Lysithea fit tourner les boutons de la radio jusqu’à diffuser une agréable musique classique. Elle posa la radio au centre de la ronde, où les cinq enfants se tenaient en cercle, de la nourriture dans les mains. La petite fille avait coupé les légumes pour en faire des bols, avant de mettre la viande cuite à l’intérieur, leur permettant à tous de se servir d’un couvert, comestible en prime. Pour le feu, des brindilles qu’elle gardait sur elle et de l’eau non loin, par précaution, suffisaient.
— Je m’appelle Lysithea, se présenta celle-ci, une main sur la poitrine, comme tous la fixaient, patients. Enchantée.
— Moi c’est Myriam, dit une enfant.
— Hugo ! en dit un autre.
— Héloïse.
— Alexandre.
— William…
Lysithea avait opiné du chef à la mention de chaque nom, une excitation formidable sillonnant ses prunelles brunes. Elle s’attarda sur les cheveux de jais d’une fille, les roux d’une autre, les cheveux blonds, châtain et, châtain, une fois encore, avant de poser la question qui lui brûlait les lèvres :
— Qu’est-ce que vous faites ici, vous ?
Ils contèrent tous leur histoire, Lysithea ne s’embarrassant nullement de savoir si cela leur ferait ressasser quelques événements douloureux, que de les faire ressurgir par la voix. La petite fille ne pensait qu’aux informations qu’elle pourrait amasser, autant pour assouvir sa curiosité que son désir de parler, bien plus inflexible que ses angoisses.
Certaines histoires lui firent diablement peur, et elle en vint à regarder les survivants, l’admiration partout dans l’âme en comprenant qu’ils avaient échappé à ce qu’ils décrivaient pour atteindre ce lieu. Assurément, ce monde pouvait être somptueux, de réunir, en dépit des dangers, autant d’enfant au même endroit afin qu’ils puissent discuter ensemble de leurs terribles mésaventures. Cela ne fit que renforcer la flamme dans le corps de Lysithea qui songea qu’un monde où tous ne pourraient que discuter sans rien appréhender, serait un idéal.
Quand on vint finalement lui demander ce qu’elle faisait ici à son tour, Lysithea saisit la radio pour l’enserrer contre son ventre, ce qui fut sa manière à elle de monter un peu le volume.
— Je suis ici pour chercher un lieu où nous pourrions tous vivre à l’abri, heureux et souriants, perpétuellement.
Tous les enfants se regardèrent, un sourire plaqué sur le visage.
— Ça me fait penser à Émeraude, fit Myriam en riant doucement.
— Ah c’est vrai, renchérit Hugo. Tu l’as rencontré Lysi, n’est-ce pas ? Il doit être parti dans les cuisines nous chercher à manger. Si on a le droit à ce genre de repas tous les soirs, ça va être dément.
— Ah… Émeraude…, réagit alors Lysithea, qui rit jaune. Nous avons rencontré une femme de ménage sur le trajet et… il s’est fait avoir.
Cette annonce paralysa les cinq autres enfants qui fixèrent Lysithea, incrédules. Comprenant qu’elle ne leur faisait pas de mauvaise blague, les expressions se rembrunirent, et quelques larmes commencèrent à couler, quand ce n’était pas un torrent qui explosa. Lysithea contempla la scène, embarrassée.
— Vous étiez proche de lui ? s’enquit-elle.
Mais personne ne lui répondit, car on observait pour le moment une peine intime au deuil. D’une moue hésitante, Lysithea finit par se lever, car leurs pleurs recouvraient le son de sa radio.
Les enfants demeurèrent bouleversés de très longues minutes. Lysithea était montée sur une table pour se pencher à la fenêtre, contemplant le paysage, la musique de sa radio lui apaisant l’âme, oubliant très vite la mélodie des larmes.
Présentée ainsi, la ville ressemblait à une délicieuse forêt grise. Les pierres délavées seraient des arbres vieillissants, se courbant d’épuisement, leur bougie vacillant après que la bouche de la vie eut essayé de souffler dessus.
Lysithea s’imagina être un oiseau, faisant concorder ses pensées au rythme du violon dans la radio. Elle courut sur un toit, et prise d’une envie soudaine, usa de ses ailes pour bondir de l’autre côté d’un autre ! Elle atterrit, ses ailes battantes, ses bras étirés pour sentir le vent se heurter à sa course folle. Quand elle avisait une fenêtre, Lysithea voyait un habitant qui l’observait, et elle lui tirait la langue avec malice.
Le violon accéléra sa musique, alors Lysithea accorda son rythme. Elle sauta plus haut, vers un autre toit, ses ailes lui permettant d’en survoler deux autres avant d’atterrir avec la grâce d’une petite fée. Quand elle atterrit, elle agita ses bras pour contrôler son équilibre après l’atterrissage, pendant que de la sueur s’échappait de son front et qu’elle manqua un instant de trébucher. Mais au loin, elle voyait un plus grand écart ; un vide immense à surplomber d’un nouveau bond vers l’avant. Ses ailes frémirent d’excitation comme son sourire s’accentuait.
Elle prit de l’élan, alors que la musique s’apprêtait à détonner plus fort encore, les violons devenant vivement une nuée d’abeilles autour d’elle, le clavecin, ses pas vifs sur le sol alors qu’ils n’attendaient que l’instant où ses pieds quitteraient la terre.
La musique monta et Lysithea s’apprêta à sauter.
Le son du violon disparut de son esprit, et ses ailes tombèrent quand elle entendit la clé remuer à la porte. Elle se retourna vivement, suivie des autres enfants. On essayait d’ouvrir le battant, mais la clé était encore enfoncée de l’intérieur. Ils ne pouvaient pas faire plus qu’agiter dans la serrure, en vain. Quand la patience cessa sans doute d’être une vertu, le bruit cessa, et l’homme à la porte disparut.
Après ça, il fut décidé de se coucher, sans doute car dormir était un beau moyen de faire taire la peur et l’inquiétude qui venait de naître avec cet événement. On savait qu’ils étaient là, et on essayait d’entrer. Lysithea n’était pas parvenue non plus à contenir son frisson en assistant à cela.
Puisqu’il y avait deux lits, les garçons se séparèrent simplement des filles pour s’assoupir en groupe, comme ils avaient coutume de le faire ; personne n’oserait de toute façon dormir seul.
Il n’y eut que Lysithea qui laissa s’égrener quelques minutes, admirant la vue du dehors, la musique éteinte pour permettre aux autres de dormir. Le silence était aussi beau que la mélodie, de temps à autre, surtout quand il fallait se laisser embrasser par une grande sœur, différente de la pluie ; la mélancolie. Assise à côté de l’enfant, elle lui caressa doucement la tête alors que Lysithea voyait, dans ces rues, un silence.
Elle avait beau parler avec des milliers d’enfants, s’intéresser à leur vie, découvrir leurs faits et leurs mésaventures, la mélancolie revenait inlassablement se tenir à ses côtés pour la consoler du visage qui manquait.
Lysithea eut un soudain frisson. Elle se tourna, se demandant s’il y avait quelque chose en plus de la mélancolie à côté d’elle.
La pièce était grande. Vide. Il n’y avait personne d’autre debout, si ce n’était elle. À sa gauche, il y avait un lit, où Myriam et Héloïse dormaient. À sa droite, un lit plus sale. Il y avait les garçons. Dans l’immensité qui restait se trouvait une grande pièce, un tapis brun, une ampoule nue au-dessus de leur tête, et une salle de bain. Plus loin encore, la chaise, la porte, et la clé. De longues secondes, la petite fille fixa la pièce sombre et attendit qu’il se produisît quelque chose. Au bout du compte, il passa quinze minutes durant lesquelles elle demeura immobile, patiente, sans qu’aucun son ne dépassa celui de la nuit.
Lysithea descendit du bureau, monta sur le lit, s’assura qu’aucun insecte ne se prélassait sur le matelas, et se coucha sous son manteau, serrant les deux filles dans ses bras pour s’aider à dormir.
Lysithea se réveilla. En sursaut. Elle venait d’entendre un gros bruit, en conséquence de quoi le silence lui parut insolemment oppressant. Elle se tourna doucement vers la fenêtre. La lune était encore là, scrutant calmement le corps de la petite fille, car un rayon se baignait sur elle. Elle se sentit obligée de se déplacer pour se dissimuler de l’œil nocturne, ses traits s’opacifiant vivement dans le voile de l’obscurité.
Devant elle, dans le lit des garçons, ces derniers étaient allongés en des pauses impossibles en dormant, la bouche ouverte, de la bave leur coulant des lèvres. À côté d’elle, Myriam lui tenait la main en suçant son pouce. Héloïse tentait de voler le vêtement de Myriam en guise de couverture supplémentaire.
Lentement, Lysithea balaya la pièce du regard. Il y faisait noir. La chaise était encore à sa place, un pied cassé, et la clé n’était pas tombée. La porte de la salle de bain était ouverte, ce qui n’était pas anormal, puisqu’elle ne tenait plus dans ses gonds.
Lysithea se pencha pour regarder sous son lit. Il n’y avait rien, si ce ne fut un cafard qui la fit grimacer.
Elle releva la tête et se mit à bâiller. Tout bien considéré, elle avait fait un cauchemar, ce qui ne lui était encore jamais arrivé. Elle avait assez à faire éveillée, ce n’était pas pour que la peur vînt l’embêter durant ses nuits. En fait, plus qu’un mauvais rêve, c’était très certainement le bruit d’une chambre voisine.
Les habitants ne sont pas réputés pour être très énergiques, mais bon…
Elle se redressa brusquement quand elle entendit un grattement au plafond. Elle leva les yeux en l’air. Le grattement devint des sons audibles, comme si quelqu’un frappait depuis l’intérieur du plafond et… bientôt, des murs. La chose s’était faufilée vers le mur de la salle de bain. Lysithea suivit les battements du regard, intriguée. Ils passèrent en montant, redescendant parfois, se faisant plus forts, plus proches de son oreille. Ils vinrent jusque derrière elle, sur le mur collé à son lit.
Elle se retourna, fixant le papier peint avec attention, quand une dalle s’extirpa soudain, la faisant sursauter. Elle fixa alors le trou, mais sa peur la poussa à reculer lentement au bord du lit. Quand un souffle chaud s’immisça dans la pièce en même temps que le son d’une expiration malsaine, et que la chaleur humide toucha sa peau, Lysithea poussa un hurlement ; car il était un homme dans les murs.
Elle vit Myriam et Héloïse se réveiller en sursaut, et eut tout juste le temps de voir une main sortir du trou pour saisir Myriam par la tête alors que Lysithea sautait du lit pour se cacher dessous.
Elle s’enfonça le plus loin possible, considérant les garçons qui s’échappaient en courant, suivie d’Héloïse en direction de la porte. Pendant ce temps, la main glissa le long du lit et menaça de fouiller en dessous. Le sang de Lysithea se glaça sous l’effroi alors qu’elle saisissait sa tête entre ses mains pour pleurer en silence, les yeux fermés.
La main toucha le sol devant elle et tâtonna, Lysithea, sur le point de se mordre la lèvre à sang pour simplement remplacer la peur par la douleur. Quand elle entendit un meuble tomber, elle ouvrit les yeux en sursaut pour voir qu’Hugo s’était pris une petite étagère dans sa précipitation. La main disparut aussitôt, puis le silence.
Tous s’arrêtèrent soudain, n’osant plus se diriger vers la porte, de peur que cela fît entrer la bête chez eux, alors que peut-être était-elle partie.
Les secondes tinrent lieu d’éternité. Lysithea, les mains sur les tempes, les yeux embués, regardait depuis le dessous du lit tous les enfants paralysés par l’expectative. Son cœur lui faisait atrocement mal. Il tambourinait entre ses côtes avec la violence d’une percussion. Elle respirait fort, trop fort. Elle avait peur que cela pût attirer la main vers elle, car les battements dans les murs reprirent soudain. Ils montaient au plafond, tapaient, tapaient, tapaient. Lysithea serra sa tête entre ses mains plus fort encore, respirant de façon plus erratique.
Une dalle du plafond tomba par terre, obligeant Hugo à pousser un cri. Un souffle fut exhalé un temps, puis une main verdâtre, râpeuse et boursoufflée saisit le garçon par les jambes, le laissant se débattre alors qu’il était ramené dans les airs, en vain.
Je veux pas mourir…, pensa Lysithea, les yeux écarquillés.
La dalle disparut, les battements reprirent, et la main apparut à un autre mur. Elle saisit Héloïse en lui empoignant toute la tête, les jambes de la petite fille remuant frénétiquement dessous alors qu’elle était traînée dans le mur.
Je veux pas mourir…
William imita alors Lysithea et se cacha sous son propre lit, les deux enfants se faisant face, leur regard ne se détachant pas un instant de celui de l’autre.
Les battements reprirent, traversant le mur, grimpant au plafond pour revenir au mur, s’approchant dangereusement de la petite fille. Les battements avancèrent, devinrent de plus en plus sonore, et passèrent soudain derrière Lysithea, qui manqua de fondre en larmes à nouveau.
Ils poursuivirent néanmoins, avançant vers le mur extérieur de l’hôtel, approchant du lit de William.
Lysithea vit une dalle tomber, juste derrière le garçon. Ses yeux s’agrandirent alors que son visage grimaça d’effarement. William comprit le sens de ce visage et se retourna, avisant l’œil qui l’observait. Il cria en sortant de son lit, et Lysithea l’imita, mais en silence, les dents serrées.
La main fila hors du lit pour saisir William et Lysithea sauta par-dessus. Elle grimpa sur le bureau, ouvrit la fenêtre et s’accrocha au rebord.
Le froid lui cingla les os, et elle sentit toute sa colonne vertébrale cliqueter quand un frisson la fit remuer. Elle baissa le regard, comprenant que même du premier étage, une chute lui serait mortelle. Elle ferma les yeux et attendit, accrochée au rebord, respirant fort.
J’ai froid…
Son regard vide fixait le mur de l’hôtel, car elle n’avait pas le luxe à plus que ça. Les tambourinements avaient quitté ses oreilles, remplacés par le son du vent froid, alors que la lune lui dardait une immense raie de lumière en plein milieu du dos.
La main droite de Lysi glissa du rebord, mais elle réaffirma une nouvelle prise avant de se laisser le temps de tomber tout à fait. Elle respira douloureusement, sa poitrine se soulevant avec difficulté quant à l’effort à tenir aussi longtemps qu’elle le pourrait. Elle attendit.
Longtemps, Lysithea resta accrochée au rebord de la fenêtre, les yeux fermés, la respiration de plus en plus douloureuse alors que le sang pulsait plus fort dans ses membres endoloris. L’air glacé lui rentrait dans les poumons pour la faire suffoquer. Elle avait froid, sans son manteau, et avoir risqué un regard sur le côté lui avait fait rencontrer le visage apathique d’un habitant qui l’observait depuis sa propre chambre, statique.
Quand ses bras lui hurlèrent finalement d’abandonner, elle se hissa à la fenêtre, et tomba sur le bureau. Elle y resta longtemps, allongée, alors que le visage sur le côté, elle voyait, dans le lit des garçons, une ombre qui dormait paisiblement, à quelques petits mètres d’elle.
Lysithea descendit du bureau, saisit son manteau, sur le lit, et le renoua. Elle avança d’une démarche lourde et lente. Elle tira une chaise jusqu’à la porte, sauta sur la poignée et l’ouvrit, exhalant un soupir après son geste.
Alors qu’elle s’apprêtait à partir, elle entendit du bruit. Elle se retourna passivement pour aviser Alexandre qui sortait de la salle de bain, sa main sclérosée sur son autre bras, les yeux rouges, le visage mouillé.
Lysithea le regarda sans piper mot, et d’un geste de bras las, lui intima à la suivre.
Je viens de lire tes trois premiers chapitres. Je ne suis pas fan de d'horreur et de gore, mais pourquoi pas se laisser tenter. J'ai trouvé l'idée du premier chapitre sympa : cette espèce de promenade macabre où le personnage de Lysithea marque un contraste fort avec le décor environnant et ce qu'on voit des habitants. Dans le premier chapitre, tu donnes peu d'éléments de contextualisation, mais à ce stade, ça n'est pas très grave.
J'ai été plus déconcertée par les deux chapitres suivants qui m'ont donné l'impression que l'intrigue ne se développait pas plus que ça et que ton histoire consistait en une alternance de scènes gores et de scène mignonnes pour accentuer l'effet du gore. Je pense qu'au troisième chapitre, on devrait peut-être en savoir plus sur ce qui a mis le monde dans cet état, pourquoi les enfants sont les seuls à être encore, euh... normaux ? vivants ? humains ?
L'enjeu principal (trouver ou créer un lieu de refuge pour les enfants) me parait très intéressant. Du coup, j'aurais aimé en savoir plus : quel genre d'endroit pourrait convenir ? Est-ce que Lysithea cherche depuis longtemps ? Est-ce qu'elle a des pistes de recherche ?...
Du coup, l'articulation de l'intrigue me paraît un peu mince pour l'instant.
Par ailleurs, j'ai eu un peu de peine à suivre ta prose. La haute dose de lecture des Histoires d'Or ne doit pas aider, mais j'avoue que j'ai eu du mal à me laisser porter, car j'ai trouvé que les (très) nombreux comparaisons, analogies, expressions, et vocables pas toujours adaptés (on ne peut pas toujours changer un synonyme pour un autre : le sens et l'usage sont souvent spécifiques, même s'ils sont proches) m'ont donné une sensation de lourdeur et de manque de naturel, comme si tu avais essayé de complexifier au maximum ta syntaxe. Le résultat est que j'ai été tellement occupée à essayer de comprendre tes phrases ou à me demander pourquoi tu avais utilisé telle syntaxe ou tel mot, que je suis complètement passée à côté de ton texte. C'est un peu plus léger à partir de la seconde moitié du chapitre 3 et du coup c'est tout de suite plus facile à lire.
J'aurais tendance à te conseiller de travailler d'abord sur le fond de ton histoire, sa trame, son articulation, ses enjeux, sans te préoccuper de la forme, en écrivant avec tes mots à toi, ceux que tu utiliserais au quotidien. Ensuite, si tu as envie de mettre en œuvre un style plus "littéraire", tu devrais peut-être garder en mémoire que chaque figure de style, chaque recherche de synonyme, chaque syntaxe rare, doit avoir une justification et pas seulement être là parce "pourquoi pas ?"
A bientôt !
Déjà je dois l'avouer, je m'attendais pas à ce que cette histoire soit aux Hos, car je l'ai globalement abandonnée, et du coup ça se ressent dans l'absence de relecture, couplé au fait que je l'ai sortie à cette période tragique où je mettais le plus de mots compliqués possible pour être littéraire mdr
Du coup oui, je suis entièrement d'accord avec tes critiques, que je vais plus ou moins prendre en compte pour les histoires qui sortiront à l'avenir plutôt que celle-ci.
Pareil pour le scénario, étant donné que c'est inspiré d'un univers qui prend sa place dans un cauchemar, j'ai pas franchement voulu développer le worlduilding. "C'est comme ça, c'est tout, bonne chance aux persos", mais du coup oui, la critique est là encore entendable.
Merci pour ton retouuur et tes petites explications sur la prose !!
Quelques remarques au fil de ma lecture :
Chapitre 1 :
« elle n’était rien moins que malheureuse de pouvoir redonner à ses jambes douloureuses leur usage » ‘Rien moins que’, ça veut dire qu’elle est malheureuse...
« Des corbeaux logeaient les fenêtres » Loger c’est un verbe transitif indirect : il faut une préposition (dans, le long de, etc)...
« qu’il fallait admirer avec autant de merveille (d’émerveillement ?) que des joyaux »
« d’ici à l’heure » À ma connaissance, ça ne se dit pas...
« qui, eux aussi, avaient leurs lots (leur lot) de difficultés »
« les choses capables de réduire un enfant à guère plus qu’un bras, il devait s’en trouver légion » Gulp. La tournure est... impactante.
« ses yeux noisette compulsant du regard » Compulser, ça ne marche que comme synonyme pour ‘lire’ / ‘feuilleter’ ^^
« après que les doigts du temps les eurent effleuré(e)s »
« de la déperdition des habitants » Hum, ça s’utilise plutôt pour une quantité mesurable (genre, la température) ce mot-là...
« elle osa espérer croire que la forme de ce bâtiment attestait un jardin de réussite » Pareil, bizarre usage d’ « attester » ici... Et puis, les trois verbes de suite, c’est pas super heureux.
« ce fut lesté(e) d’un grand sourire que Lysithea »
« des chapeaux extravagants, ce qui pour un hôtel, était en soi-même extravagant. » Répétition ?
« Son corps était aussi grand » Le tourner comme ça, ça va mettre dans la tête du lecteur que la créature est grande (puisque c’est le mot qu’on lit)...
« Ses yeux étaient visibles, car immense(s) »
Chapitre 2 :
« Je ne crois pas t’avoir vu(e) ici avant »
« le tapis absorbait ses bottines, s’enfonçant comme dans un petit matelas » J’imagine que ce n’est pas le tapis qui s’enfonce, du coup c’est une rupture syntaxique ^^
« quand les nonnes ont trouvé notre cachette » Notre, hein...
« s’assura qu’elle était bien maintenue tout en disant. » Dire est un verbe transitif, il lui faut son complément d’objet...
« Il n’y a pas de chance (risque) qu’on nous trouve ? »
« lui demanda quel genre d’aventure(s) il avait vécu(es) avec cette corde »
« un homme à la main en ravisseuse » ???
« permis (permit) au garçon de ne pas se laisser revivre les événements »
« une créature qui n’avait pas l’envi(e) de s’embarrasser de choses aussi grossières »
« elle poussa un hurlement intime (similaire) à celui du cochon »
« D’un nouveau geste, elle écalata (éclata) le corps du garçon contre un mur » Pardon QUOI
Chapitre 3 :
« autant d’enfant(s) au même endroit »
« — Vous étiez proche(s) de lui ? s’enquit-elle. »
« Ils ne pouvaient pas faire plus qu’agiter dans la serrure, en vain » Pareil, agiter est un verbe transitif, il faut un mot derrière. Et puis, « Ils », pluriel, et après, « l’homme », au singulier...
« Quand la patience cessa sans doute d’être une vertu, le bruit cessa » Répétition
« la peur et l’inquiétude qui venai(en)t de naître »
« ces derniers étaient allongés en des pauses (poses) impossibles »
« car il était (y avait ?) un homme dans les murs »
« La main toucha le sol devant elle et tâtonna, Lysithea, sur le point de se mordre la lèvre à sang pour simplement remplacer la peur par la douleur » Il manque un point et/ou un verbe dans cette phrase...
« devinrent de plus en plus sonore(s) »
« alors que la lune lui dardait une immense raie (rai) de lumière » Rai = rayon, attention à l’homonyme ^^
« mais elle réaffirma une nouvelle prise avant de se laisser le temps de tomber tout à fait » Avant de risquer de tomber ? « se laisser le temps » ça donne l’impression qu’elle veut tomber...
Oups, ça fait pas mal de petites remarques de fond. En fait, j’ai parfois l’impression que tu utilises « jolis » mots mais sans tout à fait comprendre leur sens ? Je te conseillerai d’aller regarder un dictionnaire en ligne de temps en temps – surtout pour les exemples en contexte... Idem pour certaines tournures : ça ne sert à rien de faire alambiqué / « joli », encore une fois, si ça ne sert pas l’histoire... Là, à mon sens, ça apporte parfois un peu de confusion, or l’horreur frappe plus brutalement si le lecteur n’est pas encore là à assembler le puzzle du sens de la phrase :/
Je ne sais pas si c’est voulu, ni même si tu connais le jeu en fait, mais l’ambiance et les visuels m’ont vachement fait penser à Little Nightmares ! Au cas où tu ne connaisses pas, c’est un jeu d’horreur où on incarne une petite fille qui fuie à travers un monde très sombre où des personnages adultes (?) essaient notamment de la manger, um.
En tous cas, l’ambiance fonctionne bien. J’aime bien le « design » des créatures, que ce soient les habitants de base, ou le groom, ou le chariot des agents de ménage... Enfin, j’aime bien, dans le sens où ils sont grotesques et terrifiants juste comme il faut quoi x) Tu introduis aussi très vite la cruauté de ce monde, avec Emeraude qu’on venait juste d’apprendre à connaître et qui meurt comme ça, sans préavis ; on peut dire que ça donne le ton ! Du coup, j’ai pas été trop surpris’e que les autres enfants meurent aussi, sauf ce petit survivant qui semble devenir un compagnon de Lysithea... au moins pour le début de chapitre à venir, disons – je ne te fais pas forcément confiance pour le garder en vie très longtemps maintenant !
Je garde l’histoire dans un coin de ma PAL maintenant, au cas où tu la reprennes finalement... et que je sache où cette fuite perpétuelle mène ta petite narratrice.
"« elle n’était rien moins que malheureuse de pouvoir redonner à ses jambes douloureuses leur usage » ‘Rien moins que’, ça veut dire qu’elle est malheureuse..."
J'ai appris que "rien moins que" = l'inverse
Et "rien de moins que" = mise en lumière de l'adjectif mentionné...
C'est la seule chose de ta critique que j'ai à relever sinon que "compulser du regard" est une tournure que j'aime bien trouvée à la Passe-Miroir que je continuerai sans nul doute d'utiliser mdrr
Ensuite, bon, c'est comme ce que je disais à Isa, je crois, mais j'ai écris cette histoire à l'époque où je pensais qu'utiliser le plus de mots stylés était gage de qualité, je m'excuse pour ça du coup, mdr...
Si je devais revenir sur l'histoire, c'est clair et net que touuuuuute la forme va passer sous les coups d'une hache à deux mains, car oui, c'est un peu du grand n'importe quoi à ce niveau-là...
En tout cas, merci pour le commentaire et surtout ceux de la forme. C'est rare d'avoir autant de correction orthographique, donc ça m'aidera, sinon pour Lysithea, du moins personnellement et pour les histoires à venir !
- Il faut avoir conscience que "compulser du regard" c'est une métaphore du coup, et pas le sens basique du mot ^^
Haha, bon pour les "mots compliqués", au moins on peut dire que c'est toujours bien d'être conforté dans ses pistes d'amélioration x)
J'avoue que je n'avais pas compris le destin d'Emeraude. Peut-être parce que je te lis un peu tard, mais je pense qu'il y a moyen d'insister davantage sur cet évènement, surtout après avoir passé un chapitre à développer ce personnage. Ca doit être un gros choc pour Lysithea.
Sinon, j'aime bien aimé le refuge des enfants, leurs solidarité dans un monde cruel. La douceur est d'autant plus touchante dans de tels contextes.
Mes remarques :
"Certaines histoires lui firent diablement peur," -> la terrifièrent ? (pour enlever un adverbe)
"— Vous étiez proche de lui ? s’enquit-elle." -> proches
"personne n’oserait de toute façon dormir seul." couper de toute façon ? ça alourdit la tournure je trouve
Un plaisir d'avoir découvert ton histoire !
A bientôt (=
Encore merci pour le commentaire
Encore horreur et fuite dans ce chapitre. Je me demande un peu où cela va mener ?
Lysithea quant à elle, est toujours aussi étrange, petite fille naïve mais à la force étonnante (elle reste accrochée sur le rebord d'une fenêtre longuement pour ensuite s'y hisser !).