Il avait le corps fin et portait dans ses yeux
Le regard vipérin d'une hydre insatiable.
Le temps vient ciseler la figure des diables
Qui sifflent, sans parler, un patois nébuleux.
Son allure interdite avait tout d'un abîme.
J'aurais dû partir vite et quitter ce troquet ;
Ce nid de séducteurs trop vils, trop excités
De mordre les candeurs dont se drappe l'intime.
La fuite du serpent était sans décibels,
Me laissant seul ici, profané sur l'autel.
Je pue la chair impie et rêve d'arme blanche...
Me voilà sanglotant sur un porche d'hôtel,
Dans la chambre sans bruit, alcôve impersonnelle,
Sous l'étoffe d'un lit noirci de larmes blanches.
L'image finale est très poétique, et la progression pour y arriver est bien maîtrisée.
Le rythme, les métaphores, l'ambiance, tout, je trouve, est vraiment parfait.
Merci de nous offrir des sonnets aussi superbes !