Le Retour du Roi -Chap 7

Par NaL

L’Agence

Le Retour du Roi

Chapitre 7 : Assaut sur Camelot (part I)

 

 

Le Roi Arthur, resplendissant dans son impressionante armure, regardait l’horizon. Il sentait l’air frais et salée de l’Atlantique glisser contre sa peau. Il s’imaginait les différents générations de saxons venir se réfugier au fil des époques chez ces paiens d’américains. Il ne comprenait pas pourquoi le majestueux peuple de l’Angleterre s’était soumis à ces insectes.

- Mon beau pays natal, tu as tellement changé, tu as perdu ton âme, murmurait-il au vent. A tel point que je ne t’ai même pas reconnu lorsque je suis revenu à la vie. La destruction de Londres signe le renouveau de ma légendaire patrie. Je te promet de te rendre la grandeur qui t’es dûe… En commençant par réduire en cendre ce pays abonimable que sont les Etats-Unis...

Le Roi Arthur continuait son charabia dans sa barbe quand Helena vint le rejoindre sur l’un des nombreux balcons de Camelot.

- Mon Roi, s’annonça-t-elle.

- Helena, ma disciple, que veux-tu ?

- Mon Roi, je souhaitais aborder un point dont nous avons discuté. Vous savez… Notre principal ennemi, l’Agence…

- Notre principal ennemi est le vice qui a corrompu le coeur de tous les habitants de cette planète, Héléna, c’est à dire un mélange de luxure, confort et absence de valeur.

- Euh… Oui, certes, mais là en ce moment, notre principal ennemi, c’est l’Agence.

- Ce n’est qu’un osbtacle.

- Un obstacle puissant tout de même. Il serait préférable d’augmenter la puissance de nos troupes avant de se lancer dans le combat. Mes Commandants se sont fait avoir la dernière fois qu’ils ont combattu. Ils ne sont certes pas mort grâce à leur sort incassable d’immortalité, mais ils ont été incapables de causer des pertes sérieuses aux membres de l’Agence.

- Que importance accorder à ces Commandants, si Excalibur, épée suprême parmi les épées suprêmes, m’accompagne à mes côtés ?

- Parce que l’Agence est puissante, roi Arthur, et que sans les Commandants, les agents pourraient peut-être vous avoir…

Elle sentit soudain le courroux du roi se jeter sur elle. Elle eut l’impression que l’aura écrasante du roi s’était concentrée dans toute son intensité sur sa petite personne. Elle dut mettre un genoux à terre et baisser la tête, presque contre sa volonté, sous la pression de l’aura royale d’Arthur. Un frisson d’horreur parcourut son échine. Allait-il la tuer ?

Finalement, l’aura se dispersa. Quand elle releva la tête, le Roi Arthur se triturait la barbe d’un air songeur.

- Tu as raison, mieux vaut mettre toutes les chances de notre côté. Appelle tes Commandants.

D’un claquement de doigt, Helena convoqua tous ses Commandants. Ils se matérialisèrent dans un volute de fumée autour du Roi.

- Mes chers disciples, annonça le Roi d’une voix forte, je vais vous rendre plus puissants afin que vous me serviez mieux. Excalibur, légende parmi les légendes, va déployer votre plein potentiel. Tenez-vous prêt !

Le Roi Arthur leva son épée qui brilla de milles feux. Soudain, un rayon d’énergie enveloppa les Commandants. Ils sentirent une immense puissance les envahir. L’énergie s’évapora au bout d’un moment. Tous les Commandants se relevèrent. Ils se sentaient forts, puissants, au sommet de leurs capacités.

Helena les regarda d’un œil perçant. Elle vit dans leurs regards la folie des grandeurs. Intérieurement, elle souriait. Maintenant, ils sont persuadés qu’ils peuvent s’en prendre au Roi… Trop confiants, ils vont plus facilement faire une erreur… Et je pourrais habilement me débarrasser d’eux.

- Bien, tonna le Roi Arthur, vous me rappelez mes anciens preux chevaliers de la Table Ronde ! Camelot est belle ! Camelot est resplendissante ! Je suis de bonne humeur ! Pour fêter ça, rasons New-York !

La nouvelle pris de court tout le monde, mais personne n’osa rien dire. S’ils s’interposaient, chacun allait paraître suspect aux yeux du Roi Arthur et ainsi mettre à mal leurs plans respectifs.

Le Roi s’avança sur le balcon.

- Regardez ! A l’horizon ! La terre des infâmes vices et démons qui pourrissent le cœur des humains ! Le monstre sans valeur ni noblesse qui projette ses tentacules empoisonnées partout dans le monde trouve son origine ici !

Et effectivement, ils voyaient au loin les côtes américaines. Le Roi Arthur brandit son épée qui brilla, à nouveau, de milles feux. Elle accumula de l’énergie à sa pointe et propulsa un énorme rayon d’énergie vers les côtes.

 

Miss Berry, qui se trouvait assise sur un petit transat au sommet de la Tour de la Liberté en train de boire un thé vermeille tout en lisant un bon Agatha Christie, sentit soudain la puissance menaçante s’approcher. Elle se releva d’un bon, lissa sa jupe, déposa délicatement la tasse de thé et appela Mjolnir. Dans un éclair, le marteau divin apparut dans sa main.

Elle avait été posté là en dernier recours, au cas où la cellule d’attaque de l’Agence échoue dans sa mission. Mais elle ne s’attendait pas à ce que le Roi Arthur attaque aussi frontalement New-York.

Elle vit poindre à l’horizon l’énorme rayon d’énergie lancée par Excalibur.

- Un rayon d’énergie ? Il est monstrueux… murmura-t-elle. Une telle concentration de puissance… Je n’ai jamais vu ça…

Au fur et à mesure que le rayon approchait, elle sentait autre chose. Quelque chose de beaucoup plus pernicieux, de pervers, de sombre, de meurtrier qui accompagnait le rayon d’énergie. Elle ferma les yeux et déploya son immense aura à travers l’espace. Lorsque son aura rentra en contact avec le rayon, elle comprit.

Ce rayon n’était pas juste une concentration incroyable d’énergie au potentiel destructeur supérieur à une bombe nucléaire, il apportait avec lui un poison beaucoup plus puissant et meurtrier. Si le rayon d’énergie touchait sa cible et explosait, un virus serait libéré. Et pas n’importe quel virus. La peste noire. Et au vu des capacités des états à stopper la propagation des virus, la peste se transformerait rapidement en pandémie. La peste étant un virus au taux de mortalité très élevé, les morts ne se compteraient pas en million, mais en centaine de millions. La moitié de la population sera probablement balayée de la planète et l’humanité retournerait à l’âge de pierre.

Miss Berry, le dernier rempart, sut alors qu’elle n’avait pas le droit à l’erreur. Il fallait empêcher ce rayon d’énergie de frapper New-York.

Elle fit appel à toute l’énergie disponible dans son corps et dans Mjolnir. De l’électricité apparut autour du marteau et se répondit tout autour de la Statue de la Liberté. De l’électricité statique envahit l’environnement proche de Miss Berry. Elle concentra ensuite toute l’électricité et l’énergie dans le marteau qui brilla furieusement. Elle était au maximum de sa puissance.

Le rayon d’énergie arrivait de plus en plus vite, créant un sillon dans l’océan. Miss Berry commença à entendre les gens hurler d’horreur en voyant le rayon destructeur foncer vers eux.

Miss Berry bondit de la Statue et fit un saut de plusieurs dizaines de mètres de haut. La chef des Guerriers, au sommet de sa puissance, était un monstre de force.

Elle leva son marteau chargé en énergie lorsqu’elle était au pic de son saut tandis que le rayon tombait sur elle. A la manière d’un joueur de basket-ball, elle fit glisser son marteau de bas en haut et percuta le rayon. Une intense explosion eut alors lieu. Au centre de l’impact, tandis que des traits d’énergie partaient dans tous les sens, Miss Berry était confronté à la puissance extrême du rayon d’énergie d’Excalibur. Elle sentit qu’elle perdait le contrôle et qu’elle allait se retrouver écrasée par la puissance, mais elle réussit à concentrer toute la puissance de Mjolnir en un coup, allant jusqu’à crever la réalité physique. Plusieurs petits trous dans la réalité donnant sur un vide infini apparurent autour de Mjolnir. Ils se refermèrent aussi soudainement qu’ils étaient apparus et Miss Berry put finir son coup.

Dans un intense craquement, le rayon d’énergie fut dévié de sa course et alla disparaître dans le ciel. D’un léger coup de Mjolnir, Miss Berry partit en arrière et se reçut sur la tête de la Statue de la Liberté. Elle dut mettre un genoux à terre, en respirant très fort. Elle était épuisée. Rarement dans sa longue vie elle avait du puiser autant d’énergie pour contrer un coup. Elle se sentait vidée. Elle n’était pas sûre de survivre à un second rayon d’énergie.

 

De son côté, sur Camelot, le Roi Arthur était loin d’être épuisé. Il fronçait les sourcils, soucieux parce qu’il ne comprenait pas pourquoi son rayon d’énergie n’avait pas explosé. Il étendit son aura, gigantesque, et frôla les côtes américaines.

- Hmm… Il y a l’air d’avoir un insecte un peu plus fort que les autres qui protège la ville corrompue. Peut-être vais-je envoyer un second rayon d’énergie un peu plus puissant…

- Vous ne devriez pas garder votre énergie pour de futurs combats, mon Roi ? Demanda Helena.

- Conseil idiot s’il en est, commenta le Roi Arthur en ricanant.

Helena sentit le sang monter dans ses joues. Tu vas voir, enflure, rira bien qui rira le dernier…

Le Roi Arthur commença à créer un second rayon mortel, mais il s’arrêta.

- Hm ?!

Il tendit la tête vers l’intérieur du château volant de Camelot. Un sourire apparut sur ses lèvres.

- Avalon est prête… Parfait, murmura-t-il. Mes disciples ! Montez la garde autour de Camelot ! Je vais me retirer dans la salle de mon trône ! Et que personne ne me dérange ! Que l’un d’entre vous vienne avec moi !

Nubur, alias la Neige, s’avança. Helena lui fit un discret hochement de menton. Le plan se déroulait à merveille.

- Oui, toi, Neige, viens. Ainsi séparés, vous serez invincible.

 

Dans les locaux de l’Agence à New-York, Abigaël regardait le rayon d’énergie disparaître dans le ciel, le souffle coupé. Belzek apparut à ses côtés, revêtant un sweat adidas avec la capuche dressée sur la tête et un jean délavé. Il jeta un coup d’oeil au rayon d’énergie.

- Ca va pas être simple de se débarasser du Roi Arthur… commenta Abigaël.

- Ca, c’est sur, comment Zero va-t-il s’y prendre ? Demanda Belzek.

- Je ne sais pas, Samir ne m’a rien dit sur le plan d’attaque, mais tout a l’air rodé. Il m’a seulement envoyé la mission comme quoi je devais récupérer la faux de Chronos.

Belzek se tourna vers elle.

- Ah ! Mais c’est toi que je dois rencontrer alors ! Il m’a demandé un service, de faire l’intermédiaire entre l’agent et… la personne qui dois te guider pendant la mission.

- D’accord, et qui c’est cette personne ?

- Viens avec moi, je vais te le présenter. Il ne devrait pas tarder à arriver.

Ils prirent un ascenseur et descendirent jusqu’au hall d’entrée de l’immeuble de l’Agence. Les locaux de l’Agence avaient pour couverture une boîte de gestionnaire de fonds bancaires, entreprises toute aussi mystérieuses que l’Agence, par ailleurs. En ce moment, le hall était vide en raison de la guerre contre le Sacramentum. Tous les agents qui servaient de façade étaient rentrés chez eux.

- Au fait, le Trident de Poséidon te plaît ? Demanda Abigaël.

- Oh oui, il est parfait, répondit-il en le faisant apparaître entre ses mains. Il est léger, souple et d’une balance admirable. Une arme parfaite.

- Tant mieux, parce que Dieu sait que j’ai galéré pour l’avoir. Il a des pouvoirs ?

- Je ne sais pas, je suis encore en train de l’apprivoiser tu sais.

Un bruit sourd mit fin à leur conversation. Des éclairs noirs apparurent au milieu du hall, en face d’eux. Ils formèrent un trou béant dans la réalité. Ils regardèrent à l’intérieur. Il y faisait sombre mais ils pouvaient entendre des hurlements d’horreur y provenir et un bruit de flammes. Puis ils entendirent des bruits de pas. Une silhouette apparut dans les ténèbres, traversa le trou et marcha calmement dans le hall. C’était un homme grand, bien taillé et musclé, d’un blond resplendissant, au beau visage et au regard bleu azur vif. Il était vêtu d’une toge tâchée probablement par un quotidien de fermier et d’un pagne tenue aux hanches par une ficelle. Il regarda Belzek et Abigaël tour à tour.

Belzel s’avança, tenant son Trident d’une main ferme et déclama :

- Ô roi des Enfers ! Hadès ! Nous t’avons dérangé pour honorer une fois de plus le contrat magique passé avec toi au sujet du valeureux Achille ! Merci de nous prêter le fameux guerrier une fois de plus, ô Hadès, roi des Enfers !

Abigaël fut choquée : Achille ?! Le Achille ?!

Elle fut encore plus étonnée en entendant une voix gutturale provenant des tréfonds des ténèbres dire :

- Ouais, ouais, contentez-vous de respecter les conditions… Allez, à plus tard les tocards…

Le trou se referma brutalement, dans une explosion d’électricité statique. Achille lança les bras en l’air en hurlant de bonheur :

- Ah ! Enfin vivant ! Wouh ! Ca fait un bien fou !

Il étira ses jambes, ses bras et prit un grand bol d’air frais. Il affichait un sourire carnassier.

- Bon dieu, c’est quand même quelque chose la vie, rien à voir avec le temps passé aux Enfers ! Et vous, qui êtes vous ?

Ses yeux d’un bleu perçant observèrent alternativement les agents, s’arrêtant avec un intérêt appuyé sur les formes d’Abigaël et de Belzek. Abigaël, de son côté, observait l’homme avec fascination. Il respirait la puissance et la volonté de vivre. Quelque chose d’animal ressortait de son attitude. Il avait l’air d’être affamé de vie. Belzek n’était pas impressionné.

- Achille, c’est Belzek. Tu ne te souviens sûrement pas de moi mais on s’est déjà rencontré. Abigaël, en fait, pour te débriefer, Achille est lié à un contrat magique que l’Agence a passé avec Hadès. Il nous prête Achille de temps en temps, pour qu’il nous aide à régler des affaires. En contre-partie, Achille peut profiter du monde vivant et ne pas foutre le bordel dans le monde des Enfers. Les conditions sont, grosso merdo, que les affaires soient obligatoirement liées à l’Antiquité Grecque.

- D’accord, fit Abigaël. Il va donc nous servir de guide pour retrouver la Faux de Chronos.

- Ah d’accord, ce bon vieux Chronos ! Alors allons-y et dépêchons nous ! Je n’ai qu’une semaine dans le monde des vivants alors autant en finir vite que je puisse en profiter ! Suivez-moi !

Achille fit volte-face et ouvrit les portes du hall en hurlant de plaisir en recevant les rayons du soleil sur sa peau.

- Bon, il a pas l’air de se souvenir de moi… Enfin c’est pas grave, bonne chance et fais attention à toi, Achille est un vrai monstre de puissance. C’est un demi-dieu…

- A quel point il est fort ?

- A mon avis, il pourrait one-shot le Roi Arthur, mais malheureusement, le Roi Arthur n’est pas lié à la méta-mythologie de l’Antiquité Grecque. Enfin bref, un conseil, ne te met pas en travers de sa route.

- Génial…

 

 

Au-dessus de l’océan Atlantique, caché parmi les nuages, un avion de l’Agence survolait tranquillement le château volant de Camelot. A l’intérieur, la cellule d’attaque se préparait. Le Colonel Jones expliquait aux agents le plan :

- Est-ce que vous avez tous bien compris ? Demanda-t-elle en guise de conclusion.

- Oui, répondit Nila, le regard déterminé.

- Parfaitement, dit Gene en se dressant bien droit sur son siège.

- Pas tout compris, avoua Arthur qui avait plus passé son temps à admirer le marteau de Ragnar, mais j’ai saisi le tout.

- Pourquoi ça m’étonne pas, gros nounours sans cervelle, se moqua gentiment Jones. Des questions ?

- Est-ce qu’on pourra se faire une grosse bouffe après, tous ensemble ? Tout frais payé par l’Agence ? Demanda Arthur avec un grand sourire.

- Concentre toi sur la mission, tu penseras à tes burgers plus tard, fit Nila en lui donnant une tape du coude.

Jones tapa sur la cloison cockpit. Le pilote comprit et actionna la porte de sortie. Celle-ci s’ouvrit en grand, laissant rentrer l’air glacial et salé de l’Atlantique. De là où ils se trouvaient, ils pouvaient apercevoir Camelot qui lévitait doucement à travers les nuages.

- Mon équipe de choc ! Je sais pas faire les grands discours épiques à la Seigneur des Anneaux, alors je vais être brève ! En bas se trouve la plus grande menace que l’Agence ait connu ! On s’est déjà raté une fois, donc on a pas le droit à l’erreur, pigé ? Notre incompétence a déjà eu pour conséquence la destruction d’une ville et la mort de millions de personnes, donc aujourd’hui, si on se rate, ça va être encore pire ! Mais cette fois-ci, on est mieux entraîné, plus fort et plus déterminé ! Alors donnez tout ce que vous avez ! Sinon c’est moi qui vais venir vous chercher pour vous rétamer la gueule, pigé ?!

- Pigé !!! répondirent-ils en chœur.

- Alors on y va ! L’assaut sur Camelot commence !

Et elle se jeta hors de l’avion, bientôt suivie par les membres de la cellule d’attaque. Ils tombèrent à vive allure. Jones avait un casque avec un micro intégré et elle s’en servit pour contacter Nila.

- Tu as l’emplacement des Commandants en tête ?

- Bien sûr, prépare les autres !

Le Colonel Jones tendit le bras en ouvrant trois doigts. Les agents comprirent. L’infiltration allait commencer.

Nila sortit les deux sabres de Musashi et virevolta dans les airs. En toile de fond, le château de Camelot s’avançant paresseusement sur les eaux de l’océan. Nila envoya quelques coups dans le vent. Des fissures dans la réalité s’ouvrirent à quelques mètres en dessous des agents. Maintenant qu’elle avait maîtrisé le second sabre du légendaire guerrier, elle était capable de créer plusieurs fissures dans la réalité et d’y envoyer plusieurs personnes. Les agents tombèrent dedans et les trous se refermèrent avec vacarme.

A l’intérieur du château, au même moment, des fissures dans la réalité s’ouvrirent, laissant passer les agents. La Nuit, qui marchait tranquillement dans un des nombreux couloirs au style médiéval, vit apparaître devant lui le Colonel Jones. Le Sang, qui prenait un énième bain de sang, fut perturbée dans sa sérénité sanglante par Nila qui surgit d’une faille. La Chair, qui regardait un tableau accroché au mur en essayant désespérément d’avoir accès à la pensée abstraite, se retourna, interloqué, quand Arthur arriva derrière lui, armé de la hache de Ragnar. Et finalement, le Sable, qui rêvait d’ambition démesurée dans son sarcophage, fut surpris par Gene qui atterrit au milieu de la chambre funéraire servant aussi de chambre à coucher.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? Qui es-tu ? Demanda La Nuit en regardant Jones de ses yeux rouges flamboyants.

- Celle qui va t’anéantir, répondit Jones en activant Durendal.

- ça, j’en doute.

Il bondit sur elle, ses mains se transformant en paire de griffes aussi aiguisées que des rasoirs. Jones ne vit rien venir. Il était trop rapide. La Nuit porta un coup au Colonel qui se retrouva propulsée au mur du couloir. Elle se releva tant bien que mal, juste à temps pour voir un mouvement. L’instant d’après, La Nuit lui donnait un coup de pied et l’envoyait s’effondrer contre un autre mur. Jones cracha du sang. Le Commandant bougea encore plus vite que ce que les yeux de Jones étaient capables de percevoir. Il se retrouva devant elle, sa vitesse créant un mouvement d’air qui plaqua Jones contre le mur. La Nuit empoigna Jones par la gorge. Ses yeux, brûlants et rougeâtres, étaient plantés dans ceux du Colonel.

- Hahaha ! J’ai bien augmenté en puissance ! Quand j’ai attaqué votre base, j’étais bien moins fort, mais maintenant, même une guerrière comme toi ne peux rien contre moi.

Jones sourit.

- Il n’y a pas que toi qui ai gagné en puissance…

- Ca ne se voit pas !

- Non, parce que j’ai atteint mes limites physiques. Mais les limites de Durendal sont loin d’avoir été atteintes. Laisse moi te montrer.

Jones actionna alors le nouveau pouvoir de Durendal qu’elle avait découvert suite à l’entraînement dans la salle du temps...

 

De son côté, Arthur laissait la puissance de la hache l’imprégner. Il adorait cette sensation, ce bien-être qui l’envahissait, de savoir qu’il pouvait à présent soulever des montagnes. Au cours de son entraînement, il avait réussi à gérer la puissance émanant de cette arme légendaire.

La Chair observait Arthur en se demandant comment il était arrivé là.

- Grbbl ?

- Quoi « grbbl » ? Formule une phrase correcte au moins, deux guerriers doivent se respecter.

- Grmmr !!!

- Quoi ?! Tu ne fais pas d’effort alors qu’on doit se respecter ?! Rugit Arthur.

Énervé, il brandit la hache de Ragnar qui s’enveloppa d’une aura rouge. D’un bond, il atteignit la Chair et lui asséna un furieux coup sur la tête. Le choc du coup se répercuta sur le sol et provoqua de longues fissures. La puissance du coup déchira également les vêtements de la Chair qui dévoila un corps massif et parcouru de cicatrices et de boulons.

- Putain, mais t’es Frankeinstein en fait !

- Grmbl.

- Raaaah ! Un peu de respect !

Arthur donna plusieurs coups au monstre qui demeurait solide sur ses appuis. Alors qu’un homme normal aurait été réduit en bouilli depuis longtemps, les coups ne laissait aucune marque sur le corps étrange de la Chair. Celle-ci bougea alors son bras en direction d’Arthur.

Il se prit un coup de poing si puissant qu’il se retrouva plaqué contre le mur, à plusieurs mètres de distance. La Chair se mit à courir vers Arthur et lui asséna un violent coup de pied. L’agent traversa le mur dans une explosion de poussière et de morceaux de mur. Le Commandant le suivit et se rua sur lui, le couvrant de coup de poings. Les coups étaient si forts qu’ils crevèrent le sol. Les deux guerriers tombèrent à l’étage en dessous dans un vacarme assourdissant.

La Chair souleva le corps inerte et meurtri d’Arthur d’une seule main. L’agent était couvert de sang, ses longs cheveux maculés de sang et de poussière tombant sur son visage.

- Grrrr… fit la Chair.

- Tu n’as pas l’air de comprendre grand-chose… Je ne me suis pas entraîné dans la salle du temps pour rien… J’ai réussi à activer les pouvoirs de la hache de Ragnar… Ce type était un viking, probablement le plus valeureux viking qui ait jamais existé… Sa hache a vu couler du sang… A tel point qu’elle est maintenant assoiffée de sang. Plus elle s’en abreuve, plus je deviens fort…

En relevant la tête, Arthur révéla un grand sourire carnassier. En effet, depuis tout à l’heure, sa hache buvait le sang d’Arthur, fourmillant d’une fureur toute nordique.

Arthur lança alors son coup en plein dans le torse de la Chair. L’impact provoqua une onde de choc qui envoya la Chair passer au travers de plusieurs murs. Arthur se reçut sur ses pieds. Ses blessures étaient déjà en train de disparaître. Il faisait danser sa hache entre ses mains.

- Tu ne peux pas me battre, gros balèze…

 

De son côté, Nila et le Sang se regardait tout en jaugeant la dangerosité de chacune. La femme à la peau blanchâtre et au regard rouge se leva de son bain malgré sa nudité. Nila sentit que son aura avait changé depuis la dernière fois, qu’elle renvoyait une sensation de puissance plus forte.

- Qui es tu et que fais-tu là, femme ? Demanda Elizabeth, alias le Sang.

- Je fais parti de l’Agence, répondit Nila en attrapant une robe du bout de son sabre, qu’elle envoya ensuite au Sang.

- Pourquoi est-ce que je te sens belliqueuse alors ? Je croyais que l’Agence et le Sacramentum avait passé un accord… dit le Sang en s’habillant.

- Il faut faire croire au Roi que tout se déroule comme il l’a prévu et attendre le bon moment… fit Nila en se mettant en position de combat.

- Hum… Très bien, je comprend.

Le Sang tendit les bras et deux longs poignards vinrent se déposer dans ses mains. L’instant d’après, elle bondissait sur Nila à une vitesse monstrueuse. Elle percuta l’agente, qui bloqua les deux poignards d’un sabre, et les deux combattantes partirent en arrière, passant au travers de la fenêtre.

Elle se retrouvèrent alors dans les airs, tombant le long d’une tour du château de Camelot. Le Sang tenta d’accrocher ses poignards au mur de la tour, mais elle n’y arriva pas, elle tombait trop rapidement. Nila était à son aise car peu importe l’endroit où elle se trouvait, elle pouvait toujours compter sur ses failles dans la réalité. Elle en ouvrit une sous Le Sang et la referma quand la moitié du corps du monstre était à l’intérieur. L’autre moitié, c’est-à-dire les fesses et les jambes, tomba en direction de l’océan. Nila créa une nouvelle faille et plongea à l’intérieur. Elle se retrouva l’instant d’après dans le château, dans une salon. Le haut du corps du Sang se trouvait au sol, tentant de se relever tant bien que mal. Son visage, furieux, regarda Nila arriver dans le salon.

- T’y vas pas de main morte… dit Le Sang.

- Je crois que tes collègues sont plutôt énervés aussi, d’après le Colonel Jones.

- On a gagné en puissance, donc on veut s’amuser un peu… D’ailleurs, regarde mon nouveau pouvoir.

Le bas du corps du Sang se reforma sous les yeux intrigués de Nila. Le Sang se remit debout.

- Et alors ? Vous pouviez déjà vous guérir avant vu que vous êtes immortels, non ? Remarqua Nila.

Soudain, elle entendit quelque chose dans son dos. Elle se retourna juste à temps pour éviter un coup de poignard. Le Sang se tenait derrière elle. Ou plutôt, un monstre ressemblant à deux goutte d’eau comme Le Sang. Trois autres monstres identiques surgirent des ombres.

- Je peux maintenant créer des monstres à mon effigie et avec toute ma puissance… Et que je sache, tu ne peux créer qu’une seule faille dans la réalité.

- Tu n’es pas la seule à avoir progressé. Je suis passé à un nouveau palier avec ma maîtrise des deux sabres.

Elle leva ses sabres et de légères failles apparurent au bout des lames. L’agente se mit alors à tournoyer sur elle-même, effectuant une sorte de danse, lançant ses sabres de tous les côtés. A chaque coups qu’elle donnait, des mini-failles se matérialisaient autour des monstres, laissant passer le bout des sabres. Les monstres se retrouvèrent tailladés à de nombreux points vitaux. Nila termina sa danse par deux larges coups, les failles entourant presque toute la lame. Les lames tranchèrent la tête des monstres tour à tour et ils s’évaporèrent comme de la fumée. En faisant mine de ranger ses sabres autour de la taille, elle ouvrit deux petites failles. Le Sang n’évita que de justesse les deux sabres qui surgirent dans son dos.

- Tu vois, il n’y a pas que toi qui sait faire de nouveaux tours de magie… fit Nila avec un petit sourire.

 

 

 

 

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