Dans une pénombre trempée de sueur nocturne se dresse fière et élancée la silhouette métallique d’un navire du ciel. Une expédition intime et éprouvante s’apprête à prendre le large, avec à son bord un unique poète pieux, conquistador de mille lieux.
Une immense voile de verre concentre les filets de lumière sidérale, se gonfle puis propulse la nef vers une destination cartésienne. Ainsi le vaisseau dérive au gré du temps et de l’espace sur un océan conjuguant le vide au hasard. Abysses invisibles et détracteurs de la logique, les pirates de ces eaux-là arborent un noir ahurissant et voguent sans loi sur l’Horizon des événements.
Parfois, des doigts engourdis s’emparent d’un gouvernail froid comme la Lune et apprivoisent le mastodonte de fonte, orientant sa proue curieuse à travers la fresque des cieux.
Voyageurs caressant l’allonge fictive de l’étrave, les vestiges hydrogénés d’une Atlantide oubliée gardent un cap millénaire et scellent leur trajectoire elliptique sur la surface épuisée de deux yeux humides, épaves des théories du lointain.
À l’apogée de la traversée, lorsque le sommeil clapote au pied d’un mât de légende, cocon d’ermites savants, tous les os d’un même dos voûté se redressent dans un grincement diurne.
Souffrant en souriant, l’observateur amarre sa longue vue iodée et dans une même seconde libère un flot de larmes qui parcourent les rides de son visage et reflètent les unes dans les autres la beauté émue de l’univers tout entier.
Je suis content de voir que tu t'es identifié dans mes mots, peu importe le sens que j'ai voulu leur insuffler.
Aussi, si tu aimes ce genre de prose un peu fougueuse et épique, je ne peux que t'inviter, si tu le souhaites, à venir faire un tour du côté de la scène d'introduction de la nouvelle que je suis en train de composer, peut être appréciera tu mon style sans les contraintes de forme de la poésie.
Merci encore,
Au plaisir!