Après avoir noirci une vingtaine de parchemins d'encre et d'étourderies, Annie se leva de son banc en essuyant son front ruisselant d'un revers de manche. Dans un chuchotis de robe-redingote, elle rangea ses affaires. L’École Nationale n'était pas un lieu d'étude comme les autres, elle aurait du s'y attendre. Mais les exercices qu'on y prescrivait étaient à retourner le cerveau, et désormais, Annie faisait face à la plus abominable migraine qu'elle n'eût jamais eu.
Elle n'avait guère eu le temps de descendre à la bibliothèque pendant la journée. A tout les coups, elle se retrouvait dans une impasse, dans le fumoir des professeurs ou des promenoirs privés. Quand elle refermait la porte de ses égarements, tout en bafouillages et excuses inutiles, elle s'estimait plus maladroite, plus biscornue, plus engourdie et plus godichonne que jamais. L’École était un lieu qu'on pourrait qualifier de labyrinthique. A peine avait-elle retrouvé le chemin du hall qu'une énième cloche sonnait, annonçant l'arrivée d'une nouvelle enfilade de cours barbants.
Annie écrasa son béret sur sa tête et empoigna la cage de Flamimi avant de quitter la pièce à grands pas. Dans les couloirs, les pieds chaussés d'étoiles dérapaient sur les tapis velouteux, se précipitaient dans les premiers escaliers ou ascenseurs venus. Les étudiants louvoyaient entre les statues de marbre blanc, les tableaux enlacés d'or, les divers ornements royaux et les domestiques qui récuraient les vitres à larges gestes nerveux.
Malgré son pas incroyablement furtif, Annie prit le temps de détailler chacun de ses camarades, des portraits pendus aux parois neigeuses, et des statues posées ci et là. La plupart de ses décorations représentaient toutes la même femme, ombragée majestueusement par des ombrelles dentelées.
C'était une très belle créature malgré son âge avancé, et les rides qui fissuraient le lait de son visage. Tous ces zébrures, virgules, traits et segments hachuraient d'une géométrie complexe, axée, sa peau souriante, aussi douce qu'une soie froissée. La blancheur de son teint n'était plus un lait neuf, mais désormais un lait caillé. Il poussait au milieu de cette lactescence un regard d'un violet éclatant, et un nez sans caractère. Aspergé d'un nuage purement moelleux, ce doux visage reflétait la bienveillance. Sur la plus splendide des peintures suspendues aux murs, la femme arborait une robe d'un parme léger ; sans corset, sans ruban, sans perles, et sans la moindre fanfreluche. Les doigts aiguisés de la créature se découpaient au premier plan, élancés vers le peintre en un ballet langoureux.
La femme riait à gorge déployée, tordant ainsi ses traits à l'harmonie démesurée. Sur l'encadrement doré de l'aquarelle se gravait un seul mot, déjà bien évocateur : « Aurore ».
Aurore, se répéta Annie en cambrant des sourcils impressionnés. C'était donc à cela que ressemblait l'indésirable Dame Nuage.
Sans comprendre la raison du pincement au cœur qui l'étreignît, Annie s'éloigna de ces visions célestes. Les échos de ses pas étaient lourds. En admirant les peintures de la reine déchue, elle avait eu un pressentiment indéchiffrable. Comme si elle tenait entre ses mains tremblantes une énigmatique clef, sans savoir dans quelle serrure l'encastrer.
- C'est perturbant, laissa-elle échapper en serrant les dents.
Son observation fut ponctuée d'un cri orageux, en provenance de son estomac. Annie cessa immédiatement de marcher. N'était-ce pas l'heure de se rendre au réfectoire ? En ouvrant sa montre à gousset dans un claquement, Annie fut parcourue du même enthousiasme qu'elle aurait manifesté si on lui annonçait la disparition de Schyama – le Miroir des Univers privé de ses griffes, libre.
Alors que son cœur écumait des battements approbateurs à l'espérance de cette nouvelle, la jeune fille secoua la tête pour fuir le fantasme. Ce n'était pas le moment de céder à l'utopie, elle avait mieux à faire. En commençant par manger.
Tandis que son estomac approuvait à grands rugissements cet exemple, Annie courut presque au premier ascenseur venu. Cette journée l'avait éreinté, éteinte, creusé, effiloché, épuisé. Une fourchette raclant une assiette ne serait pas là pour lui déplaire.
La boule de verre démarra en un vrombissement, et commença à descendre à une lenteur désespérante. Les doigts d'Annie pianotèrent d'impatience contre la porcelaine. Elle avait une faim d'ogresse. Le problème était qu'elle ne savait pas où se trouvait le réfectoire, et un juron s'évada de sa bouche sans qu'elle s'en rendît vraiment compte. Un étudiant à ses côtés leva vers elle un regard courroucé, puis la reluqua en un clignement de yeux.
Embarrassée par cette œillade de plomb, Annie referma immédiatement son caquet. Enfin, pas bien longtemps :
- Peux-tu m'indiquer où se situe le réfectoire, s'il te plaît ? Demanda-elle en essayant d'être le plus polie possible, malgré son crâne qui menaçait d'éclater.
L'étudiant craquela ses lèvres sur un sourire féroce, et lui répondit avec un accent déconcertant :
- Sy tu veux trouver le réfectoyre, suys-moi quand nous serons arryvés en bas.
- Merci beaucoup.
Remercier quelqu'un ne devait pas être quelque chose d'habituel à l’École car l'élève en question lui envoya un coup d’œil étonné. Pour toute réponse, Annie haussa une épaule, cambra un sourcil et se détourna rapidement. Elle n'avait aucune envie de s'endetter encore auprès de la curiosité d'un étudiant. Dans l'immédiat, elle avait déjà Pollux et Créon sur le dos, et c'était bien assez. Malheureusement, les intégrants de l’École avaient des natures vraiment curieuses. Ils dépiautaient littéralement leurs interlocuteurs du regard. Par la plus mauvaise des annonces, cet étudiant ne faisait pas exception de ses camarades.
L'étudiant l'observa longuement, les yeux plissés. Il passa en boucle sa figure tranchante, son crin bleu, son teint parcouru d'étranges reflets, ses lèvres tordues, sa prunelle bleuâtre et ses traits maladroitement esquissés. Ses yeux s'attardèrent sur ses souliers mal cirés, ses jambes d'échassier, ses hanches étroites et ses bras et doigts noueux. Il semblait repérer que quelque chose clochait, qu'on le leurrait.
Le rythme cardiaque d'Annie s'affola en constatant qu'il portait une tricorne. Il faisait parti du dixième niveau. Il ne frôlait plus l'excellence, il l'avait copieusement entre les mains. Son œil devait être de lynx ; ses cinq sens sur-développés, affûtés aussi bellement que des épées.
Annie éprouva malgré elle une certaine admiration face à ce jeune homme dont l'éclosion d'une barbe assombrissait les joues et la coiffure s'élevait en catogan. Il brûlait dans la loupiote de son regard une flamme féroce, décidée. La couleur de sa peau frôlait le violet pâle, mais elle demeurait tout de même assez indéfinissable. Ses longs doigts gracieux et bagués compressait le pommeau d'une canne en bois torsadé.
Il intégrait toujours plus profondément son œil, jusqu'à atteindre le satellite de ce dernier, la pupille. Puis de s'engouffrer au-delà encore de cette flaque d'encre. Annie avait l'impression d'être une vilaine bestiole allongée sur une table d'opération, prête à la dissection. Pour ne plus jamais servir.
Cette pensée la fit déglutir, puis se réveiller complètement. Il fallait fuir. Impérativement. Ce garçon connaissait-il l’Illusionnisme au point de repérer les traces de la ressource à même la personne ? Annie voulut se rassurer en se disant qu'ici, on apprenait les propriétés de la magie, pas de l’Illusionnisme. Mais sa tentative d'apaisement ne marcha que très brièvement.
Annie souffla entre ses mains, retenant son envie de casser le verre de l'ascenseur pour s'enfuir à toutes jambes. Si elle réalisait un agissement de ce genre, elle risquait de se l'attirer, la curiosité de l'établissement entier.
Annie prit alors son air le plus impénétrable, celui qu'elle arborait jadis, lors de ses convocations dans le bureau de M. Limitrof. Elle fut très contente, malgré cela, quand l'ascenseur s'immobilisa soudain dans son socle métallique, au hall d'entrée. Elle descendit de ce perchoir de verre avec beaucoup de soulagement, d'où sa respiration saccadée.
- Vyens avec moy, pour se rendre au refectoyre.
La jeune fille sentit son sang se figer dans ses veines. Elle tenta un sourire reconnaissant, mais il sonna tellement faux qu'elle le ravala aussi sec.
- Décidément, j'enchaîne les bourbes, marmonna-elle entre ses dents.
Si seulement elle était à l'orphelinat, enchaînant certes les bourbes, mais des bourbes aux proportions beaucoup moins conséquentes... Elle soupira nostalgiquement, s'attirant toutes les œillades ennuyées des environs. Ce n'était vraiment pas gagné, de passer incognito dans les couloirs.
Elle se cramponna de toutes ses forces à la cage de Flamimi et à la lanière de son cartable en s'apercevant que l'étudiant lui parlait avec animation, d'un sujet qui paraissait le passionner. Annie fronça les sourcils de désespoir en se rendant compte qu'elle ne comprenait pas un traître mot de ce qu'il racontait. Les termes qu'il employait semblaient scientifiques et complexes, et son drôle d'accent ne devait pas arranger la chose. Annie avait l'impression de déverser dans ses oreilles un flot de mots imprononçables. De plus, elle ne désirait pas spécialement se concentrer, son cerveau avait déjà été assez usagé comme ça pendant toute la journée.
Elle mâchouilla une bouclette en attendant la fin de cette rafale vocale. Tout en s'exprimant, l'élève faisait de grands gestes circulaires, dont lui seul comprenait le sens. Sa canne martelait le sol avec une exaspération propre à elle-même, mais d'un autre côté, elle se déplaçait à une vitesse semblable à celle des deux autres pieds chaussés de l'étudiant.
- Et synon, quel est ton prénom ?
Enfin quelque chose qu'elle comprenait.
- Amaya.
- Je suys Poséydon, affirma-il en réajustant sa tricorne sur son crâne.
- D'accord.
C'était la phrase la moins stupide qu'Annie avait trouvé. Comment prendre congé de cet étudiant bien collant, une fois arrivés au réfectoire ? La jeune fille avait terriblement envie d'être seule, pour bien ruminer les indications de Sajala sur la magie. Elle ne devait pas perdre une miette de ses paroles, pour ne surtout pas passer à côté de l'essentiel. Elle mit cependant à profit le silence de Poséidon pour s'interroger sur Flamimi. Elle n'allait pas devoir trimballer sa cage partout avec elle, si ?
Passer devant une fenêtre suffit à faire taire ses questions intérieures. Dehors, tout était d'un noir bleuté, velouté, le noir parfait d'une ardoise neuve. Aucune étoile n'avait osé s'incruster dans ces ténèbres lisses et douillets, par peur de froisser cette robe impeccablement repassée. Mais ce qui étonnait Annie n'était pas vraiment la beauté du ciel, mais sa couleur. Quelle heure pouvait-il bien être ?
Elle extirpa immédiatement sa montre à gousset de sa redingote. Six heures deux, l'heure exacte de se rendre au réfectoire. On l'avait gavé de sciences indigestes jusqu'à ce qu'elle oubliât que le temps tournait, jusqu'à ce qu'elle se sentît complètement oisive.
Annie dût pourtant laisser son sentiment d'indignation de côté. Sa journée n'était pas achevée, il lui restait encore plusieurs heures à se surpasser. La jeune fille songea à l'idée de tenir un calepin. Si elle n'arrivait pas à faire tenir toutes ces informations dans sa tête, il valait sans doute mieux qu'elle les rédigeât, par peur de laisser couler quelque chose de crucial.
Poséidon, de son côté, avait bien avancé, malgré la canne qui l'handicapait. Il gravissait les marches d'un escalier en colimaçon quatre à quatre, sans s'émerveiller de l'or qui recouvrait les rambardes. S'il incorporait réellement les niveaux dix, se devait être un habitué des lieux.
Grimpant toujours plus rapidement, il tournait le dos à l'humaine, mais les reflets qui dansaient sur les fenêtres lui permettait quand même de sonder son visage. Il avait un drôle de rictus encré aux commissures, et Annie avait l'impression qu'il avait mis le plus d'écart possible entre elle et lui par précaution, comme si elle était un fragile bibelot qu'il ne fallait pas briser. Guingois. Et elle ne comprenait pas cette initiative.
- C'est cette année que tu as échoué parmy nous, non ? Questionna-il, l'intonation de son accent plus puissante encore qu'à l'accoutumée. A ton regard, on devyne facylement une symplycyté d'espryt en se quy concerne la magye.
Annie ne releva pas la pique dissimulée et sourit de l'air le plus reconnaissant qu'elle parvînt à arborer, tout en dodelinant vigoureusement de la tête. Poséidon l'emportait en taille et en musculature, mais il n'y avait aucune menace dans son ton. Il avait l'art et la manière de maquiller chaque méchancetés sous un vernis amical.
Les jambes frémissantes, son cartable et la cage de Flamimi battant contre sa hanche, elle le rejoignit à petites foulées. Inexpressif, Poséidon retira sa tricorne pour se passer une main rude dans sa crinière de jais, qui coulait autour de ses oreilles comme un fleuve d'encre, puis jaillissait telle une cascade au niveau de sa nuque, pour former sa coiffe en catogan. Malgré ce geste dont on tirait parfois de la sympathie, ses yeux demeuraient aussi froids qu'une sorbetière.
- Alors je vais te dire quelque chose pour enrichir ton savoir magique.
Annie était si stupéfaite qu'il perdît son accent qu'elle rata une marche et termina la montée de l’escalier sur le postérieur. Il y avait sûrement des manières plus astucieuses pour exprimer son étonnement, car Poséidon ricana, et l'enjamba sans un regard. Mais pas sans une parole, ce qui lui procurait un sorte de soulagement. Il n'allait pas la laisser seule dans son état d'humiliation, surtout après d'avoir formulé la promesse d'une nouvelle information.
- Le moindre jeu de lumière que tu vois ici ne nécessitent aucune combustion de gaz. S'ils brillent, s'ils nous éclaire, ce n'est pas dû à une quelconque invention de modernité, mais c'est parce qu'il s'agit de magie embouteillée.
Annie se frotta le derrière en se relevant, tellement la douleur qu'il le parcourait était cuisante. En plus d'un mal de crâne monumental, elle se retrouvait avec un coccyx endommagé, et une jolie collection d’égratignures.
En apercevant l'état de sa pitoyable interlocutrice, Poséidon hissa ses sourcils si haut sur son front qu'ils formèrent une crevasse violette pâle sur sa peau. Sa main droite se contracta sur le pommeau de sa canne, celle de gauche entreprit de farfouiller dans le duvet qui lui mangeait le menton. Puis sans la regarder davantage, il se remit à l'instruire :
- Eh oui, la magie peut aussi prendre des aspects solides. Tu n'es censée étudier cela qu'au cinquième niveau, mais bon... Savoir est savoir, cette science œuvrera toute ta vie dans ton esprit. Ici, personne n'interdit le savoir de qui que se soit, de quoi que se soit.
Sa canne heurta le sol dans un bruit sourd.
- La magie est en réalité une minuscule particule dorée invisible à l’œil nu. Comme une puce d'or. Mais en regroupant plusieurs particules de magie, cela provoque de la chaleur et de l'éclairement. Si on condense les particules entre elles, cela fait donc un bloc lumineux, chauffé. La perfection pour illuminer une aussi grande bâtisse, n'est-ce pas ? La perfection pour étoffer la connaissance de ses locataires, hum ? Les blocs de magie sont donc enclavés dans chaque lampes, lustres, réverbères et toutes autres sources de lumières ou de chaleur présentes dans l’École, ou à ses alentours. Ils ne brûlent même pas les doigts lorsqu'on les manipule... N'est-ce pas vraiment pas là une méthode ingénieuse ? On récupère les particules de magie, sans alimenter les poches des mécaniciens ou esclaves gremlins du quartier !
- Oui, c'est merveilleux, convint prudemment Annie.
Pourquoi l’instruisait-il de la sorte ? Et surtout, pourquoi avait-il fait semblant de posséder un accent ? Les questions bourdonnaient, bouillonnaient, mijotaient ardemment dans son esprit en ébullition, comme dans une casserole.
- C'est vraiment sympathique de me divulguer ton savoir, ajouta-elle dans l'espoir qu'il en dise plus.
La loupiote, le morceau électrique qui galvanisait le regard de Poséidon se retrempa immédiatement, en harmonie avec son rictus méprisant.
Annie avait la certitude que ce rictus ne présageait rien de bon, mais alors rien. Il accentuait sa pommette droite, fronçait son nez partiellement pointu et ombrageait chaque traits soigneux de sa figure. Le moindre de ses détails l'amenait au bout de sa pensée : Poséidon n'était pas un étudiant exactement comme les autres.
- Aux yeux que tu poses autour de toi, curieux et assoiffés, je devine une avidité de connaissances qui te réussiras, ici. En t'instruisant, j'espérais seulement assouvir cette soif incontrôlable. (Lui aussi saisit sa montre à gousset, d'un bronze particulièrement rutilant) Cela mène un contraste impressionnant avec tes airs innocents, aussi. Tu m'as l'air d'un pigeon égaré en pleine campagne. Oh, et en parlant de pigeon, dépêches-toi de déposer le tien dans la volière, puis rejoins-moi au réfectoire, je te réserves une place.
Annie observa avec désespoir le nombre de marches qu'elle venait de franchir. Sa chute lui laissait encore une désagréable impression de courbatures et d'écorchures. Quant à l'invitation de Poséidon... Elle attisait sa curiosité, certes, mais un instinct prudent l'incitait également à la refuser. La jeune fille plongea ses iris marécageuses au travers de celles de Poséidon, noiraudes.
- C'est entendu... Mais dis-moi, où se trouve la volière ?
*
Quand Annie pénétra dans le réfectoire, elle fut instantanément éblouie par les néons pendus au plafond. Le réfectoire ne comportait en réalité qu'une table, aussi longue que la nuit, et aussi large qu'une armoire. Son bois lustré avait depuis longtemps disparu sous des couches et des couches de plats argentés si brillants qu'un effleurement de cuillère suffisait à les faire tinter à travers toute la pièce. Tout autour des fenêtres qui débouchaient sur le même ciel ardoisé que précédemment grimpaient des végétaux si pâles, si vertigineux et si florissants qu'ils en paraissaient malades.
Ce n'était pas la première fois qu'Annie s'avançait dans un réfectoire, mais ce dernier était bien différent de celui de l'orphelinat. Les récipients disposés sur la table apparaissaient puis disparaissaient comme des coups de vents ; aspirés par une monumentale machine d'acier, un monstre tout en rouages et vapeurs, accroché aux voûtes.
L'humaine eut bien du mal à trouver Poséidon au milieu de cette tempête d'argent, de spatules, de bruit, de gens et de jeux de lumière. Pourtant, tout au bout de l'attablée, il semblait l'attendre, tout en fixant la place vide en face de lui.
La jeune fille se dépêcha de le rejoindre, sans se départir pour autant de sa démarche prudente. Comme beaucoup d'autres avant lui, il était une énigme. Annie devait la déchiffrer.
- On dirait que je titille ton intérêt, attaqua-il dès qu'elle se fût affalée sur son banc.
Sentir le contact du bois effrité sous elle la prenait presque de nausée. Après qu'on l'eût assommé avec consignes impitoyables, Annie ne supportait ni les bancs, ni les ordres, si doux et quelconques furent-t-ils. Une rage bouillait lentement en elle, comme un potage bouillirait dans une marmite. Malheureusement, Annie avait pour mission de s'handicaper d'une nouvelle identité, si délicate et innocente qu'elle s'en saurait bien arraché les cheveux.
Elle éprouvait seulement un certain soulagement ; Solveig n'était pas présente pour se représenter ses piètres talents de comédienne.
- Alors, s'impatienta Poséidon, tout en caressant les flancs de son verre. Que veux-tu savoir de moi ?
Présentement, il la scrutait avec une curiosité si dense, si transparente, si profonde et intense qu'Annie se sentait vide, fondue, aussi fade que l'eau de son verre. Elle tenta un sourire maladroit, oblique, pendant d'un côté, rehaussant sa pommette de l'autre. Elle pêcha une énorme fausseté dans cette convulsion mais elle ne la ravala pas. Pas tout de suite.
- Dis-moi simplement pourquoi tu es là, répondit-elle simplement, en tressautant des épaules.
Les sourcils de Poséidon bondirent. Dans ses yeux, la curiosité se liquéfia en malice.
- Je te préviens, ma réponse ne va pas être très laborieuse, car c'est exactement la question que je me pose depuis neuf ans.
Il s'étira longuement, puis fixa la table comme s'il hésitait à poser ses souliers fort bien cirés dessus. Finalement, il s'abstint de cette indécence.
- C'est mon père qui m'a obligé à intégrer cette prestigieuse École qui, de toute évidence, n'était pas faite pour moi. J'étais un saltimbanque, un troubadour, un rêveur de profession. Neuf ans passés ici m'ont suffi à étouffer cette utopie qui a germé, poussé, donné du fruit avant de mettre en œuvre sa mort. Seulement quelque mois ici ont persuadé mon utopie de jaunir, puis progressivement, ils l'ont fait manquer d'eau, de chaleur. Aujourd'hui, elle n'a encore pas tout à fait fané. J'espère pouvoir enfin fuir ce lieu au plus vite avant qu'elle n'expire pour de bon. Peut-être que l'arrosoir, l’indestructible espoir, saura la faire renaître ? Cet espoir est maigre, mais toujours bien présent.
Annie, qui se servait copieusement de flambée de satellite, ne s'embêta pas à réprimer son froncement de sourcils. Si Poséidon se confiait tant à elle, c'était parce qu'il avait sans doute un autre secret à cacher, bien plus lourd, bien plus important, bien plus contraignant. Occupée à remplir son assiette de toute la diversité alimentaire proposée, Annie eut néanmoins un discret coup d’œil à son mystérieux interlocuteur.
Il avalait, ou plutôt engloutissait, d'énormes morceaux de viande en les piquant par la pointe de son couteau. Annie ne préféra pas préciser qu'il avait également une fourchette à sa disposition, cette dernière jouxtant d'ailleurs son écuelle d'argent. Une aura féroce se dégageait de lui, et l'enveloppait, l'embaumait continuellement.
La jeune fille claqua de la langue en discernant l'acide saveur qui se frottait à son palais. De la curiosité. Elle retroussa le nez. Poséidon s'était amusé en jouant avec la sienne, peut-être irrassasiable. Il l'avait affûté avec le couteau avec lequel il mangeait, aiguillonné, cisaillé, avait rendu son tranchant brillant et dangereux.
Déglutissant bruyamment son repas, Annie nota qu'il savait vraiment très bien manipuler ces prochains. S'il s'était ennuyé durant ses neuf ans de scolarité poussée, cela lui avait au moins permis une intelligence hors du commun. Sentant son regard peser sur le sien, Poséidon hissa des yeux rieurs vers Annie, mais pas le moins du monde étonnés.
- Tu veux que je te racontes encore un peu plus de moi, on dirait ?
Annie s'évertuait à demeurer de marbre. Son imperturbabilité parut enchanter l'étudiant, qui débita :
- Ce sont les jeunes filles qui ont distrait mon ennui. Avec leurs œillades de bichettes émerveillées, elles m'ordonnaient silencieusement de défaire leurs corsages. Ce que j'ai fait.
Cette fois-ci, l'humaine manqua de s'étouffer avec sa bouchée. L'ironie du sort avait voulu qu'elle tombât sur un coureur de jupons. Une gouttelette de sueur se mêla à l'eau de son verre, et produit dans le liquide une minuscule onde, une spirale transparente. Annie aurait voulu se lever précipitamment de la table, et fuir à toutes jambes ce lieu, et le regard affligeant que Poséidon lui portait. Sa migraine s'intensifiait dans sa tête, elle manquait d'air.
Mais ses yeux étaient rasoirs.
- Ne m'afflige pas le même traitement qu'elles, sinon, tu le regretteras. Amèrement.
La phrase claqua, tranchante, effilée, autoritaire. Annie peinait à croire qu'elle s'évadait de sa propre bouche, mais elle n'en éprouva que fierté. Même si le masque d'Amaya s'affaissait devant tant de sévérité.
Nullement abasourdi par son soudain changement de comportement, Poséidon la détailla de haut en bas, ses narines frémissant un éclat de rire. Il n'ignorait pas la beauté qui le parait, constata Annie avec rage. Car il était beau, la jeune fille s'en rendait compte, à présent. Ses sourcils avaient du relief harmonieux ; son regard, de l'intensité ; ses mâchoires, de la puissance. Si d'un côté, ses traits anguleux se taillaient à la serpe, d'un autre côté, ils avaient de la régularité, des virgules de douceur qui glissaient sur son visage avec la fluidité des larmes. La barbe qui lui dévorait les joues ressemblait à une peinture de ciel nocturne inachevée. Comme si son peintre avait commencé ce chef-d’œuvre avec passion, puis s'était finalement découragé.
La seule imperfection qui pouvait nuire à la splendeur de Poséidon était peut-être la largeur de son visage. En effet, il possédait des traits si fins qu'encastrés dans cette tête assez imposante, ils donnaient l'impression d'être tracés trop petitement. Il s'agissait par-là de son seul défaut physique.
Annie se sentit bouillir. Sur sa figure, le camouflage de Amaya se fissurait à une vitesse surprenante. Elle aurait voulu cracher, hurler, restituer son repas. Pas seulement sur Poséidon, non, mais sur le monde entier. Elle ne voulait plus jouer la comédie. Amaya était faible et lâche, et pour réussir sa mission, elle devait faire preuve de force et de courage.
Être elle-même.
- N'allonge cette tête là ! S'exclama le jeune homme avec un rire si déchirant dans la voix qu'Annie se sentit humiliée. Si les armoires de l’École ont perdu leur innocence, c'est de la faute de ses étudiantes diablement imprudentes, pas de la mienne. Les distractions qu'elles m'accordaient étaient bienvenues, mais pas le moins du monde désirées. Tu vois la nuance ? Et d'ailleurs, jamais je n'infligerais un tel sort à quelqu'un contre son gré ! Était-ce là le fruit de tes craintes ?, ajouta-il avec amusement.
Annie dodelina de la tête, absolument stupéfiée. Elle ignorait par quel malheur elle avait eu droit à une telle discussion. Décidément, elle avait le don de se mettre dans les situations les plus embarrassantes qu'il fût.
Dès que son nez remonta vers Poséidon, elle décida instantanément de détester son regard rieur, ses pupilles mouchetées d'orange qui roulaient d'hilarité. Son bras, négligemment posé sur la table, se recouvrait d'une redingote froissée, pliée en une vingtaine de sourires esquissés, craquelés, et pourtant bien malveillants. Une convulsion similaire nimbait également les lèvres de Poséidon, mais en plus structurée, en plus « réaliste », plus terrifiante.
- Et puis, tu sais, poursuivit-il, à la grande méfiance d'Annie. Tout se que je raconte, c'est du passé. A présent, avec ma canne et mes nombreuses cicatrices, j'ai l'air d'un vieillard dépoussiéré.
Ce fut la goutte qui fit déborder la soupière. Annie sentit son visage enfler de rage quand elle écuma :
- Que me veux-tu ? Pourquoi me racontes-tu donc toute ta vie, avec tant de franchise avec ça ? Et pourquoi diantre as-tu feins un accent, à la lisière de notre rencontre ?
A force d'incarner l'ignorance, Annie avait dû prendre des mesures radicales pour se protéger de l'avidité des autres. Mais là, c'en était trop. Qu'importe si elle titillait l'irrassasiable curiosité de Poséidon en proférant ses mots, ses questions fluctuantes. De toute manière, son intérêt était déjà bien aiguisé à son égard. Annie devait savoir. Une bonne fois pour toutes.
- Car je suis un troubadour.
Cette réponse était si courte, si trouble, si biscornue et si inattendue qu'Annie l'aurait trucidé avec sa fourchette pour une réponse plus brève. En office d'avertissement, elle se contenta seulement de composer un claquement de langue agacé. Qui se perdit complètement dans le brouhaha ambiant.
Poséidon plongea sa tête entre les mains en visualisant sa mine perturbée, se décoiffant au passage de sa coupe en catogan. Ses mèches d'encre rebiquèrent aussitôt, éclaboussèrent sa figure d'une aura artistique. Pendant un bref instant, Annie crut l'apercevoir, le troubadour déchu. Mais cette vision s'échappa aussi vite qu'elle était venue. Comme un coup de vent, dirait Solveig.
Quand Poséidon estima enfin le moment opportun d'approfondir sa réponse, en se rendant sûrement compte qu'elle n'était pas très planifiée, Annie se pendit carrément à ses lèvres :
- Le regard des autres est inspirant. Instinctivement, les yeux jugent leur interlocuteur, un jugement qui peut varie selon la voix, le physique, le mental, les manies et les mimiques de la victime. Ou par le vécu, le caractère du juge. Je trouve fascinant les effets d'un regard. D'un simple regard. J'aime donc les sonder à mon bon plaisir, les provoquer, forcer le jugement des autres – rien qu'à profit de mon inspiration. Si l’École m'a bien appris une chose, c'est d'examiner avec excellence. Mes sens sont donc sur-développés, rien n'échappe réellement à mon œil de lynx.
Absolument captivée par ce récit, Annie ne réalisait pas qu'elle tentait de couper son assiette à l'aide de son couteau, et non son morceau de viande musardant non loin de là. Poséidon semblait satisfait de susciter une si grande attention. Il se passa une main dans les cheveux, but une gorgée de lait de licorne et une fois que sa pomme d'Adam concocta plusieurs rotations dans sa gorge, il continua sur un ton puissant :
- Tu te demandes également pourquoi je suis aussi franc ? Ma réponse ne sera elle aussi pas très croustillante, en vérité : car personne ne l'est vraiment. Je me suis donc dit qu'il fallait faire une contrepartie. Les gens se referment avec la facilité d'un livre qui nous plaît pas. Ils se cachent sous des couches de poudrage à nez, de brillantine et de vêtements extravagants. Pour détourner l'attention de leurs secrets, pour qu'on se centre sur les apparences. De nos jours, les gens s'ôtent les mots de la bouche avec labeur, même pour une cachotterie insignifiante. Les gens aiment se sentir intéressants, mystérieux. Mais ils ne sont qu'orgueilleux, voyants. Tous, sauf toi.
Annie frissonna. Elle aurait dû se méfier plus tôt. Si Poséidon avait une langue aussi pendue, aussi fourchue, c'était pour ensuite faire le lien entre elle et le sujet abordé. Évidemment. Elle réprima son soupir avec difficulté, et quand elle voulut tendre la main vers la panière à fruits, celle-ci s'envola immédiatement dans les airs, capturée par l'une des tentacules géantes de la machine.
- Quand je t'observes, se justifia l'étudiant. J'ai l'impression que tu as une double personnalité. Est-ce normal ?
L'humaine inspira, puis déploya sa bouche en un sourire un peu bosselé, carrément forcé.
- Non, ce n'est pas normal. Je caractériserais même cela d'étrange.
Ce sera plus un commentaire sur le fond que sur la forme, le temps me manquant (en moyenne, quand je fais une analyse détaillée ça me prends 1h30-2h)
Je sais que je te l'ai déjà dit, mais... par moment les réactions d'Annie sont parfois exagérées. Par exemple quand elle est tombée dans les escaliers dès que Poséidon a changé de ton, là je me suis dit "encore?"
Ou même lorsque Poséidon avoue avoir déjà eu des aventures avec des élèves, Annie se défend tout de suite comme s'il lui avait fait une déclaration d'amour alors qu'il n'a jamais été explicite avec elle. Je comprendrais qu'elle soit dégoûtée, mais je ne l'aurais jamais vu menacer quelqu'un. C'était très soudain. J'ai même cru que c'était quelqu'un d'autre. Peut-être devrais-tu mieux expliquer ou amener sa menace soudaine ?
Aussi, je trouve que la fin du chapitre est très soudaine, frustrante et rapide. Ce n'est que mon impression, mais pour moi, c'est comme si tu avais coupé au beau milieu d'un dialogue, et c'est très frustrant. On dirait une discussion qui commence à prendre de l'intensité mais qui prend fin trop brutalement.
Le personnage de Poséidon me laisse perplexe. Je le trouve même limite (mais ce n'est que mon avis purement subjectif, je ne veux pas te forcer la main, loin de là)
J'ai l'impression qu'il justifie ses aventures en disant "c'est de leur faute, pas la mienne" un peu comme les violeurs (mais c'est le genre de chose qui ressort souvent). Ses mots pourront poser problème plus tard. Le fait qu'il dise que les armoires de l'école ont "perdu leur innocence" ça m'a fait tiqué. Bon... le type est vraiment arrogant, ça me donne envie de le frapper et de protéger Annie.
Après, j'attends de voir l'évolution de ce personnage mais pour l'instant, il descend bien loi dans le classement à côté de Varyd.
Bien à toi,
Cherry
1h30- 2h à écrire un commentaire détaillé ?! Dans ce cas, je ne peux que te remercier chaudement - mercimercimerci - pour chacun de tes messages si constructifs ! Te voir consacrer autant de temps à mon récit m'enchante vraiment. Il ne mérite vraiment pas ce dévouement et toute cette attention <3
Et pour ce qu'il en est de ce chapitre... On dirait que ma maladresse a effectivement pris le dessus. Je ne me rappelais même plus qu'Annie tombait dans l'escalier - comme quoi, tu as raison : il faudrait vraiment que j'arrête de la rabaisser ainsi, elle perd autant sa crédibilité que le récit sa cohérence. Je tâcherais de m'en rappeler lors de la réécriture.
Quant à Poséidon...
Dans la conception de mon univers, il n'était même pas invité. Il surgit un matin en pleine séance d'écriture, a fait basculer toutes les certitudes que je m'étais construites pour ce qu'il en serait des péripéties d'Annie et est reparti en courant.
Quoi qu'il en soit, lorsque je l'ai introduit dans cette histoire, je n'avais pas fini de le connaître (et sa venue a même engagé un temps de blocage) et lorsque vint le moment de le poser réellement dans l'histoire, j'ai eu la détestable impression de l'avoir fait "de guingois."
Comme quoi, des mois plus tard et qu'importe ce que disent les autres lecteurs, tu confirmes mon impression.
Dans un sens, c'est plutôt un soulagement. De lui-aussi je brosserais un portrait un peu plus détaillé, personnifié (et attachant, j'espère) avec la réécriture.
Comme toujours, merci infiniment à toi, Cherry, en espérant que la suite te plaira <3
Pluma.
Excellent chapitre ! Ce nouveau personnage est délicieux, bien qu'acide. Annie a sans doute trouvé un accélérateur pour ses recherches, quelqu'un de puissant dont il faut se méfier, mais qui est assez rebelle pour devenir un allié.
Tu as très bien mené le dialogue qui nous conduit de surprise en surprise !
Merci beaucoup ^^
"- Que me veux-tu ? Pourquoi me racontes-tu donc toute ta vie, avec tant de franchise avec ça ? Et pourquoi diantre as-tu feins un accent, à la lisière de notre rencontre ?" => Je trouve ce passage de dialogue un peu lourd haha, je vois mal Annie parvenir même à imaginer une tournure pareille face à un type comme Poséidon
J'ai bien aimé le voir apparaître dans le décor haha, mais j'espère qu'il ne va pas gêner Annie dans sa quête. Pis je préfère Créon je dois dire, Poséidon me colle vraiment des frissons de méfiance, il met tous les sens en alerte dès qu'il débarque. Et, surtout, je me demande à quel point il manipule Annie dans son intérêt
Haha oui, peut-être ai-je trop forcer sur l'assurance et la richesse de vocabulaire, qui ne correspond pas vraiment à Annie et qu'on entend malheureusement très peu à l'oral... Je pense ajouter quelques bégaiements pour arranger le coup ;)
Je suis trèèèès satisfaite de l'effet produit par Poséidon : il devait justement susciter une certaine méfiance !
A bientôt ! <3
Pluma.
Bien, bien... Ce chapitre est particulièrement ragoutant ! La rencontre avec Poséidon ajoute une touche de piment à l'histoire, d'autant plus que tu le décris avec un éventail d'adjectifs qui me laisse coite (et repue x). En revanche, je trouve que la description tend à s'allonger et se répète sur un "espace-temps" assez court (si je ne suis pas claire pose des questions...) Du coup, je me perds un peu (je pense à la professeure - encore super bien décrite mais un poil trop, je pense - à Aurore et Poséidon). Tu pourrais étendre la description à plus loin après la rencontre... Sais pas. ;-)
J'adore Annie et ses réactions, ses répliques face à Poséidon, très réalistes. J'arrive à mieux la cerner, et je m'attache plus à elle, du coup.
L'humour et la phrase de fin sont super bien dosés, et franchement, j'ai laissé échapper quelques gloussements à la vue de ces dernières lignes XD.
Autrement, je trouve que tu as un vocabulaire monstrueux et tu en uses avec habilité à certains passages, mais, je pense que des mots ne correspondent pas tout-à-fait à la signification que tu voulais transmettre. Enfin, j'espère que tu comprends ce que j'essaie de dire... Oo Je ne suis pas une pro non plus, et j'aimerais bien te souligner les passages exacts auxquels je pense, mais je serais encore là demain si je le faisais (avec les commentaires que je postes, hum, hum... xD)
BREF ! La relation entre Annie et Poséidon promet plein surprises et j'ai hâte de lire la suite ! <3
Plein de papillons colorés et de bonheurs enchantés ! :-)
En tout cas, je suis épatée de savoir qu'on puisse rire devant mes mots, cela me comble de bonheur ! C'est un véritable baume au cœur <3 (je vais me répéter ton commentaire quand mon humeur sera trop maussade, maintenant...)
OK, je prends la remarque, j'ouvrirai davantage l'œil lors de la relecture...
Merciiiii et à biiiiiientôt !
Pluuuuuma.
Chapitre intéressant, j'aime cette facette d'Annie : les héroïnes qui ne sont pas des romantiques, j'adore ^^
Poséidon est étrange. Déjà j'ai eu un peu de mal à imaginer son accent : faut-il appuyer sur le son "y" ? Et ensuite, ça ne sent pas bon ce qui se passe ^^
C'est toujours aussi passionnant. Je serai au rendez-vous pour la suite :)
A bientôt !
Haha, effectivement, Annie est loin d'être une romantique ^^ Pour l'accent tu imagines ce que tu veux, mais personnellement, c'était plutôt le son "ille" que j'entendais. Merci beaucoup pour ton com', je suis ravie que tu suives les aventures d'Annie ! Savoir que mes histoires plaisent embellit mes journées <3