Les trois bains

Notes de l’auteur : Scènes violentes et macabres. Public averti

Plus que la vision, l'odeur du carnage retournait les cœurs inhabitués. Un cloaque inhospitalier où la Justice terrible avait frappé. Autour d'une table garnie de faisans aux olives, mijotés dans une sauce de cardons et de blettes, l'odeur ferreuse du sang couvrait le bouquet aromatisé du thym et de la lavande fumée dans de petites pipes de bois tombées au sol. La sauce onctueuse d'oignons et de vin sur les haricots blancs se mêlait à des trainées visqueuses d'hémoglobine écarlate. Les grains de raisin, éclatés de leur jus sous des dents avides, composaient une farandole funèbre avec des bouts de doigts sectionnés, orphelins de moignons raccourcis.

En bout de table, en maîtresse de ce festin macabre, Velya essuya une goutte de sang sur son front clair. Devant une bassine d'eau rougie par des ablutions sanglantes, la Première Justicière passa un linge propre sur son épée souillée qu’elle replaça ensuite dans son fourreau.

La Justice s'appliquait implacablement sur tous les sujets du Parakoï, sans exception. L'Illustre bienfaiteur ne pouvait souffrir d'un membre gangréné par la noirceur de la trahison. Galien le Téméraire, feu le Premier Sujet du pays Lectois, et sa descendance en avaient fait l'amère expérience. Le propre Bras Glorieux du Parakoï ne pouvait échapper à cette nécessité afin de préserver la Paix et l'ordre. Il se devait d'être irréprochable de fidélité. Ses membres dévoués, engageaient leur propre vie, faisaient don de leur dernier souffle sans ciller.

La Poigne itinérante que Velya commandait avait manqué à son devoir sacré. Elle avait laissé partir les ennemis du Parakoï. La Première Justicière avait dû purifier le membre putréfié.

Ses neufs compagnons de serment gisaient désormais dans ce charnier du déshonneur. Ils n'avaient pu rivaliser avec la finesse de sa lame et la force de son Don. Aveugles et sourds, ils avaient combattu leur commandante sans espoir de l'atteindre. Par intermittences fugaces, ils avaient retrouvé la vue pour constater, à chaque fois, qu'un des leur était transpercé par la lame ruisselante. Le voile opaque s'abattait alors à nouveau devant leurs yeux et un nouveau Justicier sombrait, sans que son râle ne pût être entendu de ses camarades impuissants. Chute après chute, le voile obscur s'était envolé pour retomber aussitôt, inlassablement. Un à un, ils avaient senti le froid de l'acier dans leur bas-ventre. Un à un, la Justice les avait broyés.

Le foyer chaleureux, dans le dos de la Justicière, se reflétait en une larme dorée sur la coupe qu'elle portait à ses lèvres. Elle ne but qu'une gorgée délicate du vin de prunes. Elle reposa le récipient en verre ouvragé sur une flaque carmin. Elle ne savait dire qui du sang ou de la liqueur prépondérait dans ce mélange sirupeux. Des plats renversés déversaient, sur les dalles de pierres de granit, des saucisses de porcs grillées sans rappeler les intestins grossiers des Justiciers éventrés à côté.

Velya tressa précautionneusement sa natte que le combat, ou plutôt l’exécution sommaire, avait dérangée. Elle se leva enfin et, sans un dernier regard pour ses compagnons d'armes, sortit de la pièce, la main sur le tissu blanc de son pommeau. La Justice n'avait pas encore frappé tous les infidèles de Tesquieu.

 

***

 

Sir Dumonstier se prélassait dans une cuve d'eau savonneuse et fumante de volupté. Ses avant-bras volumineux se balançaient de part et d'autre de la bassine. Une corbeille de friandises sucrées, badigeonnées de miel, à portée de ses doigts grassouillets, tentait irrémédiablement la gourmandise du Bourgmestre. Entre deux bouchées pleines, il sifflotait un air innocent.

Le rapt de la future reine des Enfers n'avait émoussé son honneur à géométrie variable. Il pensait son petit secret en sécurité. Les soldats de la garnison n'ébruiteraient jamais les tractations compromettantes. Ces couards chérissaient trop leur misérable vie. Qui s'inquiéterait de la disparition d'une provinciale, humiliée devant le Second Sujet du pays ? Elle était la risée du beau monde. Personne ne la regretterait. Si son père se manifestait un jour, il ne rencontrerait que le mur infranchissable de la Justice. Cette de Pastelbour pouvait crier son nom à s'en casser la voix, ses suppliques se perdraient, officiellement, pour l'éternité dans les geôles de la Justice. Remettre en cause la probité et l’honneur du nouveau Premier Sujet Lectois, à partir d'une simple lettre anonyme, ne saurait recevoir la clémence de la Justice. Ce serait ouvrir la porte aux dénonciations calomnieuses. La Paix ne pouvait le surmonter.

La Poigne garderait également le silence. Leur déshonneur ne résisterait pas à la colère du Parakoï si la fuite des démons se répandait. Ils auraient dû se battre, quitte à y laisser leur vie. Ils partageraient la confidence et l'étoufferaient sous les épaisseurs de la vertu compromise.

Un doute subtil et tenace troublait cependant la conscience de l'homme replet. Les deux aubergistes avaient été enfermés par la Première Justicière de Clarens pour attirer les démons. Comment réagirait-elle lorsqu'elle apprendrait que son confrère les avait exécutés ? Croirait-elle en la rébellion désespérée ? Remarquerait-elle que la cellule voisine était vidée de son occupante ? Aussi vite qu’il était apparu, le doute se dilua avec le goût suave des amandes enrobées. Le Bourgmestre chassa ces questions futiles. Les Poignes itinérantes et locales géreraient ces anicroches en interne. Même si une dispute vrombissait dans les Poignes, une femme seule ploierait sous le nombre. Elle ne pourrait rivaliser avec les dix-neuf lames de ces guerriers redoutables. Ce n'était plus son problème, sa responsabilité. Son honneur était préservé.

La main gourmande de Sir Dumonstier se faufila vers la corbeille des tentations. Au lieu d'une nouvelle friandise, il agrippa une petite cloche de cuivre qu'il fit tinter. Son gosier sec réclamait une onde fraîche que la cruche vide ne put offrir. La porte de son salon privé s'entrouvrit. À la place de son serviteur habituel, la pointe d'une lame devança l'entrée de la Première Justicière.

La Mort en personne entra d'un pas souple et écrasant à la fois. Son baiser d'éternité venait caresser l'âme de sa prochaine conquête. La main de Justice brodée sur la tunique venait saisir et broyer le félon.

Le Bourgmestre se redressa mais fut coupé par la voix calme de la Justicière :

— Restez dans votre bain. Évitez-moi ce spectacle répugnant.

Velya pointa sa lame d'acier vers le Bourgmestre. Elle avança aussi lentement qu'elle murmura ces mots :

— Je viens entendre votre version des faits. Si elle ne correspond pas à celle de mes hommes, cette bassine risquerait de virer au rouge.

L'univers de Sir Dumonstier se disloqua à mesure que la Justicière approchait. Son assurance s'effondra, sa couardise le submergea. La pointe comminatoire effleura le gras de son cou et acheva l'air candide qu'il affichait avant que la porte ne s'ouvrît. La Justicière fit appel à son Don en frottant délicatement son pouce avec son index de sa senestre. Les doigts gourds du Bourgmestre lâchèrent alors une friandise qui vint se coller sur le sol. La sensation de chaleur émanant de la baignoire se dissipa. Le contact de l'eau sur sa peau flasque s'évanouit, comme s'il était immergé dans un bain de vide. Même le contact du drap qui le protégeait des échardes éventuelles de la bassine s'éclipsa. Sir Dumonstier, qui n'avait jamais vu la Mort en face, prit ces absences de sensation comme les prémices d'un trépas proche et certain.

L'homme tenait plus à la vie qu'à son honneur. Il pleura pitoyablement. Les larmes coulèrent sur ses joues sans qu'il n'en ait conscience. Velya exerça une pression sur sa pointe qui s'enfonça légèrement dans l'épaisseur du cou jusqu'à ce qu'une goutte de sang en perlât. Pour que le Bourgmestre ressentit la piqûre, Velya frotta à nouveau discrètement ses deux doigts. La décharge de douleur aigüe, soudaine et inattendue qui traversa le Bourgmestre le fit sursauter. Le contact de l'eau, du drap et de la chaleur se manifesta à nouveau. Sir Dumonstier, totalement déboussolé et sous la coupe de la terreur, balbutia :

— Première Justicière, vous... vous méprenez.

— Comment pouvez-vous en être si sûr ne sachant le fond de ma pensée ?

Le Bourgmestre déglutit. Sa proéminence laryngée, enfouie sous plusieurs couches de graisse, racla contre la pointe acérée.

— Votre épée, ma Grâce. Elle suggère une faute que je n'ai pas commise. Vos deux prisonniers étaient placés sous la responsabilité du Justicier Dugroel. Je n'ai rien à voir avec leur exécution.

La Justicière recula son épée du cou. Elle la plongea doucement dans le bain, au niveau de l'entre-jambes du Bourgmestre. Elle fit faire de petits cercles à son arme. Une onde menaçante se propagea. Sir Dumonstier sentit le froid de l'acier effleurer en plusieurs instants les parties qu'il ne voulait pas voir raccourcies.

Le calme de la Justicière  éprouvait le Bourgmestre aussi sûrement que des menaces vociférées. La représentante de la Justice commenta simplement :

— Pour quelqu'un qui n'est pas responsable de l'activité du Cercle, je vous trouve bien au fait de ce qu'il s'y est passé. Les Poignes n'ont pas pour habitude de divulguer des informations confidentielles à des individus extérieurs à la Justice, tout Bourgmestre que vous soyez. Comment savez-vous que mes prisonniers ont été exécutés par Sir Dugroel ? Vous devez connaitre également les raisons de son geste absurde ? Car, que pouvait craindre un homme armé comme lui contre deux vulgaires aubergistes enchaînés ? Je vous écoute.

La lame remonta sur le ventre empâté et s'arrêta dans le creux du nombril. Sir Dumonstier comprit que cet interrogatoire n'en était pas un. La Justicière avait déjà toutes ses réponses, ses subordonnés ayant dû lui faire un rapport détaillé des événements. Elle le testait. Il ne pouvait lui mentir.

— Les démons...

La Justicière accentua la pression de son arme en réponse à cette évocation hérétique.

— Les démons ne peuvent exister, Sir. Le Parakoï nous en protège. Seriez-vous donc le traître que je vous soupçonne d'être ?

L'angoisse, déjà bien implantée, renforça son emprise sur le Bourgmestre désemparé.

— Non, ma Grâce. Je suis dévoué corps et âme à notre Bienfaiteur. Les trois scélérats se sont introduits dans le Cercle pour y délivrer vos prisonniers. Sir Dugroel les y attendait et n'a eu d'autre choix que d'abattre les deux gueux. Nous sommes arrivés trop tard avec la garnison pour venir en aide au Premier Justicier.

— Ne vous fatiguez pas, monsieur Dusmontier. Je suis déjà au courant de vos tractations répugnantes. Confirmez-vous que mademoiselle de Pastelbour a quitté la ville en compagnie des ennemis de la Paix ?

Les aveux s'imposèrent d'eux-mêmes. L'homme fixa l'acier qui lui mordait la chair. Plus que la raison, la peur ouvrit la voie de la vérité.

— Oui, ma Grâce. Ils l'ont prise avec eux. Ils comptaient l'offrir à leur roi.

Velya soupira un agacement qu'elle avait du mal à retenir. Elle confia sa pensée en secouant négligemment la tête :

— Que vous êtes naïf. Puisque ces démons ne sont pas ce qu'ils prétendent, comment peuvent-ils avoir un roi ? Ils vous ont berné. Ils avaient une raison bien particulière pour s'encombrer de cette indélicate. Comme vous le savez si bien, cette demoiselle de Pastelbour n'a pas hésité à fabuler d’un complot pour ébranler la Paix de notre Parakoï. Le lien entre ces quatre misérables insectes est évident. Mais, voyez-vous, je ne viens pas vous rendre cette visite de courtoisie pour entendre une histoire que mes hommes m'ont rapportée dans les moindres détails. J'ai un vilain défaut. Sous mon calme apparent, mon impulsivité guette et, par définition, surgit un peu trop facilement dans les plus mauvais moments. Je vous épargne les détails… mes hommes ne sont plus en état de parlementer. Or, j'ai oublié de leur poser une question cruciale. D’où la raison de ma présence.

Sir Dumonstier regarda son interlocutrice. Il ne put détacher son attention des yeux glacials de la Justicière. D'une voix tremblotante, il gémit :

— Quelle est cette question, ma Grâce ?

— Parmi ces trois comploteurs, y en avait-il un avec des cheveux roux ?

— Leurs visages étaient plongés dans les ombres de leurs capuchons, ma Grâce. Je ne saurais dire.

— Les chevaux que vous leur avez fournis pour fuir, l'un d'eux n'avait-il pas une robe blanche avec une tache marron sur le front en forme d'étoile ?

— Oui, ma Grâce. À cinq branches.

La Justicière soupira derechef :

— C'est bien ce que j'imaginais. Je ne pensais pas retourner à Manidres de sitôt.

La Justicière frotta à nouveau ses deux doigts ensemble et, dans un même mouvement, enfonça profondément son épée dans les entrailles du Bourgmestre. L'eau vira à l'écarlate lorsqu'elle retira l'acier. Sans douleur, Sir Dumonstier contempla ce spectacle morbide.

Velya se retourna et quitta la pièce dans un silence suspendu. Elle referma la porte, se frictionna délicatement l'index. La souffrance s'exprima alors pleinement en un déchirement inhumain.

 

***

 

La quiétude de la nuit enveloppait Velya dans sa couverture froide. Un muscardin inconscient se faufila entre les pattes musclées de la monture géante. Il manqua de se faire piétiner sous un sabot ferré impitoyable. Son ombre se fondit finalement avec celle d'une haie d'aubépines que le vent discret faisait frémir. Les murailles de Tesquieu, loin derrière la Justicière, s'éclipsèrent derrière une brume bleuâtre tandis que les forêts environnantes, inamovibles et inquiétantes, orchestraient leurs mélodies nocturnes. L'automne parachevait son œuvre. Les bosquets effeuillés ouvraient au monde les cris envoûtants des chevêches éveillées.

L'image du Marquis goguenard ne la quittait plus. Elle s'était fait duper, autant que le Bourgmestre. Cette idée humiliante l'irrita. La Marquise improvisée ne pouvait être que cette mademoiselle de Pastelbour. Velya devait conforter son intuition en rendant une visite nécessaire, mais courtoise, au père aimant de la demoiselle, probablement complice de ce complot contre la Paix du Parakoï.

Tous les événements qui entouraient ces fauteurs de trouble ne trompaient pas la nature intrinsèque à la Justicière. Elle connaissait, pour cause, les étendus et les possibilités qui s'ouvraient à un possesseur de Don. Ils devaient en disposer d'un, ou plusieurs. La sortie spectaculaire de la défunte Ilysane de Lactour, l'entrée remarquée dans la fournaise de la citadelle de Myr, la Poigne pulvérisée, l'humiliation des différents crieurs, l'intrusion et la fuite rocambolesque de Tesquieu ne pouvaient être l'apanage que d'un possesseur de Don. Des démons pour les crédules, l'ombre planant d'un Don pour l'initiée qu'elle était. Sous leurs airs débonnaires, ces malfrats détenaient un pouvoir immense dont elle devait se méfier. Elle ne parvenait pas à en identifier encore les caractéristiques. Elle devrait redoubler de vigilance à leur approche.

Velya les soupçonnait cependant de jouer de malice et d'exagérer l'étendue de leur prétendu pouvoir. Pourquoi se seraient-ils embêtés à jouer pareille comédie pour s'infiltrer dans le bourg de Tesquieu, s'ils pouvaient, comme le prétendaient-ils, apparaitre et disparaître comme bon leur semblait ? Étaient-ils acculés dans le Cercle pour devoir négocier une sortie sans faire appel à leur Don ? Pourquoi demander des chevaux quand, quelques semaines auparavant, ils plongeaient dans le vide pour disparaître aussitôt de Myr ? Elle n'aurait probablement pas de réponses sans les confronter.

La Justicière distingua sur les hauteurs d'une colline proche, la lueur d'une lanterne. Les éclats chaleureux d'un foyer trahissaient, à travers les carreaux de la demeure, une présence humaine. Velya éperonna son cheval pour le mettre au trot et se fondre, à son tour, dans l'obscurité de la nuit. Une deuxième puis une troisième lueur attirèrent son attention. Ce qu'elle avait pris pour une lanterne était, à y regarder plus attentivement, un flambeau accompagné de nombreux autres. Ces sources de lumières lui avaient été cachées par une masse noire, probablement végétale et inidentifiable à cet instant de la nuit. Ces points lumineux, dansant sur un fond ténébreux, se regroupaient jusqu'à former, à s'y méprendre, un véritable feu de joie. Ce rassemblement, bien incongru, fut bientôt accompagné d'échos véhéments. Des cris et des plaintes déferlaient depuis la colline jusque dans la campagne endormie.

Une subtile odeur de brûlé vint effleurer son odorat. Le foyer chaleureux qu'elle s'était imaginé, léchait désormais la façade en un incendie qui ne demandait qu'à tout dévorer.

Du bas de la colline, la Justicière distinguait les torches, comme dansant follement autour d'une célébration endiablée. Les plaintes qu'elle avait cru discerner s'apparentaient dès lors à des acclamations enjouées et des vivats euphoriques.

Velya tourna bride vers un sentier qui serpentait vers les sommets. Elle posa, en prévision du pire, sa main gantée sur son pommeau blanc. Les sabots roulèrent sur des cailloux, la monture s'ébroua d'excitation. La Justicière dut tirer sur les rênes pour contenir l'envie évidente de son compagnon. Elle voulait effectuer une approche discrète ne sachant encore si la Justice devait, ou non, intervenir dans ce chahut obscur. La frondaison absente lui permit d'observer, à travers les troncs resserrés, l'énigmatique incendie. La langue goulue s'étirait dans le ciel comme si elle voulait s'attaquer aux rigueurs de l'air glacial. L'odeur s'intensifiait à mesure que la Justicière gravissait l'étroit chemin. Pour que l'empyreume ne l'incommodât davantage, elle fit appel à son Don. Elle se toucha le nez pour obstruer le sens olfactif de son cheval. Le Coût fut immédiat. Son propre odorat fut instantanément condamné. Elle ne récupérerait sa faculté qu'en libérant, en échange, la cible de son Don.

Les clameurs rendues incompréhensibles par la distance prenaient progressivement une forme intelligible. Des mots isolés lui parvinrent en un écho grave. Un buisson de millepertuis sauvage l'isola momentanément de la ferveur. Puis, le souffle chaud de l'incendie lui caressa le visage à travers la grille ornementée qui clôturait la maison de maître. Le portail, sorti de ses gonds, gisait au sol et laissait la demeure ouverte au pillage et à la barbarie. Une foule d'anonymes, équipée de bric et de broc, levaient rageusement des armes improvisées devant l'incendie incontrôlable. Le feu crépitait joyeusement et les rires s'élevaient chaudement. Une forêt de plumes bleues coiffait les chapeaux de paille et de roseau. Devant la demeure prise aux flammes, des paysans braillaient ardemment leur aphorisme. Révolution ou la mort, l’Égalité et la Justice.

Velya aperçut, porté par un vent qui attisait le brasier, un ruban dériver dans la nuit innocente. Elle leva le bras et saisit au vol ce petit nœud pour cheveux, d'un bleu céruléen.

 Des brandons chutaient lourdement sur le pavé et s'envolaient, sous le choc, en des étincelles incandescentes. Torches à la main, les paysans scandaient en boucle les mêmes mots. Ils semblaient apostropher une silhouette prisonnière des flammes. À la fenêtre, la fumée noire et dense dissimulait les traits d’un homme pris sous les doigts brûlants de la fournaise. Dans un ultime espoir, l'inconnu enjamba le garde-fou. Poussé par son instinct autant que la chaleur étouffante, il se jeta dans le vide. La foule s'agglutina autour du point de chute. Fourches, houes et fléaux se levèrent et s'abaissèrent alors en une chorégraphie improvisée et chaotique.

Habituée aux scènes de dévastation pour en être souvent l'investigatrice, Velya n'en resta pas moins interdite. Comment l'Homme révolté pouvait se muer en une bête dont la raison s'effaçait devant l'appel ensorcelant de la violence ? Quel était ce monde où la paix se préservait par les armes ? Quelle était cette époque, où les idéaux de liberté s'immergeaient dans un bain cramoisi pour en ressortir couvertes de sang ?

Quoiqu'il en fût, le Bras obéissait et tranchait. La conviction intime de la Justicière ne pouvait entraver son devoir et son serment. Implacablement, Velya sortit son épée du fourreau en une friction métallique. Elle éperonna sa monture, fit appel à son Don pour plonger ses cibles et elle-même dans le noir absolu. Le bain n'en finirait pas de déborder et de déverser sur l'Histoire des éclaboussures ensanglantées.

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire.
Camille Octavie
Posté le 14/03/2023
Bonjour :)
J'avais écrit un gros pavé (positif) mais mon fils s'est levé, et quand je suis revenue j'avais perdu le texte :/
Bref, tes descriptions sont vraiment maîtrisées, le Don de Velya ne doit pas être simple à écrire, il faut penser à toutes les petites tournures de phrases auxquelles on n'a pas le droit au moment où elle perd tel ou tel sens XD Chapeau ^^

Je ne m'attendais pas à la voir "investie" de sa mission de justice à ce point, je suis curieuse d'en savoir plus sur elle, pour voir comment on passe d'une ado qui aide son frère à fuir à une adulte qui tue de sang froid et cruellement ^^

L'avantage de la mort du père d'ombelyne, si je puis dire, c'est qu'il ne peut plus parler...

A bientôt !
ClementNobrad
Posté le 14/03/2023
Coucou,

Le père d'Ombelyne ne meurt pas hein. Le mec qui se fait tuer dans la baignoire c'est le bourgmestre de la ville qui a laissé le trio s'échapper. Le père d'Ombelyne est tranquillement chez lui pour linstant. :)
Camille Octavie
Posté le 14/03/2023
Aaah ! je croyais que c'était lui qui se jetais d'une fenêtre de son manoir en flammes devant la foule enragée !
ClementNobrad
Posté le 14/03/2023
Ah non pas du tout ^^ un mec lambda
Camille Octavie
Posté le 14/03/2023
Autant pour moi ;) Par contre, à voir si d'autres ont cette impression, mais j'ai relu un peu pour voir, et pour moi ça reste pas clair, parce que tu parles d'Ombelyne et de son père, puis elle arrive sur la scène de révolte sans préciser où c'est ni à quelle distance elle se trouve de chez le père...
Syanelys
Posté le 08/02/2023
Hey Clément !

Un chapitre dédié à mon top 3, super ! Velya rentre de ses funérailles forcées pour se prélasser dans ses trois bains sanglants. Pourquoi pas ? Son Don lui permet en tout cas de s'adonner à un sadisme saisissant qui la prive un peu trop de rigueur je trouve.

Elle confesse elle-même ne pas avoir posé les bonnes questions à la Poigne itinérante qu'elle sabre avec le champagne (à ce propos, il ne s'agit pas de la Poigne dont elle a le commandement ? Un peu de confusion entre itinérante/locale et savoir laquelle est la sienne). En plus des effusions de sang, on la sent septique et déterminée à ne plus se laisser berner. Elle ne s'interroge pas assez sur le rôle de Ombelyne : elle sait les causes de son emprisonnement, les circonstances de sa fuite et... aucun lien n'est fait avec les Démons qui s'encombrent d'elle. Je pense qu'un lien évident pouvait être fait avec le Parakoï : la noble est utile car elle détient sûrement des informations non-dénuées de sens. À voir...

Très belle description en tout cas. Tu nous mets le goût en bouche avec ce mélange de saveurs et de couleurs, c'est très bien joué ! Velya maitrise très bien son Don et son Coût la rend encore très redoutable. Hélas, elle hérite au fil de la narration d'un pattern classique de badass sanguinaire. Ne sois pas surpris, mais je lui préfère de loin Ombelyne :)

Et en parlant d'elle :

Cette *** de Pastelbour pouvait crier son nom à s'en casser la voix, ses suppliques se perdraient, officiellement, pour l'éternité dans les geôles de la Justice. -> *** magnifique demoiselle qui ne se laisse pas faire ?

Très bon chapitre. Les retrouvailles risquent d'être croustillantes ! Vivement que la Première Justicière retourne rabattre le clapet de l'homme de paille !

Allez Krone, les deux femmes de ta vie vont te rendre ta vie bien plus exaltante !

Au plaisir de te lire, l'ami !
ClementNobrad
Posté le 08/02/2023
Hello !

Je me doutais que ces trois petits bains te plairaient.

C'est bien sa propre poigne qu'elle élimine... après tout, elle est responsable de ses membres, elle les punit en conséquence...
Quant au questionnement sur Ombelyne, Velya est un peu focalisée sur sa chasse au démon, pour s'embêter avec une ennemie du Parakoi. Apres tout elle est au courant qu'elle a été mise au cachot pour dénonciation de Premier Sujet... un joli paquetage d'ennemis du Parakoi...

J'espère que tu aimeras la suite...
Flammy
Posté le 05/02/2023
Coucou !

Elle y va pas à moitié Velya ='D Mais j'aime bien ce côté-là. On sent qu'elle est aussi intransigeante avec elle qu'avec les autres. Les retrouvailles avec son frères vont pas être tristes et je me demande vraiment ce que ça va donner =o Parce que certes, elle avait son éthique de pas vouloir toucher aux possesseurs de Dons, mais là, ceux-là, ils sont clairement contre le Parakoï, donc qu'est-ce qui va gagner ? Son allégeance au Parakoï ou des porteurs de Dons, dont son frère ? =o Je suis curieuse de voir comment tout ça va évoluer ^^

Sinon, petite question, Velya semble très motivée pour tuer tous ceux qui ont participé à la fuite des démons, quitte à tuer ses compagnons d'armes, mais est-ce qu'elle a aussi tué les membres de la Poigne locale ? Je sais pas si c'est moi qui ait lu trop vite, mais il me semble pas avoir vu de référence à ça, et ça m'aurait paru logique qu'elle les élimine aussi. D'ailleurs, dans ce genre de situation, elle va avoir de nouveaux justiciers sous ses ordres à un moment où elle va rester seule ?

D'ailleurs, autre parenthèse, pour quelqu'un qui a l'air très minutieux comme Velya, je suis un peu surprise de voir qu'elle a tout de suite jeté les allégations d'Ombelyne à la poubelle. Je me doute que c'est ultra louche et tout, mais ne serait-ce que garder ça dans un coin de sa tête en mode "je vérifierai quand j'aurai le temps", vu comment elle a l'air rigoureuse, et que ça a pas l'air si courant que ça les dénonciations, que ça soit pas traité entièrement au sérieux, c'est normal, mais qu'elle considère que c'est forcément entièrement de la merde sans prendre le temps d'enquêter un minimum, j'ai été un peu surprise.

Sinon, le chapitre se lit bien, le parallèle massacre/nourriture au début était fort appétissant, même si c'est scandaleux de gâcher autant de bonne nourriture :'(

Et sinon, je suis fort impressionnée, je ne pensais pas que son coût s'était ça, parce que bon, ça implique qu'elle arrive à bien se battre à l'épée sans voir et entendre, c'est ultra impressionnant =o Elle est vraiment très forte.

Juste deux remarques :

"Elle ne pourrait rivaliser avec les dix-neuf lames de ces guerriers redoutables."
18, non ? Le premier Justicier de la poigne local est mort aussi, tué par Bulle, non ? D'ailleurs, le fait qu'un Premier Justicier soit mort, ça devrait éveiller la suspicion de Vélya aussi, non ?

"Le Bourgmestre se redressa mais fut couper par la voix calme de la Justicière :" coupé
ClementNobrad
Posté le 05/02/2023
Coucou Flammy,

Merci pour ton retour, toujours précieux !

En effet Velya ne rigole pas, je te laisse découvrir les retrouvailles avec Krone (ça serait décevant qu'il n'y en ait pas hein ?:p) petit spoil : c'est pour bientôt....

Bulle de Savon n'a pas tué le Premier Justicier dans le Cercle. Il y a eu une coupure au moment où il disait "maintenant je vais vous bouffer les entrailles" puis quand il sort négocier avec le Bourgmestre, il dit qu'ils retrouveront le Premier Justicier vivant dans la cellule (en mauvais état certes...) d'autant plus que Bulne menace les Poignes de brûler le Premier Justicier devant eux, donc il est bien vivant :) donc bien 19 lames, dans la bouche du Bourgmestre.

Concernant les doutes de Velya sur la dénonciation de Ombelyne, elle dit qu'elle ira rendre une visite au père de celle-ci pour tirer tout ça au clair. On en saura un peu plus, un peu plus tard :)
Velya ne s'est débarrassé que de sa propre poigne, c'est vrai que j'aurais pu ajouter la Poigne locale... je n'y avais pas trop songé à vrai dire :)))

Le coût de Velya est handicapant pour se battre en effet, mais bon, quand on est badass... et combiné avec un autre personnage de l'histoire, son Coût peut se transformer en arme redoutable ;( je te laisse y réfléchir !

J'espère que la suite te plaira !
Flammy
Posté le 05/02/2023
Ah mince, je ne me souvenais plus, désolée ^^" Mais du coup, le fait qu'il soit en mauvais état, le Bourgmestre devrait au moins se dire que Vélya va se demander comment il a fini dans cet état, non ?

N'importe quel pouvoir avec Bulle devient surpuissant ='D Et je suis vraiment très curieuse de voir ce que va donner les retrouvailles avec Krone, même si ça risque d'être explosif ^^"
Peridotite
Posté le 01/02/2023
Coucou Clément,

On découvre la cruauté de V, la sœur de Krone. Elle n’hésite pas à abattre sa propre troupe (pourquoi ?) et le bourgmestre de sang-froid. Elle fait froid dans le dos et j’aime beaucoup son pouvoir. Pourtant, je me suis posée une question pendant tout le chapitre : pourquoi fait-elle ça ? Elle n’a pas peur d’être poursuivie comme assassin ? Ce n’est pas clair de qui elle tire ses ordres et on a du coup l’impression qu’elle agit par elle-même, seule, sur un coup de tête. Je n’arrive pas à trancher si ce faisant, elle se rebelle contre le Parakoi ou si elle suit ses ordres. Pourquoi tuer ses vassaux si c’est l’ordre du Parakoi ? Pourquoi de tels ordres ? Ces hommes sont à priori loyaux envers lui et s’il commence à assassiner ses lords, il ne peut que s’attendre à la rébellion des autres villes, des autres bourgmestres quoi. En gros, il signe sa perte. Du coup, ça me paraît bizarre. Quel chef ferait ça ?

Je pense que tu as encore le soucis de répétitions d’idées, surtout au début du chapitre, dans tes descriptions du carnage de V, mais je détaille déjà dans mes notes en bas.

Pourquoi as-tu fait le choix de ne pas montrer le coût de V plus tôt ?

Mes notes de lecture :

« avec des bouts de doigts sectionnés, orphelins de moignons raccourcis. »
> Berk 😊

« La Poigne itinérante que Velya commandait avait manqué à son devoir sacré. Elle avait laissé partir les ennemis du Parakoï. La Première Justicière avait dû purifier le membre putréfié.”
> Petit soucis de compréhension de ma part ici :
En gros Velya a fait une gourde et laissé échappé des ennemis. Que veut dire la dernière phrase ? On s’attendrait à une phrase du genre elle a dû se racheter aux yeux du Parakoi, répondre à ses ordres et partir à leur poursuite non ? Puisque quand tu dis « membre putrifié », on pense à un traître ou quelqu’un au sein de la garde ou du gouvernement qui est corrompu ou quelque chose. Ça ne semble pas être le cas, car elle tue ses propres hommes. Et du coup, ce terme tombe là comme un cheveux sur la soupe et je peine à suivre sans explication.

Pour toute cette scène, tu utilises quasi à chaque phrase une répétition d’idée de rouge/sang. Pour que ce soit clair ce que je dis, j’ai relevé certaines de ces tournures dans le premier paragraphe :
l'odeur ferreuse du sang
trainées visqueuses d'hémoglobine écarlate
essuya une goutte de sang
une bassine d'eau rougie
par des ablutions sanglantes
sur son épée souillée
Puis plus loin, tu reviens encore dessus :
« sur une flaque carmin”
“qui du sang ou de la liqueur prépondérait dans ce mélange sirupeux »
C’est un peu too much. Je trouve les phrases lourdes, car elles répètent encore et encore la même idée.

Tu fais aussi une répétition de tournures :
« l'odeur du carnage retournait les cœurs inhabitués »
« l'odeur ferreuse du sang couvrait le bouquet aromatisé du thym »

Là tu reviens encore sur la description : « Ses neufs compagnons de serment gisaient désormais dans ce charnier du déshonneur. »
> Pour que tout se lise smooth, je te conseille de regrouper les infos qui vont ensemble : la description du charnier, les infos de pourquoi elle a fait ça etc

Encore une fois, je parle ici plus du style que du fond. La scène pourrait être plus marquante si tous les évènements s’enchaînaient bien, avec plus d'émotions. On aurait une entrée dans l’horreur. Là, on a envie de lire un peu en diagonal et c’est dommage pour une telle scène.

« du Bourgmestre »
> Ça, je le mettrais direct dans ta première phrase : « Le bourgmestre, Sir Dumonstiers se prélassait dans une cuve d'eau savonneuse et fumante de volupté. » sinon on lit tout le paragraphe sans comprendre de qui tu parles.
> Par ailleurs, je ne crois pas que la majuscule soit requise dans ce cas.

« à des individus extérieurs à la Justice, tout Bourgmestre que vous soyez. »
> Je ne comprends pas V : c’est le bourgmestre, le chef de la ville si tu veux, c’est normal qu’il soit au courant de ce qui se passe dans sa ville. Que veux-tu dire par là ?
« Comment savez-vous que mes prisonniers ont été exécutés par Sir Dugroel ? »
> Tu rends V plus stupide qu’elle ne devrait l’être… Vu le grabuge que tout ça a causé, bien sûr que le bourgmestre est au courant, que va-t-elle s’imaginer ?

« enfonça profondément son épée dans les entrailles du Bourgmestre. »
> Ce n’est pas assez clair dans le chapitre qu’elle obéit aux ordres de… ? du Parakoi ? De quelqu’un d’autre ? Pourquoi fait-elle ça ?

« Les chevaux que vous leur avez fournis pour fuir, l'un d'eux n'avait-il pas une robe blanche avec une tache marron sur le front en forme d'étoile ? »
> Je peine à suivre les pensées et émotions de V ? Le bourgmestre n’a rien dit… Comment peut- le lien entre le marquis croisé et les démons ? Ce n’est pas évident pour moi du tout.

«La souffrance s'exprima alors pleinement en un déchirement inhumain.”
> Elle a mal au doigt ? Que lui arrive-t-il ?

« La Justicière dut tirer sur les rênes pour contenir l'envie évidente de son compagnon. »
> Qui est ? Ce n’est pas clair pour moi.

« Elle ne récupérerait sa faculté qu'en libérant, en échange, la cible de son Don. »
> Je n’avais pas compris aux chapitres précédents qu’elle devenait aveugle ou sourde quand ses adversaires le devenaient. Peut-être le préciser ?

« Torches à la main, les paysans scandaient en boucle les mêmes mots. »
> Qui sont ?

« Habituée aux scènes de dévastation pour en être souvent l'investigatrice, Velya n'en resta pas moins interdite. Comment l'Homme révolté pouvait se muer en une bête dont la raison s'effaçait devant l'appel ensorcelant de la violence ? Quel était ce monde où la paix se préservait par les armes ? Quelle était cette époque, où les idéaux de liberté s'immergeaient dans un bain cramoisi pour en ressortir couvertes de sang ? »
> Ce paragraphe me paraît un peu décalé. Elle vient d’abattre pleins de gens elle-même, soi-disant pour la justice. Ne l’a-t-elle pas fait par conviction personnelle ? Ces doutes-là diluent sa conviction à mon avis. Je ne l’imagine pas soudain se dire que la violence, c’est pas bien. Si c’est l’arc narratif de ton perso, je te conseille de garder ce paragraphe sous le coude, lorsqu’elle doutera.

Je pense que c’est un bon chapitre, avec néanmoins quelques maladresses (les descriptions au début côté et d’où V tire ses ordres côté fond). Revoir ces quelques points permettrait de tout bien ficeler à mon avis. La perso de V est cool, je l’aime bien (enfin façon de parler hein, elle a l’air horrible haha 😊 ! Je n’aimerais pas croiser sa route) et j’ai hâte de voir l’affrontement entre elle et son frère.
ClementNobrad
Posté le 01/02/2023
Coucou Péridotite,

Encore merci pour ton suivie de lecture, ça fait plaisir de te voir dans mes Pérégrinations ! :D

"Pourtant, je me suis posée une question pendant tout le chapitre : pourquoi fait-elle ça ?" > Je vais répondre à cette remarque et celles qui s'y rattache. Velya est la Premier Justicière de sa Poigne. Comme expliqué dans le chapitre "Glaive d'Or", elle en est le chef et le représentant direct du Parakoï. Elle a tous les pouvoirs, et n'a pas besoin de se justifier. A personne. Seulement au Parakoï. Elle agit donc sous le commandement direct du Parakoï est n'est pas dans ce chapitre hors la loi, elle ne risque rien. Ses compagnons ont trahi le Parakoï en ayant laissé le trio s'enfuir. Elle doit donc les exécuter car ils n'ont pas respecté leur serment... Idem pour le Bourgmestre, même logique.

"La Première Justicière avait dû purifier le membre putréfié.”" > L'ordre qu'elle commande se fait aussi appeler le "Bras Glorieux", car ils sont le bras du Parakoï qui s'abbat pour faire respecter la justice. Le bras (la Poigne, poignée) est corrompu, pourri, il faut donc le couper pour ne pas que la gangrène ne se répande à tout le corps). C'est dans ce sens qu'il faut comprendre cette image : Velya a du se débarrasser de la partie corrompue, et couper le Bras... Ce ne sont que des traitres à ses yeux, ils ne doivent plus faire partie du corps du Parakoï

"« à des individus extérieurs à la Justice, tout Bourgmestre que vous soyez. »
> Je ne comprends pas V : c’est le bourgmestre, le chef de la ville si tu veux, c’est normal qu’il soit au courant de ce qui se passe dans sa ville. Que veux-tu dire par là ?" > La gestion des prisonniers est géré par la Justice du Parakoï (donc les poignes), ils n'ont pas de compte à rendre au Bourgmestre. Qu'il soit au courant de ce qu'il s'est passé dans la cellule, n'est pas normal, ca a donc fait tiquer Velya. Ca ne regarde que les Justiciers et eux seuls devaient être au courant que l'autre Premier justicier ait tué les deux prisonniers.

"« Les chevaux que vous leur avez fournis pour fuir, l'un d'eux n'avait-il pas une robe blanche avec une tache marron sur le front en forme d'étoile ? »
> Je peine à suivre les pensées et émotions de V ? Le bourgmestre n’a rien dit… Comment peut- le lien entre le marquis croisé et les démons ? Ce n’est pas évident pour moi du tout." > T'as parfaitement compris. Velya a un doute sur le carrosse qu'elle a croisé, et pose a tout hasard la question sur l'un des cheveux pour vérifier/enlever ses doutes.

"«La souffrance s'exprima alors pleinement en un déchirement inhumain.”
> Elle a mal au doigt ? Que lui arrive-t-il ?" > Mdr, non, ce n'est pas elle :D Elle avait utilisé son Don juste avant d'enfoncer son épée dans le ventre du Bourgmestre pour qu'il ne ressente rien. Au moment de sortir de la chambre, elle se retouche les doigts pour enlever les effets de son Don. La douleur est alors de retour et le Bourgmestre hurle à ce moment là ^^ (Oui elle est un peu sadique...)

"« Torches à la main, les paysans scandaient en boucle les mêmes mots. »
> Qui sont ?" > Ils arrivent juste après ^^

"> Ce paragraphe me paraît un peu décalé. Elle vient d’abattre pleins de gens elle-même, soi-disant pour la justice. Ne l’a-t-elle pas fait par conviction personnelle ? > Si, mais elle ne fait que son "travail". Pour autant, ça n'empêche pas qu'elle soit étonnée par toute la violence qu'il y a dans la société.

Merci pour toutes les autres remarques ! J'espère que mes réponses te conviendront !

A très vite
Vous lisez