Lou et Joy pénétrèrent dans le palais à la suite de la reine et de l’ancien. Tout juste avaient-ils posé un pied à l’intérieur qu’une ribambelle d’enfants, petits et grands, vint à leur rencontre.
« Maman !
-Tu as été rapide !
-Elles sont là, dis ?
-Qu’est-ce qu’elles ont comme pouvoir ?
-Quand est-ce qu’on mange ?
-Du calme, fit la reine en s’accroupissant à hauteur des enfants. Ne me mettez pas dans l’embarras devant nos invitées, d’accord ? »
Les enfants se turent aussitôt, mais gardèrent un sourire excité en travers du visage. Lou pris le temps de les compter : il y en avait onze ! C’était presque le double de la plus grande fratrie qu’elle ait vue jusque-là, celle de Joy, avec six enfants. Cette dernière semblait ravie et vint à la rencontre des plus petits, qui la regardèrent comme si elle était une bête de foire. Joy l’ignora et se contenta de frotter le crâne bouclé des petites têtes blondes. Malgré son insouciance et son immaturité, la jeune boute-en-train avait toujours été très maternelle et attentive envers les plus jeunes qu’elle. Sa place d’aînée et de seule fille de la famille l’avait formé dans ce sens.
L’ancien se racla la gorge pour rappeler la reine à l’ordre. Cette dernière décrocha le bambin agrippé à son cou avant de donner quelques directives aux domestiques qui attendaient dans un coin du hall.
« Avant de vous présenter mon frère et de lire cette prophétie, dit-elle en s’adressant aux terriennes, je pense qu’il vous faut prendre un bain, vous changer et surtout profiter d’un bon repas. Je vous conduirai jusqu’à lui après le diner. »
A la mention d’un repas, Joy bondit sur place tel un ressort. Son amie n’en fit pas tant mais remercia la reine. Celle-ci fit mander un majordome pour les assister avant de partir vers ses appartements, suivie de ses enfants. L’ancien jeta un regard sombre aux jeunes filles puis partit de son côté. Le majordome, un certain Jakob, les conduisit à travers l’immense demeure, jusqu’à une chambre douillette et lumineuse. Lou fut soulagée de partager une chambre avec son amie : Se retrouver seule dans un endroit aussi étrange et inconnu n’était pas une idée agréable. Le majordome se rendit dans la salle de bain attenante et poussa un soupir agacé devant la grande baignoire de cuivre à pied qui trônait au centre de la pièce.
« Glacée, bien sûr, dit-il, ses traits fins figés dans une expression de colère froide. J’avais pourtant dit à Félicia de chauffer cette eau, mais cette empotée n’est pas capable de tenir une bougie allumée. Je vous prie d’attendre quelques instants mesdemoiselles, continua-t-il, reprenant son attitude courtoise instantanément. Je vous chauffe cette eau moi-même. »
Alors que Lou s’attendait à le voir prendre un allume feu, du bois ou un appareil adapté, le majordome se contenta de tendre la main sous la bassine. Et soudain une flamme apparut dans sa paume, puissante et dirigée parfaitement vers le haut, de sorte qu’elle ne touchait pas sa manche. Telle une torche humaine, Jakob produisait du feu. C’est enfin que Lou tiqua : c’est donc cela, le « don du feu » ? Elle l’avait pris pour une sorte de paraphrase, une façon de décrire le courage ou la volonté, mais il s’agissait véritablement de pyromancie.
La brune se recula lentement et s’adossa à un mur carrelé, digérant la réalité de cette situation fantasque. Joy, au contraire, ne semblait pas surprise mais très satisfaite, un sourire béant et lumineux en travers du visage. Son imagination débordante devait l’avoir orientée sur la nature de ce « don » depuis le départ. Elle se rapprocha de Jakob et regarda avec admiration l’eau chauffer doucement. Lou sentit que son amie débordait d’envie de poser des questions, mais se retenait vaillamment. Et elle avait bien raison : poser des questions sur la « magie » risquait de révéler à tous leur nature de Libérées, et à en croire l’ancien, ce n’était pas une bonne idée.
Une fois l’eau du bain bouillante, le majordome se retira, en leur indiquant qu’elles étaient libres de choisir parmi les robes de la penderie de quoi s’habiller pour le repas du soir. Lou se tourna vers son amie pour engager la conversation, mais cette dernière semblait avoir envie de tester le bain au plus vite. La brune laissa couler. De toute façon, seule la reine et son frère détenaient des informations intéressantes. Elles n’avaient plus qu’à attendre pour que tout s’éclaircisse enfin, alors il était inutile de faire des suppositions dans leur coin. Tandis que Joy se jetait dans le lit moelleux, puis sur les tapis épais comme des coussins, puis dans la baignoire à pied, Lou inspecta les lieux.
Le grand lit à baldaquin avait un matelas rembourré de laine, les coutures des robes étaient fines mais sans fioriture, les fenêtres étaient vitrées, et les tapisseries du mur et du sol se distinguaient par leur simplicité élégante, très loin du style médiéval étouffant de détail que Lou avait en tête. D’une manière générale, la décoration du palais lui avait semblé simple, avec des meubles solides, quelques tapis et de beaux vases garnis de fleurs le long des couloirs. Les seuls détails qui différenciaient ce palais d’une demeure lambda étaient les armures et les étendards présents un peu partout.
Dès que Joy eut fini, Lou put se laver à son tour. Elle profita allègrement des nombreux savons aux herbes présents près de la bassine, et resta jusqu’à ce que l’eau soit froide. Elle remarqua en sortant du bain un détail troublant : la tâche de naissance qu’elle avait toujours eut au creux des hanches, juste au-dessus de son intimité, avait totalement disparue. Lou frotta sa peau désormais vierge avec un sentiment étrange. Cette tâche de naissance lui plaisait bien, elle avait une forme harmonieuse qui faisait vaguement penser à un tatouage indien. C’était décidément anormal qu’une trace disparaisse ainsi, mais la jeune fille n’y accorda pas plus d’attention. Elle préssentait bien d’autres tracas à venir.
Une serviette de lin chaude couvrant son corps, elle retourna dans la chambre où Joy avait choisi leur toilette du soir. Lou ne prit pas la peine d’argumenter et enfila la robe rouge, blanche et dorée que son amie lui tendait. C’était une robe longue simple qui épousait la silhouette de Lou et lui donnait un air bien plus mature que ses sweet-shirt et Jeans. Elle avait un léger décolleté, des manches bouffantes doublées de dentelle, des motifs dorés brodés et une ceinture marquant la taille. Celle que Joy s’était choisi était plus printanière, découvrait la naissance de sa poitrine ronde, et arborait un ravissant mais un peu trop voyant motif floral. Joy avait lâché ses boucles en une forêt blonde et obligea Lou à faire de même. Comme toujours, elle céda mais conserva son foulard rouge comme serre tête. La jeune fille y tenait énormément depuis qu’elle savait que ses parents adoptifs l’avaient trouvé emmaillotée dedans. Enfin, les filles chaussèrent les bottines à lacets qui avaient été laissées à leur attention.
Le majordome vint les chercher peu de temps après. Joy pris Lou par le bras, l’air radieux, et suivit leur guide de son habituel pas bondissant. Lou soupira. Encore une fois, son amie prenait tout ce qui venait avec optimisme et sans hésitation.
« Vous dinerez avec la famille royale, expliqua-t-il durant le trajet. Ce sont tous des Travailleurs d’exception, ils font honneur à la race humaine. »
Jakob ajouta d’autres compliments tournés de la même manière. Joy se mordit les lèvres, ses joues de poupée gonflées comme des ballons. L’idée d’être entourée de princes et de princesses devait lui faire tourner la tête. Lou, elle, n’avait rien à faire du rang de leurs hôtes. Elles étaient de toute façon à leur merci, quel que soit leur statut social. Elle chassa ces sombres pensées en se remémorant qu’il s’agissait avant tout d’un diner, que tout devrait bien se passer … normalement.
Elles descendirent plusieurs escaliers, passèrent à coté de plusieurs gardes en armure d’apparat, puis suivirent Jakob jusqu’à une salle immense éclairée par trois cheminées et de nombreux candélabres. Une table massive occupait le centre de la pièce. Y étaient déjà attablés la reine et l’ancien, accompagnés d’une vingtaine d’autres personnes.
A l’annonce de l’arrivée des Envoyées Divines, la reine se leva et leur désigna deux sièges près d’elle. Sans son armure, elle était comme une autre personne. Sa robe était faite d’un tissu orange flamboyant qui semblait s’animer à chaque mouvement. Une couronne incroyablement imposante trônait sur sa tête. Le métal avait été travaillé pour ressembler à des flammes incandescentes, et le résultat était bluffant d’exactitude. Lou se concentra sur ces détails de la parure de la reine tandis qu’elle et Joy allaient jusqu’à leur place, tentant d’ignorer les regards inquisiteurs qui les transperçaient.
La reine leva la main à leur approche, et tous les convives se levèrent en silence. Ils ne s’assirent à nouveau qu’une fois Lou et Joy installées près de la souveraine. Dernière assise, la souveraine prit finalement la parole.
« Mes frères, mes sœurs, nous voici réunis en ce jour historique, le début du changement. La prophétie réalisée, les Envoyées Divines à nos côtés, rien ne peut à présent arrêter la juste marche du monde. »
Les hommes et femmes attablés acquiescèrent, certains plus franchement que d’autre. Lou n’aurait pu les blâmer : elle et Joy n’avaient vraiment pas le physique d’Envoyées Divines, mais plutôt celui de palefrenières.
« Comme convenu, moi, représentante de la race humaine, leur apporterais mon soutiens en leur confiant Gérard. Il a toutes les qualités d’un Travailleur et les assistera comme personne dans cette quête purificatrice. »
Nouveaux acquiescements, accompagnés de plusieurs regards amusés et chuchotement. Lou scruta les convives, à la recherche de cet homme qui devait les accompagner. Mais personne ne se manifesta.
« Ce Gérard, murmura tout bas un des princes à la gauche de Lou, jamais présent aux diners.
-Tu sais bien qu’il a toujours le nez dans ses bouquins, répondit son voisin.
-Tu crois qu’il sait encore manier une faux ou une épée ?
-Ha, si c’est pour impressionner ses gamins, peut-être … »
Lou commença à sérieusement s’inquiéter. Qui était ce Gérard ? Un rat de bibliothèque, père de famille ? Pas vraiment le candidat idéal pour aider deux impotentes dans un monde totalement étranger.
« Nous leur offrirons également des preuves de la valeur de notre pays, le meilleur du travail de nos artisans. Ainsi, elles porteront ces présents jusqu’aux dieux à leur retour, et notre peuple sera béni pour dix-mille récoltes ! »
La tablée manifesta son enthousiasme par des rires et des cris de victoire. Lou cacha un sourire cynique. Alors comme ça, elles allaient retourner voir les dieux ? Quelle histoire …
« Mais pour l’instant, repris la reine, mangeons ! Que l’on fasse honneur au travail des cuisiniers ! »
Les plats arrivèrent alors, par dizaine, présentés dans de grandes assiettes de bois clair. Lou réalisa tout à coup que l’entièreté des couverts était en bois, décorée de fines gravures. La table fut bientôt couverte de nourriture variée, dont le fumet était agréablement familier. Il y avait des juliennes de légumes, des viandes juteuses entourées de garniture, des tartes salées, des soupes, et, au centre de la table dans une sorte de trophée d’argent, se trouvait un liquide couleur d’or que les domestiques s’empressèrent de servir aux convives. Après avoir été servie, Lou huma de breuvage : c’était définitivement de l’alcool, contenant sans doute un ingrédient proche du miel, d’après sa forte odeur de sucre. Elle y trempa les lèvres, méfiante comme toujours envers les boissons alcoolisées. C’était un pur délice ! Proche de l’hydromel mais accompagné d’une épice qui relevait le tout et réchauffait l’esprit. Joy but son verre cul-sec et se fit resservir. Elle tenait incroyablement bien l’alcool.
Les mets étaient également très savoureux, au plus grand plaisir de Joy qui se servit de presque tous les plats. Lou se concentrait sur le goût pour le comparer à la nourriture qu’elle connaissait. Le repas se déroulait merveilleusement bien, personne ne semblait vouloir importuner les Envoyées Divines. Jusqu’à …
« Excusez- moi ? Envoyées Divines ? » Fit une voix fluette à l’autre bout de la table.
Lou l’ignora, espérant échapper à tout dialogue durant le repas. Mais Joy, après avoir avalé une énorme bouchée de gâteau multicolore, se pencha en avant, ficha ses yeux sombres sur la jeune fille à l’air pincé qui avait parlé et répondit, sur un ton des plus naifs.
« Oui ?
-Moi et mes sœurs, nous nous demandions quels sont les pouvoirs que les dieux vous ont confiés. Vous accepteriez de nous les montrer ? »
En un instant, toutes les discussions qui animaient le repas cessèrent, et les convives braquèrent leurs yeux identiquement bleus vers Lou et Joy. Maintenant que l’un d’entre eux avait exprimé tout haut ce qu’ils gardaient pour eux, ils n’avaient plus de raison de faire semblant. Lou, tétanisée, fixait le contenu de son assiette comme s’il s’agissait d’une boule de cristal. Son amie, figée dans un sourire forcé, se tourna vers la reine. Cette dernière fronça les sourcils, en proie à une violente réflexion. Quelques secondes passèrent dans un silence de plomb, chacun guettant une parole des terriennes ou de la reine. Mais ce fut l’ancien qui parla.
« Princesse Hélia, dit-il en forçant sur sa voix chevrotante, votre attitude est honteuse. Comment osez-vous demander une telle chose aux envoyées ? Leurs pouvoirs ne sont pas des curiosités que l’on montre pour divertir le beau monde ! Ce sont les dieux en personne que vous insultez à travers elles ! »
Autant ces mots étaient-ils adressés à la princesse curieuse, autant ce furent tous les convives qui réagirent. Certains se contentèrent de reprendre une conversation discrète avec leur voisin, tandis que d’autre tel que la princesse, prirent un air affligé, comme si l’ancien les avait giflés. Sa parole semblait avoir beaucoup de poids, même au sein de la noblesse. Il souffla bruyamment avant de se lever, quittant la table en maugréant. Le repas ne dura plus alors que quelques minutes, et les convives partirent tous les uns après les autres, d’un pas raide, après avoir salué les Envoyées et la reine.
« Je suis navrée, murmura la souveraine une fois seule avec les filles. J’avais pourtant prévenu ma famille de ne poser aucune question déplacée. Mais Hélia a toujours été d’une curiosité éhontée, en plus d’avoir un caractère infernal. Dire que si je n’étais pas là, étant donné sa force et sa volonté, elle serait sûrement reine …
Lou et Joy échangèrent un regard étonné. Il s'agissait donc d'un royaume gouverné par des femmes ? Voyant l'incertitude sur le visage de ses hôtes, la reine les interrogea :
« Pourquoi cet air surpris ? N'est-ce pas normal pour les femmes de gouverner, dans votre monde ?
-Eh bien non, répondit Lou. Dans la majeure partie des cas, le pouvoir reste dans la main des hommes. Il se transmet souvent de père en fils, où bien ...
-Comment ? coupa la reine, choquée. C’est insensé, voyons. Le royaume d’Ignis est bien au-delà de ce genre de pratiques primaires. Le pouvoir reste au sein de la famille royale certes, mais le trône ne revient qu’à la plus valeureuse des filles, qui prouve ses qualités en travaillant aux champs, avec les marchands, artisans, savants et bien sûr les avec les soldats. De plus, chaque fille à un père différent des autres, sauf pour les jumelles bien évidement. Ainsi on s’assure de l’intégration du peuple dans les affaires du royaume.
-Attendez une minute, s’exclama Joy. Vous voulez dire que les hommes n’ont pas accès au pouvoir ? Et que … que la reine a des amants ?
-Des amants ? Grands dieux, non ! En tant que reine, je n’ai pas de mari, mais des prétendants. Chaque cycle de semailles, j’en choisis un dont le travail est exemplaire et j’en fais mon compagnon. Quant aux princes, comment pourraient-ils gouverner un pays ? Ils ne portent pas d’enfants ! Ils ne connaissent ni les douleurs de la naissance, ni la douceur de l’amour maternel. Leur travail est nécessaire pour le royaume, mais seule une femme peut guider et veiller sur les autres.
-Bon sang, dit Joy, je dois dire que j’aime bien votre façon de penser, par ici ! C’est si différent chez nous ! Ah, je me demande tout ce que votre pays a encore de surprenant à révéler !
-Vous l’apprendrez bientôt, fit la reine en les entrainant hors de la salle de banquet. Comme je vous l’ai dit, mon frère, Gérard, est un grand érudit. Il a accumulé un savoir immense sur l’histoire et les peuples de Gaia. Il a fourni un travail de recherche impressionnant ! »
Génial, on va vraiment nous refourguer une encyclopédie vivante en guise de garde du corps, pensa Lou. Quoi de mieux pour se faire tuer en apprenant la géographie ? On mourra moins bêtes …
Les filles suivirent la reine vers une pièce un peu à l’écart des chambres et des séjours. Une porte double s’ouvrit sur une salle circulaire et haute, dont les murs étaient couverts de livres aux reliures de cuir. Des canapés rouges disparaissaient sous un amas chaotique de parchemin, feuille et livres divers, tandis que plusieurs appareils étranges trainaient sur les tables disposées un peu partout. Mais ce qui attirait l’œil dès le premier pas dans la pièce, c’était une machine énorme, dont la forme générale rappelait celle d’un télescope, apparemment faite en métal et émettant une lumière artificielle qui tranchait violement avec le reste du décor.
« Gérard ! Je suis ici avec les Envoyées ! » Appela la reine.
Il y eut un bruit sourd, une sorte de grognement animal. Puis lentement, une des piles de papier se souleva. Il en sortit un homme gigantesque, à la barbe hirsute, aux longs cheveux blonds emmêlés, qui portait de grosses lunettes rondes à la monture de bois. L’homme n’était pas que grand, il était aussi épais. Ses bras laissés découverts par les manches relevées de sa chemise verte étaient gros comme sa tête. On pouvait clairement distinguer ses muscles qui se contractaient quand il salua la reine. Lou en était abasourdie. C’était vraiment tout l’inverse de ce à quoi elle s’attendait.
« Cassandre ! Dit-il d’une voix forte et enjouée. Te voilà enfin. C’est que j’ai piqué un petit roupillon moi, à force d’attendre. Alors, elles sont où, ces Envoyées ? Elles sont vraiment comme dans la prophétie ?
-Juges-en par toi-même, dit la reine en désignant les filles. »
Gérard dut baisser les yeux pour les remarquer. Aussitôt, son regard s’illumina, à la grande surprise de Lou, qui l’imaginait déjà déçu de leur apparence peu glorieuse.
« Par ma barbe, c’est incroyable ! » Il se baissa dans un mouvement interminable pour les inspecter de plus près. « La petite taille, les cheveux, et ces yeux rouges ! Tout est là ! Elles parlent notre langue ?
-Oui, l’ancien nous l’a faite apprendre avec un sort dès notre arrivé, répondit Joy. Celle-ci inspectait l’homme avec le même regard de curiosité émerveillée que lui.
-Je vois, il a fait remonter vos souvenirs raciaux profonds. C’est fou de voir comme la trace des dieux ne s’efface jamais vraiment. Il y a toujours un peu de ce que vos ancêtres ont appris ici en vous, même s’ils ont été rejetés. Je trouve ça fascinant ! Mais dites-moi tout, enchaîna-t-il sans attendre, vous êtes bien arrivées dans ce monde tout à fait par hasard ? Et vous n’avez aucun pouvoir à votre connaissance ?
-eh bien, dit Lou en s’avançant, on peut dire ça. On est vraiment pas du tout au point sur pourquoi on est là, tout ce qui se passe dans le coin et … je dois dire qu’on est complétement perdues et certainement pas compétentes pour ce qui est censé nous attendre.
-Parfait ! s’écria Gérard. C’est quasiment, au mot près, ce que dit la prophétie ! Votre arrivée, vos doutes, vos faiblesses, tout y est décrit !
-Cette fameuse prophétie, c’est vrai, poursuivit Lou. On nous a dit que vous l’aviez. Est-ce qu’on pourrait la voir ?
-C’était prévu, dit l’homme en se retournant et en saisissant un parchemin fermé par un ruban rouge et or. Je vous le laisse lire, vous allez voir, c’est la prophétie la plus précise qui n’est jamais été faite. »
Lou saisi le parchemin, Joy s’empara discrètement du ruban, et elles le maintinrent ouvert ensemble pour le lire.
« Oh mince, chuchota Joy après avoir lu les premières lignes. Je pensais que ça rimerait. »
J'aime beaucoup le système politique d'Ignis. Seul le travail permet d'accéder au pouvoir, bon, qu'il soit réservé aux femmes simplement parce qu'elles donnent la vie, je suis un peu moins pour, mais dans l'ensemble, l'idée est bonne...
Je suis aussi étonné que les deux filles parviennent si bien à se fondre dans ce nouveau royaume. Déjà la pyromancie aurait littéralement dû les faire bondir, même si on leur a recommandé de ne rien dire sur leur absence de pouvoir... Sacré self contrôle !
J'ai juste relevé une petite coquille :
présentait d'autres tracas à venir > pressentait
Allez, je vais finir aujourd'hui, on y croit !
Suggestions :
"Tout juste avaient-ils posé un pied à l’intérieur qu’une ribambelle d’enfant(s)"
"Sa place d’ainée (aînée) et de seule fille de la famille l’avait formé(e) dans ce sens"
"L’ancien jeta un regard sombre aux jeunes filles puis parti(t) de son côté"
"Et soudain une flamme apparût (apparut) dans sa paume"
"Son imagination débordante devait l’avoir orienté(e) sur la nature de ce « don »"
"quelques tapis et de beaux vases garnis de fleur(s) le long des couloirs"
"les filles chaussèrent les bottines à lacets qui avaient été laissé(es) à leur attention."
"la souveraine pris (prit) finalement la parole"
"rien ne peux (peut) à présent arrêter la juste marche du monde"
"notre peuple sera bénis (béni) pour dix-milles (pas de s) récoltes "
"Joy bu(t) son verre cul-sec et se fit resservir."
"comme si l’ancien les avait giflé(s)"
"Ah, je me demande tout ce que votre pays à (a) encore de surprenant à révéler"
"s’était (c'était) une machine énorme"
"Gérard dû (dut) baisser les yeux pour les remarquer"
"Oui, l’ancien nous l’a fait(e) apprendre avec un sort dès notre arrivé(e)"
Haha, cette réplique finale de Joy m'a tellement faite rire x'D J'ai hâte de la lire, cette prophétie, en tous cas !
Je suis aussi tout à fait d'accord avec elle sur sa réaction aux explication de Cassandre quant à la passation du pouvoir à Ignis (cette phrase est bien trop longue) ! En effet, que n'ait-ce pas été ça chez nous ! (Par contre, pendant ses onze grossesses, la reine était capable de gouverner ou y'avait un remplaçant ? Et pourquoi c'est Hélia qui devrait lui succéder alors qu'elle a un si mauvais caractère ?)
Un don du Feu, donc, au sens propre... J'avoue que j'oscillais entre ce qu'avait compris Lou et ce qu'avait compris Joy en lisant ça dans l'hymen, j'étais pas sûre ^^ Mais du coup, ça veut dire que les deux filles devraient le maîtriser aussi ? Elles avaient enfoui au fond d'elle la langue, donc pourquoi pas le pouvoir ? Il me semble qu'elles pourraient s'interroger sur ça, d'ailleurs ;)
Haha, les commentaires de Lou par rapport à ce qui se passe, et surtout par rapport à Gérard dans ce chapitre, ils sont parfaits x'D