Devant la porte, tout est figé,
Le silence règne, tout est scellé.
Ce monde est fou, tout le monde s’agite,
Dans ce chaos, qui est encore lucide ?
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Entre l’oubli et la nuit, on se débat, on s’emmêle.
La poterne grince, la lumière s’efface,
Un corps en fuite, haletant dans l’espace.
Il pensait s’échapper, le destin le rattrape,
Sa fuite n’est qu’un dernier souffle qui s’échappe.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Sous la lueur pâle, le chaos étouffe et bouscule.
Cléandre et Miranda, les pieds dans la cohue,
Ils avancent, téméraires, au milieu du déluge.
Le vent emporte la cendre d’une fête déchue,
Là où le sang et le vin ont tracé leur ruse.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans les ruines de la joie, on cherche une lueur.
Ce monde est fou, tout le monde s’agite,
Dans ce chaos, qui est encore lucide ?
Vivre parmi les fous, est-ce être fou soi-même,
Ou juste choisir de danser sans chaînes ?
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Entre l’oubli et la nuit, on se débat, on s’emmêle.
Dans une ruelle, deux corps enlacés,
Un dernier souffle partagé, un geste figé.
L’amour à son apogée, l’ultime danse avant la fin,
Leurs bras autour du cou, liés dans un destin.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans ce dernier élan, leur monde s’effondre et s’embrouille.
Au loin, le fracas déchire l’air,
Le pont, censé unir, précipite le désert.
Il portait des rêves, maintenant il broie des âmes,
Sous l’acier brisé, le sang sème la flamme.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
D’un monde à l’autre, l’espoir se noie,
Dans les eaux rouillées du fossé de la loi.
Combien de vies écrasées sous le poids des silences,
Pour un dessein secret, une ambition immense.
Les puissants ne voient que leur route pavée de morts,
Les âmes égarées sont des vestiges, des ressorts.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Ils avancent sans un regard, sans regret, sans douleur,
Sous leurs pas, les vies se consument, éclatent en pleurs.
Sous le ciel rouge, les pierres éclatent, émiettées,
Des crânes rongés par l'acier, sous la voûte glacée.
Les visages figés dans un cri d’agonie oublié,
Leurs yeux désormais vides, témoins de la fatalité.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans ce silence lourd, qui entend encore le vent ?
Une couronne roulée sur un pavé souillé,
Un corps sans tête, l’histoire effacée.
Les seigneurs ont dansé sur des mers de sang,
Chaque sacrifice gravé dans les murs du temps.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans les décombres, les promesses s’éteignent en cendres.
Ce monde est fou, tout le monde s’agite,
Les victimes tombent dans l’ombre du délire,
Vivre parmi les fous, est-ce être fou soi-même,
Ou juste fuir cette danse de cendres et de fer ?
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans le silence, l’espoir se dissout dans la poussière.
Malgré l’hécatombe, les échos de la guerre au loin,
Cléandre et Miranda avancent, seuls dans ce chemin.
Pas un cri, pas un souffle, rien qu’un silence lourd,
Les rues dévastées, témoins d’un autre jour.
A croire que le dernier survivant, pris dans la folie,
S’est tranché la gorge, emporté par l'agonie.
Dans un éclair de lucidité, le poids de l'abîme,
Il choisit l'oubli, face à ce monde infime.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Sous un ciel sans étoile, tout se tait, à genoux.
Ils franchissent les portes de la citadelle immaculée,
Le sol craque sous les corps, l’hécatombe sacrée.
Monticules de chair, soieries déchiquetées,
Broches et rubans trempés, tout est abandonné.
Au centre de la salle, dans l'ombre d’un dernier souffle,
La mariée en robe rouge, figée, cruelle et souple.
Son voile teinté de sang, son regard perdu dans l'infini,
Elle porte le fardeau d’un amour devenu petit.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Là où le silence danse, l’humanité se fige et se brise.
Ils s’approchent du corps, la mariée solitaire,
Autour d’elle, un cimetière ambulant, tout est à l’envers.
Des cadavres étendus, figés sur les tables dressées,
Leurs mains raides tenant des coupes que le sang a colorées.
Les mets renversés, les plats remplis de la mort,
Les convives désormais muets, prisonniers du décor.
Les chandelles pleurent des cendres, la lumière vacille,
Sous les corps abandonnés, la fête s’éteint, fragile.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans ce banquet de l’oubli, les âmes se perdent et se frôlent.
Cléandre se penche, son regard plonge dans la blancheur,
Au-dessus de la mariée, il se fige, sentant la terreur.
Le voile de soie effleure sa peau, une lumière vacille,
Sous lui, un souffle brisé se réveille, malhabile.
Elle ouvre les yeux, un cri brisé, "Sauvez-moi…"
Un appel à l’aide, à peine murmuré, noyé par le froid.
Ses mains cherchent, tremblantes, ses lèvres frémissent,
"Ne me laissez pas ici…" ses derniers souffles qui gémissent.
Les morts sont les témoins, les vivants les aveugles,
Dans cet instant figé, l’espoir revit et notre héros lui, faiblit.