Les vestiges du Nord

Par Jowie

 

Il faisait beau et froid en ce matin de février. Le ciel s'était vêtu d'azur, sans aucune trace de blanc ou de gris. Comme souvent, la Chouette se tenait seule face au lac, les souliers au bord de l'eau. Elle jetait des morceaux de pain aux canards sauvages qui dérivaient à la surface comme sur une plaque de verre. Au loin, les arbres nus ressemblaient à des balais inversés.

D'une saison à l'autre, le château de Morglier pouvait se surpeupler comme se vider. Pendant les mois durs de l'hiver, les deux tours avaient reçu baillis, juges, conseillers et sergents ; elle s'étaient emplies de débats, de contestations, de contrats et de paperasse chiffonnée. Depuis quelques temps pourtant, la demeure des Blodmoore était déserte. Terre-Semée avait invoqué la duchesse pour une audience ; le duc enchaînait les séances au palais de justice, sur terre ferme ; Sergius n'était pas rentré du Mikilldys ; Jeronimus suivait sa formation de sergent dans les plaines de Banne-Anne, le nouveau nid des moines-soldats après la désaffectation du Don'hill. Quant à Gregor et Isidor, ils poursuivaient leur éducation religieuse auprès de leur maître, l'Évêque de Chiskec.

Les bancs de la chapelle s'étaient allégés et dans les corridors gris ne se devinaient que les présences fantomatiques et fuyantes des servants ou les douces cantiques des nonnes. Moniales, pages, valets, chambrières, fauconniers, sentinelles et maître queux mangeaient ensemble aux cuisines. Après les repas, les sœurs de Morglier se réfugiaient dans leur scriptorium et, penchées sur leurs écritoires, copiaient l'Histoire, retranscrivaient les traités et la parole de Diutur. 

Quand elle voulait étirer ses jambes, Sœur Melvine se rendait dans la chambre forte des sous-sols et vérifiait l'état de la bibliothèque du Don'hill, transférée et conservée pour sa propre sécurité loin de son abbaye, à l'insu des Troyaumes. L'air y était sec et frais ; les ouvrages, liés par de solides chaînettes aux étagères sur lesquelles ils s'alignaient, n'auraient pu être plus sûrs. La Chouette les dépoussiérait, les recomptait une fois ou deux et se rassurait. Le savoir qu'ils contenaient survivrait à l'exil et aux temps difficiles.

Soeur Melvine se réjouissait de l'absence des Blodmoore. Depuis qu'elle avait surpris la duchesse en train de se goinfrer dans le garde-manger, elle ne savait plus quoi penser. Elle ne savait plus où poser les yeux quand elle la croisait. Son épais maquillage cachait une atroce vérité ou alors, elle la causait, car il n'y avait pas un jour où la duchesse ne portait pas son masque pâle comme la mort. Synonyme de noblesse et d'élégance, sa blancheur symbolisait le luxe, les loisirs et le confort que sa position sociale lui offrait. Mais à quel prix ? Melvine avait vu des travailleuses de la terre plus fraîches et plus saines que cette grande femme.

Un colvert caqueta bruyamment, mécontent de la quantité de mie qu'il s'était vu donner, inférieure à celle de son camarade. Sœur Melvine lui lança de la croûte.

Dépourvue de ses corneilles messagères, elle avait chargé un commis de faire parvenir une lettre à Sœur Griselle dans son nouveau monastère « paumé dans les collines pastylliennes » d'après l'émissaire. Après plus de deux mois sans réponse, la Chouette s'était finalement décidée à installer un pigeonnier derrière la chapelle. Depuis, elle se vouait à entraîner ses futurs messagers à plumes, une responsabilité qu'elle se partageait avec la plus jeune de ses consœurs.

La veille, le commis était rentré. Sœur Griselle avait enfin répondu.

 

Ma sœur,

Merci de vous enquérir sur ma santé, je me porte à merveille. Pas contre, je n'ai aucune idée de qui vous pourriez bien être.

Que Diutur soit avec vous ; vous devez être fort confuse pour écrire à une inconnue. Ayez pitié de vos récepteurs à l'avenir et soignez vos nerfs avant d'empoigner un calame, je vous prie.

 

Sœur Griselle, cloître de Sourcille, duché de Pastylle.

 

Ce message ne fit que rappeler à Melvine la dégradation non pas mentale mais physique de la Prieuse de Morglier. Sœur Frederika s'était enrhumée pendant l'hiver et son état de santé ne faisait qu'empirer. Elle ne quittait plus son lit et respirait si faiblement que l'on déclenchait de fausses alarmes à répétition. Ses trois subordonnées se répartissaient ses tâches du mieux qu'elles le pouvaient.

Sans Griselle, sans Frederika, sans Bronwen et – étonnamment – sans Sergius pour lui taper sur les doigts, Melvine se sentait pareille à une paire de braies rafistolée pendue à un fil à linge. Même les livres n'y changeaient rien.

Ce jour-là, face au lac, la Chouette avait besoin de penser, de se ressourcer. Faire grossir les canards depuis la rive lui semblait approprié.

Alors qu'elle songeait à rentrer, des cors résonnèrent aux portes de la ville. Le lac se trouvait en crue ; le chemin reliant la presqu'île à la terre s'était dégagé. À la minute, Melvine aperçut une file de convois, de charrettes et d'hommes montés s'engager sur la passerelle. Ils exhibaient le rouge sang et le noir, les couleurs du Blodmoore. Leurs bannières, pourtant, étaient grises. Gris, la couleur du Don'hill. Les moines-soldats partis au Nord étaient revenus. Ils chantaient – non, ils criaient.

— Blessés ! Hommes blessés !

Au grand bonheur des palmidés affamés, la nonne laissa tomber sa miche de pain, ramassa l'ourlet de sa robe et se précipita au château.

 

Sœur Melvine ouvrit la fenêtre de la chambre de Sergius. La vue du sang l'attirait au sol et l'odeur lui rappelait la propagation de mort au Don'hill.

Après plusieurs mois d'absence, voilà que Sergius était revenu du Nord – ou plutôt, ses hommes l'en avaient ramené. D'après ce que la Chouette avait pu saisir dans les couloirs, les troupes du Blodmoore avaient pisté un groupe de Barbares recensés dans aucun des onze bailliages assujettis. Sergius et ses hommes s'étaient lancés à la poursuite des rebelles dans les steppes, avant de se disperser. Le sergent et trois de ses compagnons avait été pris en embuscade au milieu de nulle part. Les bourrasques glaciales et le brouillard, fidèles défenseurs du Mikilldys, les avaient empêchés d'estimer combien de Mikilldiens ils avaient affrontés ou tués. Ils ne surent combien de leurs camarades avaient péri qu'en rejoignant leur bivouac.

À présent, Sergius gisait sur son lit, à demi comateux, sa face arrondie jaunie. Sous ses cheveux corbeau ondulants et transpirés, son front affligé pesait sur ses sourcils froncés. Sa mâchoire, refermée comme un piège acéré, ne traduisait plus l'insatisfaction mais la souffrance. Ses yeux ne quittaient pas le prie-Diutur à côté de son lit à baldaquin.

Avec précaution, Sœur Melvine défit ses bandages terreux, souillés et pleins de suie. Elle inspira puis les retira un à un, avant de les déposer dans une jatte.

Une crevasse écarlate d'une profondeur effrayante divisait le mollet de Sergius en deux. Des coagulations de sang et des filaments de tissus y avaient noirci, si ce n'était pourri. Melvine frissonna en reconnaissant l'os du tibia.

— Une épée-scie lui a entaillé verticalement la jambe, élabora un des fantassins qui avait porté le sergent. Les Nordiques possèdent des armes monstrueuses. À première vue, vous diriez qu'elles ressemblent à des lames écaillées, mais non, c'est ainsi qu'ils les forgent. Pour percer et scier. Il n'y a plus de fer au Nord ; ce doivent être soit de très vieilles épées qu'ils ont retrouvées ou des pièces qu'ils reforgent à partir d'anciennes.

Comme ravivé par la contribution du soldat, Sergius vira sa tête de côté et abaissa les cils en direction de la Chouette.

— J'ai demandé à voir Sœur Frederika et c'est vous que l'on m'envoie. Je ne saisis pas.

Sa voix, d'habitude si acariâtre et autoritaire, n'était plus qu'un souffle éreinté.

— La Prieuse est souffrante ; excusez-la.

Sous son nez droit légèrement crochu, les lèvres du sergent tiquèrent, si fines qu'elles étaient pratiquement invisibles.

— Comment va-t-elle ?

— Mal.

Sœur Melvine se sentit lâche. Jour et nuit, elle avait récité ses prières, mais aucune d'entre elles ne l'avait mentionné, lui, alors qu'il subissait le Nord.

— Qui vous a fait ces bandages ? Ils sont sales ; vos plaies sont ouvertes et infectées. On aurait dû vous soigner sur place.

— C'étaient mes hommes. Les médecins ne courent pas le Mikilldys ; le nôtre a d’ailleurs disparu pendant l’affront contre les rebelles. Et ce n'est pas comme si les indigènes auraient levé le petit doigt pour nous soigner. N'accusez personne ; c'est moi qui ai choisi de rentrer. Morglier est à la frontière, après tout. Plutôt agoniser ici que là-bas.

Il y eut un silence gênant, que le sergent se dépêcha d'immoler.

— Pendant que nous y sommes, soulevez le drap de la cage, là, si vous le voulez bien.

Melvine se dirigea vers le cube recouvert qu'il désignait, à droite de son chevet. Au moment de lever l'étoffe qui la recouvrait, un piaillement lui perça les oreilles et Melvine sursauta. Deux yeux ronds, un bec crochu, une tête nerveuse, des ailes argentées : un faucon émerillon, un rapace généralement attribué aux dames, trépignait sur une fausse branche.

— Je voulais en faire don à votre monastère. J'allais le confier à Sœur Frederika, mais puisque vous êtes là, pourquoi pas. Je m'excuse pour ce que j'ai fait à vos corneilles. J'aurais dû retenir mon faucon. Et, comme vous dites, ça ne se fait pas de lire le courrier des autres. Ma foi, nous vivons dans une ère d'intrigues et de coups bas. Je sais que cette bête ne pourra jamais remplacer vos amies ailées que vous aviez entraînées, mais voyez-le comme un symbole de mon regret.

— Vous avez raison ; ce faucon n'efface rien, mais j'accepte vos excuses. Je veillerai à ce que le monastère en prenne bien soin. Il nous sera sans doute utile.

— Je vous préviens ; il n'a pas été facile à attraper. Et il est possible qu'il soit doté d'un sale caractère, aussi.

Sœur Melvine sourit. « Ce ne serait pas le premier. »

On frappa à la porte ; Melvine réussit de justesse à inhiber un tressaut. Timide, un servant faufila sa mine désolée par l’entrebâillement.

— Le physicien est arrivé, messire. Dois-je le faire entrer ?

Ses draps repliés sur son ventre et sa jambe droite découverte, Sergius hocha la tête, visiblement peu conscient de l'énormité de sa blessure.

Après une révérence et les formalités usuelles, le physicien – un quinquagénaire avec une coupe au bol – se pencha au-dessus du sergent. La Chouette n'avait pas connaissance de cet homme, mais comme il était le seul médecin à pouvoir venir dans la demi-heure, elle accepta de le considérer comme possible espoir.

À peine eût-il posé un index sur son genou que Sergius gémit, ferma les yeux, grogna et s’agrippa aux draps.

Le guérisseur fit claquer sa langue.

— Ça m'a l'air mauvais, je crains qu'il va falloir pratiquer... une amputation.

Écrasée par le verdict, Melvine perdit ses moyens. Sergius, lui, en parut presque soulagé. Le médecin se tourna vers la moniale et lui montra sa panoplie de caries.

— Mais voyons, je plaisante, Mademoiselle la nonnette !

La Chouette se raidit jusqu'à dans ses viscères. Comment osait-il une plaisanterie aussi grossière, aussi inadmissible et peu professionnelle ? Cet humour mauvais laissa en elle une impression si forte et si noire qu'elle ne se souvenait pas s'être sentie aussi amère de sa vie entière.

Le physicien, lui, était déjà passé à autre chose et distribuait des ordres à droite et à gauche.

— Lavez la plaie. Désinfectez.

Melvine obéit, se gardant de le jeter par la fenêtre.

À l'aide de pinces, le médecin préleva les corps étrangers coincés dans la chair ouverte, dont des pointes de scie, principales responsables pour l'infection. Il les récolta dans un mouchoir, qu'il replia et enfouit dans sa poche. Une cuillère de bois entre les dents et une veine saillant sur son front brillant, Sergius se tordait de douleur ; on lui apporta un pichet de vin.

Après la désinfection et la suture, le guérisseur appliqua une pâte concoctée à partir de feuilles médicinales bouillies sur la couture pour favoriser la cicatrisation. Finalement, il banda le tout dans des linges immaculés.

— Que le sergent demeure en position horizontale jusqu'à ce que ses muscles récupèrent. Qu'il boive à grands goulots, ne le laissez surtout pas se déshydrater. Qu'il ripaille bien aussi, il doit reprendre ses forces.

La main de Melvine trembla en portant la coupe de vin aux lèvres de l'opéré. Les souvenirs du Don'hill lui revenaient en éclairs.

— C'est tout ?

— C'est tout.

— Je veillerai personnellement à ce que vos conseils soient suivis à la lettre, promit la Chouette. Merci pour votre aide. Où dois-je vous faire appeler en cas de complication ?

— Sous ma couette. Je vais piquer un somme.

Sergius recracha sa cuillère.

— Si je survis la nuit, vous serez dûment récompensé, monsieur. Le cas échéant, on vous attachera la langue à un moulin à eau jusqu'à ce qu'elle se détache. Encore une chose. Indépendamment de ma santé, dès la semaine prochaine, je vous envoie au recoin le plus reculé du duché et vous ferai remplacer par un Opyrien. Votre humour est à vomir. Bon vent, mon ami. Dînez ici avant de partir, si vous le souhaitez. On vous confirmera votre sentence demain matin.

Le physicien n'eut même pas le temps de hoqueter qu'il recula en manquant de renverser un candélabre et que les fantassins présents le jetèrent hors de la pièce.

Melvine approcha sa chaise du malade et épongea son front humide.

— Le personnage est certes désagréable, mais je ne crois pas qu'il méritait des menaces aussi drastiques. Qui sait, il vient peut-être de vous sauver la vie.

Sergius fut secoué par un petit rire aride.

— Dites-moi, vous a-t-on couvée, étant petite, ou quoi ? Vous ne savez pas le nombre de médecins soudoyés pour me faire décéder. Vous pouvez vous retirer, dit-il à ses hommes. Merci pour tout. Vous vous êtes bien battus et vous m'avez bien secouru. Si je dois la vie à quelqu'un, demain, ce sera à vous, pas au déchet qui vient de quitter la pièce. De toute façon, ça faisait un moment que je voulais le remplacer. Croyez-moi, j'en ai vu défiler, une liste. Les physiciens d'ici passent plus de temps à parlementer qu'observer, étudier et mesurer. Et c'est quoi leur obsession avec le pouls et l'urine ? Les Opyriens, eux, ne se bornent pas aux théories des Anciens ; ils s'imprègnent de toutes les cultures, éteintes comme actuelles, pour construire leurs connaissances.

Il attendit que la porte se fermât et que les pas des soldats s'éloignassent pour continuer.

— Oui, même gosse, on essayait déjà de m'empoisonner. Sans doute que votre père, l'honorable duc d'Ox, a tenté sa chance plusieurs fois.

Melvine voulut redresser son échine et étirer le cou pour le défier, mais elle se ravisa. À quoi bon provoquer un potentiel moribond ?

— Croyez-vous sincèrement que le physicien vous a empoisonné ?

— Cela se peut.

La nonne soupira. Y avait-il un endroit sur cette Terre où les gens ne se détruisaient pas les uns les autres ? 

— Tiens, ça me fait penser à votre frère, fit soudain Sergius.

—  Lequel ? Tomislav ou Petrus ?

— Que Tomislav repose en paix, je parle de Petrus, celui qui me déteste, cela va de soi. Il mettait des choses suspectes dans mes tasses au Don'hill pour me faire passer des journées entières aux latrines. Oui, il me détestait. Et vous ? Me détestez-vous aussi ?

— Je ne déteste personne.

— Quelle grande âme vous possédez. Vous savez, votre défunt mari – enfin, votre troisième mari – avait chevauché à mes côtés lors de mon avant-dernière campagne au Mikilldys. Il a péri d'une façon horrible, le Nollick de Hormont ; je pense que l'on vous a déjà raconté la petite histoire. Disons qu'il n'avait jamais été tendre avec les Barbares et que les Barbares, en le reconnaissant ce jour-là, se sont souvenus de sa cruauté et se sont vengés. Il l'ont décapité devant moi. Je crois que la même chose vient de m'arriver, sauf que je ne perdrai pas la tête : la fièvre et le pus me finiront. Je vous avais dit que j'étais maudit et ainsi finissent les maudits. Somme toute, il était judicieux que nous nous ne mariions pas. Vous êtes liée à Diutur pour l'éternité ; j'espère qu'il vous fournira ce que vous désirez et qu'il vous protégera. Porter une malédiction n'est pas facile, d'autant plus quand il n'y a pas un deuxième maudit pour contrecarrer le mauvais sort. C'est dommage, je vous aimais bien, moi.

— Vraiment, le vin vous fait dire n'importe quoi, le coupa Melvine, au bord de l’agacement.

Quand elle reposa ses yeux sur lui, elle vit ses paupières trembler et ses blancs d'yeux se montrer. Il suait et grelottait à la fois, les joues empourprées. Sa voix était un vent cassé qui s'était trop cogné contre les roches de sa gorge. Il délirait.

— Vous êtes la voix moqueuse dans ma tête, la créatrice du doute, la critique sur laquelle je trébuche, la juge sévère de mes actions.

Melvine le dévisagea, à deux doigts de rappeler les gardes de Blodmoore dans la pièce, or le sergent soupira et sembla réadopter un débit de parole normal.

— Il était courageux de demeurer au monastère contre la volonté de votre père. Il vous a bannie comme il a banni votre sœur pour avoir épousé un baron à la place d'un futur duc. Il ne vous mérite pas. Je ne vous mérite pas.

Melvine détourna le regard. Les images du Don'hill ne l'abandonnaient pas.

— Ne pensez plus à ça. Alors... que s'est-il passé exactement, au Nord ? Comment se fait-il qu'il y ait des Barbares non recensés ? Je croyais qu'ils étaient tous distribués dans les bailliages.

— Je n'en sais pas plus que vous, mais nous ne tarderons pas en apprendre plus. Dès demain.

— Vous attendez des nouvelles de vos hommes restés au Nord ?

— Non, pas forcément. Mais j'ai déniché quelqu'un qui me crachera tout ce que je désire entendre, avec des détails. C'est pour ça qu'il faut absolument que je survive la nuit.

Il ferma les yeux un instant et pressa ses lèvres ensemble comme pour supporter un élancement de douleur.

Sœur Melvine adoucit sa voix.

— Qui ?

Dans sa souffrance, Sergius sourit.

— Un otage barbare.

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Aliceetlescrayons
Posté le 26/07/2021
Coucou!
quel plaisir de retrouver la petite Chouette :) Et même Sergius. Aussi désagréable que soit le bonhomme, j'arrive à trouver touchant son penchant pour Melvine. Joli cadeau qu'il lui fait, en tout cas.
Et le fait qu'il soit perpétuellement en danger de mort, s'il ne me le rend pas plus sympathique, adouci quand même son côté... rugueux...? :D
Bon, par contre, je flippe pour l'otage nordique. Pas Agnan T_T

A part ça, ben je n'ai rien à dire sur ce chapitre :D Mis à part que j'ai hâte de connaitre la suite ^^

A bientôt
Alice
Jowie
Posté le 30/07/2021
Hey Alice !
J'avoue que la dynamique entre Sergius et Melvine m'amuse beaucoup à l'écriture, c'est une bonne excuse pour explorer des facettes plus sombres, tout en ayant Melvine à côté pour se scandaliser héhé
"Rugueux" me semble un terme très approprié pour Sergius ! Et tant mieux si tu ne le détestes pas (moi je n'y arrive pas non plus haha). C'est vrai que, malgré ses privilèges, il n'a pas la belle vie non plus !
Concernant l'otage mikilldien, je ne spoile rien muaha !
Merci pour ta lecture ! Je file répondre à ton autre commentaire :D
Isapass
Posté le 08/05/2020
Oh mais c'est qu'il y a un bonus cette semaine, et pas des moindres !
L'air de rien, l'arc de Melvine apporte des éléments dont je pressens l'importance. Si je devine bien, le tome 3, voire la fin de celui-ci, se déroulera au Mikilldys, et toutes les intrigues que tu n'abordes pour l'instant que de loin vont passer au premier plan. Je soupçonne d'ores et déjà une alliance entre l'Opyrie et le Mikilldys contre l'Einhendrie, et des révoltes plus ou moins coordonnées au nord. En tout cas, je suis sûre qu'il y a une conspiration à très grande échelle, dont Sgarlaad et, dans une moindre mesure, Agnan font partie. Et Sebasha aussi. Et Melvine, comme c'est parti, va se retrouver au coeur du truc.
Reste à savoir qu'elle est le rôle ou la place des elfes dans tout ça. Peut-être que ce sont des intrus que plus personne n'attend, ou peut-être que Mikilldiens et Opyriens savent leur existence et comptent sur eux (ou souhaitent leur disparition complètent, mais ça je ne l'espère pas !). Et puis, rien ne dit qu'Elé n'est pas la toute dernière, finalement.
Bref, ce chapitre élargi pas mal le champ de mes réflexions et amorce la suite. Honnêtement, je ne m'étais pas tellement demandée quel était le but de l'arc de Melvine, parce que chaque interlude qui l'évoque est un délice qui se savoure séparément du reste, mais je vois enfin apparaître le fil rouge et comment le raccrocher à la trame générale !
Il semblerait que Sergius soit plus sympa à l'article de la mort, tiens... Mais je me doutais qu'il n'était pas indifférent à la pureté de Melvine. D'ailleurs, je pense même que c'est pour ça (entre autre) qu'il lui a tué ses corneilles, parce qu'il était dégoûté de ne pas avoir pu l'épouser.
Quant à la fin, j'espère que l'otage en question n'est pas quelqu'un qu'on connaît ! Parce que comme Sgarlaad est à Arène et que Sergius connaît parfaitement Errmund, ça ne pourrait être qu'Agnan ! Et je ne lui souhaite pas ça, le pauvre.

Détails :
"Quant à Gregor et Isidor, ils poursuivaient leur éducation religieuse auprès de leur maître, l'Évêque de Chiskec." : de Chiskec, excellent !
"Les bancs de la chapelle s'étaient allégés et dans les corridors gris ne se devinaient que les présences fantomatiques et fuyantes des servants ou les douces cantiques des nonnes." : les doux cantiques (c'est masculin)
"Sous ses cheveux corbeau ondulants et transpirés, " : transpirants
"Jour et nuit, elle avait récité ses prières, mais aucune d'entre elles ne l'avait mentionné, lui, alors qu'il subissait le Nord." : j'adore cette pensée qui montre la foi et l'abnégation parfaites de Melvine, vu ce qu'il lui a fait avant de partir.
"Et ce n'est pas comme si les indigènes auraient levé le petit doigt pour nous soigner. " : avaient levé
"Timide, un servant faufila sa mine désolée par l’entrebâillement." : un serviteur, plutôt. Il me semble que "servant " à une connotation soit religieuse (ce qui est peut-être ce que tu voulais ? c'est un ecclésiastique ?), soit très péjorative
"À l'aide de pinces, le médecin préleva les corps étrangers coincés dans la chair ouverte, dont des pointes de scie, principales responsables pour l'infection. " : de l'infection
"Le cas échéant, on vous attachera la langue à un moulin à eau jusqu'à ce qu'elle se détache." : il me semble que tu veux dire "Dans le cas contraire", non ? "Le cas échéant" ne veut pas tout à fait dire ça, ça veut plutôt dire "Si l'occasion se présente", donc ça ne marque pas vraiment l'opposition avec la phrase précédente.

Bon, c'est très dangereux ce que tu fais : maintenant je vais attendre autant les chapitres de Melvine que ceux d'Elé !
A+
Jowie
Posté le 15/05/2020
Hey Isa !
Eh oui, l'arc de Melvine n'est pas si innocent que ça :) J'ai réalisé à la fin du tome 1 que Melvine représentait la superbe opportunité d'avoir un POV fort utile en Einhendrie tandis qu'Eleonara se balade ;)
Le tome 3 se déroulera-t-il au Mikilldys ? Tu auras la réponse dans les derniers chapitres de ce tome ^^
Merci pour me faire part de tes hypothèses, c'est très intéressants de connaître tes prédictions :D
C'est vrai que les les elfes ont un don pour rester mystérieux mais ce ne sera pas pour toujours : on ne va en parler que de plus en plus ;)
Intéressante, ta théorie à propos de Sergius, et oui, on peut tout à fait voir les choses comme ça ! Je crois que Melvine impressionne plus de gens qu'elle n'en a conscience.
L'identité de l'otage ne seras pas révélée tout-tout de suite, mais j'avoue que je n'aimerais pas être à sa place...

Oh, je suis contente que tu aies relevé Chiskec, j'en plante des comme ça partout héhé (à commencer par Garlickham - garlic "ail" et ham "jambon :D)

Merci beaucoup pour tes commentaires, tes hypothèses, tes corrections, ça m'apporte tellement !

Je te souhaite une très bonne lecture de la suite !
à tout bientôt !
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