Le rêve de Chef

    Chef est un homme qui est habitué aux tensions et situations périlleuses depuis qu'il est devenu pirate, c'est pour cela que dés qu'il trouve un moment opportun, il a pris l'habitude de faire quelques petites siestes réparatrices. En rentrant sur le faucon voyant une période un peu plus calme que d'habitude, il décide donc de se reposer dans sa cabine, il ferme sa porte à clé, boit un petit verre s'allonge sur son lit et part pour le monde des rêves. Le docteur Harper et Boussole passent devant la cabine de Chef et entendent un bruit, ils s'arrêtent.

 

Doc : — C'est vraiment un homme qui ronfle, si fort, vous ne trouvez pas qu'on dirait un troupeau d'animaux. Si c'est un homme, il ne doit pas être en grande santé.

 

— C'est bien un homme et il risque de tous nous enterrer, ne vous en faites pas pour lui.

 

— Si vous le dites, vous le connaissez certainement mieux que moi.

 

        Les deux hommes continuent donc leur chemin laissant un homme au repos, Chef dort et voit dans ses rêves un bateau sur une mer calme, vous me direz pour un marin quoi de plus commun, mais le rêve continue, la nuit est tombée Chef est sur le pont du navire et une petite créature surgit de l'eau vêtue d'une cape, d'un masque en feuilles d'eucalyptus troué au niveau des yeux et armé d'une épée aussi grande qu'un couteau de cuisine, la créature saute sur le bateau en se faisant remarquer avec des petits cries, Chef lui fait face comme un pirate se doit de le faire, c'est le face à face.

 

La créature : — Tu as tué mon père et ma mère, misérable humain, j'aurais ma vengeance.

 

Chef : — Tu me traites de meurtrier si je comprends bien !

 

— Tu as bien compris humain, j'arrive pour t'infliger ta raclée.

 

— Je t'attends microbe, tu ne me fais pas peur.

 

— Je ne suis pas un vulgaire microbe l'humain, on m'appelle le koala masqué et je te le promet tu auras peur de ma lame, en garde.

 

        Le combat fait rage, Chef se sert de son couteau de cuisine pour se défendre face à l'épée du koala masqué qui apparaît puis disparaît dont on ne sait où tel un fantôme, après un long moment, le Chef touche enfin le koala à son bras gauche qui disparaît mystérieusement mais avant de partir il dit : « Je reviendrais et tu ne me verra pas venir. »

 

        Cela vous paraît peut-être un peu bizarre un animal qui parle, mais n'oubliez pas que nous sommes dans un rêve. Quelques minutes plus tard, Chef revoit un moment qu'il revit souvent dans ses rêves depuis des années, il est très jeune entrain de dessiner face à sa mère qui lui hurle dessus : « Mon pauvre enfant, arrête de rêver, tu es un moins que rien, tout comme ton père, tu ne fera jamais rien de bien dans ta vie » elle se moque de lui avec un rire grinçant et il lui rétorque : « Mère, tu te trompes, je ne suis pas comme mon père, je ferais de grandes choses et tu seras fière de moi. » et le rire de la mère continue, ce rire si horrible pour les oreilles de Chef que même en mettant ses mains devant ses oreilles, il continu à entendre ce rire agaçant. Chef se retourne un peu d'un côté puis d'un autre dans son lit, le rêve se poursuit, il a alors une vingtaine d'années sur un marché assez fréquenté et il a un emplacement et essaie de vendre des salades.

 

Chef : — Une salade achetée, une salade offerte, je ne raconte pas de salade j'en vends et de la meilleure qualité, tout cuisinier digne de ce nom, en serait ravie.

 

Un homme : — Tu crois vraiment tes fadaises ?

 

— Je vous assure monsieur, ces salades viennent des meilleurs vergers.

 

— Tes salades ne sont pas fraîches !

 

— Comment ça, mes salades ne sont pas fraîches, elles sont du jour.

 

— Si elles sont vraiment du jour, tu n'as pas la main verte.

 

— Tu me prends pour un paysan ou un simple cultivateur, je vise bien plus haut que ça moi.

 

— Peu importe ce que tu vises, ici personne ne devient quelqu'un.

 

— Alors je partirai d'ici pour aller vers les plus haut sommets du monde.

 

— Et que feras-tu cuisinier peut-être ? L'homme rigole.

 

— Pourquoi pas ! A cœur vaillant, rien n'est impossible.

 

— Tu auras besoin de bien plus qu'un cœur vaillant, il te faudra un miracle, que connais-tu de la vie ou de la cuisine, tu ne sais même pas reconnaître des bons ingrédients, j'ai quand même un bon cœur et pour la peine je t'offre ce livre, il contient une vingtaine de recettes faciles à préparer.

 

— Je sais ce qu'il faut savoir monsieur et un bon cuisinier n'accuse pas ses ingrédients, il se débrouille avec ce qu'il trouve dans son placard, je veux bien de votre livre mais je ne pense pas qu'il me sera utile.

 

— Tu n'y connais rien et tout personne sensée ne mangerait pas tes plats pour tout l'or du monde.

 

— Si j'avais tout l'or du monde, tu crois que je cuisinerais pour toi ou quiconque, franchement on voit bien que tu manques de logique.

 

— Petit malin.

 

        L'assemblée rit et en un fragment de seconde on change d'endroit, comme cela arrive souvent dans un rêve et Chef est maintenant dans une taverne à une table, il joue au carte face à trois autres joueurs.

 

Un joueur : — J'ai eu une journée pourrie et vous?

 

Chef : — Contrairement à toi, j'ai eu une bonne journée de travail.

 

— Et tu fais quoi ?

 

— Je vends des salades au marché.

 

— En quoi ta journée a pu être bonne ?

 

— Une journée où tu gagnes de l'argent est une bonne journée pour moi.

 

— Tu te fais pas mal d'argent avec tes salades?

 

— Tu vois bien que je roule sur l'or, c'est pour ça que je traîne dans cette taverne luxueuse.

 

        Les autres joueurs rient un peu.

 

— Soyons sérieux, mon gars, je suis sûr que t'as un projet pour te sortir de ce trou perdu au fin fond du monde.

 

— Tu me crois si stupide que ça pour dévoiler tout mes plans, juste parce qu'on me le demande, je ne suis pas un fou, qui fait ça!

 

— On fait une partie de carte, j'aime les gens détendus autour d'une table.

 

— Vous devriez jouer avec des enfants, eux ils n'ont pas autant la notion d'enjeu comme les adultes, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je ne suis absolument pas tendu face à vous.

 

— Je me couche.

 

        Les autres joueurs agissent comme le premier joueur.

 

— Je crois que mon bluff à marcher ou peut-être pas.

 

— Ce genre de coup marche une fois pas plus, on peut berner un homme un fois, c'est de bonne guerre mais plus d'une fois, vous lui déclarez la guerre.

 

— Si je berne un homme plus d'une fois et si il est assez bête pour me déclarer la guerre, c'est que cet homme n'a aucune sagesse, si j'ai réussi à le berner plus d'une fois il a déjà perdu sa guerre.

 

— Hé, Mac Vinty t'as entendu ce gars, j'ai envie de lui donner une bonne leçon.

 

Capitaine Mac : — Pas si vite Prêcheur, rengaine ton épée, ce gars me semble prometteur.

 

Prêcheur : — Pourquoi Capitaine ? Il n'a rien de spécial.

 

— Parce qu'il t'a bien eu pour commencer et que j'en connais pas beaucoup qui ont réussi à t'avoir.

 

— La nuit n'est pas finie, j'aurais pu me refaire facilement.

 

— En plus, t'es mauvais joueur.

 

— N'en parlons plus je retourne sur la colombe Capitaine.

 

Chef : — Bonne soirée, petit joueur.

 

Prêcheur : — Je ne vois franchement rien en toi, si j'étais le Capitaine je ne perdrais pas mon temps avec un boulet comme toi.

 

Chef : — Qui tu traites de boulet !

 

Prêcheur : — T'as raison un boulet est certainement plus utile que toi, je m'excuse auprès du boulet.

 

Prêcheur sort de la taverne un peu énervé.

 

Chef : — Quel sale type!

 

Capitaine Mac : — Pas vraiment, il faut apprendre à le connaître avec le temps chacun découvre les bons côtés des gens. Au fait puis-je prendre la place de mon ami?

 

— Si vous avez de l'argent, vous êtes le bienvenu à cette table.

 

— Malgré tout ça, vous avez gardé votre bonne humeur, vous n'êtes pas banal.

 

— J'ai gagné face à ce gars, je lui ai pris ce qu'il avait le plus de valeur à ses yeux son argent, alors je suis content.

 

— Tu parles comme un vrai pirate, ça te dirait d'en devenir un ?

 

— C'est pas mon truc de voler des gens et de me battre.

 

— Ce n'est pas seulement ça être un pirate, je te trouve pourtant rempli de potentiel, tu as le tempérament et on sent un esprit bagarreur et de la colère en toi.

 

— Je ne connais rien à la navigation et je ne suis pas un combattant à quoi pourrais-je bien vous servir ?

 

— Tu apprendras sur le tas et je suis sûr que Prêcheur se fera un plaisir de t'apprendre à te battre, il te fera certainement passer un sale quart d'heure.

 

— D'accord mais ma place devrait plutôt être à la cuisine que sur le pont.

 

— Alors bienvenue à bord Chef.

 

— Je m’appelle Alexandre Mac Grégore.

 

— Chef, ça te va bien, tu ne trouves pas ?

 

        Les minutes s'écoulent et Chef se retrouve cette fois sur la colombe pourpre face à son Capitaine qui lui adresse ce discours.

 

— Mon trésor est mon bien le plus précieux à mon cœur, jamais j'aurais cru m'en séparer un jour mais je te le laisse mon ami, si tu le veux il est à toi, tu l'as bien mérité, j'ai décidé de me rendre aux autorités pour faire face à la justice, les autorités tiennent des personnes chères à nos cœurs, le Puant et Prêcheur viennent avec moi, tu es désormais le nouveau Capitaine, Chef ou plutôt, Capitaine Alexandre Mac Grégore, si on regarde le bon côté des choses, les hommes n'auront pas trop de mal avec le changement de nom du Capitaine ils t'appelleront comme moi Capitaine Mac.

Que les vents te portent vers une vie fructueuse et heureuse, soit en paix mon ami.

 

Chef : — Merci Capitaine, nous avons vécu de belles aventures ensemble, je ne vous oublierai jamais, vous étiez plus qu'un chef, vous êtes et vous serez pour toujours mon ami.

 

Le Puant : — Je te confie mon épée là où je vais elle ne me sera d'aucune utilité, j'espère qu'elle te servira comme elle m'a servi dans le passé.

 

— C'est trop, tu n'aurais pas dû, merci mon ami.

 

Prêcheur : — Mon ami puisque c'est un adieu, je peux vous l'avouer maintenant je n'ai jamais été digne de l'amour de Mona, je te la confie, elle sera certainement plus heureuse avec toi de toute façon.

 

— Merci, mon ami, je me disais bien que cette femme n'était pas faite pour toi.

 

— Je crois qu'on ne se verra plus.

 

— Ouais, ouais, j'ai compris le message, tu peux pourrir sur la broche, personne ne te regrettera une canaille comme toi.

 

        Les deux se regardent avec les yeux remplis de colère mais Prêcheur baisse la tête et pars avec son Capitaine, laissant un grand sourire sur le visage du nouveau Capitaine, les autres hommes sortent pour saluer leurs anciens camarades.

 

        Chef rentre dans une cabine remplie d'or et de bijoux, ses yeux exorbités il saute sur son or, heureux avec son trésor, il chante : « C'est mon trésor, je suis riche, super riche, très très riche, il est à moi, à moi seul et à personne d'autre, il est à moi, à moi seul et à personne d'autre. »

 

C'est à ce moment que le koala apparaît dont ne sait où.

 

Le Koala : — Je t'avais dit que je reviendrai maudit humain.

 

— Et alors, tu crois que t'as une chance face à un Capitaine pirate tel que moi, je t'ai déjà battu et je recommencerai avec plaisir.

 

— Amène-toi!

 

— Tu parles trop.

 

        Chef a décapité le koala masqué et balance son corps dans une casserole.

 

Chef : — Au menu ce soir koala à l'eucalyptus.

 

        Chef se réveille enfin, il se rince la figure et dit : « J'ai dormis comme un bébé, la sieste y a rien de mieux. »

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