Comment peut-on occire un de ces combattants,
Dont la chair est un cuir et le cœur est d'airain,
Aiguisant dans la joie leur lourd glaive opalin
Dont la lame autrefois s'est forgée dans le sang ?
Ils débarquent en masse sur la mer d'Azov
Portant à leur cuirasse un instrument de mort.
Les plaines de l'Ukraine, où émerge l'aurore,
Sont assiégées et pleines de chars limitrophes.
L'espace diminue et le temps se dilate.
Oyez-vous leur venue jointe à des cuivres sourds,
Le clairon du matin et le chant des spartiates ?
Qui sont ces jeunes gens ? D'immoraux volontaires
Attirés par l'écrin des cercueils en velours
Ou juste des enfants obligés dans leur chair ?
Toujours ces rimes internes au milieu des vers qui ajoutent une contrainte très forte. Les images et les sons suffisent à évoquer ce paysage morbide qui est difficile à décrire de manière trop explicite. Comme d'habitude, beaucoup de rimes originales auxquelles on ne s'attend pas.