Les lueurs du sanctuaire

Par MarineD

Mon cher Tobi,

Tu n'imagines pas comme ta dernière lettre m'a rendue heureuse. Le paquet que tu reçois à l'instant contient les orbes de vent et de terre que tu as demandés. Ton père les a choisis lui-même dans sa collection, puis Ignace les a fait recharger à la Maison Gardevague avant que nous ne les emballions. La magie était si naturelle, pour toi. Savoir que tu te sens capable de la manier à nouveau me donne le sentiment que nous allons enfin laisser tous ces malheurs derrière nous.

J'ai rarement vu ton père si enthousiaste que ce dernier mois, on le dirait rajeuni de vingt ans. Il a pris la décision de relancer le chantier naval d'une manière ou d'une autre, notamment en engageant un groupe de recherche pour accélérer la production du liquide tangique et rattraper notre retard sur Roan. À présent que ton retour parmi nous ne fait plus de doute, je crois qu'il se permet enfin de se projeter dans un avenir meilleur pour Ferris, dans lequel tu serais à nos côtés.

Même l'orage qui gronde au sud semble moins effrayant dans un futur où notre famille serait réunie. Le roi Claude a choisi d'apporter son soutien à l'Empire dans le conflit qui l'oppose aux Terres Libres. Fort heureusement, aucun de nos soldats n'a jusque-là été négocié, il ne s'agit que de matériel élémentaire. Chacun semble penser que le royaume a tout intérêt à vendre ses armes au vainqueur, et l'industrie navale de Ferris profite aussi de cette situation, je le reconnais. Quand bien même, je ne parviens pas à accepter cette alliance ; nous avons trop souffert de ces assassins. Mais, à nouveau, je m'égare dans mes soucis, alors que ta guérison est ce qu'il y a de plus important à mes yeux.

Sache que je n'ai pas abandonné l'idée de te rendre visite, cependant, tu sais combien il est difficile de détourner ton père des affaires en cours. Le temps que je lui arrache la promesse d'organiser notre départ, l'hiver s'était déjà abattu sur les routes. J'espère te revoir au début du printemps. D'ici là, je t'embrasse.

***

Tobias repoussa la missive au bord de la table et plaça devant lui le coffret ouvragé arrivé le matin même. C'était un contenant magnifique, d'un bois peint aux couleurs de l'océan, aux armatures d'or et de nacre. Le coffre de la serrure avait la forme d'une baleine. Tobias tourna la clé d'un demi-tour. Un léger « clic » se fit entendre alors que le couvercle se soulevait de la largeur d'un ongle. Il l'ouvrit complètement et contempla le bracelet d'arme. Il était simple, de facture récente, la surface polie paraissait d'argent véritable. Des chaînes solidement soudées retenaient prisonniers deux orbes de la taille d'un œuf de poule. Le premier, d'un jaune ambré, brillait tel un topaze. Le second, vert comme l'émeraude, reflétait ses teintes sur le bleu du coffret, évoquant un trésor pirate enfoui au fond d'une épave perdue.

Tobias ignorait la raison ayant motivé le choix d'un bracelet neuf, mais il éprouva de la reconnaissance envers ses parents. Son vieux bracelet devait toujours lui aller, mais le revoir l'eût mis mal à l'aise. Sans doute eût-il eu, en le portant, l'impression d'une vaine tentative de revenir dans le passé, afin d'y retrouver sa vie d'avant, lui qui n'aspirait qu'à tout reprendre à zéro.

Il sortit délicatement le bracelet du coffre et le plaqua sur son poignet droit. Patiemment, il passa les chaînettes des fermoirs dans les boucles et régla chaque clou. Le bracelet ajusté, il tendit le bras au-dessus de la table pour tirer les orbes du coffre. Le froid de l'argent, le poids des pierres, familiers, se greffèrent à ses sensations tels les pièces manquantes d'une machine désormais réparée.

Les orbes tintinnabulèrent l'un contre l'autre et se balancèrent doucement, projetant des lueurs dansantes sur les murs de la chambre qui finissait de s'assombrir à la venue de la nuit. Chaque armature retenant les orbes possédait une partie aimantée qui se fixait au dos du bracelet. Le magicien pouvait ainsi se saisir facilement de ses orbes sans qu'ils pendissent constamment à son poignet.

Tobias admira longuement le bijou mais se retint d'absorber la magie des pierres. Il n'en avait pour le moment pas l'usage et avait promis à Yoko de l'attendre avant de s'adonner une nouvelle fois à l'expérience. Arriverait-elle bientôt, d'ailleurs ? L'absence de lumière derrière le papier des fenêtres lui apprit qu'il faisait noir, à présent. Cependant, le jour mourait vite en cette saison, il lui faudrait être patient. Yoko ne se montrerait pas avant que le village ne fût profondément endormi. Il trouverait bien de quoi s'occuper.

Il alluma la lampe à huile au coin de sa table de travail et se défit du bracelet. En cherchant un endroit où ranger le coffret, son regard tomba sur la rangée supérieure de la bibliothèque. Le carnet de voyage, celui qui avait appartenu au père de Yoko, était toujours là, en sécurité. Elle ne l'avait jamais récupéré. La promesse de Tobias de le lui rendre fixait leurs rencontres à venir dans les toiles du temps, ils s'amusaient de se dire que le destin lui-même n'y pourrait rien changer.

Tobias rangea le coffret dans un espace libre et dégagea avec précaution le carnet de l'étreinte de ses voisins. Il retourna à sa chaise sans quitter des yeux le cuir rugueux et craquelé. Il prépara une feuille vierge, une plume, de l'encre, puis, d'un geste infiniment prudent, ouvrit le carnet à la première page. Elle était écornée, tachée, imprégnée d'une odeur de vieux papier, mais elle ne tomberait pas en poussière, aussi longtemps que Tobias lui épargnerait toute maladresse. Les caractères tracés à l'encre, qui noircissaient la surface jusque dans les moindres marges, étaient aussi difficiles à lire que Yoko l'avait annoncé.

À y regarder de plus près, le problème allait au-delà de l'écriture. Tobias ne reconnut pas cette langue. Les caractères ressemblaient assez aux kanji akajins, mais les tracés différaient subtilement, et impossible d'associer les symboles. Il tourna délicatement quelques pages ; et se figea sur un croquis représentant l'orbe des sœurs Ueno. Le dessin, bien qu'approximatif, montrait clairement le dragon enroulé autour de la sphère magique. Que pouvaient signifier les annotations en dessous ?

Tobias retourna l'ouvrage pour regarder les dernières pages. Elles étaient couvertes de texte, cette fois, en partie akajin. Ici, l'auteur parlait d'un village en bordure de rivière, là, il mentionnait la fabrique de thé de la région. Plus il remontait le texte, moins Tobias trouvait de caractères connus, comme si l'akajin avait été inséré à mesure de son apprentissage. La toute dernière page du carnet ne racontait aucune histoire. Le même nom y était inscrit plusieurs fois, comme si l'on s'était entraîné à l'écrire : « Goru Gaeru, Goru Gaeru... » puis « Gon Garu, Gon Garu... »

« Gaeru » ? Pourquoi ce nom sonnait-il ainsi à son esprit ? L'avait-il déjà lu quelque part ? Le père de Yoko devait certes être un amoureux des voyages, la jeune femme n'avait pas menti. Il ne s'était pas contenté de sillonner de long en large son propre pays. Il venait de plus loin, et avait finalement rencontré ici, au Pays Rouge, celle qui serait la mère de sa fille.

Tobias étudia encore un peu le texte, puis décida qu'il était temps de se préparer à sortir. À dire vrai, il n'en avait guère envie. Les nuits étaient devenues si froides que, même à l'abri des murs de la maison de Bara, il sentait s'insinuer dans son dos la morsure désagréable de l'hiver. Il espérait que l'aventure en valût la peine. Yoko avait tenté de lui dissimuler ses plans, mais il les avait lus en elle avec une clarté qui éclairait bien sa hâte à commettre une fois de plus une énorme bêtise.

Il étira ses bras et revêtit plusieurs couches de laine – soit deux pulls, un manteau et un poncho de chevrier – qu'il avait mises de côté pour cette expédition. Il avait également emprunté une lanterne dans la remise, qu'il enflamma à l'aide de la lampe à huile et d'une allumette. Prêt à partir, il inspira pour se donner du courage et fit coulisser sa porte sans bruit. Avant de la refermer derrière lui, il prit soin de s'emparer de sa béquille, appuyée le long du mur. Il ne pouvait toujours pas s'en passer s'il devait rester debout plus d'une minute.

Le salon était plongé dans l'obscurité. Seules quelques braises au bout de bâtons d'encens rougeoyaient encore. La chambre de Bara n'était pas accolée à cette pièce, on pouvait se déplacer ici sans craindre de la réveiller. Tobias descendit la marche du genkan et chaussa ses bottes athosiennes, les plus chaudes qu'il possédait. Peu enthousiaste, il se résolut à pousser la porte d'entrée et s'exposer au vent glacial. Il ne jeta qu'un simple coup d'œil à la rue déserte, dont le gravier se couvrait déjà de givre, puis referma pour rester au chaud. Il répéta plusieurs fois ce manège, jusqu'au moment où il vit, toute proche, une silhouette pâle avançant dans sa direction. On entendait que l'écho de ses pas, et le rythme régulier de sa canne roulant contre la route.

— L'ombre encapuchonnée d'un aveugle vêtu de blanc, parcourant les rues vides par une nuit d'hiver. Tu es parfaitement terrifiante.

Yoko rit de bon cœur, quoique pas trop fort, consciente que les sons résonnaient davantage, à cette heure.

— Les légendes populaires, je ne les écoute pas, je les crée, renchérit-elle.

Elle était emmitouflée dans un poncho d'un gris très clair plus épais que celui de Tobias, porté par-dessus un manteau à capuche. Elle avait remonté son écharpe jusqu'à son nez, il l'eût à peine reconnue sans son pouvoir et la canne de marche.

— Es-tu sûre de ne pas vouloir entrer te réchauffer, plutôt que de m'emmener dehors par ce froid ?

— J'en suis même certaine, ce que nous avons prévu est bien plus amusant.

Tobias soupira un nuage de vapeur et referma complètement la porte d'entrée. Il prit le bras de Yoko et la guida vers leur destination, le sanctuaire qui jouxtait la maison de Bara. Il ne put s'empêcher d'aborder sa dernière trouvaille.

— Yoko, je me suis permis d'ouvrir le carnet de voyage de ton père, que tu as laissé la première fois que tu es venue.

La jeune femme ne dit rien, intéressée.

— Je sais que Ueno est le nom de ta mère. Je me demandais, pour quelle raison ne portes-tu pas celui de ton père ? C'est pourtant plus habituel.

— Ah ? Non, chez nous, cela dépend surtout de la lignée. Généralement, les conjoints, homme ou femme, se rattachent à la famille la plus puissante, et les enfants portent le nom de celle-ci.

— Oh, je vois. Yoko, ton père était un étranger n'est-ce pas ? C'est pour cette raison qu'il a été « rattaché » aux Ueno. Je n'ai pas reconnu la langue qu'il utilisait dans les premières pages.

— Alors c'est ce carnet-là que j'avais emporté par mégarde, dit doucement Yoko, pour elle-même. Le tout premier. Tu as raison, mon père était un étranger.

Ses pensées livrèrent ce qu'elle ne souhaitait pas formuler à haute voix. Il venait de la Vallée de Ryû. La langue de son premier carnet était la langue des rus.

— N'en parle pas autour de toi, je t'en prie, dit-elle.

— Entendu.

Les salamandres gardiennes accueillirent les intrus d'un œil sévère, figé dans le bois de cerisier. À travers elles, Tobias eut l'impression de voir Bara fulminer en silence. Un frisson lui parcourut l'échine. Il franchit malgré tout le torii de bois aux côtés de Yoko.

Il la sentait hésiter. Les origines de son père étaient taboues, mais Tobias avait toute sa confiance. Puisqu'il avait découvert ce secret, peut-être lui ferait-il du bien de partager quelques confidences, de temps à autre ? Elle se rappelait avec colère les reproches faits à sa mère lorsqu'elle était enfant. On disait à Sachi Ueno que la cécité de sa fille venait de son demi-sang ryujin.

Trop curieux, Tobias prit le risque de poser la seule question qui la fâcherait peut-être.

— J'ai vu l'orbe du dragon dessiné sur les premières pages.

Elle ne se fâcha pas. Et ne fut nullement surprise.

— Après notre conversation, celle où tu m'as demandé pourquoi ma famille possédait l'orbe bleu, j'ai commencé à relire mes copies brailles des carnets. Je me suis sentie bête d'avoir oublié une telle chose, mais c'est mon père qui a découvert l'orbe bleu et l'a remis aux Ueno.

— C'est loin d'être un menu détail, en effet, commenta Tobias.

Ils avaient baissé la voix à mesure qu'ils avançaient dans la cour du sanctuaire. Le cercle orangé de la lanterne ne suffisait pas à distinguer les alentours clairement. Par là, on entendait le clapotis régulier d'une fontaine. De l'autre côté, les cendres d'un feu éteint mouraient dans ce qui ressemblait à un grand brasero. Devant eux, le toit incurvé du temple se perdait dans le ciel nocturne. Tobias demanda vite à Yoko où se rendre, avant qu'elle ne reprenne son récit. Elle indiqua le chemin qui passait à gauche du temple et poursuivit, presque en chuchotant :

— Mon père était Ryujin. Il avait réussi l'exploit de voyager de la Vallée de Ryû jusqu'au Pays Rouge en traversant les ruines de la cité unifiée, au sommet de la montagne du dragon, qui abritait autrefois les orbes légendaires. Il a découvert l'orbe bleu dans ses décombres et l'a confié à ma famille.

Les pensées derrière ses propos étaient troublantes. Yoko considérait que voyager entre la Vallée de Ryû et le Pays Rouge était impossible. Impossible au sens le plus strict. L'idée qui accompagnait la traversée de son père était celle d'un tour de force, voire d'un puissant tour de magie.

— Je ne crois pas que ma famille ait quoi que ce soit à voir avec l'origine des orbes, continua Yoko sans que Tobias puisse l'interroger. Je pense que mon père nous l'a offert simplement pour s'attirer les bonnes grâces de mon grand-père lorsqu'il courtisait ma mère, s'amusa-t-elle. Nous n'avons aucune preuve qu'il s'agit bien de l'orbe de la légende, si ce n'est sa découverte dans la cité unifiée. Sommes-nous près des escaliers du temple ? s'enquit-elle soudain.

Une rampe de bois rouge se dessinait en effet devant eux. Les quelques marches menaient aux arcades surélevées qui faisaient tout le tour de la construction. Yoko contourna l'escalier et chercha une pile de galets, près du pilotis le plus proche des marches. Elle dégagea de là un petit trousseau de clés ouvragées. Elle savait où Bara le dissimulait, car elle apportait parfois son aide ici lorsqu'elle était petite fille.

— C'était il y a très longtemps, raconta-t-elle, avant que mon père ne m'emmène avec lui dans ses voyages. Mais cet endroit me fascinait tellement que je m'en souviens.

Ils montèrent ensemble vers l'arcade, Yoko se tenant prudemment à la rampe, et Tobias éclairant avec attention l'endroit où il posait le pied.

— Es-tu vraiment sûre de vouloir entrer là-dedans ? N'est-ce pas irrespectueux ?

— Nous n'allons rien déranger, promit-elle. Nous empruntons seulement ce dont nous avons besoin.

— C'est bien ce qui me préoccupe.

Mais Yoko s'en moquait. Elle exigea qu'il trouve la clé de la porte de service. Il en fit jouer plusieurs dans la serrure avant que le cliquetis caractéristique du loquet ne se fasse entendre dans la nuit. Peu à son aise, il craignit que le bruit n'ait réveillé quelqu'un dans les parages.

— Entrons. Peux-tu éteindre ta lanterne et la laisser ici ?

— Bien, accepta Tobias. Évitons au moins de mettre le feu à cet endroit.

À l'intérieur, tout fut d'abord plus noir encore que dehors. Tobias s'habitua lentement à la pénombre. Il eut un sursaut quand son regard accrocha deux yeux rouges qui luisaient dans le noir.

— Reste bien derrière moi, dit Yoko. Nous sommes dans une salle de prière, des porte-encens doivent se trouver devant nous.

— Sont-ce des orbes que je vois briller ? On dirait une statue, avec deux yeux rouges. Il y en a une autre, là, avec des yeux d'or. Ce ne sont pas ces orbes-là que tu comptes emprunter, n'est-ce pas ? Bara le verrait tout de suite.

— Ne t'inquiète pas. Suis-moi.

Yoko le guida sur le plancher grinçant. Elle laissa ses pieds se remémorer leurs explorations passées. Tobias n'avait pas le pas si sûr. Son admiration pour Yoko, qui se déplaçait aisément dans son univers sans image, s'en trouva décuplée.

Sa canne de marche émit un léger « poc. »

— L'escalier est ici. Viens.

Tandis qu'ils montaient, le clair de lune filtra soudain de larges fenêtres à barreaux, situées en hauteur. Tobias devina le contour de la rampe, puis une fois en haut, celui de deux portes le long d'un mur. Sous l'une d'elles se dessinait un très faible rai de lumière. C'est à celle-ci que Yoko s'intéressa.

— Le trousseau, murmura-t-elle.

La bonne clé débusquée, ils pénétrèrent dans une petite salle qui sentait fort l'encens, baignée des lueurs rouges, bleues et or d'orbes au repos, entreposés entre des statuettes de batraciens et autres salamandres fantastiques. Leur nombre permit à Tobias de discerner des cartons entiers de plaques de prière vierges, de grandes boîtes d'allumettes, ainsi que les réserves d'encens dont provenait cette odeur à faire tourner la tête.

— Des orbes devraient être conservés ici, dit Yoko. Ils servent à décorer les statuettes de l'autel, comme celles que tu as vues en bas. Ils symbolisent l'eau, le feu et la vie, les trois éléments de l'esprit Salamandre. En vois-tu ?

— Oui, ils ne sont pas dissimulés, répondit Tobias.

Le constat éleva la culpabilité qui l'habitait au centuple. Minami était si paisible qu'un tel trésor n'était protégé que par deux portes que des hommes déterminés pourraient enfoncer. Et il s'apprêtait à en profiter.

— Es-tu vraiment sûre que nous pouvons en emporter ? demanda-t-il encore à Yoko.

— Tu es le seul à en avoir besoin, ici, répliqua-t-elle.

— Mais cacher cela à Bara...

— Si tu les lui demandes, elle refusera de te les prêter, car tu n'es pas un moine. Tu es pourtant un magicien, et tu en as besoin maintenant, alors que le temple n'a que rarement l'usage de cette réserve. J'aime beaucoup Bara, elle sait se montrer pragmatique pour certaines choses. Mais moins pour d'autres.

Tobias entendit ces arguments. Il choisit un orbe de feu et un orbe d'eau, en priant que leur disparition passe inaperçue. Les orbes de vie lui étaient inutiles, trop complexes à manipuler, en particulier pour un entraînement sans usage précis. Il trouva les poches de son manteau par-dessous les pans du poncho de chevrier et y glissa ses larcins.

Ainsi se constituait son arsenal de rééducation à la magie : la foudre démontée de la lampe de chevet, la terre et le vent de la collection de Ferris, l'eau et le feu du sanctuaire. Restait à espérer qu'aucune salamandre géante ne revînt chercher ces derniers.

 

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