Le Retour du Roi - Chap 8

Par NaL

L’Agence

Le Retour du Roi

Chapitre 8 : Assaut sur Camelot (part II)

 

 

 

De son côté, Helena, assise en tailleur sur un balcon donnant sur la vaste étendue de l’océan, préparait un sort des arts mystiques. Le Roi Arthur lui avait en effet demander de protéger magiquement le château, afin d’éviter tout désagrément et d’arriver à son but au plus vite. Selon ses propres mots, Camelot serait « le joyeux de la couronne du prochain empire saxon et Excalibur son diadème ».

Helena avait donc tracé un pentagramme au sol et avait positionné certains objets inhérents aux arts mystiques : des vieilles bougies, des cadavres d’animaux, des poupées vaudous, des livres d’Eric Zemmour brulés, etc. Ces objets relevaient plus de la fantaisie qu’autre chose, vu que les arts mystiques étaient avant tout une science des flux d’énergie et des capacités mentales, mais ça l’aidait à se concentrer. Tandis qu’elle préparait son sort, construisant une architecture magique autour du château, elle effectuait aussi un autre sort, beaucoup plus discret et économique en énergie. Ce sort était discret, il passerait inaperçu, même si le Roi Arthur inspectait les travaux.

Pendant qu’elle se concentrait à la tâche, un trouble dans les flux d’énergie vint la perturber. Elle sentait que quelqu’un cherchait à rentrer en contact mentalement avec elle. Elle sentit la présence de l’étranger et le reconnut aussitôt.

Zéro.

Elle le laissa entrer dans son espace mental. La tête fantasmagorique de Zéro apparut alors derrière ses paupières.

« Salut Helena. »

« Salut Zéro, ça faisait longtemps. »

« Intentionnellement. Je ne vais pas te faire l’affront de noyer le poisson, je vais aller droit au but. Est-ce que tu as pu placer un traceur magique sur Nubur ? »

« C’est fait. » répondit-elle mentalement, sur un ton ironique.

« Bien. Où est le Roi Arthur alors ? »

« Il se repose en ce moment même dans Avalon. »

«  Ok, parfait. Notre plan se déroule comme prévu. C’est étonnamment agréable de recommencer à faire équipe avec toi, ma chère. Je dois te laisser. A la... »

« Pas si vite », le coupa-t-elle en dressant des barrières mentales autour du canal magique qu’utilisait Zero pour communiquer avec elle. L’art de la télépathie, une branche des arts mystiques, était plus compliqué que ce qu’on pouvait s’imaginer. Non seulement, il fallait faire preuve d’une grande concentration mentale pour utiliser longtemps un canal magique, mais il fallait être extrêmement doué pour dresser des barrières aussi élégantes que celles qu’Helena venait de faire. C’était comme vouloir faire se tenir droit un fil de soie en plein vent en utilisant qu’une seule main.

« Ça ne me suffit pas de travailler avec ton sous-fifre, ce Samir ou je ne sais quoi, nous allons avoir une petite discussion, tous les deux. »

 

Le Roi Arthur se reposait sur un trône constitué d’une matière noire comme le jais, baigné dans une lumière fantasmagorique. Tout autour du trône qui était posé sur un petit monticule de terre, un grand lac se perdait des les profondeurs noires d’Avalon. Nubur se tenait docilement à ses côtés, la tête penchée en avant.

Avalon était un espace magique, créé il y a très longtemps par les fées, qui était maintenant abandonné depuis des centaines d’années. Seules les fées pouvaient y entrer et sortir à leurs guises, mais depuis qu’elles avaient disparues, il n’y avait qu’Arthur pour y pénétrer. C’était son refuge et le symbole de la solitude qu’il ressentait. Avalon était l’endroit magique d’où Excalibur avait été forgée et l’épée magique avait donné toute sa puissance au roi, faisant d’Arthur un être disposant d’un pouvoir immense. Et tout comme il corrompt n’importe qui, le pouvoir isole. Néanmoins, il pouvait emmener dans Avalon qui il voulait.

Ses yeux bleus regardait dans le vague, tandis qu’il faisait tourner Excalibur entre ses doigts. Il était concentré sur les combats qui se déroulaient à l’extérieur d’Avalon. Grâce à sa gigantesque aura, il pouvait suivre en direct ce qu’il se passait. Il suivait le déroulé des évènements, constatant que les agents étaient effectivement puissants. Ils ne résisteraient pas deux minutes devant lui mais il valait mieux qu’il garde ses forces pour la construction de son empire. Il était fier de ses disciples, les vaillants Commandants, et d’Helena qui lui avait soufflé l’idée de garder Nubur avec lui afin que les Commandants soient immortels.

Arthur suivait donc les évènements quand il ressentit une présence étrangère dans Avalon. Il se tourna à la vitesse de la lumière. Un humain marchait sur l’eau, venant tranquillement à sa rencontre. Il était grand, bien bâti et son visage était caché sous une capuche. Arthur constata que son aura était puissante pour un être humain, même si, comparée à celle du Roi Arthur, elle avait autant de puissance que celle d’une fourmi. Néanmoins, Arhur se tint sur ses gardes parce qu’une sensation étrange émanait de l’aura de cet homme. Et l’aura ne ment jamais.

- Qui es-tu pour pouvoir pénétrer dans Avalon ? Questionna le Roi. Personne n’est sensé pouvoir y rentrer sauf moi.

- Oh, je connais quelques tours de magies, répondit l’homme. C’est sympa ici, mais on doit rapidement s’emmerder.

Le Roi Arthur se leva et empoigna son épée.

- Décline ton identité avant que je te pourfende.

- Pas besoin d’un nom pour se battre, répondit-il en baissant sa capuche et en dévoilant le visage de Belzek. C’est bien un espace magique hermétiquement clos, non ?

- Oui, toute les activités qui se déroulent ici n’ont aucune incidence dans la réalité.

Nubur s’avança vers Belzek, toutes griffes dehors. Arthur l’arrêta d’un geste. Belzek s’avançait tranquillement et s’arrêta à deux mètres du Roi.

- Donc, si on se bat ici, personne ne saura jamais ce qu’il s’est passé, c’est ça ?

- Non, personne ne peut savoir ce qu’il se passe ici, même le meilleur des sorciers.

Belzek fit un grand sourire carnassier.

- Alors je vais pouvoir laisser s’exprimer ma vraie puissance, dit-il en faisant apparaître un trident dans ses mains : le Trident de Poséidon.

Soudain, une folle énergie se dégagea de Belzek. Son aura décupla de puissance et de consistance, balayant tout sur son passage. Nubur dut mettre un genou à terre, écrasé par tant de puissance. Le Roi Arthur ressentit la vague et recula d’un pas. Par réflexe, il serra le manche d’Excalibur. Un frisson parcourut son corps, cela faisait très longtemps qu’il n’avait pas ressenti une telle puissance, une telle volonté de combattre et de tuer. La rage à l’état brut. Ressentir un sentiment proche de la peur pour la première fois le galvanisa et il leva Excalibur en position de combat.

- Tu cachais bien ton jeu, guerrier. Viens te mesurer à moi.

Belzek fit tourner le trident autour de sa tête, se mettant en position d’attaque.

- Ça fait longtemps que je n’ai pas pu me battre à fond… J’en des frissons d’excitation.

- Viens au lieu de parler ! Hurla le Roi Arthur sur un ton mélangeant l’ordre et l’impatience.

 

 

Sur le balcon, Héléna était en pleine conversation avec Zero.

« Ma chère, c’est toujours un plaisir de converser avec toi, disait-il, mais je ne suis pas vraiment disponible pour le moment. J’ai un Roi à renverser. »

« Tu vas me faire le plaisir de rester un petit peu et de te remémorer tes erreurs passées. »

« Tu veux que je me rappelle les moments passés avec toi ? »

« Exactement, je veux que tu te rappelles nos escapades amoureuses dans les montagnes interdites du Népal, quand on cherchait les bibliothèques bouddhistes légendaires, lorsqu’on se battait contre la Meute, quand nous avons arpenté les vestiges de la civilisation oublié de l’Amazonie, quand nous découvrions ensemble les principes des réalités alternatives, quand nous recherchions à travers le globe les Nombrils du Monde et tentions de percer leurs secrets, quand nous dînions encore avec les grands de ce monde, quand nous pouvions dire que tous les Empires de la Terre ne pouvait nous arrêter, quand nous avions que notre amour comme repère dans ce bout d’univers chaotique ou encore quand nous connections nos corps et nos esprits et que nous faisions l’amour à travers les arts mystiques... »

« Helena… je me souviens très bien de notre vie commune. En fait, il n’y a pas un seul jour qui passe sans que j’y pense. Mais voilà, aussi merveilleuses ces années furent-elles, tu as choisi une voie différente. C’est toi qui a mis fin à notre idylle en pourchassant un autre but que le mien. »

« Zero… Si j’ai choisi de créer le Sacramentum, c’est que tu n’avais foi qu’en tes principes. Il y avait un autre moyen, mais tu n’as jamais voulu le voir. »

« Helena, je veux protéger la Terre des monstres et toi, tu veux protéger les monstres de la Terre. Mais il se pourrait qu’il y ait une troisième voie ; une sorte de compromis. »

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Cette voie n’est possible qu’en renversant le Roi Arthur… Nous en discuterons quand cela sera fait… Aurevoir ma chère... »

Helena, qui pensait avoir le contrôle sur la communication télépathique, s’aperçut qu’il n’en était rien. Zero s’était laissé contrôler et il mit fin à la communication avec une extraordinaire facilité… et une étonnante tendresse. Il disparut doucement comme la caresse d’une main.

Helena ressentit de la peine en le sentant partir, mais elle se concentra sur sa tâche. Si ce qu’il disait était vrai, s’il existait une troisième voie, un compromis, elle devait accomplir son travail pour savoir ce que c’était. Elle dressa alors une architecture magique grandiose qui protégerait Camelot de n’importe quelle infraction. Néanmoins, à un endroit précis, une faille existait. Elle s’ouvrirait seulement si Helena le déciderait.

 

 

Dans Avalon, le Roi Arthur et Belzek se toisaient. Les adversaires se mesuraient avec leurs auras. A l’intérieur, le Roi Arthur jubilait. Cela faisait longtemps qu’il voulait se battre avec quelqu’un de sa trempe. Et ce guerrier allait faire amplement l’affaire. Une petite part de lui surveillait ce qu’il se passait à l’extérieur d’Avalon. Tout se déroulait comme prévu : les Commandants tenaient tête aux envahisseurs et Helena avait dressé ses protections.

De son côté, Belzek s’en battait les couilles du Roi Arthur. Par contre, il était très intéressé par l’arme qu’il tenait entre les mains. Il sentait toute la puissance qu’elle contenait et plus encore… Il ressentait également son ancienneté, tous les secrets qu’elle contenait. Son corps se remémorait des souvenirs qu’il pensait enterrés pour toujours.

- Bon, on se bat ou on continue à se regarder comme des pucelles ?! s’exclama Arthur en brandissant Excalibur.

- Allons-y ! rugit Belzek en se mettant en position d’attaque.

D’un bon, le Roi se rua sur l’agent et abattit son épée. Belzek contra l’attaque de son Trident. Une onde de choc parcourut la surface du lac d’Avalon. Nubur fut balayé par la puissance de l’attaque . Il se retrouva désintégré. Mais grâce au sort d’invincibilité, il ressuscita aussitôt.

Les deux guerriers échangèrent plusieurs coups à la vitesse de la lumière et à la puissance dévastatrice. Nubur mourut et ressuscita tellement de fois qu’il aurait rendu Jésus jaloux.

Le Roi Arthur, tout son corps tendu et impliqué dans le combat, ouvrit sa gueule et rugit sur Belzek :

- C’est tout ce que tu sais faire ?! Prend ça !

Il concentra sur Excalibur toute la puissance qu’il avait concentré dans sa précédente attaque contre New-York et la fracassa sur Belzek. Ce-dernier s’ancra au sol et contra d’un élégant mouvement de Trident. Les deux armes se percutèrent et une énorme explosion eut lieu, soulevant de grandes gerbes d’eau.

- Tu as réussi à contrer mon attaque… Tu n’es décidément pas un insecte comme les autres… dit le Roi.

- Je ne suis pas un insecte du tout.

- Qui es-tu dans ce cas ?

- Désolé, je peux pas te dire.

- Tu fais parti de cette organisation de pacotille ?

- Peut-être… Je ne travaille pas avec eux en ce moment en tous cas. Je suis ici de mon plein grès.

- Raaah ! Assez parlé !

Avec une vitesse ahurissante et une puissance incommensurable, le Roi enchaîna les attaques. Belzek fut obligé de reculer. Il ne faisait que contrer, faisant danser son Trident dans toutes les directions, gardant toujours une bonne distance avec son adversaire. Le Roi Arthur, galvanisé par le combat, jetait toutes ses forces dans Excalibur. L’épée semblait rutiler de plaisir.

Alors qu’il enchaînait les attaques, le Roi hurla :

- Tu ne fais que reculer, guerrier ! Je suis meilleur que toi !

- Non, je testais juste la résistance de mon trident, répondit Belzek au Roi qui fronça alors les sourcils. A mon tour d’attaquer.

L’agent fit alors tournoyer son trident à la vitesse de la lumière et l’abattit d’un coup sec sur l’armure du Roi Arthur. Le coup le fit reculer de plusieurs pas et lui coupa la respiration.

Le Roi eut juste le temps de lever les yeux avant que Belzek n’enchaîne plusieurs coups qui firent tous mouche. C’était au tour du Roi de reculer. Pendant un mouvement, Belzek fit plusieurs feintes qui perdirent le Roi Arthur et les trois bouts tranchants du Trident se retrouvèrent sous le menton du Roi.

- Ok, le Trident révèle mon potentiel et me permet d’être au maximum de mes capacités, murmura Belzek, concentré. Comme on pouvait s’y attendre d’une arme de la Première Civilisation…

- De quoi parles-tu et comment peut-tu être aussi fort ? Réussit à demander le Roi, tandis qu’il reprenait sa respiration.

- Qu’en est-il de la puissance brute ? Se demanda Belzek.

Il bondit en arrière et mit de la distance entre lui et le Roi. Il leva son Trident à deux mains et se concentra. Un grondement monta des profondeurs d’Avalon. Quelque chose d’énorme approchait.

Le Roi Arthur se dressa de tout son long, sentant le danger arriver. Il remarqua alors qu’un mur semblait se rapprocher autour d’eux. Son esprit mit quelques secondes à comprendre. Une énorme vague approchait à grande vitesse, les entourant eux et le trône. La vague s’arrêta à quelques mètres d’eux, formant un puits immense.

- Le Trident permet de contrôler l’eau… une grande quantité d’eau… expliqua Belzek.

Il affichait un grand sourire, le type de sourire que quelqu’un affiche quand il obtient quelque chose de tant attendu.

- Mon dieu… fit il en relevant la tête en l’air. Quel bonheur de retrouver ce sentiment de puissance… de force… d’invincibilité…

Et il abattit le Trident de Poséidon.

La vague s’écrasa contre le Roi Arthur. Ce dernier fut forcé de mettre un genoux à terre tant l’attaque était puissante. Il réussit néanmoins à lever Excalibur au-dessus de sa tête pour se protéger autant qu’il le pouvait. Si l’attaque durait plus longtemps, il doutait que l’armure tienne. Et sans armure… qu’allait-il arriver ? Le Roi Arthur n’en avait aucune idée car cela ne s’était jamais produit. Comme le fait de mettre un genoux à terre.

Soudain, la vague s’évapora. Elle disparut tout simplement, laissant derrière elle un brouillard immense. La silhouette de Belzek s’approcha alors du Roi Arthur. Il le toisait de toute sa hauteur.

- Merci de m’avoir permis d’utiliser toute la puissance du Trident. Et j’espère que tu auras retenu la leçon…

Submergé par la honte, le Roi Arthur n’arrivait pas à desserrer les mâchoires.

- Tu n’es qu’un roi de pacotille…

Le Roi Arthur poussa alors un hurlement et se releva en assénant un furieux coup d’épée. Le choc du coup contre l’air provoqua une onde de choc qui dispersa le brouillard. Le calme était retombé sur Avalon. Et Belzek avait disparu.

 

 

Dans Camelot, les agents se battaient. Grâce à leurs nouveaux pouvoirs, ils étaient capable de tenir tête aux Commandants du Sacramentum.

Le Colonel Jones, submergée par la vitesse et la force de la Nuit, avait activé les nouveaux pouvoirs de Durendal. En plus de l’épée, elle pouvait maintenant faire apparaître une armure rutilante qui la protégeait des coups les plus terribles et qui lui augmentait ses capacités.

Le cours du combat avait changé, c’était à présent le Colonel qui menait la danse. D’un coup d’épée, elle trancha en deux La Nuit qui ressuscita aussitôt derrière elle. Le Commandent donna un furieux coup de griffes sur la tête de Jones, mais son casque à l’apparence spartiate la protégea. Il n’y eut même pas une égratignure.

- Tu as beau être plus forte que moi, je suis increvable, je vais t’avoir à l’usure ! Hurlait la Nuit.

- Bon, ça suffit les conneries, s’exclama Jones.

En quelques coups de pieds bien placés, elle cassa les jambes et les bras de la Nuit et lui planta Durendal dans l’épaule, la clouant au sol.

- Voilà, maintenant, tu ne peux pas mourir, mais tu ne peux pas bouger non plus.

- Salope ! Hurla la Nuit en tentant de se débattre.

- Putain mais t’es une vraie furie, soupira Jones. Écoute moi, maintenant.

Elle se pencha alors à la longue oreille de la Nuit.

- On est dans la même équipe, mes agents font semblant de vous combattre pour que le Roi Arthur ne se doute de rien. Samir nous a prévenu du marché qu’il a passé avec vous. C’est le moment de mettre en marche le plan.

Le regard enragé de la Nuit s’adoucit. Elle avait compris. Elle hocha la tête. Jones lui trancha la tête. La Nuit ressuscita alors à côté d’elle et lui dit :

- Préparez-vous !

La Nuit envoya un message mental aux autres Commandants qui s’arrêtèrent de combattre. La Nuit envoya ensuite un message au Roi Arthur. Le message était clair : « Helena est contre nous. C’est elle qui a fait rentrer les membres de l’Agence. C’est une traître. ». Lorsque le message atteint son destinataire, la Nuit ressentit l’intense colère du Roi Arthur, elle l’attaqua comme une pollution mentale particulièrement toxique.

La Nuit dut s’asseoir par terre pour éviter de tomber. Qu’est-ce qui avait pu mettre autant en colère le Roi ? D’apprendre qu’Helena l’avait trahie ? Dans ce cas-là, le plan fonctionnait à merveille. Elle coupa la communication pour éviter d’être broyé par l’agressivité du Roi et la joie l’emplit aussitôt. Son plan fonctionnait ! Helena allait être tuée ! Les Commandent allaient être libres et, avec l’aide de l’Agence, ils pourraient tuer le Roi Arthur. Il allait ensuite falloir trahir l’Agence, les détruire (cela tombait bien, ils allaient être suffisamment affaibli par le combat contre le Roi) et la Nuit pourrait enfin atteindre ses ambitions.

Pendant que la Nuit ruminait ses rêves d’ambition, Jones activa son micro à l’intérieur de son casque.

- On passe à la phase 2, les gars.

Au moment où le Colonel prononça ces mots, les évènements se précipitèrent.

 

Le Roi Arthur, rongé par la honte d’avoir perdu pour la première fois de sa vie et perturbé par la trahison d’Helena, sortit d’Avalon en trombe, Nubur le suivant. Il se matérialisa dans la réalité avec fracas puis il rugit le nom d’Helena. Le château trembla.

 

Au même moment, Camelot approchait dangereusement des côtes new-yorkaises. Le château volant se profilait à l’horizon, énorme masse bafouant tous les sens de la physique. A New-York , c’était la panique. Les autorités avaient tenté de faire évacuer la ville, mais cela avait donné une énorme pagaille et des bouchons longs de plusieurs kilomètres. Les habitants avaient rapidement fait le lien avec l’explosion qui avait eu lieu près de la Statue de la Liberté et l’arrivée du château. Ils avaient tous peur et, comme d’habitude, la peur menait à la panique. Des centaines de militaires se ruaient sur les côtes, accompagnés de quelques char d’assaut. Miss Berry, quand à elle, se tenait prête à combattre mais elle espérait du fond de son cœur que le plan de l’Agence fonctionnerait. Sinon, New-York subirait le même sort que Londres.

 

A l’intérieur de Camelot, Gene s’était battu avec fureur. Au cours de son entraînement dans la salle du temps, il était arrivé à maîtriser les pouvoirs du Cimeterre de Nergal. Cela lui avait donné la puissance nécessaire pour tenir tête contre le Sable. Il avait utilisé les nombreux pouvoirs d’illusion du Cimeterre pour berner à plusieurs reprises le Commandant et ses pouvoirs sableux.

Maintenant que Jones avait fait passer le plan à la phase 2, le combat était terminé.

- Cette idiote d’Helena va bientôt mourir, grommelait-il dans sa barbe remplie de sable. Je vais enfin pouvoir trôner dans ma pyramide…

- Je ne crois pas non, fit Gene qui enclencha le pouvoir ultime du Cimeterre.

Il créa un Maya Veda. La dernière fois qu’un Maya Veda fut utilisé, c’était lors du combat final contre Nergal. Ce-dernier avait créé une illusion totale qui lui avait permis d’éviter de se faire enfermer à tout jamais. Le Maya Veda était une technique d’illusion totale qui permettait de créer un champ d’illusion dans un espace-temps donné. Au début, Gene était capable de créer l’illusion sur un tout petit espace (un verre de bière qui apparaissait toujours plein… et qui avait fait le bonheur d’Arthur), mais maintenant il était capable de déployer le Maya Veda sur un plus grand espace et beaucoup plus longtemps.

Il déploya donc un champ d’illusion tout autour de Camelot, ce qui eut pour effet de créer une deuxième réalité dans laquelle se trouvait le château et le Roi Arthur. Dans la vraie réalité, celle de New-York et de ses habitants en panique, le château avançait indéfiniment, comme faisant du surplace. A l’intérieur, il n’y avait que les Commandants, Helena et les agents. Dans la seconde réalité, seul le Roi Arthur s’y trouvait, piégé. Tout pouvait arriver dans la seconde réalité, y compris la destruction complète de Camelot. Sans aucun effet sur la vraie réalité, sinon la mort de ceux piégés dans la seconde réalité. C’était la clé de voûte du plan de l’Agence.

 

Au moment où le Maya Veda était activé, Nila s’activa. Grâce à ses connaissances en arts mystiques, elle savait où étaient chaque personne présentes dans le château. La partie du plan qu’elle devait mettre en place était de réunir tous les Commandants dans la même pièce. Elle utilisa les sabres de Musashi pour créer de multiples failles dans la réalité. Tous les agents empoignèrent les Commandants et plongèrent dans les failles apparues à côté d’eux. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, tous les Commandants furent réunis dans une seule et même pièce, celle où le Roi Arthur était apparu quand il avait quitté Avalon. Tous les agents tenaient en respect les Commandants avec leurs armes.

- La fête est finie, annonça Jones. Vous êtes tous réunis dans la même pièce. Votre sort d’invincibilité s’annule. Vous devenez mortels.

- On peut encore s’enfuir ! s’écria la Nuit en tentant de disparaître dans une explosion de fumée noire.

Son corps se brouilla, moitié-solide, moitié-fumée.

- Merde ! Qu’est-ce qu’il se passe ?!!

- Helena a conçu une protection magique autour de Camelot, qui vous empêche également de vous échapper, ricana Jones. Pris à votre propre piège, on dirait.

- Enfoirés !!! s’exclama la Nuit.

- Maintenant, crevez tous, dit Jones d’un ton froid.

Au moment où les agents levaient leurs armes, Nila cria « stop ! » Tous se tournèrent vers elle. D’un délicat coup de sabre, elle fit tomber la capuche de son adversaire, dévoilant le visage de Nubur. Arthur eut un sursaut de stupeur.

- On a un soucis… fit Nila.

 

Au moment où Nila découvrait l’identité du dernier Commandant, un avion de l’Agence survolait Camelot. Une silhouette sauta de l’avion et tomba en piquet sur le château. Helena ouvrit alors la discrète faille dans sa protection magique tandis que Gene ouvrit le temps d’une seconde son Maya Veda pour accueillir l’intrus. Dans la deuxième réalité, alors que le Roi Arthur se demandait pourquoi il était seul, un missile humain percuta le château et détruisit tout sur son passage jusqu’à atterrir dans un énorme fracas devant le Roi. C’était comme si un météore avait pénétré le château.

Dans un écran de fumée et de débris tombant du plafond, Zero se releva lentement. Il fixa son regard dans celui du Roi Arthur, un regard chargé de détermination, de puissance et de volonté de tuer. Pour la seconde fois de sa vie, le Roi ressentit de la peur.

 

Pendant ce temps, une deuxième personne sauta de l’avion et atterrit en douceur (bien aidé par les arts mystiques) sur le balcon d’Helena. Cet homme, c’était Merlin, la dernière pièce du puzzle, mais non la moindre.

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