Lorsque les larmes me viennent,
je me réfugie dans les murs de silence...
Ces parois invisibles où le temps s'égrène
et où je me perds depuis mon enfance.
Lorsque la souffrance est trop dure à supporter
je brûle chaque centimètre de ma peau avec l'eau du bain,
je la laisse couler jusqu'à tout oublier,
jusqu'à évaporer la douleur et qu'il ne reste plus rien
Lorsque les voix dans ma tête crient trop fort,
je monte le volume et la musique abîme mes oreilles
pour couvrir tous ces reproches qui me blessent à tort,
couvrir tous ces mots crus, quand c'est chaque fois pareil
Lorsque tout mon corps se crispe sous la colère,
que mes mots restent entre ces murs de silence
et qu'à part pleurer il n'y a plus rien à faire,
j'écris ces phrases qui me poignardent à outrance
Lorsque les murs de silence se briseront,
lorsque la poussière me fera tousser d'amertume,
que je pourrai me libérer de mes émotions
sans avoir à les cracher sur le bitume
Lorsqu'ils seront prêts à entendre,
lorsque j'aurai moins peur d'être blessée,
lorsque le silence n'aura plus rien à prendre,
alors, je serai libérée
Fy
Je trouve le concept de « murs de silence » très intéressant. C'est très poétique et cadre bien une certaine souffrance. Une souffrance que l'on s'impose presque, pour se protéger d'un monde qui nous heurte.
C'est fou parce-que ce sont tant des murs qui nous protègent que des murs qui nous emprisonnent, tu le montres très bien, avec des métaphores très tactiles notamment : l'eau du bain qui brûle, la musique qui perce les tympans, etc.
Je n'ai vu qu'une petite faute : « toutes ces reproches » (il me semble que "reproche" est plutôt un nom masculin => " tous ces reproches").
Voilà voilà, au plaisir de te lire à nouveau plus tard ! Bon aprem ! :)
Je me reconnais totalement dans ce que tu dis, c'est aussi ce sentiment qui a inspiré ces mots. Je remarque grâce à toi ces métaphores tactiles qui en effet sont très présentes, j'aime bien tes retours car ils me fournissent des pistes d'autoanalyse x)
Ces métaphores traduisent je pense ma grande sensibilité, surtout au bruit qui peut vite me rendre vulnérable si j'y suis trop exposée (d'où les murs de silence), mais aussi car c'est ma manière de ressentir, de voir mon environnement au travers de mes émotions.
La coquille est corrigée, merci à toi !
Fy
J'adore cette formulation : "les murs de silence" (je crois d'ailleurs avoir inconsciemment repris l'expression dans un de mes textes, il faudra que je change ça, mdr). L'image m'interpelle beaucoup. Ca sonne vrai. J'ai l'impression que ce poème décrit un processus de résilience. On sent cette distance lourde à porter entre les émotions d'un individu et les autres : ce mur justement. C'est comme une zone tampon qui rend le dialogue impossible. Un silence plein d'émotions : si elles sortent trop tôt, elles feront tout exploser alors en attendant elles consument celle ou celui qui les ressent. Enfin, bref, j'interprète, quoi. xD
J'aime toujours autant la délicatesse de tes vers et des rimes qui s'écoulent comme de l'eau. Comme une berceuse.
Merci pour ce partage :)
PS : coquilles : (où) le temps s'égr(è)ne ; à tor(t), (lorsque) au lieu de lors que.
Tu peux reprendre l'expression, je te donne le crédit x)
J'essayais de trouver une métaphore pour décrire mes émotions, et au final, celle-ci était la plus juste. Même si on peut penser à un pléonasme (puisqu'un mur est toujours silencieux, et isole par définition), je trouvais qu'il illustrait bien le fait de ne pas se sentir entendu, ni même vu dans la souffrance.
J'aime beaucoup ton analyse de ce poème, tu le décris très justement.
Pour moi ils sont un peu comme une tour d'ivoire qui rend le reste du Monde inaccessible, comme enfermée dans une boîte hermétique mais fermée par quelqu'un d'autre. Puis que je finis par moi même utiliser et fermer sur moi lorsque je me trouve dans une situation de non dialogue.
Merci pour les coquilles, je vais corriger ça ;)
Tes mots me touchent beaucoup, merci à toi d'avoir pris le temps de les écrire, et au plaisir ! :)
Fy