Une mer, un ciel ; le monde des étoiles.
Il y avait deux pays, aux larges des côtes. Deux pays voisins, deux pays frontaliers ; deux pays qui par la guerre se menaçaient.
Le monde de ces deux pays était largement soumis à la magie des astres. Tous les enfants naissaient sous un ciel constellé, et ce ciel leur offrait des pouvoirs infinis. À celui qui était né sous le signe de la baleine, et dont les cris de naissance avaient été accompagné de leur chant, le pouvoir de l’air lui avait été accordé.
Magie et pouvoir sont proches, avaient dit les gouvernements de ces deux pays frontaliers. Il faut donc apprendre à le lier et le séparer. Le premier pays avait trouvé sa propre solution : donner le pouvoir à trois personnes, le divisant ainsi en trois parts égales. La sagesse et la force était représentée par deux dragons jumeaux. Les lois étaient données à un homme, désigné par le peuple vivant au-dessus de la mer et sous les étoiles. Un équilibre était préservé : un vent doux frôlait les vies du monde.
Seulement, suite à un coup d'état dans le pays voisin , la personne désignée, qui était sage et respectueuse, fut éjectée pour un homme cruel et sanglant. L'union entre le pays se détériora, jusqu'à ce qu'un espion empoisonne l'un des deux dragons jumeaux, rendant le survivant fou de douleur et de rage. Ainsi, le vent porta un souffle de guerre, déchirant les nations.
Il n’y avait rien gagner au sang, pourtant : ce pays n’était qu’un peuple calme, un peuple de pêcheur. Ils regardaient les baleines s’envoler dans le ciel en enseignant la magie des constellations à leurs enfants. Aucun conte, aucune histoire aurait pu les sauver de cet assaut militaire. Les baleines pleuraient, les étoiles saignaient en filant dans le ciel. Plus jamais rien ne pousserait sur ce pays frontalier. Le sable des plages s’envolait comme des petites graines sur les cadavres transformés en terre.
Les étoiles filantes s’en sont allées. Une armée frêle s’est formée. Et le petit garçon du signe de la baleine l’a talonnée. Il y avait moyen de survivre en suivant son sillage de mort : à l’arrière, il ne restait plus rien. Il jeta un dernier regard en arrière. Dans son regard perlait l’écume. Du haut de ses 12 ans, il dit adieu à la mer, et s’en alla pour l’incertain.
Il traversa les villes et les villages, au pied de l’armée. Il avait été repéré, lui et deux ou trois autres décharnés. Mais que pouvaient-ils y faire ? Ils laissèrent de la nourriture, un peu d’espoir pour eux dans leur sillage. Certains restèrent un peu en arrière, espérant pouvoir être un peu utile au milieu des tueries.
Il était un ancien ami du tyran voisin. Désormais, il était de ceux qui s’étaient donné comme mission de protéger les enfants de l’arrière. L’enfant de la baleine captivait son regard, il lui avait beaucoup parlé, il lui avait raconté ses rêves comme quand il racontait des histoires aux enfants de son village. Il voulait rejoindre la frontière, retrouver son pays, retrouver son ami séparé, le convaincre d’arrêter cette tuerie.
Malheureusement, avant d’arriver à la frontière, la route est longue. Les civils comme les soldats tombent comme des mouches. L’enfant de la baleine s’en sort grâce à la maîtrise de ses pouvoirs de l’air, confié par les étoiles. Mais autour de lui l’entoure la mort. Les bébés se font tuer, puis leur mère après eux. Les étoiles n’ont plus d’enfant à qui confier leur pouvoir d’espoir. Tout ceux qui survivent n’ont plus le même regard. Tout se fait brûler par l’armée voisine, et le reste du monde fuient et se cachent plus qu’ils ne combattent.
Mais, comme poussé par une marée montante, l’enfant et le jeune homme arrivent à leur frontière. Une immense muraille en pierre, tachée par le sang de la guerre et la mousse de l’eau. Un des petits décharnés, que tout deux s’étaient jurés de protéger, se fit abattre devant leurs yeux. Mais le tyran était là. Le tyran voisin, le tyran ami, le tyran à l’origine de toutes les souffrances, leur faisait face en se riant des victimes. Assis sur sa muraille, un verre de vin à la main, il regarde ce qu’il considère comme un fabuleux spectacle. Le jeune homme ne put sortir un son de sa gorge avant que le garçon ne s’enfuit.
Une colère noire avait empli son cœur pur. Il escalada la muraille, sautant de pierre en pierre, profitant des impacts de la guerre pour monter de plus en plus haut. Quand il n’avait plus de prise ou monter, il s’aidait de l’air qu’il contrôlait ; plus rien ne pouvait se mettre en dehors de sa route.
A côté de lui, le tyran avait laissé une longue lame recourbée. Il n’eut pas le temps de s’en saisir que l’air du garçon a la baleine l’éloigna de lui. C’était désormais ce garçon du pays voisin, celui qui avait vu tant d’horreur de la mer jusqu’à la frontière, qui tenait le sabre de sa main, et d’un geste soutenu par ses yeux noirs, il trancha la gorge du tyran. Il n’eut pas de dernier soupir. Son air lui fut voler par le signe de la baleine.
Le jeune homme avait mis plus de temps à monter. Il fit face au cadavre ; le début de la fin avait commencé. Quand soudain, cri strident l’emplit d’effroi. Le garçon, avec la même lame, s’était tranché la main qui avait tué. Dès lors sorti des mains du jeune homme un pouvoir inespéré. D’un geste il soigna sa blessure, avant de récupérer son trône, destinée par sa naissance sous le signe du dragon.
À vrai dire, j’ai hésité avant de laisser un commentaire, car, s’agissant de rêves, je les ai abordées sans chercher de logique, en me laissant porter : je ne voyais pas comment faire différemment… Mais j’ai passé un bon moment d’évasion à te lire et il aurait été dommage de ne pas te le dire. C’est très beau, poétique et ça m’a fait voyager : tout ce que j’en attendais. :)
À bientôt !
Merci beaucoup pour te retour :) j'avoue que c'était pas forcément évident pour moi de partager ça parce que tu sais pas forcément, quand tu racontes un rêve, si ça va parler à la personne qui ne l'a pas vécu :)