Les Rêves de Lucinda et Ceux qui rôdent

Notes de l’auteur : Dans ce chapitre nos compagnons prennent le temps de se reposer auprès de Lucinda.
Ils n'ont pas encore conscience que le danger est tout proche.
La nuit est sensuelle et les corps expriment leur volupté .
Pendant ce temps, l'escadron de la mort de l'Ecorché approche .
Myra aura-t-elle le temps de fuir ?

Attention, certaines scènes de sexe explicites peuvent heurter un public non averti !

La clairière s'était endormie dans une paix rare. L'air était tiède, saturé d'odeurs de résine, de fleurs sauvages et de mousse. Dans la petite maison de bois enfouie dans la végétation, le groupe reposait. Les paupières closes, les poitrines lentes. Le monde semblait suspendu.

Et Lucinda était là.

Elle n’avait pas quitté la pièce, mais elle était aussi ailleurs.
Dans leurs têtes.
Dans leurs rêves.

Garric, le premier, sentit sa conscience s’embraser.

Elle apparut devant lui, blonde, lumineuse, les lèvres pleines et sucrées. Ses hanches ondulaient comme l’herbe sous le vent, et ses seins semblaient conçus pour épouser les paumes de ceux qui l’adoraient. Il tendit la main. Elle rit doucement, s’approcha. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux, puis plus bas. Elle l’enveloppa, le guida, s’offrit. Ils firent l’amour dans une prairie trempée de soleil. Il ne savait plus s’il était un homme ou un dieu. Elle murmurait son nom, et ses soupirs faisaient frémir les arbres.

Ser Caldar rêva lui aussi au même moment..

Lucinda avait de longs cheveux noirs et des yeux de nuit. Ses seins, lourds et parfaits, glissèrent contre sa peau rugueuse avec une douceur irréelle. Elle n’était pas humaine, il le sentait, mais cela n’avait plus d’importance. Dans son rêve, il la prit comme on boit un élixir interdit. Elle se cambra, haletante, et leurs corps s’unirent avec une lenteur solennelle. Il entendait son propre cœur résonner dans ses tempes. Et dans le creux de son oreille, Lucinda murmura des choses qu’il ne comprenait pas, des mots anciens qui parlaient de sang, de racines et de feu.

Myra, enfin, ouvrit les yeux dans son rêve.

Lucinda l’attendait, nue dans un halo d’ambre. Sa beauté transcendait les corps : elle était tout à la fois, femme, fleur, flamme.

Myra, d’abord figée, sentit ses pieds avancer. Lucinda lui tendit la main. Leurs doigts se frôlèrent, puis s’entrelacèrent. La jeune femme sentit un vertige. Un feu doux la traversa. Quand leurs lèvres se rejoignirent, c’était une mer entière qui s’ouvrait sous elle.

Leurs corps se mêlèrent, lentement, tendrement, sans violence ni honte. Lucinda explora, caressa, guida. Myra gémit, se cambra, se perdit. Elle sentit un courant de vie la traverser, comme si Lucinda versait en elle quelque chose de plus grand, de plus ancien. Une mémoire. Une force.

Lucinda chuchota :—Ce que je suis, tu peux l’être. Ce que tu ignores, je te l’offre. Mais ce que tu es… est déjà plus que moi.

Et dans cette étreinte, entre leurs gémissements mêlés, entre les perles de sueur, entre les soupirs du plaisir… Myra apprit.

 

Pendant ce temps, le Seigneur Loup veillait à l’orée de la clairière. Immense, noir comme l’abîme, les yeux jaunes braqués vers la pénombre.

Il ne dormait jamais vraiment.
Il avait ressenti l’appel, l’élan de vie, les flux qui frémissaient autour de Myra comme une mer soulevée par la lune.

Il n’intervenait pas.
Il observait.
Gardien silencieux, esprit de la forêt, il communiquait par le souffle de l’herbe, par le craquement du bois, par le silence pesant entre les branches. Son pelage semblait animé d’un feu lent : sous les poils d’encre, les lueurs rougeoyantes qui pulsaient parfois, gagnèrent en intensité. Lui aussi sentait une présence approcher.

Il était le témoin ancien. Et si le danger venait… il serait la morsure.

Au petit matin, ils s’éveillèrent un à un, le souffle court, la peau moite.

Personne ne dit rien.
Tous savaient.
Et Lucinda, assise près de l’âtre, leur sourit simplement.

Dans les yeux de Myra, brillait quelque chose de nouveau. Une clarté. Une force. Une flamme qu’on ne pourrait plus jamais éteindre. Lucinda leur prépara des baumes, des potions et parla à Myra longtemps. Myra avait changé. Elle savait. Elle avait reçu le savoir du fluide, comment le canaliser, le percevoir, et peut-être un jour le maîtriser.

Tous étaient changés après cette nuit et chacun savait l'importance des évenements à venir ! Ils étaient prèts et naturellement les liens entre eux se resserèrent. Plus que jamais le groupe des compagnons de Myra préssentait la tempête qui venait, tous sauf le Seigneur Loup ! Car il avait disparu.

 

Plus loin dans la forêt :

La forêt s’était tue.

Même le vent, d’ordinaire joueur entre les frondaisons, semblait se retenir de respirer.

L’Écorché venait d’y pénétrer, suivi de ses six ombres.
Il ne ralentit pas, ne détourna pas la tête.
Il connaissait la direction.
Il sentait quelque chose. Une chaleur vivante, insupportable. Un chant invisible dans la sève des arbres, un battement qu’il voulait faire taire à jamais.

Chaque signe de vie, chaque éclat d’innocence ou de joie, il le pourchasserait jusqu’à l’éteindre.
Il avançait sans mots, sans pause, sans âme.

Et plus haut, sur une crête boisée, à peine visibles entre les troncs noircis, les deux derniers automates les observaient.

Ils n’intervinrent pas.
Ils ne bougèrent même pas.
Leurs yeux vides suivaient les mouvements du groupe de l’Écorché, sans émotion ni jugement, comme des loups suivant une meute étrangère.
Ils n’avaient pas de langage commun. Pas d’alliance.

L’Écorché ne connaissait pas leur existence. Il marchait pour sa propre soif, poussé par ses propres ténèbres.
Les automates, eux, étaient attirés par Myra. Le don qu’elle portait. Le fluide.
Ils avançaient dans la même direction, mus par une autre logique, par une faim plus ancienne encore.

Deux menaces. Deux forces. Deux fins.

Et quelque part dans les bois, au cœur de la clairière, Myra sentit un frisson glacé lui mordre la nuque.

L'instinct de Ser Caldar lui dit que quelque chose de mauvais se rapprochait et Garric était déjà dehors les sens en alertes.
Lucinda se leva d’un bond. Elle fixait l’horizon, les traits tendus.

— Ils arrivent, dit-elle. Fuyez !!

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Talharr
Posté le 28/07/2025
Début intriguant ahaa mais la scène est bien faite sans ajouter trop trop de détails inutiles.
C'est fluide et on passe vite à la tension et au moins la nuit à servit à quelque chose.
Le passage du Loup est vraiment chouette. Où est-il donc allé ?
Et la double menace toute proche, ça sent les frissons aha
Brutus Valnuit
Posté le 28/07/2025
Oui, la nuit a été "intense en émotions ".
J'ai pensé que la sobriété serait plus efficace que la démonstration.
Le Loup nous réserve des surprises !
A suivre donc !!
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