Le temps qu'il faudra

Par MariKy
Notes de l’auteur : Mars 2021

Le néant enveloppait Windane. Aucun vêtement, aucun souffle d’air ne venait caresser sa peau. Elle n’avait même plus conscience de son corps. Seul son esprit flottait dans l’obscurité, troublée seulement par les images. Elles surgissaient parfois dans une vague de terreur, engloutissant tout espoir de lumière. Tout commençait chaque fois par ces deux lumières écarlates, ces pupilles rouges qui la narguaient depuis l’ombre et ricanaient dans la fumée. Elle ne pouvait s’empêcher de les suivre, retrouvant brusquement le souvenir de ses jambes fatiguées, de ce corps en miettes qui dérapait dans le néant et se brisait dans les cauchemars. Sa mémoire se chargeait du reste.

Le parfum des cendres se mêlait à celui des craies qu’on jetait dans son dos. Elle était petite fille, soudain, pliée en deux sous les insultes et les coups d’autres enfants. Alors elle se sauvait, courait jusque chez elle en ravalant ses larmes, tandis qu’ils la montraient du doigt, qu’ils l’accusaient de leurs regards, qu’ils lui jetaient des pierres. Elle avait grandi ainsi, nourrie de honte et de rejet, et chaque larme qu’elle retenait venait nourrir la bête qui grognait dans son ventre. Le feu avait toujours été là, à répandre sa fureur dans son sang. Elle avait voulu croire qu’il était son ami, mais ils avaient raison.

Démon ! Le feu est le fruit de la magie-flamme !

Plus les années passaient, plus il grandissait en elle. Il se renforçait, s’étirait jusqu’à prendre le pas sur son corps. Elle avait beau lutter pour étouffer ses braises, il finissait par se libérer. Alors Windane se revoyait tomber en lisière de forêt, exploser en flammes destructrices pour ravager la terre. Elle se sauvait, elle courrait encore et encore dans l’espoir d’épuiser sa force. La magie-flamme était devenue trop puissante, elle ne pouvait plus la contenir.

Démon !

Le feu avait-il jamais été son ami ? Il était un monstre de colère, semant mort et destruction sur son passage. L’odeur des corps calcinés de Watz hantait ses cauchemars, lui rappelant à quel point elle était dangereuse. Elle aurait voulu arracher sa peau pour extirper les flammes de son corps, mais le feu ne la laissait pas se blesser. Le feu était né en elle. Il faisait partie d’elle.

Teme ta oon, jael na win.

La voix chanta au cœur du néant. Ses mots, enfin, firent disparaître les images. Qui était-ce ? Il réveillait un souvenir lointain, une familiarité qu’elle ne parvenait à comprendre. Comme si, au fond de sa conscience, elle avait toujours su qui il était.

Teme ta oon, jael na win.

Même si les mots lui étaient étrangers, elle comprenait leur message rassurant. Ne plus avoir peur. Oui, elle essaierait. Le chant pénétra sa peau, réveillant la chaleur qui dormait dans son sang. Ses membres, brusquement, se rappelèrent à son esprit. Son corps s’agitait, s’éveillait. Enfin, la lumière transperça le néant.

 

Windane cligna des yeux, éblouie par le reflet du soleil. Une fenêtre était ouverte au-dessus de son lit, réchauffant le drap qui recouvrait son corps. Elle reconnaissait la chambre du relais, celle que Lyron avait louée pour elle, pourtant le décor semblait différent. Son sac de voyage n’était plus posé au pied du lit comme la veille : ses affaires avaient été lavées et soigneusement rangées dans la commode contre le mur, surplombée de fleurs bientôt fanées. Windane se redressa, sans comprendre l’angoisse que cette image lui inspirait. Son cœur cognait dans sa poitrine creuse, son corps gémissait à chaque mouvement, épuisé avant même de bouger. Elle porta instinctivement la main à ses épaules, tiraillées par une douleur lancinante. Brusquement la mémoire lui revint. Les yeux écarquillés, Windane tira sur sa chemise pour révéler les cicatrices blanchâtres qui encadraient son cou, là où auraient dû se trouver des plaies encore à vif. Combien de temps avait-elle donc dormi ?

Un vertige la saisit au moment de se lever et ses mains agrippèrent le lit en attendant de retrouver l’équilibre. Ses jambes tremblaient sous l’effort et ses bras avaient perdu leur force. N’avait-elle pas minci, d’ailleurs ? Elle se sentait comme une poupée de chiffon, une marionnette sans fil pour la tenir. Elle inspira et obligea son corps à se mettre debout en prenant appui sur la commode. Pas après pas, elle atteignit la porte et se cramponna à la poignée pour parvenir à l’ouvrir. Un silence irréel planait dans le gîte. Windane se demanda un instant si elle s’était seulement réveillée. Peut-être le démon avait-il eu raison d’elle. Peut-être était-elle plongée dans un sommeil sans fin.

Plusieurs signes indiquaient le contraire, pourtant. Ses vêtements étaient propres, ses blessures avaient été soignées. Elle avait survécu au mangeur d’âmes, l’homme aux yeux gris s’en était assuré. Le cœur battant, elle repensa à la sensation de ses mains, si chaudes sur ses épaules, et à la force de son regard d’acier plongé en elle. Depuis des mois, ses nuits étaient entrecoupées par sa voix, par son incantation. Comment avait-elle pu oublier ? Désormais, elle en était certaine, son souvenir ne s’effacerait plus à son réveil. Elle se souviendrait de celui qui avait pris possession de son corps pour la sauver.

Elle chassa provisoirement ces pensées pour se concentrer sur l’effort que représentait l’escalier. Ses jambes tremblaient sous son poids, alors elle descendit lentement, prenant appui sur la rambarde. Il lui fallait retrouver Lyron, l’interroger sur ce qui s’était passé. Elle avait presque atteint les dernières marches lorsqu’elle le vit. Dans le salon vide et silencieux, Lyron se tenait debout, le regard perdu vers la fenêtre. Jamais Windane ne lui avait vu cet air si las. Son visage était sombre, marqué par la fatigue et l’inquiétude. Sa peau était gagnée par les rides, son regard plus éteint que jamais.

Elle s’apprêtait à l’appeler lorsque la porte du gîte s’ouvrit sur la gérante, chargée d’un panier de linge propre. La femme ouvrit de grands yeux et en laissa tomber ses draps.

— Elle est réveillée !

Lyron fit volte face, découvrant son apprentie appuyée sur la rambarde. Alors, Windane douta avoir vu une seule ride sur son visage. Jamais elle n’oublierait son expression, chargée de tant de douceur. Une vague d’émotions la submergea presque aussitôt. Pour la première fois depuis leur rencontre, Lyron ne dissimulait son affection sous aucun masque. Soulagement, joie, tendresse. Ce fut le moment que choisirent ses jambes pour flancher. Windane tituba vers le sol, incapable de se rattraper. Elle ferma les yeux, prête à encaisser le choc. Les bras de Lyron la saisirent à temps.

— Windane…

On entendait dans sa voix toute l’affection qu’il lui portait, la peur qu’il avait eue de la perdre. Elle se redressa à peine, juste assez pour reposer contre son torse et plonger son visage dans le velours sombre de sa cape. Elle inspira profondément le parfum du soleil qui l’imprégnait, écoutant le battement régulier de son cœur pour effacer ses craintes. Lyron posa une main sur ses cheveux en désordre, glissant doucement une mèche derrière ses oreilles.

— Enfin, souffla-t-il.

Alors, presque à regret, Windane se détacha de son appui pour l’interroger.

— Combien de temps…? grommela-t-elle d’une voix enrouée.

— Des semaines, répondit Lyron.

— S’il n’y avait pas eu l’avis du soigneur, je vous aurais cru morte ! compléta leur hôtesse.

— Des… semaines ? répéta Windane, incrédule.

Lyron hocha la tête.

— Nous avons veillé sur toi tout ce temps… J’ai bien failli perdre espoir.

Au même instant, elle vit apparaître une silhouette familière dans l’encadrement de la porte. Sa peau avait légèrement bruni, ses boucles tombaient encore davantage sur ses yeux espiègles. Estelon s’arrêta net en la voyant. Puis, comprenant qu’elle était bien réelle, il s’illumina.

— Les Fondateurs soient loués ! Vous avez enfin ouvert les yeux !

Il restait là, à la regarder d’un air envoûté. Elle se tourna vers Lyron et reprit d’un ton encore faible :

— Vous voulez bien me dire ce qui s’est passé ? Je commence à croire que je me suis changée en spectre.

Lyron esquissa un sourire et passa une main sous son épaule pour la conduire à une chaise. Ils s’installèrent tous deux face à elle, sans se départir de cette expression émerveillée.

— Tu es restée plongée si longtemps dans le sommeil, Windane…

Ils l’avaient veillée pendant des semaines tandis qu’elle flottait entre rêves et conscience. Le mangeur d’âme avait volé toute sa puissance, laissant son corps vide de magie. Ses yeux, recouverts d’un voile blanc, ne s’étaient ouverts que par instants, quand elle suffoquait, prise par un cauchemar dont ils ne parvenaient pas à la tirer. Avec l’aide de Lida, la propriétaire du gîte, Lyron avait soigné et nourri comme il pouvait son corps inanimé, lui faisant avaler des cuillères d’eau, de soupe et de miel.

— Votre corps s’est beaucoup affaibli, ajouta Estelon. Il vous faudra du temps pour récupérer.

— Avec ça, ça ira déjà mieux ! fit Lida en apportant une assiette de ragoût depuis la cuisine.

Le fumet qui s’échappait du plat réveilla l’estomac affamé de Windane, qui se tordait d’impatience. Elle s’empara de la cuillère d’une main tremblante et fit appel à ce qui lui restait de forces pour amener une première bouchée à ses lèvres. La sauce brûlante se déversa dans sa bouche avec délice.

— Vous aurez des difficultés à vous déplacer, au début, expliqua Estelon. Votre corps est resté immobile trop longtemps. Il faudra faire travailler vos muscles avant de pouvoir espérer courir à nouveau…

Lyron continua à observer Windane en silence, un sourire aux lèvres. Il s’amusait de la voir engloutir son assiette avec voracité. La magie, déjà, s’était mise à l’œuvre pour réparer son corps. Il la devinait plus faible qu’autrefois, et pourtant déjà si lumineuse. Son éclat baignait sa peau, comme les premiers rayons du soleil réchauffant la terre refroidie par la nuit. Cette sensation lui avait manqué trop longtemps.

— Vous souvenez-vous de ce qui s’est passé ? demanda Estelon.

Windane avala plusieurs bouchées avant de se décider à répondre.

— Je me souviens de l’incendie du bateau et… du démon. Je l’ai poursuivi dans la forêt. Je n’aurais pas dû, sans doute…

— Le cri du mangeur d’âme a un pouvoir hypnotique, expliqua Lyron. Il t’a obligée à le poursuivre. Il cherchait à t’épuiser physiquement pour mieux dérober ta magie.

— Comment pouvait-il y avoir un mangeur d’âme, ici, à Ayjaell ?

Lyron poussa un soupir en secouant la tête.

— Il a surgi du bateau des mariniers, le soir où il t’a attaqué, mais je n’ai pas pu remonter la piste, car le feu a tout détruit. Les miliciens de Tyzleg pensent qu’il a fait le voyage depuis les Terres du Nord, caché dans la cargaison…

La nouvelle de l’incendie et de l’apparition d’un démon s’était répandue dans la région, provoquant la panique et renforçant le discours des Séides. Lida elle-même avait fini par se convaincre de refuser les voyageurs en provenance de l’île du Nord. Lyron n’était pas pour autant convaincu.

— Un mangeur d’âmes ne reste pas si longtemps sans manger. Il n’a pas pu faire le voyage depuis les colonies sans passer inaperçu…

Le démon avait-il pu hiberner au fond de la cale, sans s’attaquer aux hommes à bord du navire ? Si c’était le cas, il avait dû dépérir pendant des semaines, avant de détecter la magie d’une proie à proximité.

— C’est un miracle que vous ayez survécu, ajouta Estelon. On dit que quiconque croise le regard d’un mangeur d’âme est perdu à jamais !

— Je suis parvenue à le blesser, avoua Windane. J’ai frappé ses yeux, j’ai réussi à échapper à son emprise.

— Tu as eu beaucoup de chance, reprit Lyron. Le mangeur d’âmes devait être mourant avant même de t’attaquer. En temps normal, un Protecteur seul n’a aucune chance de leur survivre. Mais grâce à toi, c’est une menace de moins à Ayjaell. Le démon s’est noyé, nous avons retrouvé sa carcasse au fond du fleuve.

Elle soupira, songeant à ces yeux d’argent qui étaient venus à son secours. C’était cet homme qu’il fallait remercier, mais existait-il seulement ailleurs que dans sa tête ? Ne sachant comment en parler à Lyron, elle préféra se taire. Estelon soupira sans la quitter des yeux.

— Le démon avait absorbé une grande partie de votre magie, je ne savais pas combien de temps vous mettriez à récupérer…

Il passa sous silence les fois où il avait cessé de croire. Chacun d’eux, à un moment, avait perdu espoir. Estelon avait épuisé tous les livres sur les mangeurs d’âme, mais jamais aucun cas de survie n’y avait été recensé. Il avait tout essayé pour la sortir du coma dans lequel elle était plongée, en vain. Ils n’avaient pu qu’attendre, et espérer.

— Vous ne deviez pas rentrer à Silë ?

— J’y suis rentré, effectivement, mais je suis reparti presque aussitôt. Après notre rencontre, je n’ai cessé de songer à mon petit frère. J’étais en chemin pour le voir lorsque Maître Lyron est venu me chercher. Il se trouve que j’étudie avec passion tout ce qui concerne les mystères des Terres du Nord. Je possède plusieurs ouvrages sur les propriétés des plantes de la jungle, ainsi que sur les créatures qui y vivent. Ce sont sans nul doute les Fondateurs qui ont poussé nos chemins à se croiser à nouveau !

— Vous allez donc pouvoir reprendre votre route vers Solastène, supposa Windane.

Estelon secoua la tête et esquissa un sourire. Était-ce un regret, qu’il percevait dans sa voix ? Il l’espérait en tout cas.

— Je ne partirai pas avant de vous savoir rétablie, déclara-t-il. Je resterai à vos côtés le temps qu’il faudra.

 

Après tant de jours passés immobilisés dans un lit, les muscles de Windane avaient perdu de leur vigueur. Une fois son repas avalé, elle décida donc de commencer à s’exercer, malgré les protestations d’Estelon qui jugeait cela trop rapide. Lyron, lui, n’y voyait pas d’objection. Alors Windane se leva. Ses jambes vacillèrent avant même qu’elle n’ait atteint la porte. Par chance, elle sentit qu’on la rattrapait à temps. Relevant les yeux pour remercier Lyron, elle s’aperçut que c’était Estelon, levant les yeux au ciel, qui avait passé un bras sous le sien.

— Puisqu’on ne peut pas vous faire changer d’avis… soupira-t-il.

Elle lui lança un sourire victorieux qui acheva de l’amadouer.

— Allons-y… Mais laissez-moi au moins vous aider.

Il passa un bras sur sa taille pour la saisir et nota avec ravissement qu’elle ne le repoussait pas quand il l’aida à franchir le seuil.

Windane fut surprise par la clarté du jour, éclatant avec vigueur sur sa peau. Cela faisait des semaines qu’elle était restée dans l’ombre et son corps réclamait la lumière. Elle inspira profondément l’air chargé de senteurs d’herbe séchée et de forêt, avant d’observer plus attentivement le paysage. Seules quelques fleurs des champs avaient poussé le long de l’Oranielle, qui luisait de bleu sous un ciel éclatant. Partout ailleurs, le vert avait laissé place au jaune, aux feuilles dorées par la sécheresse. Il n’avait pas plu depuis l’orage qui avait manqué de la tuer.

Lyron resta en retrait pour les observer, incapable de détacher son regard. Il devinait l’énergie, concentrée dans les jambes de Windane pour les renforcer. Le soigneur lui fit faire quelques pas sur le chemin, bataillant pour la contraindre à des pauses méritées. Plus encore que la magie qu’il ressentait à nouveau, Lyron s’amusa de voir Windane retrouver aussi vite son caractère. Au bout de quelques essais seulement, elle repoussait Estelon pour continuer seule.

— Comment voulez-vous que j’y arrive si vous ne me laissez pas faire ?

Le jeune homme fut contraint de céder et retira son bras à regret. Il resta néanmoins à quelques pas d’elle pour la rattraper au cas où elle devait vaciller… Ce qui motiva davantage Windane à reprendre le contrôle de ses jambes. Le feu, en réponse, mit toute son énergie au service de son corps affaibli.

 

La force de ses muscles lui revint en quelques jours seulement. Au bout d’une semaine, il ne resta plus que ces cicatrices blanches sur ses épaules pour attester de sa rencontre avec le mangeur d’âmes.

— Les blessures de magie ne s’effacent jamais complètement, expliqua Lyron en désignant une tache blanche dans son cou. Je dois celle-ci à un Nautile noir, un démon des océans. En temps normal, ils vivent dans l’eau froide et sombre des profondeurs… mais ils remontent à la surface quand ils repèrent une source importante de magie, comme un Protecteur.

Il avait envoyé Estelon soigner des victimes de la forte chaleur dans le village voisin, et profitait de son absence pour discuter avec Windane dans la clarté orangée du crépuscule. C’était la première fois qu’il abordait le sujet des démons. Il remarqua une étincelle dans les yeux de Windane qui avait relevé la tête, intéressée.

— Ils se nourrissent de magie ?

— C’est ce qui les différencie les démons des animaux, répondit Lyron. Le mangeur d’âmes est l’un des seuls à se contenter d’énergie pure, les autres, comme le Nautile Noir, la puisent dans la chair ou le sang de leurs proies… Mais les démons parviennent rarement à s’emparer des Protecteurs, ils vivent essentiellement de l’énergie du vivant.

Il désigna l’arbre sous lequel ils étaient abrités avant de poursuivre.

— Tout ce qui vit est chargé d’énergie. C’est pour cela que certains d’entre nous sont capables d’agir sur la nature, ou de contrôler les animaux. Beaucoup plus rares sont ceux qui parviennent à sentir l’énergie du vivant, cela demande une capacité de concentration assez exceptionnelle… Les démons, eux, absorbent cette énergie pour s’en nourrir. Certains, comme les diablotins du Nord, peuvent même se contenter de la magie des plantes !

— Des démons qui mangent des plantes ? répéta Windane, hébétée.

— Ils ne mangent pas les plantes, corrigea Lyron, ils en absorbent l’énergie, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un tas de cendres. Ils peuvent réduire un champ à l’état de poussière en quelques heures… Et il faut beaucoup de travail et beaucoup d’engrais, pour arriver à faire pousser quoi que ce soit sur une terre vidée de son énergie.

— Mais ils ne s’attaquent pas aux gens, alors ?

— Si, répondit Lyron. Même les diablotins s’attaquent aux hommes quand ils en ont l’occasion ! Tous les démons sont attirés par la vie humaine, car les hommes portent en eux plus de magie que le reste du vivant… C’est pour cette raison que les colons en Terres du Nord ont terriblement besoin de Protecteurs. C’est pour cette raison que les Fondateurs nous ont transmis leurs pouvoirs. Nous devons utiliser la magie pour les détruire, avant qu’ils ne détruisent la magie.

Elle resta songeuse, avec cet air sombre dans le regard. Il décelait une inquiétude dans ses yeux, et ne pouvait qu’en imaginer la cause. Lui-même ne cessait de songer au piège vers lequel il la guidait.

— Quand nous serons à Solastène, reprit Lyron, nous étudierons plus en détail les différentes créatures qui peuplent la forêt du Nord. Tu auras tout le temps de te préparer à la suite de notre voyage.

Ils devaient loger chez Violetto Ducas, un ami de Lyron et Érudit de la grande Bibliothèque de Solastène qui possédait une impressionnante collection d’ouvrages concernant les Terres du Nord. Cela suffirait-il à préparer Windane aux dangers qui l’attendaient ? Il ne pouvait que l’espérer. Car si lui, simple devin, avait pu attirer un Nautile Noir du fond de l’océan… Que pourrait-elle bien réveiller à son tour ?

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Gabhany
Posté le 16/12/2020
Un chapitre plus calme mais necéssaire pour la remise sur pied de notre guerrière ! Je trouve ça chouette de découvrir en même temps qu'elle, combien Windane est exceptionnelle. Et je me demande quel est le but véritable de Lyron, même si je ne doute pas de son affection pour elle. Quel est ce piège vers lequel il la guide ?? En tout cas c'est toujours un plaisir de te lire ;-)
MariKy
Posté le 19/12/2020
Merci pour ta lecture !
Hastur
Posté le 23/11/2020
Chapitre de convalescence après une lutte acharnée. Cela me repose tout autant que Windane ! Je me doutais bien que ce cher Estelon reviendrait bien vite pointer le bout de son nez. Je trouvais que tu avais donné trop de détails lors de leur première rencontre pour le renvoyer définitivement de la scène ! ^^

Toujours un plaisir à la lecture ! J'ai relevé quelques petites choses, principalement dans la première partie où Windane est inconsciente. J'aime beaucoup cette partie :).

"Le parfum des cendres se mêlait à celui des craies qu’on jetait dans son dos.
Elle était petite fille, soudain, pliée en deux sous les insultes et les coups d’autres enfants.
Alors elle se sauvait, courait jusque chez elle en ravalant ses larmes, tandis qu’ils la montraient du doigt, qu’ils l’accusaient de leurs regards, qu’ils jetaient des pierres dans son dos. "
On retrouve "dans son dos" deux fois assez rapproché.

"qu’elle refusait de couler"
qui refusait ?

"il gonflait dans ses veines"
Répétition avec une phrase au-dessus.

"Elle ne pouvait réprimer un tel sentiment."
Réprimer a-t-il un sens dans la mesure où ce n'est pas Windane qui éprouve le sentiment en question ?

"dont ils ne parvenaient à la tirer"
"parvenaient pas" ?

Ca va me manquer quand je ne lierai plus un chapitre avec le café chaque matin ! C'est devenu mon petit rituel depuis plus d'une semaine ^^.

En tout cas, je suis toujours aussi curieux de voir où tu vas nous mener ! Bon courage pour les corrections et la suite de l'écriture !
MariKy
Posté le 25/11/2020
Évidemment qu'Estelon n'allait pas rester loin bien longtemps... J'hésite même à retravailler cette partie pour éviter l'effet je pars/je reviens qui me semble maladroit.
Merci pour les remarques, je corrige tout ça ! :)
Je ne vais pas poster tout de suite l'ensemble du tome 1 mais sache qu'on en est juste à la moitié... Tu auras de quoi lire avec le café ! :D
Hastur
Posté le 25/11/2020
Dans la mesure où le retour se fait "hors champ" via le point de vue de Windane, il ne paraît pas trop artificiel. Et c'est Lyron qui va le chercher pour les talents qu'il lui connait. Ca se justifie plutôt bien ;).
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