussir.
Plusieurs tuyaux sonnèrent.
Il le fallait.
Encore d'autres.
Isi pria.
Fort.
— Dix-sept notes de musique sur trente-sept, trancha l'Oratrice. Deux majeures, quinze mineures. C'est trop peu pour prétendre à la Cour.
Coup de massue.
Isi fut incapable d'écouter la suite. Échec et mat pour vingt malheureux tuyaux. Vingt tuyaux restés muets. Les rêves de sa mère venaient de s'évanouir. Dix-sept années perdues. Dix-sept notes de musique. Tout ça pour quoi...
Isi n'entendit pas davantage l'Oratrice énoncer son nom à lui. Trop occupé à plaindre son frère.
Sous le choc, Boris était resté tétanisé dans l'armure du Mètre. Il avait fallu l'intervention du technicien pour l'en sortir. Ce même technicien l'avait rattrapé par le bras in extremis, tandis qu'il regagnait l'escalier, complètement nu – il en avait oublié de se revêtir. Ses épaules étaient avachies, ses muscles flasques, sa mine décomposée. Le conquérant était vaincu. La foule se gaussait.
De son côté, la mère était plus blanche que du petit-lait, ce qui détonnait avec l'éclat rouge vif de sa robe. Sur le point de défaillir, elle se cramponnait au banc de pierres.
Isi se demanda s'il devait intervenir. La soutenir. Ou plutôt aider Boris à monter les marches. Que convenait-il de faire ? Ça ne devait pas se passer comme ça. Sa tête tournait si vite.
— Isidore Pujol. C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? répéta l'Oratrice passablement irritée.
Son tour...
Son tour était venu.
Pour la première partie, je n'ai qu'une remarque :
Je croyais que seuls les candidats et leurs parents pouvaient assister à la Grand-messe ? Que c'était pour ça que grand-mère Lorette ne pouvait pas venir ? Du coup je suis étonnée par la présence de la femme solitaire assise à côté d'Isi. Elle n'a pas l'air d'accompagner quelqu'un, du coup je me demande pourquoi elle est là...
Pour la seconde partie :
-Le couple de parents qui détaille la première jeune fille à être présentée : je me dis, ils ont l'air loin de la scène quand même, est-ce qu'ils peuvent réellement voir tous ces détails ?
- Je trouve plutôt génial que le résultat soit décidé par une machine. C'est un peu comme si tu ôtais la possibilité que la beauté soit subjective. Vraiment intéressant comme idée.
Au global : un beau chapitre. On ressent le stresse de l'attente, de se demander quand est-ce que ça va être le tour d'Isi (aller, et de Boris !). La première partie serait peut-être un chouilla longuée par moment, la descente du funiculaire m'a parue interminable.
Dans cette partie en revanche, le fait qu'il y ait ce "spectacle", ce défilé de candidats, ça fait vraiment monter la tension. J'adore aussi toutes les réactions d'Isi devant tout ça. Ça fait magnifiquement ressortir l'empathie (tantôt empreinte de curiosité, tout à fait normale) du personnage.
Et puis bon la fin du chapitre... C'est chaud, j'ai hyper envie de lire maintenant, mais en même temps il est tard et je dois me lever tôt demain. Aaaargh. Je vais peut-être me faire le début et finir demain héhé. C'est un cliffhanger dont on se doutait qu'il avait arriver, mais qui fonctionne terriblement bien.
Encore merci pour ce retour. Je suis content de voir que tu t'es laissée embarquer sur autant de chapitres malgré l'horaire tardive. C'est flatteur. Et c'est bon signe, je pense aussi ^^
"je suis étonnée par la présence de la femme solitaire assise à côté d'Isi. Elle n'a pas l'air d'accompagner quelqu'un, du coup je me demande pourquoi elle est là..."
>
Effectivement, c'est étrange ^^ Que répondre?...
Wait and see.
"Le couple de parents qui détaille la première jeune fille à être présentée : je me dis, ils ont l'air loin de la scène quand même, est-ce qu'ils peuvent réellement voir tous ces détails ?"
>
Je vais ajouter quelques jumelles de théâtre dans le public. Car effectivement, ils sont assez près pour faire le détail de l'allure générale (taille, corpulence, cheveux), mais pas du visage pour autant. Puis les jumelles, ça renforcera le voyeurisme.
"Je trouve plutôt génial que le résultat soit décidé par une machine."
>
Effectivement, pas de place au subjectif avec une machine. Je suis content que ça t'ait plu. Car ça tranche avec le reste de l'univers évoqué jusque là.
"la descente du funiculaire m'a parue interminable"
>
J'ai fait tout mon possible pour l'entrecouper d'un minimum d'action, de rituel et de suspense. Je ne veux pas la raccourcir pour le moment, car le funiculaire est un élément clé de la seconde partie du récit. Isi et le lecteur doivent en saisir le fonctionnement, le délai de descente, le bruit qu'il génère...
"C'est un cliffhanger dont on se doutait qu'il avait arriver, mais qui fonctionne terriblement bien."
>
Oui c'est assez prévisible. Je ne cherche pas vraiment à le cacher (c'est même dans le résumé). Je me plais beaucoup plus à créer du mystère autour de ce qui entoure ce cliffhanger.
Encore merci pour ce retour.^^
Et il me semble que j'ai un autre commentaire alors j'y file.
Je me demande pourquoi les habitants s'embêtent à bien habiller leur gamin ou à leur appliquer des crèmes alors que ce sont les proportions qui priment...
Quoi qu'il arrive cela ne changera pas la taille de leur nez ou la longueur de leur jambe ? A la rigueur, s'ils utilisaient la chirurgie esthétique, je comprendrai mieux (c'est dommage que tu n'en parles pas d'ailleurs, cela ferait des dérives très très intéressantes).
Le rapport à la nudité et les réactions de ton héros me paraissent aussi venir de notre monde. Dans l'univers qu tu as construit, ne seraient-ils pas plus habitué à voir des corps nus ? (cela changerait de nos normes mais je me trompe peut-être).
J'aime beaucoup en tout cas ! Continue ainsi, tu tiens quelque chose avec cette histoire !
J'ai bien hâte de voir l'évaluation de notre petit Isi !
A quand la suite ?
A bientôt,
Mak'
Merci pour ta lecture enchaînée.
Beaucoup de questions posées mais je ne peux malheureusement pas y répondre précisément, sans trop te spoiler.
Je vais faire court du coup haha.
Les proportions sont mesurées jusqu’aux plus petits détails. Tu le verras lors du tour d’Isi (je n’ai pas voulu en donner trop d’un coup ici, pour éviter l’effet répétition avec le chapitre suivant). Donc les parents ne lésinent pas sur les moyens. Il vaut mieux trop que pas assez. Mais il est évident qu’un enfant mal bâti n’est pas traité avec les mêmes égards qu’un enfant bien bâti. Les crèmes, c’est la cerise sur le gâteau. « La crème de la crème » en quelque sorte. C’est presque de la superstition cosmétique rendu là. Le comportement de la mère l’illustre un peu.
Pour les vêtements, il y a aussi la volonté de paraître supérieur aux autres (face à la cour et au peuple), ça n’a pas d’impact sur l’évaluation mais sur le reste. L’habit fait la classe. Et un bourgeois en haillons ferait un bien piètre bourgeois.
Pour la chirurgie esthétique, j’ai disséminé ça et là quelques éléments (mais c’est très discret à ce stade). Évidemment le sujet sera traité. C’est un incontournable. Là encore, je tiens à ce qu’il intervienne lorsque les personnages y seront directement confrontés. Je préfère ne pas abattre toutes mes cartes trop vite. Haha
Pour la nudité, Isi est un peu à part. Bien sûr que dans cette société la curiosité prime et la nudité de la cérémonie une convenance. Tout le monde scrute donc les évaluations. Tout le monde juge.
Mais Isi est tellement mal à l’aise avec son corps (y compris au sein du foyer familial où il ne se décagoule pas), que celui des autres le renvoient logiquement à ce malaise. Il est donc tout à fait naturel pour moi qu’il détourne le regard. Il est cependant une exception au sein du théâtre.
Pour la suite, j’ai un chapitre écrit (près à la publication). Mais je bute un peu sur un personnage pivot après ça. Je détricote tout ça pour le moment. Mais je pense enfin avoir trouvé le bon angle.
Si tout se passe bien, la suite arrivera en avril.
En tout cas encore merci pour ta lecture fidèle et toutes ses remarques.
A très vite.
Artichaut
L'intensité des Messes grandit avec la présentation de ces premiers candidats. C'est sympa de découvrir ces petites esquisses de personnages hors de la famille d'Isi, qui seront sans doute rééxploitées par la suite. Tes descriptions fonctionnent bien, je suis vraiment bien rentré dans la scène. Tu instaures bien l'ambiance délétère qui règne dans l'assemblée, et ton univers est vraiment horrible avec sa pression physique etc... Mais j'aime bien les thèmes que tu portes dans ton histoire.
Sans surprise, Boris échoue, mais c'est intéressant de voir son score, qui est loin d'être mauvais, plutôt conforme à ce qu'on imagine de lui.
Par contre, je suis vraiment très curieux de voir comment Isi va pouvoir être sélectionné. à ce stade, ça tiendrait un peu du miracle. Je suis curieux de voir comment tu vas développer ça. Très belle chute de chapitre, ça donne très envie de lire la suite !
Un plaisir,
A bientôt !
Merci pour ce retour.
Il me fait d'autant plus plaisir qu'il s'agit sans doute du chapitre pivot - celui qui m'a donné à la fois du fil à retordre et beaucoup de pression parce que je l'avais en tête depuis des mois en l'écrivant et que je ne voulais pas le rater.
"ces petites esquisses de personnages hors de la famille d'Isi, qui seront sans doute rééxploitées par la suite."
> Tout à fait, j'élargis progressivement le cercle de personnages. Et certains auront une place de choix dans la seconde partie du récit.
"ton univers est vraiment horrible avec sa pression physique etc..."
> Je me suis beaucoup inspiré des compétitions de mini-miss à l'américaine avec cette pression parentale omniprésente.
J'ai aussi choisi de montrer tout ça à travers les commérages des spectateurs plutôt qu'à travers les yeux d'Isi - Isi baisse souvent la tête, il ne voit rien (ou quasi), je suggère juste. L'imagination fait le reste. ^^
"Mais j'aime bien les thèmes que tu portes dans ton histoire."
> Ce sont des thèmes qui me sont chers. J'ai toujours été fasciné par le culte de la beauté, à travers les âges.
"Sans surprise, Boris échoue"
> Boris est dans la moyenne. C'est un score honorable, je ne voulais pas lui donner un score élevé non plus, pour ne laisser aucune ambiguïté sur sa défaite.
Comment l'encaissera-t-il à court et moyen terme ? Tu m'avais dit dans un chapitre précédent que tu ne le trouvais un peu caricatural et factice (finalement à l'image de ces messes). J'espère que tu le découvriras sous un autre angle, plus humain aussi, à partir de là... Mais pas de spoil ^^
"Par contre, je suis vraiment très curieux de voir comment Isi va pouvoir être sélectionné. à ce stade, ça tiendrait un peu du miracle."
> Tu parlais de ton amour du cinéma sur le forum. Moi j'y vois un parallèle avec le classique La Mort aux Trousses ou avec les films noirs des années 50. Cette fuite perpétuelle, ces personnages pris dans un engrenage de péripéties jusqu'au dénouement, ces atmosphères à la direction photo contrastée...
Je suis un très grand fan de Hitchcock, depuis tout gamin.
Et avec Isi c'était l'occasion de faire un peu du thriller à l'ancienne, dans un univers steampunk.
Encore merci pour ta lecture.
À bientôt.
Artichaut
On voit bien à quel point les spectateurs sont cruels : ces Grand-messes sont sans pitié !
J'étais curieux de savoir quel score allait obtenir Boris... Je me demande si on le reverra dans l'histoire... J'imagine que oui, il ne peut pas disparaitre maintenant...
Quel dommage que le chapitre ce soit arrête à ce moment ! Je suis impatient de lire le moment où Isi av entrer dans l'Esthématon, et surtout, j'aimerais voir la réaction de sa mère à l'annonce du verdict !
Encore merci de ta lecture fidèle (et enchaînée).
"J'étais curieux de savoir quel score allait obtenir Boris... Je me demande si on le reverra dans l'histoire... J'imagine que oui, il ne peut pas disparaitre maintenant..."
> Tu imagines bien. Mais pas de spoil. Haha
"Quel dommage que le chapitre ce soit arrête à ce moment !"
> C'est frustrant c'est vrai. Mais j'aime bien les chapitres qui s'achèvent en pleine tension, ça donne envie de lire la suite. Ravi de constater que tu as envie de découvrir ce qui arrivera à Isi en tout cas, même si c'est frustrant. ^^
Encore merci.
À bientôt (ne sois pas trop pressé, je suis lent à l'écriture et à la relecture^^).
Artichaut