N°1
- Haaaaaaaaa!!
Le cri déchirait le calme de la pièce. Elle se releva brutalement, transpirante. Elle cligna des yeux et regarda tout autour d'elle.
Elle se trouvait dans une pièce assez froide et grise pourvue de deux ouvertures qui laissaient entrer de minces filets de lumière ily avait une porte du côté des ouvertures et une autre derrière elle. Elle ne se souvenait de rien. Sauf une longue attente puis un choc.
Qui était elle ? Elle ne le savait guère. Sans savoir pourquoi, elle se leva et se dirigea vers la porte qui se trouvait derrière elle. Elle effleura la poignée et le battant s'ouvrit lentement, sans un bruit. Elle descendit quelques marches avant d'arriver dans une salle très spacieuse. Tout autour d'elle se trouvaient des cases à l'intérieur desquelles des boîtes étaient entreposées.
Elle s'approcha de plus près jusqu'à se rendre compte que chaque case était pourvue d'un nom. Elle tendit la main et commença à sortir la boîte nommée Henri Delarge. C'était une boîte longue faite de bois sombre et polis. Elle n'était pas décoré, n'avait pas de dorures. Et pourtant, malgré cette simplicité, il s'en dégageait une certaine majesté.
Elle réfléchit et découvrit qu'elle était en fait dans un mausolée et que ce qu'elle avait sorti de la case était enfait un cercueil ou reposait un mort. Cet endroit lui semblait familier sans qu'elle ne sache pourquoi. Elle parcourût les lieux, faisant glisser sa main sur les tombes. Elle explorait depuis un moment déjà quand sa main rencontra du vide. Elle essaya de toucher une tombe mais elle ne sentit rien sous ses doigts. Alors elle tourna la tête et découvrit une case vide. C'était la seule case vide dans tout le mausolée... Il n'y avait pas de nom. Juste un numéro. Le numéro 1. La lumière se fit dans son esprit et elle comprit.
Elle était décédée ! Mais dans ce cas... Pourquoi vivait-elle ? Comment respirait-elle ? Pourquoi avait elle faim ? Pourquoi ne portait-elle pas de nom, juste un matricule ? Tant de questions s'acharnaient à lui donner un mal de tête effroyable.
Ses jambes cédèrent et elle tomba sur le dallage de pierre, le bruit de sa chute résonnant à l'infini. Puis ce fût le désespoir qui arriva. Il s'empara de sa nouvelle victime, s'imisca en elle, se saisit de ses plus sombres pensées pour les faire remonter à la surface. Des larmes jaillirent et ses yeux s'embuèrent. Mais qui était-elle ? Pourquoi ne se souvenait-elle pas ? Quel était son nom ? Son vrai nom ? Ou du moins... Comment pouvait elle se nommer elle-même ?
ONE, One, One, one.
L'écho rebondissant sur les murs et se repercutait pour former une douce mélodie en réponse aux questions qu'elle se posait. One. Ce serait donc son nom. Elle avait déjà entendu cette voix mais en même temps elle lui était inconnue...
N°2
Il ressentait toujours cette vive douleur quand il se réveilla. Il ne savait pas ce qui l'avait provoqué mais il sentait qu'on l'avait frappé plusieurs fois au même endroit... Il savait aussi qu'il ne pouvait pas être encore vivant. L'endroit où il se trouvait ne respirait pas la vie, il ne ressentait pas la même sensation... Aussi étrange que cela puisse paraître, il s'était réveillé perché dans un arbre. Il était sur une branche large et basse, accoudé contre le tronc. Il sauta de son perchoir et se mit à marcher sans trop savoir pourquoi. Il de tailla le paysage.
Terne, il manquait cruellement de couleurs. Silencieux, était-il tout seul ? Macabre, des grilles rouillées, des tombes penchées... Terne, silencieux et macabre. Trois mots qui d écrivaient parfaitement cet endroit. Et pourtant, il s'y sentait à l'aise malgré tout. Il ne savait pas pourquoi mais il avait l'intuition qu'il n'était pas seul. Ce n'étaient pas une présence dérangeante, non. Disons que la personne qui était avec lui dans le cimetière ressentait un doute pareil au sien. Mais cette personne était loin. Le garçon continua d'avancer. Soudain il vit une écriture dans la neige : n°2. Perspicace comme il était, il pressentait que ce Matricule lui corresponddait ; c'était lui n°2. Mais combien ils étaient ? Il ne le savait pas. Il continua son exploration, satisfait d'avoir trouvé ce nom ou ce Matricule, cette chose qui lui permettait de se désigner. N°2 c'était lui.
N°3
Il avait jamais réussi à dormir correctement... Et pourtant, au moment où il avait ouvert les yeux, il avait compris qu'il dormait depuis longtemps. Il ne se sentait pas pour autant reposé ! Bien au contraire ! Il était épuisé ! Il enleva une mêche brune du devant de son œil. Il se trouvait il ne savait où, dans un abri. Dehors, la neige tombait par gros flocons. Il détestait la neige... Enfait il détestait tout ici sans même avoir à observer les lieux. Il n'aimait pas ce calme, cette atmosphère sinistre, la hauteur à laquelle il se trouvait... Il avait une vue sur le cimetière. Magnifique. Celui-ci était immense. Il ne savait que c'était un cimetière seulement grâce à une tombe qui se retrouvait à l'extérieur de la forêt qui recouvrait le tout. La première tombe de ce cimetière. C'était la sienne. Il le savait. Il avait des souvenirs assez flous. Peut être était-ce sa vie d'avant...
Il se souvenait de la douleur, de la peur, mais aussi de l'euphorie. Il se souvenait des armes et d'un groupe. Il faisait partie de ce groupe. Et il se souvenait d'une trahison. Dans son rêve il avait eu des flashes... Mais il ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'il avait vu... Il n'était pas heureux d'être mort mais il n'en était pas malheureux non plus. Il se sentait claustrophobe... Depuis combien de temps était-il ici ? Lentement, pour se réhabituer à son corp, il se leva et se mit à marcher dans la pièce. Quand il fût à l'aise, il ouvrit la porte et sortit dans le couloir. Il regoûtait enfin aux plaisirs de la liberté.
N°4
Il faisait froid. Très froid. Un vent glacé soufflait une mélodie funèbre , quelques flocons tombaient dans une valse lente. Les arbres gardaient toutes leurs feuilles pourtant... Le coin était désert. Il n'y avait aucun bruit dans le cimetière. La neiges'amoncelait au pied des tombes et sur leur tête. Elle était là, seule, allongée dans la neige.
Elle était pourvue d'une fine robe blanche seulement. Le froid s'applicait à blanchir sa peau, à bleuir ses lèvres bien dessinés et à rosir ses joues. Ses cheveux bruns éparpillés autour de son visage étaient piquetés de neige. Ses yeux étaient clos. La jeune fille respirait une beauté sans nom. Une douce beauté. Une beauté funèbre.
Ses yeux d'ambre s'ouvriront et clignairent plusieurs fois pour chasser les flocons de leurs longs cils. Elle s'rtira et regarda les alentours. Elle savait où elle était... Mais ce qui lui manquait c'était cette chose... Celle qui définissait quelqu'un :
- Qui suis-je ? demanda-t-elle au ciel.
- À toi de me le dire.
- Pourquoi je suis morte ?
- Parce qu'il y a une bonne raison à cela.
- Alors qui êtes-vous ?
- La mort. Juste la mort.
- Mais je n'ai pas l'impression d'être morte...
- Tu n'es pas vraiment morte...
- Alors que suis-je ?
- Qui sait ? Tu es semi-morte... Tu est dans l'entre monde... C'est un monde qui est entre la vie et la mort... Sur ton monde, tu es considérée comme "dans le comma". expliqua la mort.
- Mais que dois-je faire ? Pour retrouver la vie.
- Tu le sauras si tu veux vraiment revenir à la vie...
- Comment je m'appelle ?
- Tu dois découvrir ton nom par toi même... Tu es la n° 4. Souviens toi de ça...
Là mort était répartie. N°4 le savait car elle ne sentait plus sa présence froide dans les parages...
N°5
Son réveil se fit fracassant. Elle n'était pas censée être debout aussi tôt mais elle avait lutté. Quand elle voulut se redresser, elle se cogna. Elle grogna et jura. Elle avait envie de frapper ou pire... Elle sentait qu'on lui avait volé quelque chose... Mais quoi ?! Elle détestait ce sentiment d'impuissance, de vulnérabilité... Quelqu'un s'amusait avec elle, il riait de son ignorance... Tout ce qu'elle avait c'etait un numéro. Un Matricule qu'on lui avait assigné dans son rêve... Le 5. C'était son nom ? Ça lui semblait bizarre que quelqu'un puisse donner à son enfant le nom de cinq. Mais bon... On trouvait de tout.
Sans attendre que les ténèbres se dissipent de sa vue, elle se leva et marcha à tâtons. Elle ne voyait rien au début mais ça s'était dégagé. Elle avait avancé jusque dans un quartier qui semblait abandonné. Cet endroit lui semblait assez familier, elle s'y sentait bien. Elle voulait rester là mais sa curiosité l'emporta et elle s'enfonça dans les rues de la ville en quête d'un point de repère ou de n'importe quoi qu'elle aurait pu connaître ou reconnaître.
En tout cas, ton commentaire me va droit au cœur, j'espère que la suite va te plaire !
La question de l'identité... C'est noble comme quête. Quoi changer ? Quoi garder ? Parfois, ce qui est le plus intéressant c'est de se redécouvrir soi-même.
Je rougis ! Je suis très contente que mon livre plaise à quelqu'un ! 😊