Le symbole des Dieux

Par Anna
Notes de l’auteur : Retour d'Aluke et Hona dans un bon petit chapite lourd en information ;)

Ça. C’était un terme neutre qui s’était imposé de lui-même quand il avait fallu parler de leurs Yeux Rouges. Enfant, Hona trouvait cela naturel d’avoir les yeux vairons puisque son frère les avait aussi. Ce n’était pas une anomalie, juste un fait comme un autre. Pour Aluke en revanche, ça n’était pas normal. Car il se souvenait … Il connaissait la vérité.

Cette si douloureuse vérité, ce poids insurmontable avec lequel il fallait désormais vivre et combattre.

Cette vérité qui les séparait et les liait à la fois. La cause de cette quête de justice …

Hona sortait du sommeil. Elle entendait le tic-tac rassurant de l’horloge au salon, le vent contre la vitre de la chambre, et son mentor qui s’affairait à la cuisine, rependant de bonnes odeurs de nourriture dans la maison. Elle sentait son frère, près d’elle, qui s’éveillait aussi. Elle le connaissait par cœur : il allait s’étirer dans tous les sens, se passer de l’eau sur le visage et la queue, puis venir la réveiller en lui soufflant sur le nez. Elle se retournerait alors, cachant son visage dans les coussins. Son frère serait obligé de la chatouiller pour la sortir du lit, ils chahuteraient gaiement, et la journée commencerait dans la joie et la bonne humeur. La petite Mürr attendit avec impatience qu’Aluke accomplisse ce rituel, mais il n’en fit rien.

« Hona ! C’est l’heure ! »

Hona tressaillit entendant son frère l’appeler. L’idiot ! Non, elle ne se lèverait pas, puisqu’il n’avait pas fait comme d’habitude. Elle allait s’enfouir sous les couvertures, retenir sa respiration et faire semblant de dormir encore un peu, juste pour l’embêter. Il allait essayer de la sortir de là, mais elle ne flancherait pas. Et quand il laisserait tomber dans un râle, elle descendrait les escaliers à pas de loup pour le surprendre dans la cuisine. Il allait surement renverser son chocolat de surprise, leur mentor les gronderait en souriant …

« Hona ! Je suis sérieux, faut bouger là ! Hona ! »

La Mürr ouvrit finalement les yeux, décidée à faire la moue à son frère pendant un bon quart d’heure. Mais ils n’étaient pas dans leur chambre. Il faisait si sombre qu’elle peinait à voir devant elle. Soudain, une lumière jaillit du néant, dévoilant le visage soucieux de son frère. Elle provenait de la tablette, posée au sol, et permit à la jeune fille de voir et de se souvenir de l’endroit où elle se trouvait : Un container, dans la soute du vaisseau Vogon Jetz. Comme une amnésique reprenant conscience, Hona réalisa qu’elle avait rêvé. Hébétée, elle contempla Aluke, accroupi auprès d’elle, dont les traits anxieux s’apaisaient.

« Tu étais vraiment loin, on dirait, commenta-t-il en se redressant. 

 -Oui … » Hona répondit d’une voix faible et au bord des larmes. Elle détestait faire ce genre de rêve. C’était le plus amer des bonheurs que de se souvenir d’un passé inaccessible.

Voyant que sa sœur ne bougeait pas, Aluke hésita un instant, puis lui prit la main et la tira contre lui. Il posa sa main libre sur la tête de Hona, entre ses oreilles. Elle, stupéfaite de cet élan d’affection, était comme paralysée, le front posé sur l’épaule de son frère. Il resta un moment sans rien dire, puis mit sa bouche au niveau des oreilles de sa sœur.

« Hona, chuchota-t-il, je comprends que tu te sentes mal. Je sais que tu as fait beaucoup d’effort jusqu’ici, et que tu as des regrets. Mais s’il te plait, ne me laisse pas tomber maintenant. »

Après un silence, il ajouta, plus bas encore :

« Je ne peux rien faire sans toi, tu le sais bien. »

 Hona sentit une intense chaleur envahir son corps. Cela faisait si longtemps qu’Aluke n’avait pas été aussi gentil ! Ces quelques mots suffisaient à lui redonner courage, mais poussée par sa nostalgie et, inconsciemment, par une certaine soif d’affection, elle osa demander plus :

« Dans ce cas, répondit-elle, -et sa voix émue la surprit-, redeviens le frère que j’ai choisi de suivre. Celui que j’accompagnerai au bout de l’univers, et pas … ce mur de froideur que tu es devenu. »

Le visage d’Aluke s’assombrit quelques secondes, avant d’afficher un sourire presque imperceptible. La plupart des gens n’y aurait vu qu’une expression neutre, mais Hona savait, elle, que ce genre de sourire invisible était rare et précieux de la part d’Aluke.

« Je vais faire mon possible » murmura-t-il en lâchant Hona.

Elle lui répondit par un regard lumineux. Aluke la fixa pendant encore quelques instants avant de ramasser sa tablette. Ils n’avaient plus besoin de parler : ils savaient que leur objectif était le capitaine Vogon, possédant le symbole des dieux, et que celui-ci devait se trouvait sans doute dans la salle de navigation. Les deux Mürrs se couvrirent à nouveau de leurs masques et lunettes d’aviateur, puis, avec précaution, ils sortirent de leur container. Un Vogon était passé dans la soute durant leur répit, comme l’indiquait la trainée gluante qui faisait le tour de la pièce avant de revenir à sa porte.

En évitant les traces visqueuses, Hona et Aluke allèrent jusqu’à cette porte, un grand sas qui s’ouvrait sur détection de mouvement et non comme la plupart des sas, par la saisie d’un code numérique. Les Vogons possédaient en effet des sortes de tentacules rétractables semblables à celles des escargots, très sensibles et dont ils se servaient le moins possible, d’où le choix de ce type d’ouverture. Le sas débouchait sur un couloir étroit et gris, mal éclairé, au sol couvert de mucus.

« On ne pourra pas se contenter de se fondre dans les ombres, fit remarquer Aluke par télépathie. On va devoir faire très attention. »

Il partit devant et Hona le suivit, évitant soigneusement comme lui les trainées de bave. A chaque tournant de couloir, Aluke sortait sa tablette éteinte pour servir de miroir. Quand un Vogon était aperçu, les Mürrs grimpaient sur les énormes tuyaux qui couvraient le plafond et attendaient que la créature les dépasse. Pas à pas, à travers le dédale de couloirs, ils en vinrent à trouver la salle de commande, derrière un grand sas gardé par deux Vogons qui n’avaient pas besoin d’être armés pour être dangereux. Car en plus d’être visqueuse, leur bave pouvait, s’ils le souhaitaient, être abrasive, corrosive, et facilement ronger un métal des plus solides. Ils faisaient bien entendu attention à cela dans l’espace, histoire de ne pas causer de catastrophe inutile. Mais si les deux Mürrs se faisaient capturer, ces cruels Vogons s’amuseraient sans doute à les couvrir peu à peu de ce mucus pour les faire mourir dans d’atroces souffrances. Il fallait donc être prudent et trouver un plan pour rentrer.

Hona était une battante, douée pour l’action, très bonne en infiltration et en Manipulation, mais quand il s’agissait de stratégie, Aluke prenait les devants. Leur mentor les taquinait d’ailleurs la dessus, faisant remarquer qu’Aluke était la tête et Hona le corps, ce qui exaspérait autrefois Aluke. Avec le temps, il avait fini par accepter qu’il ne réussirait jamais à égaler sa sœur au combat, et qu’il ne pouvait la protéger guère mieux qu’elle-même. Il avait alors épousé totalement son rôle de cerveau et prenait naturellement la majeure partie des décisions, ce que Hona acceptait généralement sans broncher. C’était donc à lui de trouver comment prendre contact avec le capitaine Vogon en toute sécurité.

« Il faut se servir du passage d’un Vogon, déclara-t-il mentalement après quelques instant de réflexion. Faire diversion ne nous garantirait pas le départ de ces gardes, et attirerait inutilement l’attention et la méfiance de ces limaces.

-Donc c’est une question de temps, de patience, mais aussi de rapidité, d’agilité et de chance ! Commenta Hona. Tu es sûr qu’on ne peut pas faire une entrée fracassante et réduire en purée tous ces gros tas ?

-Si tu tiens à être couverte d’un mucus aussi dangereux que de l’acide sulfurique, vas-y donc. Même si tu arrivais à l’esquiver ou le Maitriser, tu mettrais bien en garde le capitaine, qui aurait alors tout le temps de se cacher et de dissimuler de potentielles preuves. Sans parler des risques d’endommager ce vaisseau …

-Oui, bon ! reprit Hona, un peu honteuse. C’est bien pour ça qu’on suit tes plans, hein. On a plus qu’à attendre donc. »

Ils n’eurent par chance pas longtemps à patienter. Accrochés aux tuyaux du plafond juste devant le sas, ils le virent s’ouvrir et laisser lentement sortir un Vogon portant un tricorne … le capitaine !

« Changement de plan, ordonna Aluke. On le file. »

Par chance, le capitaine n’avait pas de garde du corps, et les autres Vogons semblaient le fuir par-dessus le marché : à chaque fois qu’un des membres de l’équipage se trouvait dans le même couloir que lui, il faisait volte-face aussi vite qu’un Vogon en était capable. Le capitaine devait être particulièrement cruel sur l’échelle déjà haute de son espèce, pour effrayer ainsi. Hona déglutit en y pensant. Mais il fallait se concentrer sur leur exercice de filature perchée, qui commençait à être vraiment éprouvante pour les muscles des bras. Aluke en particulier, qui était plus lourd, dut faire quelques pauses, laissant pendre un bras puis l’autre.

Au bout d’un nombre important de détours, de couloirs et de sas, le capitaine s’arrêta devant la seule porte dotée d’un système de sécurité.

« Ses appartements, sans aucun doute ! s’exclama Aluke. Cette fois, on y va franco. Immobilisation, intimidation et téléportation. Comme avec le Nubien. Ok ? »

Hona acquiesça, tendue comme un élastique. Les Mürrs observèrent le capitaine qui posait délicatement un tentacule sur le scanner près de la porte. Le sas s’ouvrit et laissa entrer lentement le Vogon. Aussitôt qu’il fut à l’intérieur, Aluke et Hona bondirent à sa suite et l’ouverture se referma derrière eux. Mais avant qu’ils n’aient pu faire le moindre mouvement, le capitaine sortit un pistolet à électricité et leur tira dessus. Paralysée de douleur, Hona se recroquevilla au sol. Aluke tenta de résister mais finit par tomber à genoux, le corps secoué de spasmes.

« Vous pensiez vraiment pouvoir me suivre, pénétrer ici sans rencontrer de difficultés ? Pauvre petites choses … » Susurra le capitaine. 

 Sa voix était une torture auditive, variant entre l’extrême aigu et l’extrême grave au sein d’un même mot. Il relâcha la détente de son arme avant de s’approcher de Hona et de l’inspecter, retirant son masque et le tricorne qui couvrait ses oreilles. La jeune fille était encore paralysée par la souffrance et ne pouvait rien faire.

« Oh, mais je vois que vous être des Mürrs ! Fit le Vogon en tordant la fente qui lui servait de bouche dans un simulacre de sourire. Je ne pensais pas que de la marchandise de luxe aurait la gentillesse de s’offrir à moi ! Voyons voir cela … »

Disant cela, il commença à défaire les vêtements de Hona avec ses tentacules, comme un marchant inspectant la qualité de sa cargaison. Aluke, le regard assassin, poussa un grognement d’ours et tenta de se relever malgré le tremblement constant de ses membres au supplice. Le Vogon le gratifia d’une autre décharge encore plus violente, qui aurait fait s’évanouir n’importe qui. Aluke parvint pourtant à se maintenir accroupi, se mordant les lèvres jusqu’au sang pour rester concentré. Hona ressentait toute la rage qui dominait le corps de son frère, chaque portion de son esprit brûlait de haine.

« Arrête ! Lui ordonna-t-elle mentalement. Je peux m’en sortir seule ! »

Pour toute réponse, elle perçut le désespoir mêlé de colère affluer comme un tsunami dans l’esprit d’Aluke, qui persistait à lutter contre l’électricité. Le Vogon continuait cependant à la déshabiller, et elle était désormais en sous-vêtements. Mais Hona n’arrivait pas à contrôler le moindre de ses muscles.  Et Manipuler le métal ou cracher du feu lui aurait demandé beaucoup trop d’énergie. Il ne lui restait qu’une solution.

De toute la force de son esprit, elle se concentra sur la Lumière du Vogon qui la touchait. Elle visualisa une main éthérée partant de son cœur, passant par les tentacules, saisissant et tirant vers elle la Lumière du capitaine, une sphère minuscule au centre de son corps. Ce dernier eut un hoquet qui le fit lâcher le pistolet. Dans un cri de souffrance absolue, il s’écarta de Hona. Elle le considéra avec satisfaction : la douleur ressentie quand on retirait la Lumière d’un corps était indescriptible. C’était la plus atroce des tortures. Tandis qu’elle immobilisait le Vogon ainsi, Aluke, libéré du flot d’électricité, se releva et s’approcha de sa sœur d’un pas raide.

« Tu le tiens bien ? » dit-il en la redressant et en lui couvrant le corps avec son trench-coat.

Hona, incapable de parler tant l’effort était grand, se contenta d’un faible hochement de tête. Elle répugnait d’avoir à se servir de la Lumière ainsi, mais la situation l’exigeait. En temps normal, s’il avait fallu le faire, Aluke s’en serait occupé, mais à présent qu’elle tenait la vie du Vogon entre ses mains, son frère avait le champ libre pour l’interrogatoire.

Aluke s’approcha lentement du capitaine qui se tordait dans un cri muet, ses yeux batraciens révulsés et un filet de bave s’échappant de sa bouche. Hona relâcha son emprise sans libérer la Lumière du Vogon, afin qu’il puisse parler.

« Maintenant, sale ordure, lança Aluke en appuyant son pied sur la face du capitaine, tu vas parler. Dis bien à tes petites marchandises de luxe ce qu’elles veulent savoir, ou bien je demande à ma sœur d’ôter ta Lumière de ce misérable corps ! »

La limace vomit un jet de mucus puant et se mit à gémir, à se lamenter sur son sort. Les Vogons étaient aussi lâches que cruels.

« J’attends » repris Aluke en renforçant la pression de son pied. Hona renforça légèrement sa prise sur la Lumière de la créature, ce qui eut pour effet de la faire vomir encore plus.

« Oui- Oui je ! Bégaya-t-il entre deux spasmes, Je vais … dire ce … que vous voulez ! J’ai de l’argent, beau- coup d’argent ! Prenez ! pre-

-Nous aimerions savoir comment vous êtes entré en possession du symbole des Dieux, asséna Aluke.

-Je ne … je ne sais pas de quoi vous parlez ! Gémit le gastéropode.

Hona, qui touchait à « l’esprit » de la créature, sentit immédiatement le mensonge. Elle le punit d’une pique de douleur. Le Vogon émit une plainte déchirant les tympans avant de reprendre.

« D’accord … d’accord … Ce symbole est dans la famille … depuis des générations … On me l’a dérobé il y a peu et … j’en ai fait faire une copie par … intérêt… je ne sais presque rien dessus … sauf qu’il octroie à son porteur de nombreux avantages partout dans la galaxie … »

En effet, le véritable symbole, volé par le missilier Nubien, était en ce moment même en possession d’Aluke.

« Ce symbole est celui des Dieux, coupa Aluke avec méprit. Votre famille a donc un lien avec eux, dites-nous tout ce que vous en savez.

-B-bien, répondit l’interrogé. Je n’ai jamais cru à tout cela moi-même mais … le souvenir se transmet en même temps que ce symbole, dans ma famille... Je sais que mes ancêtres ont accompli … un sacrifice en échange de cette clef.

-Une clef ? »

Aluke observa le symbole. Il s’agissait d’une sorte de croix dont chacune des branches avait une forme et une matière différente. L’une était en bois et avait la forme d’une flamme, la deuxième était en granite mat et avait la forme d’une griffe, la troisième était en soie, découpée en forme arrondie, tandis que la dernière était en cristal et avait la forme d’une plume. Au centre des quatre branches, une pierre étrange variait constamment entre le blanc et le noir. Il résultait de ce mélange une sensation désagréable de discorde, d’un mélange non naturel et peu harmonieux. En tout cas, cela ne ressemblait pas à une clef.

Le Vogon s’était tu, mais Aluke l’invectiva à continuer de parler d’un coup de pied.

« Il est dit que … seul un petit nombre d’êtres ont connaissance de cet artéfact et de comment l’obtenir … que les premiers à les avoir obtenus étaient ceux qui … avaient choisi de revenir vers les Dieux, après la Croisade de Lumière. Et qu’en plus de leur conférer la protection des Dieux … les symboles, tous ensemble, permettraient d’invoquer les Dieux. »

A ces mots, les Mürrs sentirent leur volonté s’enflammer. Enfin ! Une piste tangible avec au bout, leur objectif ! Aluke gratifia sa victime d’un sourire méprisant et satisfait, invisible derrière son masque.

« Combien y-a-t-il de ces symboles, en tout ? S’enquit-il.

-Je ne … sais pas … Peut être cent … deux-cent ? Cela ne fait pas partie des souvenirs transmis dans ma famille ... »

Le jeune homme perdit son sourire. Deux-cent ? Comment allaient-ils trouver un tel nombre de ces choses, dans l’univers entier ?! Il interrompit sa réflexion en constatant que Hona commençait à respirer bruyamment. Il se rapprocha d’elle, et vit qu’elle était à la limite de l’évanouissement. Il la prit dans ses bras, et lui murmura à l’oreille qu’elle pouvait lâcher prise. Hona ne demanda pas son reste et s’exécuta avant de sombrer dans l’inconscience. Aluke écarta sa frange rousse, épongea son front perlé de sueur, et y déposa un baiser. Elle avait fait preuve d’une ténacité impressionnante, comme toujours, alors même qu’il était censé avoir le corps le plus résistant.

Tandis qu’il s’inquiétait de sa sœur, le Vogon reprenait ses esprits. Aluke sentit le danger aussitôt et esquiva, avec Hona dans les bras, un jet d’acide qui vint ronger le sas derrière eux. Une alarme se déclencha quelques secondes plus tard, et le Mürr saisit la précarité de la situation.

 Au beau milieu de l’espace, probablement à des années lumières de la moindre planète sur laquelle se retrancher, entourés d’ennemis dangereux et repérés, ils étaient dans une posture des plus mauvaises. Aluke planta ses yeux d’ambre sur le capitaine. Pas le temps de réfléchir, il n’y avait qu’une solution à cette situation.

Avant que les autres Vogons ne débarquent, Aluke s’approcha du capitaine, qui peinait à fournir assez de mucus pour le projeter. Quand le Mürr eut esquivé trois projectiles et se retrouva à un pas du Vogon, ce dernier commença à supplier, geindre et trembler. Mais Aluke se contenta de le fixer d’un regard froid comme le métal. Soudain, le capitaine ressentit à nouveau cette douleur abominable lui détruire le corps. C’était comme si chaque molécule, chaque atome souffrait le martyre. Cette fois-ci, c’était pire. Il sentit un poids immense lui écraser les organes, les muscles, les os ; on aurait dit que la gravitée même s’abattait de toute sa masse sur lui. La douleur devint insoutenable et il finit par perdre connaissance en se tortillant sur le sol.

De son corps, une sphère lumineuse sortit et flotta vers Aluke qui tendait la main. Il la prit, et sans plus attendre, l’amena près de son cœur et l’absorba. Il retint un haut le cœur en sentant le souffle de vie du Vogon lui parcourir le corps, le renforcer, le nourrir. Leur mentor avait été clair là-dessus : absorber la vie d’une être vivant était un acte monstrueux mais qui pouvait les sauver le cas-échéant.

Aluke se sentait comme surpuissant. Tout son organisme tournait deux fois plus fort, deux fois plus vite. Il entendit l’équipage arriver en criant, mais c’était trop tard. Il récita les incantations à une vitesse inhumaine, renforça son étreinte autour de Hona, et en un éclair lumineux, ils disparurent. 

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sidmizar
Posté le 04/07/2017
Me revoilà, non, je ne t'ai pas oublié.
Bon, dans ce chapitre, on progresse, voilà maintenant qu'Aluke et Hona ont également les yeux rouges. Les liens entre nos quatre personnages commencent vraiment à apparaître.
La dureté apparente d'Aluke s'efface un bref instant devant sa soeur et nous révèle un peu plus leur ancienne complicité.  
La filature m'a un peu surpris dans le sens où je ne comprenais pas comment les Vogons ne pouvaient pas les voir suspendus au dessus du capitaine. Mais puisqu'il est au courant et leur tend un piège...
Cette histoire de lumière est intéressante aussi. Tenter de l'enlever procure une souffrance absolue à sa victime, mais est prohibée surtout si on va au bout et que l'on absorbe cette "énergie". Une arme à double tranchant... Cela peut amener de durs choix à faire.
J'ai juste relevé une p'tite coquille :   
-avec méprit > mépris
 
Rimeko
Posté le 20/10/2016
Coucou Anna !
Euh... non, je ne me suis pas du tout jetée sur ce pauvre chapitre xD (Vive les vacances.)
 
Suggestions :
"ils chahuteraient gai(e)ment"
"permis (permit) à la jeune fille de voir et (de ?) se souvenir de l’endroit où elle se trouvait "
"elle contempla Aluke, accroupit (accroupi) auprès d’elle"
"Aluke hésita un instant, puis lui pris (prit) la main"
"je comprends que tu te sente(s) mal. Je sais que tu as fait beaucoup d’effort(s)"
"Hona sentie (sentit) une intense chaleur envahir son corps."
"C’est (ces) quelques mots suffisaient à lui redonner courage"
"redeviens le frère que j’ai choisis (choisi)"
"La pluparts (pas de -s)des gens n’y aurait vu qu’une expression neutre"
"Pas à pas, à travers le dédale de couloir(s)"
"(c)es cruels Vogons s’amuseraient sans doute à les couvrir peu à peu de ce mucus"
"Aluke en particulier, qui était plus lourd, dût (dut) faire quelques pauses, laissant pendre un bras puis l’autre.
Au bout d’un nombre incalculable de détour(s), de couloir(s) et de sas" Ça paraît d'ailleurs un peu exagéré, étant donné que des vaisseaux spatiaux devraient avoir une taille raisonnable pour des raisons de coût... non ?
"le corps secoué de spasme(s)"
"Aluke parvint pourtant à se maintenir accroupit (accroupi), se mordant les lèvres jusqu’au sang pour rester concentré. [...] chaque portion de son esprit brulait (brûlait) de haine."
"elle était désormais en sous-vêtement(s)"
"son frère avait le champ libre pour l’intérrogatoire (interrogatoire)"
"Le Vogon s’était tût (tu)"
"seul un petit nombre d’être(s) ont connaissance"
"avaient choisis (choisi) de revenir vers les Dieux"
"les symboles, tous ensembles (sans -s)"
 
NON MAIS C'EST QUOI CE CHAPITRE. Sadique, va (Ils ont quand même une belle capacité à se mettre dans la mouise, ces deux-là xD)
Juste un petit point qui me fait tiquer : le fait que tu dises que tous les Vogon sont cruels et lâches. Hé bien, je ne connais aucune population / ethnies / espèces dont TOUS les membres se comportent de la même façon. La cruauté c'est pas vraiment génétique ! Après ils peuvent avoir une éducation qui les pousse faire ça, mais... Bon, là c'est un peu trop catégorique à mon goût quoi. Mais je chipote ^^
C'était mignon ce début de chapitre, avec les anciennes habitudes des deux Mürrs, et puis les gestes d'affection d'Aluke... Elle est vraiment craquante leur relation de frère-soeur je trouve <3 Ça change des éternelles romances, et je trouve ça encore plus... euh... tu connais un synonyme de "mignon" pour éviter de me répéter ? *sifflote*
Bon, le reste du chapitre, par contre, est nettement moins sympatgique ; sadique, va. (Comment ça je l'ai déjà dit ?) J'ai bien eu peur en tous cas, ça c'est réussi ! Et on en apprend plus sur les motivations de tes personnages... Enfin, on a l'impression d'en apprendre plus, parce que c'est encore bien mystérieux tout ça xD Je rêve ou ils voudraient invoquer les Dieux ??
J'ai très très hâte de lire la suite en tous cas, je suis totalement conquise !
P.S : j'aime beaucoup le fait que ce soit la nana la combattante, ça change !
Anna
Posté le 20/10/2016
(j'ai commencé par corrigé toutes ces vilaines fautes ... je suis vraiment navrée, je fais toujours les même, en plus T-T)
Oui j'ai été carrément sadique mais je préfère te prévenir tout de suite : mon histoire n'est pas du genre à bien se passer ou se terminer. Elle fait partie de la cathégorie "drame", n'est ce pas ? :D J'adore la souffrance !
Oui en effet le point de vue sur les Vogons est très unilatéral et partial; c'est qu'on les découvre avec l'avis d'Hona et Aluke; de plus, cette race est une référence à une race existant dans Le Guide du Voyageurs Galactique, et qui est probablement la race la plus détestable de tout l'univers ! Donc je me suis laissé aller à une description sans nuance. C'est si agréable d'avoir des personnages proprement horribles x)
J'ai fais des efforts pour que le lien entre Hona et Aluke apparaisse un peu plus ici. Je vais me concentrer plus dessus à l'avenir, car c'est un point très important du scénario ! J'ai aussi essayé de mettre plus Aluke en avant, lui qui jusque là était vraiment en retrait prend ici un peu plus ses aises !
Tu as eu peur ? de quoi donc ?.?
Oui, encore une fois j'en dis beaucoup sans rien dire vraiment. Si tu fais attention, tu verras que je commence à déffinir la Lumière. C'est un aspect très important de mon histoire qui va être encore plus expliqué par la suite, car il est très important que tout le monde le comprène u_u
On dirait bien qu'ils veulent invoquer les Dieux u_u après tout, c'est bien ce qu'ils avaient demandé au Nubien, "où se cachent les Dieux ?" grande question, hein x)
Merci beaucoup pour ton retour riche et rapide, ça me donne vraiment envie de continuer et de faire de mon mieux ^///^
ps : Oui, je l'ai vraiment réfléchi, je dois dire. D'une part Hona a toujours été une battante pour moi, mais de l'autre j'ai repensé la fonction d'Aluke dans le duo pour que les deux se complètent parfaitement et s'éloignent des poncifs du genre. Et ça me plait beaucoup ! 
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