Le temps d’une nuit

Par Carl

Pour s’endormir, il posait la tête sur sa poitrine. Il y sentait son parfum. Il y sentait la chaleur de son corps. Il n’y avait pas d’endroit plus sûr. Plus apaisant. Lorsqu’il était là, allongé contre elle, plus rien n’était flou. Il n’était plus paumé tant qu’il la respirait. Même l’avenir incertain, même l’enfance malheureuse semblaient avoir une place entre ses bras. Elle ordonnait ses colères et ses peines.

Elle lui trouvait un destin, un chemin à suivre. Juste en respirant. En laissant les mouvements de sa poitrine le bercer. Elle déposait minutieusement dans sa vie des secondes de tranquillité.
Endormi contre elle, il réapprenait à respirer. À vivre sans se faire mal.

À son réveil, il savait que le désordre reviendrait. Qu’il serait paumé à nouveau. À la seconde où elle ne passerait plus la main dans ses cheveux. Où elle s’éloignerait. Il aurait mal à nouveau. À nouveau besoin de flou. De vapeur. De toxine. Mais la tête posée sur sa poitrine, l’oreille collée contre son cœur, le temps d’une nuit, ça n’avait pas d’importance.

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