Le visage d'Eliénor s'était assombri, tête baissée elle mit sa main droite sur son bras gauche le serrant comme pour s'empêcher de réagir. Ses cheveux noir ébène était lâcher, tombant sur ses épaules et sa poitrine. Cachant son visage, ne nous laissant que dans un doute oppressant.
La voir ainsi me mettait hors de moi, comment pouvait-il proposer une chose pareille alors qu'il a kidnappé la reine. Comment devrais-je garder mon calme ? ! Mes muscles s'étaient contractés, tout le monde se regardait en attendant le moment où quelqu'un prendra la parole.
Mon père, d'une voix roque, prononça avec un air amer.
– C'est un jeu pour lui, mais il s'attend à ce que nous emmenions la princesse loin. On aura sûrement une embuscade, donc abandonnons cette idée. Vous savez, n'est-ce pas, qu'au royaume de l'Ombre, le roi est craint de tous, mais ce n'est pas par hasard.
– Pouvez-vous nous expliquer ?
La voix de Seiran était emplie de doute et de peur.
– Ces personnes maîtrisent la magie, mais en plus de ça, si vous soutenez leur regard plus de 10 secondes. Ils peuvent savoir où vous vous trouvez, même à des millions de kilomètres. Le faux garde nous a dit qu'il était peut-être là : soit il n'est pas haut gradé et ne connaît donc pas le roi, soit il sait qui sait. Mais ce roi veut que ce garde reste avec nous, puisque sinon, il serait parti depuis longtemps.
– Donc, si je récapitule, il nous aide ?
– Il veut savoir si nous sommes plus intelligents qu'il ne le pense. Ce n'est pas tout, cette lettre est arrivée toute seule, nous ne pouvons donc pas la lui renvoyer pour une réponse.
– Comment fait-on ?
Ma voix n'était clairement pas sereine, j'ai perdu la femme de ma vie. Je ne compte pas perdre une de mes amies.
– Je suppose qu'il faut qu'on écrive sur la même feuille.
– Monsieur, vous êtes en train de suggérer de lui offrir ma sœur ? !
Serge s'inquiète comme tout le monde ici, mais pas besoin d'être agressif dans ses propos.
– Bien sûr que non.
Sa voix était froide et distante, mon père n'aime pas qu'on hausse le ton avec lui.
– Demandons-lui des explications à ce roi. On en apprendra peut-être plus sur lui.
Sur ce coup-là, je ne pouvais pas espérer qu'on en apprenne beaucoup, mais autant tenter.
– Que veut-tu écrire ?
Une voix faible se fit entendre d'Eliénor, ce n'était pas facile pour elle. Son regard semblait s'être changé en une nuit d'étoile. Son iris gris clair s'était assombri, donnant naissance à plusieurs reflets lumineux. Tel la lune dans la nuit.
Un moment s'était passé, on attendait une réponse. Était-il surpris ? Ou amusé, seuls ses sbires pouvaient le savoir.
Le Roi.
Tiens, ils sont répondus, on va bien se marrer.
Suite à votre lettre, nous avons convenu entre nous.
Que vous étiez plutôt arrogant, c'est vous qui posez plein de problèmes. Vois, vous avez de la chance : votre frère ne lâche rien. Est-ce de la loyauté ? Ou est-ce à cause de sa crainte de mourir ?
« Votre frère »
Ce batard n'est pas mon frère. Loyauté ou peur, je m'en fiche. Est-ce qu'ils vont m'étonner ou pas, c'est ennuyeux.
Un bâillement d'ennui s'échappa de mon corps, j'appelle alors un garde.
– Cherche-moi des infos sur Lulu et sur Léo, son père.
— Excusez-moi, mais qui est cette Lulu ?
– Abruti !
Ce Roi se leva, attrapa un verre et le lança à travers la pièce. Un bruit de verre cassé se fit entendre, laissant des morceaux étaler de part et d'autre à travers cette pièce. Le garde l'esquiva de peu, ses pupilles s'élargissant par sa peur. Il est courant que les gardes démissionnent à cause des crises de colère du Roi.
— Pardonner-moi !
Le garde fit une brève révérence et s'envola, laissant une traînée de cendres à sa place.
C'est pas possible d'avoir des abrutis pareils !
Je repris ma lecture, je découvris alors.
Qu'avez-vous à nous apporter pour que nous ne laissions pas la princesse ? Comme vous le savez, nous avons déjà des dragons.
Qu'est-ce que j'ai à leur offrir ? De la magie noire, des ombres aussi dangereuses que leurs dragons. Surtout que moi aussi j'ai des dragons, mais en les invoquant, je me blesse. Ce n'est pas la meilleure option pour moi. Je peux invoquer plusieurs milliards d'ombres, mais le même problème survient, car je puisse trop d'énergie. Ce qui est pratique, par contre, c'est que je n'ai qu'à dire « Magistro domesticus animi prohibeant ut magistro commeatus domesticus ut apud » pour les invoquer.
Il continua en disant :
Veuillez relâcher la Reine et nous réfléchirons à votre demande.
La famille royale Tiffanie Dragonspire.
Du côté de Lucas.
– Pourquoi ne pas avoir respecté les règles de politesse ?
Demanda difficilement le roi, ses yeux étaient imprégnés de peur.
– Majesté, il nous a manqué de respect en premier. Et votre famille passera pour des lâches.
Ma voix était dépourvue d'empathie.
Une traînée de poussière violette, sortie de la lettre, il devait avoir répondu. Mon visage se décomposa quand je la lis, mon regard se tourna vers mon père qui lisait encore. Les muscles de ses bras ressortirent, tous se retournèrent vers nous ; un regard transperçant nous épiait.
Je n'ai que de bonnes choses à vous apporter, demandais à votre ami Onyx. Si vous voulez que je relâche votre Reine, laissez-moi vous inviter à un bal. J'ai seulement une question : pourquoi faire confiance à Lulu alors que son père n'est pas de la famille Lasky ? Et qu'il vous fait croire qu'il est de cette famille. Pouvez-vous y répondre, Monsieur Lulu ?
– Tout d'abord, j'aimerais savoir ce qu'est un Onyx ?
La voix confiante d'Eliénor envers mon père me laisse penser qu'elle va nous sortir de cette situation, surtout qu'elle était au courant et de mèche avec moi et sa mère.
– C'est quelqu'un de sa civilisation.
Répondit mon père calmement. Il continua :
– Nous appelons leur le royaume de L'Ombre, mais ils l'appellent autrement.
– Comment l'appelle-t-il alors ? Demandais-je.
Pourquoi ne l'appelle-t-il pas simplement le Royaume de l'Ombre ? Ça serait plus facile.
– Ils l'appellent Oskary.
– Ça signifie quoi ? Reprit le père D'Eliénor.
– Je ne peux vous répondre moi-même, je ne sais pas.
– Pouvez-vous expliquer pourquoi vous nous aviez dit que vous étiez le fils de monsieur Carl Lasky ? Alors que votre père est un vulgaire bandit ?
La voix du Roi tranche l'air froidement. Comment allons-nous sortir de cette situation ? Je finis par dire d'une voix confiante, mais apeurée au fond de moi.
– Je comprends vos doutes, mais si je n'avais pas menti, je ne pouvais pas venir rendre visite à votre fille.
Eliénor rajouta :
— C'est vrai, père avec mère, nous avons élaboré cette combinaison !
– Pourquoi avoir fait ça ?
Demanda le roi d'un ton qui fit sursauter tout le monde sauf mon père. Comment arranger la situation ? Et comment le roi de l'Ombre l'a su ? !
– Parce que je suis l'amant de la reine...
Lâcha mon père d'une voix qui laisserait paraître une fausse touche de culpabilité. Comment peut-il dire ça ? Même si le Roi n'aimait plus sa femme, il pourrait être décapité...
– Comment oses-tu ? ! !
– Ce n'est pas moi qui devrais culpabiliser.
Sa voix était moqueuse, un sourire sournois apparu sur son visage.
– Comment ça ?
Rétorqua le Roi.
— Ce n'est pas moi qui ai laissé cette femme magnifique. Et qui est failli nommer une putte reine pour que résultat, elle soit du côté du roi de l'Ombre.
Le roi ne répondit pas, de la sueur coulait sur son visage blanc comme un lin. Il n'avait vraiment pas de courage, il n'admettait même pas ses erreurs.
On entendit toquer à la porte. Suite à ça, Alix apparut avec une chemise noire à manches qui étaient relevées au niveau de ses coudes. Laissant un serpent se balader sur son avant-bras, comment un tatouage pouvait bouger ?
Une boule s'installa dans mon ventre, comment cela pouvait se produire ? Tout le monde était choqué : leurs doutes sur nous avaient comme disparu devant ce spectacle.
– Bonjour à tous...
Prononça avec difficulté Alix, sa voix était comme étouffée.
– Ohhh, ne vous inquiétez pas pour ça...
Un sourire gêné apparait sur son visage.
— C'est quoi ça ?
Demandais-je d'un murmure aussi fort que possible, mais qui me paraissait interminable.
– Oh, ce n'est qu'un Hyenora.
– Et c'est quoi un Hyenora ?
Eliénor était intriguée et terrifiée à la fois, sa voix n'était qu'un doux murmure tremblant.
– Comment vous expliquer... Humm, c'est une créature qui se manifeste par des... comment vous appelez ça ?
Alix me regardait, la question m'était posée directement.
- « Un tatouage... »
Arrivais-je à peine à articuler.
– Oui, c'est ça, un tatouage, mais ce n'est pas fixe. Il nous suffit de les invoquer pour avoir comme un fantôme.
– Alix ?
Tout le monde se retourna vers Eliénor, attendant la suite.
– Comment ça se fait que maintenant que je t'ai regardé dans les yeux plus de 10 s, tu peux me retrouver ?
– Euh, comment vous savez ça ?
Demanda-t-il avec un sourire.
– Ça pose un problème que nous le sachions ?
Ma voix sortie plus grave et plus menaçante que je ne le voulais, mais nous ne pouvons pas nous permettre qu'Alix soit un espion ou le roi lui-même.
— Non, bien sûr, ça m'étonne juste, tu n'as pas besoin d'être agressif.
Rétorqua Alix, ses yeux s'embrumant d'une noirceur profonde. Le serpent s'agita attendant que son maître le laisse sortir, un froid me parvient au niveau du cou. D'un murmure, je demandai à mon père :
– Tu as senti ce froid glacial ?
– De quoi tu parles ?
Me répondit-il jetant un coup d'œil derrière nous, seul la bibliothèque était présente. Le froid avait maintenant disparu comme par magie. Magie ? Attend, ne me dis pas que c'est Alix.
Serge prit la parole, son visage était froncé
– Alix ?
– Oui ?
- Est-ce que les Hyenoras peuvent disparaître ?
– Non, il se révèle à l'âge de cinq ans. Pourquoi ?
– Alors pourquoi Andrew n'en a pas ?
Il Ricana et reprit.
– C'est un sang-mêlé, il ne peut pas avoir de la magie en lui.
Serge posa une autre question.
– Tu es d'une classe aisée dans ton royaume ?
– Oui.
– Tu connais donc la famille royale ?
Rétorqua mon père d'une voix insistante.
– Non, j'ai juste été invité plusieurs fois au bal Darkbury. D'ailleurs, c'est dans une semaine qu'on va commencer à recevoir des invitations.