Le 8 septembre 20XX.
Cher journal,
Je sais que j'avais planifié un week-end entier à étudier la littérature, et également à créer un sort pour comprendre la langue des signes, mais il semblerait que les humains adorent les imprévus. Ils aiment perturber votre planning au dernier moment apparemment. C'est ce qu'il m'est arrivé hier. Même si je pense que ça peut être une bonne expérience, je ne suis toujours pas familière avec le fait que rien ne va comme on le souhaite sur Terre. J'ai horreur qu'on perturbe mes plans... mais tant pis, c'est fait.
Hier, alors que je venais d'entamer mon dessert et que j'ai dit au revoir à Lisa qui avait cours, Samira est arrivée en trombe à l'association.
— Les filles, devinez quoi, on peut aller chez Mme Tussaud gratuitement demain !
— Mme Tussaud ? On y est allées l'année dernière nan ? Il y a de nouvelles statues ? demanda Agatha.
— Oui, des nouvelles statues, et surtout, on peut inviter Opale !
— Opale est déjà là, donc tu peux lui demander en direct live ! répondit Kate.
Samira s'est alors tournée vers moi tandis que Kate me pointait du doigt. Elle semblait ne pas m'avoir remarquée lors de son entrée, et affichait un air gêné.
— Oh pardon, je suis désolée je ne t'avais pas vue...
— Ne t'en fais pas, généralement je disparais quand je mange, je deviens silencieuse pour savourer mon repas !
Techniquement, c'est vrai. Nous les sorciers, nous ne développons pas nos pouvoirs avant l'âge de six ans. Lorsque nous fêtons notre sixième anniversaire, nos pouvoirs se manifestent seuls. Pour ma part, je devenais invisible quand je mangeais. J'aime avoir la paix quand je mange, sauf si la conversation m'intéresse, alors je participe. Aujourd'hui, je ne disparais plus puisque j'ai appris à contrôler mes pouvoirs et à concentrer mon énergie magique dans des formules spécifiques. Une fois qu'on apprend à canaliser notre énergie, la magie ne s'évacue plus seule et ne fait plus n'importe quoi. Bref, revenons à Samira. Samira qui, d'ailleurs, était devenue toute rouge entre-temps. Je ne lui ai pas demandé si tout allait bien sur le coup, je vais devoir lui poser la question cet après-midi.
— Je, euh... j'ai appris qu'on pouvait aller chez Madame Tussaud gratuitement demain après-midi, et comme tu viens d'arriver, peut-être qu'on pourrait te faire visiter si tu n'y es jamais allée...
Sur le coup, j'avoue ne pas avoir tout capté. Non, pas concernant l'invitation à sortir, mais sur cette fameuse Madame Tussaud. Je n'avais jamais entendu parler d'elle, ni de sa... je supposais que c'était une maison que l’on pouvait visiter ? C'était très confus. Je ne savais pas que les humains faisaient visiter comme ça leurs maisons. Chez nous, on le fait lors d'une recherche de logement, ou lorsqu'on se rend chez quelqu'un pour la première fois. Et puis, Agatha a parlé de statues, je ne comprenais pas ce que venaient faire des statues dans l'histoire. Puis mon cerveau a résolu (-tout du moins, je pensais qu'il avait résolu- le puzzle : Madame Tussaud faisait visiter sa maison parce qu'elle est remplie de statues ! J'étais tellement concentrée dans ma réflexion, que je n'ai pas pensé au beau week-end que j'avais prévu.
— Je veux bien vous accompagner, mais elle est au courant Madame Tussaud que je vais venir aussi ? Il faudrait que j'aille acheter des fleurs, c'est plus poli quand on va chez les gens...
J'ai compris que j'étais à côté de la plaque quand Agatha, Kate, Samira et même Jenny m'ont regardée bizarrement.
— Chez les... oh ! Ah non non non Opale ne t'en fais pas, Madame Tussaud c'est pas une vraie personne, c'est le nom d'un musée ! m'expliqua Jenny, qui semblait assez amusée par la situation.
A côté d'elle, Agatha était visiblement morte de rire.
— Alors toi Opale, t'es vraiment trop drôle ! J'suis désolée d'en rire, mais c'est trop drôle !
Honnêtement, si j'avais été à sa place, j'aurais aussi ri de mon ignorance. Kate se retenait de rire, et Samira avait viré au cramoisi. Peut-être qu'elle avait envie de rire aussi ? Si ce n'était pas ça, c'était inquiétant... mais je suis vite revenue à moi.
— Ah, je comprends mieux l'histoire des statues maintenant ! C'est un musée rempli de statues ?
— Oui, des statues de cire de célébrités, c'est un classique à visiter à Londres, je me suis dit que ça pourrait t'intéresser, murmura Samira.
Vous savez, sur le coup, elle était tellement mimi, que je n'ai vraiment pas su dire non. Vous voyez les licochats quand ils font leur petit regard trop chou ? Vous ressentez à quel point il est impossible de leur résister ? Ben là, c'était pareil, et même Agatha qui essuyait ses larmes de rire à côté de Samira ne pouvait briser le sort. Alors j'ai dit oui.
Sauf qu'aujourd'hui, je me rends compte du pétrin dans lequel je me suis mise. J'avais déjà été incapable de citer un ou une artiste dans le domaine de la musique face à Ntina, alors un musée rempli de statues de cires représentant des célébrités... ça allait être un massacre pour ma dignité. J'allais voir tous ces visages qui m'étaient complètement inconnus, et j'allais passer pour une idiote auprès des filles. Alors, j'ai passé ma matinée à faire des recherches. J'ai repéré toutes les célébrités représentées dans le musée. Il y en avait un paquet. Plus le temps passait, plus je mourais d'envie de me taper la tête contre le mur. Trop de monde, trop de domaines, trop de noms de films, d'albums qui sont censés être cultes, connus d'un nombre important d'humains. Ma couverture allait être grillée à ce rythme...
C'est alors que j'ai pris une décision importante. Il existe une potion qui permet d'enregistrer une quantité impressionnante d'informations, mais seulement de façon temporaire : tout ce que l'on a appris sous l'effet de ce produit disparaît de notre mémoire au bout de quatre heures. Cette potion est bien évidemment interdite pour les examens, et des tests sont passés chaque année sur les étudiants, au-cas-où certains auraient la mauvaise idée de tenter de tricher. De toute façon, ce n'est pas dans notre mentalité de tricher, nous préférons travailler durement, et puis rares sont ceux qui savent faire cette potion correctement. Sauf... ma mère. Guérisseuse de renom et experte en potions, elle est capable de réaliser la "apprentout" les yeux fermés. Elle s'entraînait à la faire, car elle était désireuse d'en faire une version améliorée où la mémoire ne s'effaçait pas après le temps imparti. D'après elle, ça permettrait d'accélérer les formations sans pour autant les bâcler, donnant ainsi des individus compétents en peu de temps. Quand elle a appris que je partais finir mes études sur Terre, elle m'a donné la recette.
"C'est en cas d'urgence ma chérie, uniquement en cas d'urgence !" m'avait-elle dit, le regard inquiet, en me tendant le précieux sésame qu'était la recette. Promis maman, là c'est une urgence. Ma dignité... euh ma couverture, est en jeu. J'ai lu le petit papier, prête à préparer ma mixture.
"
•15 grammes de sucre de betterave
• Une cuillère à soupe de gouttes de lune orange
• 4 carrés de chocolat noir
• 1 écaille d'arc-en-son
• 25cl d'eau de la fontaine du savoir.
Broyez chaque ingrédient et tandis que vous y incorporez l'eau, prononcez ce sortilège : "apprends, apprends, retiens, retiens, tout ce savoir, temporairement sera mien". Il faudra répéter cette phrase quatre fois, pour les quatre heures de son effet. Enfin, placez une goutte de la potion sur la source des informations (livre, ordinateur...), répétez une nouvelle fois le sortilège, et buvez le reste de la potion. Les informations se transmettront directement dans votre mémoire."
J'ai donc sacrifié mon repas du midi pour cette potion, sans même savoir si je l'avais vraiment réussie. Je m'apprête à l'utiliser, et quand bien même on m'a un peu raconté ce que ça fait, je suis étrangement sceptique. Le problème, c'est que je ne peux pas faire venir ma mère pour qu'elle vérifie ma potion... allez, je me lance.
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Cet après-midi c'était... quelque chose. Disons que la potion a fonctionné, mais il y a eu des effets secondaires. J'ai aussi découvert ce qui, d'après mon opinion clairement subjective mais peu importe c'est mon journal, se rapproche le plus de la perfection humainement parlant.
Pour une expérience novatrice, j'ai décidé de rejoindre les filles en prenant le bus. C'était honnêtement bien plus plaisant que le métro. Plus de lumière, d'espace... je m'y suis sentie bien mieux. De plus, c'était moins cher, et plutôt rapide malgré la taille de l'engin dans les rues londoniennes. Je dois l'admettre : les conducteurs et conductrices de bus doivent avoir un super-pouvoir, car conduire aussi bien un machin aussi énorme, ça relève du génie. Je n'ai eu cesse d'être impressionnée quand le bus faisait le tour d'un rond-point. Sur place, la première arrivée était Samira. Nous nous sommes fait la bise, et je l'ai remerciée pour l'invitation.
— Je ne connais pas grand-chose de Londres, mais quitte à avoir fait le déplacement, autant visiter !
— Oui, c'est ce que je pensais, et puis comme ça on peut toutes mieux faire connaissance...
— C'est une bonne idée. Tu connais d'autres musées ?
Kate m'avait glissé quelques heures plus tôt par message privé que Samira avait du mal à tenir la conversation quand elle ne connaissait pas très bien son interlocuteur. Je voyais bien qu'elle était un peu gênée de se retrouver toute seule avec moi au départ, alors je me suis dit qu'il fallait faire un effort. Non seulement j'en ressors avec de meilleures connaissances sur les relations humaines, mais en plus, Samira allait être contente.
— J'aime beaucoup aller dans des musées. Je n'ai jamais été très scolaire contrairement à ma soeur, mais j'aime me balader dans les musées, surtout quand ça concerne l'art.
— Trop bien, tu pourrais m'y emmener si tu le veux ? Est-ce qu'il y a aussi des musées d'Histoire ?
— Je... Histoire tout court ou histoire naturelle ?
La pauvre Samira était devenue rouge comme une tomate, c'était encore pire qu'hier. Sérieusement, ça m'inquiétait.
— Les deux ! Mais euh, est-ce que ça va ? T'es toute rouge... t'as de la fièvre ?
— Je... j'vais bien ! Il fait un peu chaud...
Il est vrai qu'en ce début de mois de septembre, les températures étaient vraiment agréables. Mais quand même… Je n'ai pas vraiment eu le temps de lui répondre, puisqu'Agatha et Kate sont arrivées quelques secondes plus tard.
— Salut ! Jenny ne va pas pouvoir venir finalement, il semblerait qu'elle était inspirée pour sa nouvelle mission avec les Handicapables... j'ai hâte de voir ce que ça va donner ! S'était exclamée Agatha.
— Ça va sûrement être drôle d'observer ça, mais pour l'instant, il faut qu'on fasse la queue. Vous avez toutes pris votre carte étudiante ? répondit Kate.
J'ai brandi la mienne d'un air sceptique. Je l'avais reçue par courrier quelques jours auparavant, et j'ai eu la mauvaise surprise de voir que ma photo était hideuse. Je veux dire, je n'ai jamais été vraiment photogénique, mais les photos officielles restaient passables, je peux sortir mes papiers sans avoir à subir l'humiliation d'une photo super moche. Mais là... que s'est-il passé ? Les photographes humains sont-ils mauvais ? Peut-être est-ce la faute des appareils ? Des logiciels ? Je veux bien croire que ce n'était pas un très bon jour pour mon visage, mais par habitude, et ce même dans les mauvais jours, je reste au minimum une 8/10. Mais là... 3/10, et encore je suis généreuse. Je changerai cette photo quand j'aurai un peu de temps. Kate a jeté un oeil sur ma carte, et a soupiré.
— Toi aussi, tu as subi le massacre de la photo officielle... ne t'en fais pas, on passe tous et toutes par là.
En signe de soutien, Kate, Agatha et Samira m'ont montrée leurs cartes étudiantes respectives.
— Ce n'était donc pas une légende... les photos officielles humaines sont bel et bien maudites...
— Je ne sais pas qui a décidé de nous imposer une telle malédiction, mais pour sûr, on prend cher à chaque fois, sauf... une poignée d'élus... ronchonna Agatha.
— Jenny et Jameela... toujours parfaites sur leurs photos... murmura Samira.
— Elles trichent à la vie avec des photos pareilles ! s'exclama Kate d'un air désespéré.
Ce fut rapidement notre tour à l'accueil, et nous avons présenté nos cartes étudiantes pour passer gratuitement. Par la suite, Samira déplia une brochure contenant le plan du musée.
— Par quoi voulez-vous commencer ?
— Ce qu'il y a de plus proche je suppose, on va essayer de montrer un max de salles à Opale !
Nous nous sommes mises d'accord pour suivre le sens de la visite. Plus nous admirions les statues, plus j'étais ravie de constater que ma potion avait été réussie : lorsque l'on me posait des questions sur certains films et acteurs, j'étais capable de répondre sans problème. Sauvée, ma dignité ! De toute façon j'avais, au moins concernant les films, un tout petit peu de connaissances. Un des avantages à étudier les humains, c'est que j'ai pu avoir accès à leur culture. Pendant longtemps, la littérature, le cinéma, la musique humaines étaient prohibées à Moonstone, car l'élite avait peur que ça influence les sorciers et les pousse à se comporter comme des humains, ou plus clairement dit : comme des sauvages. A l'époque, seuls les chercheurs pouvaient accéder à cette culture, et les mères d'Amanita en ont profité. Elles avaient montré à leur fille quelques films, parfois en ma présence. C'est comme ça que j'ai commencé à développer un intérêt pour les humains. Depuis quelques années, les films et livres humains sont autorisés, mais uniquement dans le but de dégoûter les sorciers. Nous, les étudiants spécialisés dans le genre humain, nous avons le droit de visionner ou lire d'autres oeuvres, qui portent sur l'amour, l'amitié... mais étrangement, pour notre peuple, les humains ne semblent pas capables de tels sentiments, quand bien même ils sont représentés fortement dans leurs oeuvres. J'ai toujours un peu douté de cette idée, alors j'ai voulu vérifier par moi-même, et voilà où j'en suis aujourd'hui. Bref, cette expérience avec Amanita et mes études font que la potion a un peu d'aide, mais seulement un tout petit peu.
La potion, parlons-en à nouveau. J'ai bien dit qu'elle avait su me faire dire les bonnes réponses et garder ma couverture intacte. Sauf que quelque chose a dû vriller lors de la préparation, un ingrédient qui ne correspondait pas peut-être... parce que je me suis mise à recracher toutes les informations enregistrées dès que j'ouvrais la bouche, au bout d'une heure de visite environ ? C'était une catastrophe. Je m'en suis rendue compte quand je me suis mise à réciter toute la cinématographie de l'actrice Emma Watson. Les mots sortaient dès que je regardais sa statue, c'était incontrôlable. Heureusement pour moi, il s'est passé un truc de dingue. J'ai dit un peu plus tôt que j'avais aperçu ce qui était le plus proche de la perfection chez l'humain. J'ai aperçu Rihanna. Enfin, sa statue de cire.
Il faut qu'on cause deux minutes de cette femme. Son nom était resté dans ma tête depuis que Ntina l'avait mentionnée, mais je n'avais pas eu le temps de la rechercher avant de concocter ma potion. Quand je l'ai vue, la potion a cessé de faire effet, parce que mon cerveau m'a lâchée au passage. Sa beauté. Même si j'ai oublié le visage qu'elle avait sur les photos, je sais très bien que sa statue de cire ne lui fait pas honneur et pourtant, qu'est-ce qu'elle est belle ! Et quand bien même j'ai oublié ses exploits, j'ai le souvenir d'avoir été impressionnée par l'aura, la force, la créativité qu'elle dégage. Sincèrement, si j'avais été seule, j'aurais lâché ma larme. Les humains ont des artistes pareils et personne ne peut l'admirer ? Sérieusement, comment pouvons-nous passer à côté d'une femme pareille ? Je le dis haut et fort (enfin pas vraiment, je l'écris juste) : j'ai honte de ne pas avoir eu connaissance de l'existence de Rihanna plus tôt. Pour la peine, j'ai discrètement acheté l'intégralité de sa discographie en rentrant. Je pense que j'ai bien fait, car Agatha, Samira et Kate semblaient en admiration devant sa statue.
— Je ne peux pas l'entendre comme je le voudrais, et pourtant je sais qu'elle a la voix d'un ange... murmura d'un ton ému Kate.
— Notre reine à toutes... je ne cesserai jamais de bénir le jour où Jameela m'a initiée à sa musique... répondit Samira, elle aussi très émue.
Quant à Agatha, elle hochait la tête en silence. Je ne me souviens de strictement rien, mais je sais que je n'en pensais étrangement pas moins. Je considère déjà imprimer son merveilleux visage sur un poster A4 et le mettre dans mon appartement.
Avec cette merveilleuse révélation, l'après-midi est vraiment devenu parfait. J'ai beaucoup appris sur les filles, sur leurs goûts musicaux, leurs artistes préférés... et comme ce sont des informations obtenues hors de la prise de la potion, je m'en souviens. J'ai donc tout noté, pour pouvoir consulter ces célébrités. J'ai d'ailleurs appris que Kate pouvait bel et bien écouter de la musique, mais que pour elle, c'était très différent de nous. Elle perçoit des sons plus graves, ressent le rythme au travers des vibrations, et lorsqu'elle écoute de la musique avec Lisa, la présidente de l'association des Handicapables, cette dernière lui traduit les paroles en langue des signes.
— Dernièrement, elle apprend le coréen pour pouvoir me traduire les paroles en signant. J'aime bien le rythme des musiques de K-pop, je suis contente de pouvoir comprendre ce qui se dit en direct, c'est mieux que d'aller chercher les paroles sur internet !
Ça a renforcé mon envie de créer un sort pour cette langue, et à défaut de réussite, au moins faire de mon mieux pour l'apprendre. C'est plus facile pour elle de traduire les signes, plutôt que de lire sur les lèvres, alors je vais faire cet effort. En parlant d'effort, j'ai essayé de mettre Samira à l'aise en partant.
— C'était super cette sortie, ton idée était géniale, et t'as raison, maintenant je vous connais mieux ! Je vais essayer d'écouter les groupes que tu m'as conseillé, je te dirai ce que j'en ai pensé quand on se reverra.
— Je suis contente que ça t'ai plu... et oui, si tu veux, on pourra en reparler, toutes les deux...
Je ne sais toujours pas pourquoi, mais j'ai cru qu'elle allait s'étouffer sur la fin de sa phrase, et elle était aussi rouge qu'à mon arrivée. Il faisait vraiment si chaud que ça ? Peut-être que les humains ne supportent pas la chaleur. Pourtant, je n'ai vu personne d'autre être aussi rouge... Mis à part le crétin de Dickens quand je lui ai infligé une migraine monstrueuse. Héhé. Bon Opale, on se calme. J'ai peut-être manqué quelque chose sur la biologie humaine. Je vais planifier des recherches pour cette semaine. Pour l'instant, ma priorité est de respecter mes projets du week-end en faisant rentrer le tout dans cette journée de dimanche. Je vais aussi tenter une petite expérience, avec un sortilège qui pourrait rédiger seul mes pensées dans mon journal. Cela m'évitera de devoir le sortir, voire même de devoir l'emmener à la faculté. Ça protégerait bien mieux ma fausse identité.
PS : promis, je réfléchis à un nom pour toi, cher journal.